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Les offices du tourisme étrangers sont-ils réellement indispensables ?

certaines destinations cartonnent sans représentation officielle


Faut-il forcément posséder un office du tourisme en France pour séduire les voyageurs ? Si certaines destinations à la mode s'en passent très bien, les bureaux de représentation jouent toutefois un rôle important pour consolider le marché et entretenir des relations de long terme avec les professionnels du tourisme.


le Vendredi 18 Octobre 2013

Certaines destinations qui ne possèdent pas d'Office de Tourisme en France parviennent malgré tout à croître sur le marché hexagonal - Photo-Libre.fr
Certaines destinations qui ne possèdent pas d'Office de Tourisme en France parviennent malgré tout à croître sur le marché hexagonal - Photo-Libre.fr
La présence d'une représentation touristique en France est-elle indispensable au développement d'une destination ?

La question mérite d'être posée lorsqu'on regarde les taux de croissance de certains pays, qui ne possèdent pas d'office dans l'Hexagone.

Ainsi le Cap Vert a connu une hausse de 230%, le Sri Lanka de 436 %, la Jamaïque de 136% et la Birmanie de 265 %. (progression des visiteurs Français entre 2008 et 2012 *)

Bien entendu, ces pays partaient de zéro. Mais ils nous permettent de nous interroger sur la corrélation entre promotion touristique et augmentation du nombre de visiteurs.

Prenons l'exemple du Sri Lanka, dont la communication est, de facto, assurée par la compagnie aérienne SriLankan Airlines. Danny Schepers le directeur France de la compagnie, ne serait pas contre l'idée d'avoir un office du tourisme à Paris.

"C'est un appui considérable et très apprécié par les professionnels comme par le grand public. Même si l'ambassade nous épaule du mieux possible."

Ailleurs, ce sont les tour-opérateurs qui font la réclame, comme pour le Cap Vert, encore confidentiel avant l'arrivée d'Héliades et de ses charters. En seulement quatre ans, le TO a imposé l'archipel comme une destination soleil d'hiver à grands renforts de campagnes publicitaires.

Les offices indispensables aux nouvelles destinations

Compagnies aériennes et TO se substituent parfois aux missions historiques des offices du tourisme. Mais ces derniers reprennent la main lorsqu'aucun professionnel ne s'intéresse à la destination.

C'est ainsi que le Nouveau Brunswick, porté par Emmanuelle Winter depuis sept ans, s'est doucement fait une place sur le marché.

Si à l'époque personne n'avait jamais entendu parler de cette "autre province du Canada", la région est aujourd'hui au catalogue de 28 TO.

Les Bahamas constituent également un cas intéressant. Malgré son image idyllique, le pays reste compliqué à vendre, sans ligne aérienne directe. L'office du tourisme facilite alors le travail des agents de voyage grâce à diverses formations.

"Si nous n'étions pas présents, notre archipel peinerait à s'imposer face à la concurrence de l'Océan Indien et des îles desservies en direct depuis Paris", assure Karin Mallet Gautier, la directrice France.

Là encore les résultats sont perceptibles, avec une progression de 10% sur le premier semestre 2013.

Les professionnels du tourisme restent des partenaires incontournables

D'ordinaire, les tour-opérateurs s'appuient sur la connaissance et l'expertise des offices pour entrer en contact avec les régions et trouver les prestataires locaux. Leur travail est ainsi prémâché.

"On oublie souvent notre rôle en amont pour développer la programmation et former les vendeurs", regrette Jean Pierre Pinheiro, le président de l'ADONET.

Remplir la basse saison, diversifier les produits, assurer la pérennité de la croissance, ou promouvoir les régions méconnues sont des missions indispensables qui ne peuvent être menées que par un OT.

"Il est bien plus facile de lancer une campagne de communication ponctuelle auprès du grand public que de former et d'entretenir des relations sur le long terme avec les professionnels du tourisme", remarque Jean Pierre Pinheiro.

Pourtant face à la croissance des ventes en direct, les destinations veulent désormais s'adresser au client final.

"On nous demande souvent d'agir pour toucher le consommateur. Mais nous préférons les actions de co-branding avec les TO, pour mettre en avant un produit packagé", explique Blaise Borezee, le directeur adjoint d'Interface Tourism

En effet, malgré le développement de la désintermédiation, personne ne peut se permettre d'abandonner totalement la communication B2B. Même s'il faut aujourd'hui trouver les bon acteurs, ceux qui brassent le plus large public.

"Nous devons toutefois rester modestes, avoue Blaise Borezee. Contrairement aux banques ou aux assurances, le monde du tourisme est un secteur naturellement attractif. Les voyageurs n'ont pas toujours besoin de publicité pour avoir envie de découvrir un pays."

* Chiffres tirés de l'article "Les cinq destinations d'avenir" du numéro 3080 de l'Echo Touristique.

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Commentaires

1.Posté par Philippe MUGNIER - ATTRACT le 21/10/2013 13:01 | Alerter
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La présence d'une représentation touristique en France est-elle indispensable au développement d'une destination? Pour ma part – je crois que OUI – pour son développement durable, harmonieux et conforme aux choix de ses habitants, et ce pour préserver durablement et construire l’intérêt et volonté collective et de long terme de tous les acteurs actuels et potentiels, externes mais surtout internes d’une destination (car au final, ce sont surtout eux qui financement les OT). Sans gouvernance et présence marketing d’une destination sur les marchés sources, ce sont les enjeux et intérêts particuliers des marchés émetteurs qui gouvernent la destinée d’une destination. Pas sûr alors que seuls les intérêts privés de l’industrie soient toujours entièrement conformes aux intérêts, souhaits et besoins des premiers concernés : la population desdites destinations et sa volonté (ou non) de développer (comment et à quel rythme) le tourisme. Aussi, peu importe la forme donnée à la présence sur les marchés sources (Office du Tourisme « en propre », service de l’ambassade, externalisation à une agence de représentation marketing, venues ponctuelles…) à condition que les moyens de la DMO (Destination Marketing Organisation) génèrent des résultats conformes aux objectifs de retour sur investissement (ROI) qu’elle s’est elle-même fixée par les moyens collectifs mobilisés. Ce ROI est au final à l’unique appréciation de ceux qui paient (contribuables des destinations en question, entreprises associées à la DMO, …) et non de ses bénéficiaires finaux qui en bénéficient souvent gratuitement (pros du tourisme, grand public, presse, …). On peut être frustré de l’absence et se révolter de la gabegie de certains OT et représentation…mais au final, ce sont seuls ceux qui paient qui ont plein légitimité à trancher. Je maintiens que les OT et leur représentation en France - quelque soient leur forme, sont des outils remarquables au service de l’industrie émettrice et réceptrice, pour le court et le long terme. Merci par avance à la presse pro de davantage nous éclairer sur le ROI et le service rendu de ces acteurs.

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