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Le tourisme mondial dans l'oeil du cyclone

par Etienne PAUCHANT, Fondateur de META


Etienne Pauchant, Fondateur de META (Mediterranean Travel Association), analyse l'actualité des dernières semaines. Pour lui, tout ne vas pas si mal et il estime "Le moment idéal pour faire un point sur l’activité touristique en Méditerranée, qui représente environ 6% des emplois dans les économises du G20 et 5% de leur PIB (source OMT).


Rédigé par le Dimanche 3 Mai 2009

2009, annus horibilis ? Le premier trimestre 2009 aura le triste record (provisoire) de la plus grande baisse des départs en tourisme du nouveau siècle ; pire que 2001, pire que l’épidémie de SRAS de 2003.

Avec des décotes de 20 à 30 % par rapport au premier trimestre 2008, que ce soit dans l’hébergement, l’activité des agences de voyages physiques, le transport aérien (surtout longue distance), touchent indifféremment les secteurs d’affaires et de loisirs.

Cette baisse subite entraîne dépôts de bilan, plans de licenciement, fermetures brutales de routes aériennes low cost, effondrements de recettes préoccupants en Méditerranée, qui caractérisent notre époque d’hyper réactivité.

Une grippe porcine inquiétante, née au Mexique fin avril, déclenche une pandémie, ajoutant une crise à la crise. N’en jetez plus !


Distribution électronique en forte hausse

Le recours à la réservation directe a encore progressé depuis le début de l’année (au détriment des agences de voyages physiques).

Curieusement, les clients n’ont pas uniquement recherché les prix les plus bas, mais sans doute échaudés précédemment par des tarifs aux suppléments cachés, sont-ils aujourd’hui plus sensibles à la recherche du meilleur rapport qualité-prix et aux offres à la présentation parfaite.

Google estime que la progression des recherches touristiques a bondi de 4% au cours des trois premiers mois de l’année. Les sites communautaires, comme Facebook comptent leurs utilisateurs en centaines de millions et sont très actifs dans l’échange des expériences touristiques et celle des adresses de sites jugés les plus fiables.

Un tiers des voyageurs d’affaires (grandes sociétés) on déjà utilisé le m-booking, sur leur « BlackBerry » ou leur « i-phone », pour réserver hôtels, avions, trains et restaurants, couplés au géo-positionnement (source KDS).

Expédia annonce une avance de 6% de ses réservations à fin mars, par rapport à 2008, avec une prédilection de ses clients pour les réservations à destination domestique ou moyen courrier. Il n’est donc pas du tout certain que la saison qui s’annonce soit catastrophique comme certains le redoutent.

Transport aérien : recherche du meilleur coût

Les vols low-cost sont en pointe en Europe méditerranéenne (rappelons que seul le Maroc a signé un accord « ciel ouvert » avec l’Europe et accueille ses vols low-cost). Le « business model » de ces compagnies est très manichéen.

La fermeture du vol est immédiate s’il n’est pas rentable. Selon Bravofly, ces compagnies surfent sur la vague de la crise, avec une augmentation de 154% des réservations en ce début d’année. La clientèle évolue.

Les personnes aux revenus supérieurs à 54 000 € annuels représentent maintenant le segment le plus important. Le tourisme d’affaires entre pour la première fois dans la recherche d’un moindre coût, ce qui génère une réponse marketing adaptée de la part des TMC (Travel Management Compagnies). Par ailleurs, il se confirme que le prix du voyage de loisir prime sur la destination.

Hébergement, attention aux mouvements de panique – C’est par une optimisation des services pour un prix attractif que les hôteliers passeront outre la crise actuelle. Bien entendu la modération tarifaire est de mise, mais sans perdre de vue l’amélioration continuelle du rapport qualité-prix par une offre supplémentaire de services pour un tarif identique.

Il faut, pour survivre, résister à la tentation de diminuer drastiquement les prix et les prestations offertes. Certains baissent le prix « rack » pour attirer les clients vers une discussion directe avec l’hébergeur, ce qui facilite la valorisation de l’établissement et la présentation complète de ses services.

C’est une bonne solution, d’autant que les économies réalisées par les touristes en vacances d’hiver 2009 ont été concentrées sur l’aérien, les achats de souvenirs, la restauration, le haut de gamme, et beaucoup moins sur l’hébergement de milieu de gamme.

Vers un optimisme prudent

Cependant, la Banque Mondiale, la FED, et la BCE s’accordaient à l’unisson au début avril, pour situer le point zéro de la crise économique à cet été et le retour de la croissance à l’année prochaine, avant d’être contredits par le FMI annonçant, au contraire, une longue période de récession à venir.

Ce regain de pessimisme était immédiatement tempéré par le G7 dès la semaine suivante. Ces annonces successives ne sont pas dénuées de bonne politique. L’affichage d’un optimisme fondé sur des ratios meilleurs que prévu, fait progresser la confiance des acteurs économiques, indispensable pour hâter la reprise.

Un pessimisme anxiogène, sera propre à accélérer la mise en place des décisions du G20 de Londres, notamment celles s’afférant à l’apurement coûteux du système banco-financier mondial, indispensable à la relance du crédit aux entreprises.

L’indice PMI de l’agence Markit enregistre en avril et pour le deuxième mois consécutif, un net ralentissement de la dégradation des marchés de services dans la zone Euro.

C’est le moment idéal pour faire un point sur l’activité touristique en Méditerranée, qui représente environ 6% des emplois dans les économises du G20 et 5% de leur PIB (source OMT).

Croisières, intouchables

Comme prévu, le secteur des croisières n’a pas trop souffert de la crise de ce début d’année. Bien au contraire, les mises en chantier de nouveaux paquebots est en hausse et la Méditerranée, deuxième bassin de croisières derrière les Caraïbes, fait l’objet d’une attention soutenue.

En particulier dans sa partie Nord (Balkans, Italie, Nice, Monaco) et Est (Grèce, Turquie, Israël, Egypte), avec des prix d’appel autour de 850 €. Il reste à développer ce secteur important du tourisme méditerranéen dans sa partie Sud, y compris pour les têtes de ligne.

Investissements en panne

Ils sont pour la plupart d’entre eux ralentis ou suspendus et pour certains supprimés. Les nouvelles offres qui ouvriront cette année auront un démarrage difficile, mais seront autant de gages pour l’avenir, qui finira bien par sourire à nouveau, peut-être dès 2010.

C’est le pari du Moyen Orient qui ne cesse de développer un tourisme sophistiqué et très inventif, sans baisse notable des investissements immobiliers dans ce secteur.

META travaillant dans le sens de l’Union pour la Méditerranée, s’engagera prochainement dans un partenariat pour la création de l’Agence Méditerranéenne de Développement et de Coopération Touristique.

Elle assistera la mise en place d’un cadre réglementaire et législatif déjà partiellement défini et promouvra les solutions techniques et industrielles à disposition pour réaliser la profonde mue du tourisme méditerranéen vers l’authenticité. Une mesure quantitative de l’activité touristique méditerranéenne est également à l’étude.


Etienne Pauchant
Fondateur de META
pauchant@meta-tourism.com
www.meta-tourism.com
+33 (0) 442 215 826

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