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MAXI…mum de dettes !

dépôt de bilan attendu avant la fin de semaine


L'irrésistible ascension de Maxi devrait se terminer dans les prochaines heures avec un dépôt de bilan prononcé par le Tribunal de Commerce de Paris selon nos dernières informations. Une fin quasi programmée depuis le retrait de sa licence le 24 juin dernier, faute de garantie financière. Une fin qu’avaient pressentie de nombreux partenaires en réduisant fortement ou cessant leur collaboration avec le voyagiste...qui laisse derrière lui un paquet de dettes. Et selon nos premières estimations, l’ardoise s’annonce très salée…et pimentée !


Rédigé par Hervé Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com]mail:herve.ducruet le Jeudi 30 Juin 2005

Maxi, c'est fini ! Comme l'annonçait cette communication prémonitoire ''Mettez les voiles !''
Maxi, c'est fini ! Comme l'annonçait cette communication prémonitoire ''Mettez les voiles !''
Dring…dring…dring…Depuis lundi, nous essayons désespérément d’avoir quelqu’un qui décroche chez Maxi.

Et nous ne devons pas être les seuls à appeler car ils sont nombreux, les vrais clients des vraies agences travaillant avec Maxi. Pour ne citer que quelques uns d’entre eux : E.Leclerc Voyages, Ultravacances, Voyages SNCF.com, Lastminute.com…et jusqu’à encore quelques mois, Voyages Auchan.

« Nous ne travaillons plus avec Maxi depuis le début de l’année car nous n’avions plus confiance en eux», explique Denis Pollet, directeur d’Auchan Voyages. « Qu’un passager soit changé de vol une fois, deux fois…je veux bien. Mais quand cela devient régulier, plus tous les autres soucis qui s’ajoutent, il en va de la réputation de Voyages Auchan et nous avons cessé toute collaboration. »

« Tout le monde le pressentait »

« Je ne comprends pas comment d’autres agences ont pu continuer à collaborer avec Maxi. La qualité n’était plus au rendez vous. Et les dirigeants n’étaient jamais là, ne répondaient jamais aux messages…ils étaient injoignables. »

Une malchance qu’arrivait à surmonter Bernard Boisson, « Nous avions un volume d’activité chez Maxi qui n’était pas comparable…et les bons numéros de portable » s’amuse le patron d’E.Leclerc Voyages.

« Plus sérieusement, nous suivions la situation depuis le début de l’été dernier car nous avions quelques alertes. Et depuis décembre, janvier, suite à des problèmes sur la République Dominicaine, nous avions fortement réduit nos ventes sur ce TO. »

Seuls, une centaine de clients auraient été « gênés » par la décision du 24 juin dernier, selon le directeur d’E.Leclerc Voyages. Et financièrement, le distributeur ne s’en sort pas trop mal. « Nous réglons les dossiers après la date départ. Nous avons pu protéger nos clients chez Médiades et Marmara et nous attendons encore la réponse de Pacha Tours. »

Bernard Boisson ne s’avoue pas surpris par cette triste fin. « Nous avions de fortes présomptions depuis quelques mois, mais plus de doute depuis seulement une dizaine de jours. Nous aurions espéré que Maxi tienne au moins sur la Turquie. »

« Tout le monde le pressentait », résume Denis Pollet. Car, depuis le 24 mai dernier, le voyagiste vivait avec une épée de Damoclés au dessus de la tête. « Maxi n’est plus adhérent de l’APS », précise-t-on sans plus de précisions à l’Association qui assurait sa garantie jusque là. Le TO avait donc un mois pour trouver un remplaçant. Mais en attendant, sa licence était suspendue jusqu’au 24 juin.

Une décision qui lui empêchait toute activité de vente nouvelle, le TO devant se contenter de gérer les clients sur places…on connaît la suite. Enfin, on commence à l’apercevoir. Et ce que l’on entrevoit laisse pantois.

1,6 M € d’impayés chez le groupe Kenzi

« Nous avons eu la visite de plusieurs huissiers qui cherchent chez tous les partenaires de Maxi de l’argent à récupérer », reconnaît un ex-partenaire du TO. Et l’un d’entre eux lui aurait avoué être chargé de recouvrer une créance pour un hôtel Kenzi de Marrakech d’un montant de 290 000 € .

« Maxi doit au groupe Kenzi environ 1,6 M€ d’euro et environ 500 000 € au réceptif FAT », explique une source proche du dossier. Mais le Groupe Kenzi ne serait pas la seule victime de la fuite en avant des dirigeants de Maxi.

« Ils ont d’autres dettes avec des hôteliers marocains. Ils en ont en Tunisie. Pour la République Dominicaine, tous les passifs ont été soldés. Mais le plus gros morceau, c’est la Turquie. L’ardoise est énorme », concède-t-il sans pour autant avancer de chiffres.

Et selon ses informations, le dépôt de bilan devrait être prononcé aujourd’hui ou demain par le Tribunal de Commerce de paris. Et un passage sur le Infogreffe vaut d'ailleurs le détour, rien que pour la lecture des derniers actes de société déposés au greffe. Ca bouge beaucoup !

Résultat net en chute libre

Quand au chiffre d’affaires, en attendant celui de 2004 non encore publié (Maxi à jusqu’au 31/08 pour tenir son AG ordinaire…et publier ses comptes), il devrait malheureusement être dans la lignée des années précédentes s’attendent nos interlocuteurs.

Au 31 octobre 2002, le TO avait réalisé un CA de 40,4 M€ pour un résultat net de 238 423 €. Un an plus tard, alors que le CA a progressé de 15 M€, le résultat net n’est plus que de 97 000 € soit un recul de - 60 % !

Que va-t-il se passer maintenant ? Car, en l’absence d’un organisme de garantie pour signer les chèques, qui va payer l’addition ? « C’est le résultat d’un beau gâchis », constate, amer, l’ex directeur commercial de Maxi, Alex Benzaquen qui ne s’exprimera pas d’avantage sur le sujet. Licencié officiellement depuis le 7 juin dernier, il est toujours à la recherche d’un emploi.

vol de voiture (très) violent

« La République Dominicaine et l’affrètement de 2 avions a été trop lourd. Un seul aurait suffi », analyse Bernard Boisson. « S’ils étaient restés sur la Turquie, ils auraient pu s’arranger avec les paiements ? Sur leur nouvelles destinations, ils ont été obligé de payer d’avance, les obligeant à faire sans cesse de la cavalerie favorisée par cette fuite en avant. Tant qu'il y a eu du volume, il s'en sortait. »

« C’est regrettable car c’était un collaborateur loyal qui a démocratisé le voyage. Dommage qu’il n’ai pas su maîtriser sa croissance », confirme Denis Pollet.

Nous avons tenté de joindre en vain les dirigeants de Maxi, sans succès. Mais d'autres ont eu plus de chance dans leur recherche.

En effet, nous avons appris que l’un des dirigeants de Maxi, Omer Eyopoglu, avait été victime d’un très violent vol de voiture il y a quelques jours. Un vol qui l’aurait laissé (très) fortement contusionné notamment au visage...et lui aurait cassé tous les doigts.

Et comme un malheur ne vient jamais seul, son « accident » va envoyer 43 noms supplémentaires dans les fichiers de l’Anpe. Quand ça veut pas sourire...Bernard Tapie, un « expert » patenté auprès de tous les tribunaux de France et de Navarre disait : « Les emmerdes, ça arrive toujours en escadrille. »
Et Maxi semble être en plein dedans !

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