Lufthansa : nouvelle low cost long-courrier, une pierre dans le jardin d'Air France ?

Le mystère plane toujours sur les modalités de développement de la future low cost long courrier du groupe Lufthansa.

La compagnie, qui souhaite pourtant débuter ses opérations à la fin de l'été ou au début de l'automne 2015, n'a toujours pas dévoilé ni son nom, ni ses destinations, se bornant à désigner de larges aires géographiques, comme l'Europe, l'Asie et l'Afrique.

On sait en revanche déjà qu'elle opérera avec sept appareils - soit des B 767, soit des A 330 - qui devraient décoller des aéroports de Munich, Düsseldorf et Cologne.

Lufthansa souhaite utiliser la base opérationnelle de Sun Express, une compagnie qu'elle partage pour moitié avec Turkish Airlines. Mais elle en assumera seule les risques commerciaux et les éventuels bénéfices.

Car si Turkish reste son partenaire Star Alliance, elle demeure avant tout son premier concurrent, notamment sur les prix.

"Nous ne partagerons avec elle, ni les clients, ni les bénéfices de cette future compagnie low cost", a déclaré Jens Bischof, le responsable des ventes et du marketing de Lufthansa, lors du premier vol de la nouvelle classe Premium Economy, le mercredi 8 octobre 2014.

Ce nouvel opérateur viendra rejoindre le label "Wings" constitué aujourd'hui de Germanwings, et d'Eurowings, dédiées aux lignes loisirs en Europe.

"Il existe un très gros potentiel de croissance du segment low cost et voulons nous tailler une part de ce gâteau grâce à ces nouvelles compagnies, qui auront des coûts de production 30% inférieurs à ceux de Lufthansa" poursuit Jens Bischof.

Le groupe espère utiliser ces opérateurs low cost pour revenir sur des lignes qu'il avait abandonnées, faute de rentabilité, notamment en Asie, comme au Vietnam, dans l'Océan Indien ou encore dans les Caraïbes.

Jens Bischof estime d'ailleurs que cette multiplicité de marques fera la force du groupe Lufthansa.

"Nous pouvons ainsi couvrir la totalité des besoins des consommateurs, qui pourront utiliser la compagnie de leur choix en fonction de leurs attentes, leurs destinations, et leurs budgets".

Reste à savoir comment se comporteront les pilotes, aujourd'hui en grève, sur les modalités de départ en pré-retraite.

"Les syndicats comprennent que le monde a changé. Nous allons négocier avec eux afin de trouver un accord pour avancer sur ces projets qui vont créer de l'emploi au sein du groupe" espère Jens Bischof.

Et si ces négociations échouaient, il ne s'interdit pas de poursuivre le développement du pôle low cost sans l'aval des pilotes.

Une décision qui a déjà donné des idées à Alexandre de Juniac qui menace de passer en force avec Transavie Développement...