"On ne revient pas sur le passé", regrettait amèrement Jean Korcia, le président de Manor en évoquant les récents accords du Snav/Air France. "Mais le résultat aurait été différent si chacun des réseaux avait pu négocier directement ".
La commission Zéro et ses lourdes conséquences sur la trésorerie des agences de voyage constituaient bien le pivot central des débats des "Journées Des Dirigeants Manor", qui se sont déroulées ce week-end dernier à l'hôtel Métropole à Monaco.
Et le GIE avait déplacé pour la circonstance un plateau de choix : Christian Boireau, le directeur général France d'Air France était présent à la tribune ainsi que Georges Colson, le PDG de Fram et Jacques Delaire, le président le l'Aps.
Tous trois avaient fait le voyage pour venir conforter les agences sur l'importance de leur rôle et des nouvelles opportunités que ces dernières devront développer pour faire face aux chambardements actuels.
Manor et Manor Distribution fusionnent à l'unanimité
Des propos apaisants qui provoquèrent une salve de questions nourries à l'encontre de Christian Boireau, notamment sur les différents taux de TVA, applicables aux agences (17,6%) et aux compagnies aériennes (5,5%) et sur la valeur faciale des billets d'avion.
"C'est la transparence qui protège les petites distributeurs" martelait le directeur d'Air France. "Car si un jour les tarifs des vols des compagnies devaient ne plus apparaître sur les billets, la tentation serait alors grande de réintroduire des supers commissions"
Manor profitait aussi de ces Journées de Monaco pour mettre la main aux dernières retouches de ses statuts en mesurant pour la première fois depuis son adhésion au G4, ses nouvelles forces. Le GIE faisait entériner à ses adhérents (à l'unanimité) la fusion définitive de ses deux entités distinctes : Manor et Manor Distribution.
Créé en 95 pour distinguer les petites agences indépendantes (40% du C.A. du réseau), Manor Distribution, se retrouve donc dilué au sein de Manor, et ses membres, gratifiés des mêmes avantages et du même nombre de voix que les grandes agences au conseil d'administration.
Une mesure visant à élargir les critères d'adhésion (le montant du volume d'affaire minimum requis pour les agences indépendantes a été ramené à 2 M€ au lieu de 3 M€). Mais surtout à se défaire de l'image "tourisme d'affaire" qui caractérisait jusqu'ici le réseau afin de ratisser plus large et d'attirer davantage de membres.
Un point prépondérant pour Manor, qui avec seulement une cinquantaine d'adhérents représentant 195 points de vente et près d'1 milliard d'€ de volume d'affaire, a fondu de moitié il y a un an, après le départ de Protravel et le rapprochement capitalistique de ce dernier avec Carlson Wagonlit Travel.
2005 : au moins 30 nouveaux points de vente
Nouveaux statuts donc et nouvelle "artillerie lourde". Car pour continuer à négocier la question des commissions avec Air France, le G4 vient de désigner Regis Chambert, directeur général d'Americain Express. Et ce dernier pèsera sans doute de tout le poids du G4 dans le dialogue avec la compagnie nationale.
Le G4, cette alliance de distributeur (Afat, American Express, Thamas Cook et Manor) récemment opérée en contrepoids de l'Alliance T, représente un volume global de 4,5 milliards d'euros, dont 70% générés par la billetterie aérienne.
Des arguments de choc qui devraient, selon Jean Korcia, permettre à Manor d'attirer plus d'adhérents et de grandir de 20% en 2005, avec au moins 30 nouveaux points de vente.
Pour la première fois le réseau ira à la rencontre des agences encore indépendantes. Dans chaque région, chaque ville, des responsables du GIE seront chargés d'organiser désormais des rencontres. Et pour convaincre les indépendants les plus réticents, ces responsables ne manqueront pas de présenter le dernier outil informatique dévoilé à Monaco.
Cet outil, désormais disponible sur le portail du réseau, permet à chaque agence en fonction de ses paramètres particuliers, de simuler très exactement son niveau de revenus sur les ventes "billetterie" à partir du 1er avril 2005.
L'agence remplit les cases en indiquant le nombre de billets vendus, les frais qu'elle compte appliquer, les 0,6% maintenus par Air France… et la machine compare les gains acquis, avec et sans la commission".
Résultat, selon Jean Korcia : les distributeurs solidement positionnées sur le long courrier haute contribution verront s'envoler plus de 20% de leur chiffre d'affaires".
Anne HERRERA (envoyé spécial Monaco) anne.herrera@tourmag.com
La commission Zéro et ses lourdes conséquences sur la trésorerie des agences de voyage constituaient bien le pivot central des débats des "Journées Des Dirigeants Manor", qui se sont déroulées ce week-end dernier à l'hôtel Métropole à Monaco.
Et le GIE avait déplacé pour la circonstance un plateau de choix : Christian Boireau, le directeur général France d'Air France était présent à la tribune ainsi que Georges Colson, le PDG de Fram et Jacques Delaire, le président le l'Aps.
Tous trois avaient fait le voyage pour venir conforter les agences sur l'importance de leur rôle et des nouvelles opportunités que ces dernières devront développer pour faire face aux chambardements actuels.
Manor et Manor Distribution fusionnent à l'unanimité
Des propos apaisants qui provoquèrent une salve de questions nourries à l'encontre de Christian Boireau, notamment sur les différents taux de TVA, applicables aux agences (17,6%) et aux compagnies aériennes (5,5%) et sur la valeur faciale des billets d'avion.
"C'est la transparence qui protège les petites distributeurs" martelait le directeur d'Air France. "Car si un jour les tarifs des vols des compagnies devaient ne plus apparaître sur les billets, la tentation serait alors grande de réintroduire des supers commissions"
Manor profitait aussi de ces Journées de Monaco pour mettre la main aux dernières retouches de ses statuts en mesurant pour la première fois depuis son adhésion au G4, ses nouvelles forces. Le GIE faisait entériner à ses adhérents (à l'unanimité) la fusion définitive de ses deux entités distinctes : Manor et Manor Distribution.
Créé en 95 pour distinguer les petites agences indépendantes (40% du C.A. du réseau), Manor Distribution, se retrouve donc dilué au sein de Manor, et ses membres, gratifiés des mêmes avantages et du même nombre de voix que les grandes agences au conseil d'administration.
Une mesure visant à élargir les critères d'adhésion (le montant du volume d'affaire minimum requis pour les agences indépendantes a été ramené à 2 M€ au lieu de 3 M€). Mais surtout à se défaire de l'image "tourisme d'affaire" qui caractérisait jusqu'ici le réseau afin de ratisser plus large et d'attirer davantage de membres.
Un point prépondérant pour Manor, qui avec seulement une cinquantaine d'adhérents représentant 195 points de vente et près d'1 milliard d'€ de volume d'affaire, a fondu de moitié il y a un an, après le départ de Protravel et le rapprochement capitalistique de ce dernier avec Carlson Wagonlit Travel.
2005 : au moins 30 nouveaux points de vente
Nouveaux statuts donc et nouvelle "artillerie lourde". Car pour continuer à négocier la question des commissions avec Air France, le G4 vient de désigner Regis Chambert, directeur général d'Americain Express. Et ce dernier pèsera sans doute de tout le poids du G4 dans le dialogue avec la compagnie nationale.
Le G4, cette alliance de distributeur (Afat, American Express, Thamas Cook et Manor) récemment opérée en contrepoids de l'Alliance T, représente un volume global de 4,5 milliards d'euros, dont 70% générés par la billetterie aérienne.
Des arguments de choc qui devraient, selon Jean Korcia, permettre à Manor d'attirer plus d'adhérents et de grandir de 20% en 2005, avec au moins 30 nouveaux points de vente.
Pour la première fois le réseau ira à la rencontre des agences encore indépendantes. Dans chaque région, chaque ville, des responsables du GIE seront chargés d'organiser désormais des rencontres. Et pour convaincre les indépendants les plus réticents, ces responsables ne manqueront pas de présenter le dernier outil informatique dévoilé à Monaco.
Cet outil, désormais disponible sur le portail du réseau, permet à chaque agence en fonction de ses paramètres particuliers, de simuler très exactement son niveau de revenus sur les ventes "billetterie" à partir du 1er avril 2005.
L'agence remplit les cases en indiquant le nombre de billets vendus, les frais qu'elle compte appliquer, les 0,6% maintenus par Air France… et la machine compare les gains acquis, avec et sans la commission".
Résultat, selon Jean Korcia : les distributeurs solidement positionnées sur le long courrier haute contribution verront s'envoler plus de 20% de leur chiffre d'affaires".
Anne HERRERA (envoyé spécial Monaco) anne.herrera@tourmag.com