Zoran Jelkic (Air France) au congrès des EDV : "Nous avons déjà baissé les tarifs les plus hauts et je peux vous assurer qu’un point quotidien est fait sur cette affaire" - Photo CE
L’information était dans un premier temps passée inaperçue.
Sous prétexte d’une « simplification de l’offre tarifaire », comme nous l’expliquait Sebastien Guyot, directeur des ventes entreprises et agences, Air France avait annoncé, le 15 janvier 2019, une nouvelle grille tarifaire sur ses vols court-courriers.
A l’instar des vols long-courriers, elle s’établit désormais en fonction de quatre niveaux de tarifs : light, standard, flex et surtout abonné.
C’est ce dernier élément qui a bien vite fait réagir, et pas dans le bon sens. Pour les utilisateurs, fini le tarif unique et les changements de vols sans frais, place désormais à des tarifs variables et fluctuants.
Parmi nos lecteurs, nombreux sont ceux qui s’en prennent à cette nouvelle politique, et, dans plusieurs messages que nous avons reçus, plusieurs n’hésitent pas à parler « d’arnaque ».
Sous prétexte d’une « simplification de l’offre tarifaire », comme nous l’expliquait Sebastien Guyot, directeur des ventes entreprises et agences, Air France avait annoncé, le 15 janvier 2019, une nouvelle grille tarifaire sur ses vols court-courriers.
A l’instar des vols long-courriers, elle s’établit désormais en fonction de quatre niveaux de tarifs : light, standard, flex et surtout abonné.
C’est ce dernier élément qui a bien vite fait réagir, et pas dans le bon sens. Pour les utilisateurs, fini le tarif unique et les changements de vols sans frais, place désormais à des tarifs variables et fluctuants.
Parmi nos lecteurs, nombreux sont ceux qui s’en prennent à cette nouvelle politique, et, dans plusieurs messages que nous avons reçus, plusieurs n’hésitent pas à parler « d’arnaque ».
Une offre « pour faire fuir les clients » ?
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« La semaine dernière, mon vol Paris-Toulouse était à 438 euros quelle que soit la date et l’heure, ce qui était déjà exorbitant. Maintenant, le tarif est de 567 à 650 euros pour le même billet. C’est tout simplement du vol », nous écrit-on.
La plupart des messages reçus font en effet état de fortes hausses du prix des billets sur de petites liaisons entre les capitales régionales françaises, très utilisées par les voyageurs d’affaires.
Quand un lecteur évoque des frais de changement de 75 euros pour décaler d’un jour son vol Paris-Nice, un autre, qui se qualifie comme « un gros contributeur depuis 25 ans et qui ne va pas le rester très longtemps », a vu son vol Rennes-Marseille augmenter de 460 euros (ancienne grille) à plus de 620 avec les nouveaux tarifs abonnés.
« Depuis le 15 janvier, l’offre tarifaire semble conçue pour faire fuir les clients », nous résume un agent de voyages.
« A la place d’un tarif unique permettant de changer son billet à sa convenance et sans frais, on se retrouve avec des tarifs "abonnés" horriblement élevés aux heures de pointe.
Toute la simplicité et la souplesse de l’ancien tarif abonné est perdue. Air France se moque de ses clients fidèles », conclut-il. « Air France, ou comment pousser sa clientèle d’abonnés vers la concurrence », estime aussi un dernier lecteur.
La plupart des messages reçus font en effet état de fortes hausses du prix des billets sur de petites liaisons entre les capitales régionales françaises, très utilisées par les voyageurs d’affaires.
Quand un lecteur évoque des frais de changement de 75 euros pour décaler d’un jour son vol Paris-Nice, un autre, qui se qualifie comme « un gros contributeur depuis 25 ans et qui ne va pas le rester très longtemps », a vu son vol Rennes-Marseille augmenter de 460 euros (ancienne grille) à plus de 620 avec les nouveaux tarifs abonnés.
« Depuis le 15 janvier, l’offre tarifaire semble conçue pour faire fuir les clients », nous résume un agent de voyages.
« A la place d’un tarif unique permettant de changer son billet à sa convenance et sans frais, on se retrouve avec des tarifs "abonnés" horriblement élevés aux heures de pointe.
Toute la simplicité et la souplesse de l’ancien tarif abonné est perdue. Air France se moque de ses clients fidèles », conclut-il. « Air France, ou comment pousser sa clientèle d’abonnés vers la concurrence », estime aussi un dernier lecteur.
Pour les agences, une « augmentation déguisée des tarifs »
Premières concernées, les agences positionnées sur le réseau affaires ne cachent pas non plus leur grogne.
Jean-Marc Gameiro, administrateur du réseau Selectour et membre du directoire, regrette surtout l’absence de communication de la part de la compagnie tricolore.
« Ça a été la surprise totale, dans la demie-heure, tous nos tarifs déjà réservés avaient grimpé, et il n’y a eu aucune communication d’Air France directement aux clients. On a pris pour eux ! ».
Ce que confirme Philippe Korcia, à la tête de Voyages Eurafrique et du réseau Manor : « cela a créé une grande incompréhension chez nos clients, la gamme tarifaire devient incompréhensible ».
« Le yield management d’Air France n’ouvre pas les classes de réservations les moins chères », regrette-t-il, mentionnant dès les premiers jours des transferts de passagers vers d’autres vols ou vers le train.
Jean-Marc Gameiro poursuit : « Nous avons déjà eu des demandes de remboursement de cartes d’abonnement car les clients n’en voient plus l’intérêt.
Ce qu’Air France n’a pas compris c’est qu’une réservation en agence se modifie 3 ou 4 fois après émission, en moyenne. Il s’agit tout simplement d’une augmentation déguisée des tarifs ! ».
Pour Jean-Pierre Mas, à la tête du syndicat des Entreprises du Voyage (EDV), alors que les relations « s’étaient beaucoup améliorées avec Air France depuis l’annonce de la mise en place de NDC », ces nouveaux tarifs abonnés sont « irritants ».
« Je ne sais pas qui chez Air France a inventé ça ! », a-t-il lancé sous les applaudissements de ses adhérents, lors du congrès des EDV, le 1er février 2019 à Madère.
« Il n’y a plus de sécurité du tarif, plus d’avantages pour les abonnés. C’est extrêmement préjudiciable et les agences de voyages le vivent très mal ».
Jean-Marc Gameiro, administrateur du réseau Selectour et membre du directoire, regrette surtout l’absence de communication de la part de la compagnie tricolore.
« Ça a été la surprise totale, dans la demie-heure, tous nos tarifs déjà réservés avaient grimpé, et il n’y a eu aucune communication d’Air France directement aux clients. On a pris pour eux ! ».
Ce que confirme Philippe Korcia, à la tête de Voyages Eurafrique et du réseau Manor : « cela a créé une grande incompréhension chez nos clients, la gamme tarifaire devient incompréhensible ».
« Le yield management d’Air France n’ouvre pas les classes de réservations les moins chères », regrette-t-il, mentionnant dès les premiers jours des transferts de passagers vers d’autres vols ou vers le train.
Jean-Marc Gameiro poursuit : « Nous avons déjà eu des demandes de remboursement de cartes d’abonnement car les clients n’en voient plus l’intérêt.
Ce qu’Air France n’a pas compris c’est qu’une réservation en agence se modifie 3 ou 4 fois après émission, en moyenne. Il s’agit tout simplement d’une augmentation déguisée des tarifs ! ».
Pour Jean-Pierre Mas, à la tête du syndicat des Entreprises du Voyage (EDV), alors que les relations « s’étaient beaucoup améliorées avec Air France depuis l’annonce de la mise en place de NDC », ces nouveaux tarifs abonnés sont « irritants ».
« Je ne sais pas qui chez Air France a inventé ça ! », a-t-il lancé sous les applaudissements de ses adhérents, lors du congrès des EDV, le 1er février 2019 à Madère.
« Il n’y a plus de sécurité du tarif, plus d’avantages pour les abonnés. C’est extrêmement préjudiciable et les agences de voyages le vivent très mal ».
Air France se justifie
Pour Air France, cette nouvelle politique doit surtout permettre d’aller chercher des tarifs plus bas et d’aller « reprendre des parts sur le marché affaires », d’après les mots de Sébastien Guyot.
Présent lui aussi au congrès annuel des EDV à Madère, Zoran Jelkic, directeur général marché France d’Air France-KLM, a cherché à apaiser les tensions.
« Après avoir mis en place cette grille sur le long-courrier, avec succès, nous devions aussi la proposer sur le court-courrier, tout en sachant bien que cela allait être plus compliqué », a-t-il reconnu.
« Sur le réseau domestique, les abonnés représentent 20% du chiffre d’affaires, c’est donc sur les 80% restant que nous avions besoin de changer. Le monde bouge, nos tarifs aussi.
On se retrouve parfois dans une situation où les tarifs flex peuvent descendre plus bas que les tarifs abonnés. C’est du yield management : les prix évoluent simplement en fonction de l’offre et de la demande », poursuit le DG France.
Pour ses dirigeants, Air France avait simplement besoin de changer de système de tarification.
« Ce qu’on fait, c’est réinventer l’abonnement, on sait que c’est un produit phare mais qui est en lent déclin, et qui a besoin d’être rénové pour ne pas décrocher », justifie aussi Zoran Jelkic.
« J’ai envie de dire à Air France : il faut savoir revenir en arrière et reconnaître ses erreurs », n’avait pas hésité à lancer, plus tôt, Jean-Pierre Mas. Sera-t-il entendu par la compagnie nationale ?
« Nous avons déjà baissé les tarifs les plus hauts et je peux vous assurer qu’un point quotidien est fait sur cette affaire », lui a indirectement répondu Zoran Jelkic.
Présent lui aussi au congrès annuel des EDV à Madère, Zoran Jelkic, directeur général marché France d’Air France-KLM, a cherché à apaiser les tensions.
« Après avoir mis en place cette grille sur le long-courrier, avec succès, nous devions aussi la proposer sur le court-courrier, tout en sachant bien que cela allait être plus compliqué », a-t-il reconnu.
« Sur le réseau domestique, les abonnés représentent 20% du chiffre d’affaires, c’est donc sur les 80% restant que nous avions besoin de changer. Le monde bouge, nos tarifs aussi.
On se retrouve parfois dans une situation où les tarifs flex peuvent descendre plus bas que les tarifs abonnés. C’est du yield management : les prix évoluent simplement en fonction de l’offre et de la demande », poursuit le DG France.
Pour ses dirigeants, Air France avait simplement besoin de changer de système de tarification.
« Ce qu’on fait, c’est réinventer l’abonnement, on sait que c’est un produit phare mais qui est en lent déclin, et qui a besoin d’être rénové pour ne pas décrocher », justifie aussi Zoran Jelkic.
« J’ai envie de dire à Air France : il faut savoir revenir en arrière et reconnaître ses erreurs », n’avait pas hésité à lancer, plus tôt, Jean-Pierre Mas. Sera-t-il entendu par la compagnie nationale ?
« Nous avons déjà baissé les tarifs les plus hauts et je peux vous assurer qu’un point quotidien est fait sur cette affaire », lui a indirectement répondu Zoran Jelkic.