Faïza Nader, étudiante à l'ESC Amiens a étudié conséquences de la labellisation des TO sur le comportement des touristes. DR
TourMaG.com - Étudiante en école de commerce, pourquoi avez-vous choisi de travailler sur le tourisme responsable ?
Faïza Nader : Durant mon cursus, j'ai passé une année de césure chez Continents Insolites en tant qu'assistante chef de produit, où je me suis penchée sur la question du tourisme responsable.
Suite à cette expérience j'ai décidé d'étudier plus précisément l’impact de la labellisation des voyagistes sur le comportement des consommateurs.
Pour réaliser mon mémoire, j'ai interrogé 300 personnes via un questionnaire en ligne ainsi que 14 voyagistes, lors d'entretiens semi-directifs.
TourMaG.com - Parmi les professionnels que vous avez interrogé, on trouve beaucoup de membres de l'ATES et d'ATR. Avez-vous également sollicité les TO généralistes ?
Faïza Nader : Bien sûr. Au départ, j'ai recherché tous les professionnels qui parlaient du tourisme responsable ou durable sur leur site. Et croyez moi, ils sont nombreux.
Mais certains ont refusé de me répondre, d'autres n'ont pas pu trouver de disponibilités.
Faïza Nader : Durant mon cursus, j'ai passé une année de césure chez Continents Insolites en tant qu'assistante chef de produit, où je me suis penchée sur la question du tourisme responsable.
Suite à cette expérience j'ai décidé d'étudier plus précisément l’impact de la labellisation des voyagistes sur le comportement des consommateurs.
Pour réaliser mon mémoire, j'ai interrogé 300 personnes via un questionnaire en ligne ainsi que 14 voyagistes, lors d'entretiens semi-directifs.
TourMaG.com - Parmi les professionnels que vous avez interrogé, on trouve beaucoup de membres de l'ATES et d'ATR. Avez-vous également sollicité les TO généralistes ?
Faïza Nader : Bien sûr. Au départ, j'ai recherché tous les professionnels qui parlaient du tourisme responsable ou durable sur leur site. Et croyez moi, ils sont nombreux.
Mais certains ont refusé de me répondre, d'autres n'ont pas pu trouver de disponibilités.
Tourisme responsable vs tourisme de masse
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TourMaG.com - De quelle manière les TO de votre enquête mettent en avant leur positionnement responsable ?
Faïza Nader : Il y a deux écoles.
D'un coté les puristes, qui insistent sur le caractère responsable de leur offre. De l'autre, des opérateurs qui vendent des séjours estampillés responsables, mais qui proposent également d'autres produits, afin de capter un plus large spectre de clients.
Car quoi qu'on en dise, le tourisme responsable reste une niche. Si le professionnel se restreint à cette thématique, il peut rater des ventes.
TourMaG.com - Vous estimez d'autre part qu'il y a un "principe de saturation", les voyagistes responsables ne pouvant devenir des structures trop importantes, sous peine de perdre leur identité.
Faïza Nader : C'est vrai. Je pense que le tourisme responsable est une réponse au tourisme de masse. Un membre de l'ATES ne pourra jamais faire partir autant de personnes que le Club Med, ce n'est pas dans leur philosophie.
J'imagine que deux tendances vont prochainement émerger.
Soit le tourisme responsable deviendra une pratique universelle, en prenant le risque de retomber dans les travers du tourisme de masse. Soit il restera une niche pour continuer à proposer des produits de qualité et entretenir une bonne relation avec les clients.
Faïza Nader : Il y a deux écoles.
D'un coté les puristes, qui insistent sur le caractère responsable de leur offre. De l'autre, des opérateurs qui vendent des séjours estampillés responsables, mais qui proposent également d'autres produits, afin de capter un plus large spectre de clients.
Car quoi qu'on en dise, le tourisme responsable reste une niche. Si le professionnel se restreint à cette thématique, il peut rater des ventes.
TourMaG.com - Vous estimez d'autre part qu'il y a un "principe de saturation", les voyagistes responsables ne pouvant devenir des structures trop importantes, sous peine de perdre leur identité.
Faïza Nader : C'est vrai. Je pense que le tourisme responsable est une réponse au tourisme de masse. Un membre de l'ATES ne pourra jamais faire partir autant de personnes que le Club Med, ce n'est pas dans leur philosophie.
J'imagine que deux tendances vont prochainement émerger.
Soit le tourisme responsable deviendra une pratique universelle, en prenant le risque de retomber dans les travers du tourisme de masse. Soit il restera une niche pour continuer à proposer des produits de qualité et entretenir une bonne relation avec les clients.
Les voyageurs ne connaissent rien aux labels
TourMaG.com - Vous avez également interrogé 300 voyageurs. Que pensent-ils des différents labels ?
Faïza Nader : Cette notion n'est pas du tout claire pour le public.
Bien peu ont été capables de me citer un nom de label dans mes enquêtes. Ce qui est paradoxal car en même temps, ils appréciaient la démarche de labellisation des voyagistes !
Les clients sont versatiles et parfois contradictoires.
Ils veulent un voyage responsable, mais ne sont pas prêts à sacrifier un peu de leur confort. Et surtout ils regardent avant tout le prix. Il ne faut pas être naïf, la labellisation est un moyen de se faire connaître, mais pas de ramener des clients.
TourMaG.com - Justement parlons du prix qui reste l'élément incontournable dans le choix d'un voyage ?
Faïza Nader : Effectivement, c'est un point important.
D'après mon enquête, le budget moyen n’excède pas 1 000 € par personne. Mais certains membres de l'ATES travaillent avec les comités d'entreprises et à ce titre, offrent des produits à très bon prix.
D'où parfois un décalage entre les membres des CE qui viennent pour la promotion et les valeurs solidaires du voyagiste. Éduquer les touristes est primordial pour qu'ils se sentent concernés par la démarche.
TourMag : Un label global serait-il utile ?
Faïza Nader : Cette démarche serait pertinente pour clarifier l'offre.
Pourtant, il faudra veiller à ne pas tomber dans une nouvelle forme de supériorité nord/sud en imposant aux pays en voie de développement des critères d'évaluations qui ne correspondent pas aux réalités du terrain.
De plus, il ne faut jamais oublier le coté humain de ces voyages, qui sont bien difficiles à intégrer dans une grille de lecture.
Faïza Nader : Cette notion n'est pas du tout claire pour le public.
Bien peu ont été capables de me citer un nom de label dans mes enquêtes. Ce qui est paradoxal car en même temps, ils appréciaient la démarche de labellisation des voyagistes !
Les clients sont versatiles et parfois contradictoires.
Ils veulent un voyage responsable, mais ne sont pas prêts à sacrifier un peu de leur confort. Et surtout ils regardent avant tout le prix. Il ne faut pas être naïf, la labellisation est un moyen de se faire connaître, mais pas de ramener des clients.
TourMaG.com - Justement parlons du prix qui reste l'élément incontournable dans le choix d'un voyage ?
Faïza Nader : Effectivement, c'est un point important.
D'après mon enquête, le budget moyen n’excède pas 1 000 € par personne. Mais certains membres de l'ATES travaillent avec les comités d'entreprises et à ce titre, offrent des produits à très bon prix.
D'où parfois un décalage entre les membres des CE qui viennent pour la promotion et les valeurs solidaires du voyagiste. Éduquer les touristes est primordial pour qu'ils se sentent concernés par la démarche.
TourMag : Un label global serait-il utile ?
Faïza Nader : Cette démarche serait pertinente pour clarifier l'offre.
Pourtant, il faudra veiller à ne pas tomber dans une nouvelle forme de supériorité nord/sud en imposant aux pays en voie de développement des critères d'évaluations qui ne correspondent pas aux réalités du terrain.
De plus, il ne faut jamais oublier le coté humain de ces voyages, qui sont bien difficiles à intégrer dans une grille de lecture.