Van Gogh au musée d'Orsay
A Auvers-sur-Oise, Van Gogh a expérimenté des formats inédits pour représenter les vastes paysages du Vexin (Photo PB)s
Les vastes paysages verdoyants, les immenses champs de blé, les maisons alors couvertes de chaume et les ciels nuageux du Vexin français, autour de Auvers-sur-Oise, bourgade située à une demi-heure de Paris, s'affichent depuis le 3 octobre sur les cimaises du musée d'Orsay à Paris.
Ce musée installé dans une ancienne gare sur un quai de la Seine, accueille en effet jusqu'au 4 février prochain une exposition consacrée au travail de Vincent Van Gogh pendant les deux derniers mois de sa vie. Arrivé à Auvers-sur-Oise le 20 mai, le peintre y est décédé le 29 juillet 1890, deux jours après s'être tiré une balle dans la poitrine.
D'abord présentée cette année au Musée Van Gogh d'Amsterdam, cette exposition est la première d'envergure consacrée aux dernières œuvres de cet artiste. Durement éprouvé par plusieurs crises de démence lors de son séjour à Arles, puis par son séjour dans l'asile de Saint-Remy de Provence où il s'était fait interner volontairement pendant un an, Vincent van Gogh avait voulu se rapprocher de Paris et de son frère Théo, marchand d'art, dans l'espoir d'apaiser ses maux. Et aussi de retrouver un nouvel élan créatif.
Il avait choisi Auvers-sur-Oise en raison de la présence dans ce village du Docteur Gachet, médecin spécialisé dans le traitement de la "mélancolie" et par ailleurs ami des peintres impressionnistes, collectionneur et lui-même peintre amateur. Installé au centre du bourg, dans l'auberge Ravoux, Van Gogh travaillera sans relâche et produira pas moins de 73 tableaux et 33 dessins, parmi lesquels des chef d'œuvres iconiques comme le portrait du "Docteur Paul Gachet", "L'église de Auvers-sur-Oise" ou encore le "Champ de blé aux corbeaux".
L'exposition du musée d'Orsay présente une quarantaine de tableaux et une vingtaine de dessins de cette période. Les compositions sont simples, les touches audacieuses et expressives, les couleurs vibrantes... Van Gogh expérimente aussi des thèmes et des formats inédits.
Le génie du peintre néerlandais est alors à son sommet. En témoigne la dernière toile peinte le jour même de son suicide : cette composition presque abstraite qui représente un entrelacs de racines dénuées, cadré très près comme un gros plan de photographe, porte cependant, de toute évidence, une charge symbolique. Quelques jours plus tôt, Van Gogh écrivait en effet : "ma vie à moi aussi est attaquée à la racine même"...
Ce musée installé dans une ancienne gare sur un quai de la Seine, accueille en effet jusqu'au 4 février prochain une exposition consacrée au travail de Vincent Van Gogh pendant les deux derniers mois de sa vie. Arrivé à Auvers-sur-Oise le 20 mai, le peintre y est décédé le 29 juillet 1890, deux jours après s'être tiré une balle dans la poitrine.
D'abord présentée cette année au Musée Van Gogh d'Amsterdam, cette exposition est la première d'envergure consacrée aux dernières œuvres de cet artiste. Durement éprouvé par plusieurs crises de démence lors de son séjour à Arles, puis par son séjour dans l'asile de Saint-Remy de Provence où il s'était fait interner volontairement pendant un an, Vincent van Gogh avait voulu se rapprocher de Paris et de son frère Théo, marchand d'art, dans l'espoir d'apaiser ses maux. Et aussi de retrouver un nouvel élan créatif.
Il avait choisi Auvers-sur-Oise en raison de la présence dans ce village du Docteur Gachet, médecin spécialisé dans le traitement de la "mélancolie" et par ailleurs ami des peintres impressionnistes, collectionneur et lui-même peintre amateur. Installé au centre du bourg, dans l'auberge Ravoux, Van Gogh travaillera sans relâche et produira pas moins de 73 tableaux et 33 dessins, parmi lesquels des chef d'œuvres iconiques comme le portrait du "Docteur Paul Gachet", "L'église de Auvers-sur-Oise" ou encore le "Champ de blé aux corbeaux".
L'exposition du musée d'Orsay présente une quarantaine de tableaux et une vingtaine de dessins de cette période. Les compositions sont simples, les touches audacieuses et expressives, les couleurs vibrantes... Van Gogh expérimente aussi des thèmes et des formats inédits.
Le génie du peintre néerlandais est alors à son sommet. En témoigne la dernière toile peinte le jour même de son suicide : cette composition presque abstraite qui représente un entrelacs de racines dénuées, cadré très près comme un gros plan de photographe, porte cependant, de toute évidence, une charge symbolique. Quelques jours plus tôt, Van Gogh écrivait en effet : "ma vie à moi aussi est attaquée à la racine même"...
Modigliani au musée de l'Orangerie
Cet entrelacs de racines dénudées, cadré très près, est la dernière oeuvre peinte par Van Gogh avant son suicide (Photo PB)
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Cette exposition décrypte la dernière production artistique -encore méconnue- d'un Van Gogh plébiscité par les connaisseurs comme par le grand public. D'évidence, les foules vont se presser au musée d'Orsay.
Il devrait en être de même avec l'exposition de rentrée du musée de l'Orangerie tout proche, en bordure du jardin des Tuileries. Elle est consacrée depuis le 20 septembre (et jusqu'au 15 janvier prochain) à Amedeo Modigliani. Elle est intitulée "un peintre et son marchand".
C'est en effet par le prisme de la relation entre le peintre d'origine italienne installé à Paris en 1906, et son premier marchand d'art, Paul Guillaume, que cette exposition a été élaborée. Comme elle n'est pas très généreuse en oeuvres, elle laissera peut être sur leur faim les déjà bons connaisseurs du peintre.
Toutefois, ce portrait plus intime de Modigliani et de Paul Guillaume, son marchand, devrait en combler beaucoup. Les deux hommes partageaient des affinités artistiques et littéraires -tous deux étaient également sensibles à la poésie- et avaient un intérêt commun pour l'art africain. En outre, l'exposition illustre assez bien le contexte artistique et parisien des années 1910-20+.
Il devrait en être de même avec l'exposition de rentrée du musée de l'Orangerie tout proche, en bordure du jardin des Tuileries. Elle est consacrée depuis le 20 septembre (et jusqu'au 15 janvier prochain) à Amedeo Modigliani. Elle est intitulée "un peintre et son marchand".
C'est en effet par le prisme de la relation entre le peintre d'origine italienne installé à Paris en 1906, et son premier marchand d'art, Paul Guillaume, que cette exposition a été élaborée. Comme elle n'est pas très généreuse en oeuvres, elle laissera peut être sur leur faim les déjà bons connaisseurs du peintre.
Toutefois, ce portrait plus intime de Modigliani et de Paul Guillaume, son marchand, devrait en combler beaucoup. Les deux hommes partageaient des affinités artistiques et littéraires -tous deux étaient également sensibles à la poésie- et avaient un intérêt commun pour l'art africain. En outre, l'exposition illustre assez bien le contexte artistique et parisien des années 1910-20+.
Et aussi de Staël, Rothko et bien d'autres
C'est avec une rétrospective éblouissante du peintre franco-russe Nicolas de Staël que le musée d'Art moderne de la ville de Paris attire, lui, depuis le 15 septembre (et jusqu'au 21 janvier) les amateurs d'art. Cette exposition qui fait une bonne place à des inédits, s'écarte du mythe de l'artiste maudit et met en lumière toute la complexité d'un artiste sans cesse en quête d'un "renouvellement vraiment continu".
Ce peintre incontournable de la scène artistique française d'après la Seconde guerre mondiale reste encore un illustre inconnu. Installé à Antibes, en proie à une frénésie créative mais désespéré par son amour sans retour pour Jeanne Mathieu, il s'y suicidera le 16 mars 1955, à l'âge de 41 ans, laissant derrière lui une toile rouge vif de six mètres de long où surgissent un piano et une contrebasse.
Dan ces derniers temps méridionaux, sa peinture jadis épaisse, stratifiée, cèdera la place à des paysages furieux, vibrants, remplis de couleurs vives, de fougue, de vie mais aussi à de grands formats plus fluides, à des horizons bleus, à des images sensibles sans détails superflus...
C'est une rétrospective tout aussi exceptionnelle qui sera consacrée à partir du 18 octobre (et jusqu'au 2 avril 2024) au peintre américain Mark Rothko (1903-1970) par la Fondation Louis Vuitton, à Paris également.
Cette exposition est la première rétrospective en France consacrée à cet artiste majeur depuis celle du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 1999 : elle réunit quelque 115 œuvres provenant des plus grandes collections institutionnelles, notamment de la National Gallery of Art de Washington, de la Tate de Londres et de la Phillips Collection de Washington, et de grandes collections privées internationales dont celle de la famille de l’artiste.
Elle se déploie dans la totalité des espaces de la Fondation, selon un parcours chronologique et elle retrace l’ensemble de la carrière de l’artiste depuis ses premières peintures figuratives jusqu’à l’abstraction qui définit aujourd’hui son œuvre.
Ce peintre incontournable de la scène artistique française d'après la Seconde guerre mondiale reste encore un illustre inconnu. Installé à Antibes, en proie à une frénésie créative mais désespéré par son amour sans retour pour Jeanne Mathieu, il s'y suicidera le 16 mars 1955, à l'âge de 41 ans, laissant derrière lui une toile rouge vif de six mètres de long où surgissent un piano et une contrebasse.
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Les expos à Paris, un vecteur incontestable pour le tourisme
L'hiver dernier, l'exposition consacrée par le Musée d'Art moderne de la ville de Paris à l'artste viennois Oskar Kokoschka a attiré plus de 200 000 visiteurs (Photo PB)
Difficile de faire un tour d'horizon complet des expositions parisiennes de cet automne tant les têtes d'affiches y sont nombreuses. Mentionnons tout de même "Picasso. 2023 dessins" au Centre Pompidou, et aussi la folie de "Bollywood, une histoire du cinéma indien" au musée du quai Branly, et encore l'exposition consacrée au brillant Claude Gillot, maître d'Antoine Watteau, au musée du Louvre, ou enfin les "Maîtres du noir", au Petit Palais.
Ce programme pour le moins fourni et alléchant d'expos à Paris devrait confirmer l'embellie pour les musées de la capitale. Déjà, l'année 2022, marquée par le retour des touristes européens notamment, avait redonné le sourire aux grands établissements parisiens malgré l'absence encore visible des publics asiatiques. Leur fréquentation avait alors presque retrouvé le niveau de 2019, c'est-à-dire celui d'avant la pandémie de Covid.
L'année dernière, les entrées avaient été tirées vers le haut par de grandes expositions à succès, comme le peintre norvégien Munch au musée d'Orsay (plus de 600 000 entrées à trois semaine de la clôture), l'artiste mexicaine Frida Kahlo au palais Galliera ou encore le peintre viennois Oscar Kokoschla au musée d'Art moderne de la ville de Paris (plus de 200.000 visiteurs. ).
De son côté, le Louvre qui est le plus grand musée du monde avait, lui aussi, enregistré 7,8 millions de visiteurs, soit + 170 % entre 2021 et 2022 mais tout de même encore -19 % par rapport à 2019. Et si les Français représentaient, de loin, les visiteurs les plus assidus avec 30 % du total des entrées, ils étaient suivis par les Américains à hauteur de 18 %, puis par le public européen.
Avec la réouverture désormais générale des frontières, gageons que les blockbusters de l'automne 2023 et de l'hiver 2024 tireront une fois encore les visites vers le haut. Décidément, l'art est devenu un vecteur incontestable pour le tourisme.
Ce programme pour le moins fourni et alléchant d'expos à Paris devrait confirmer l'embellie pour les musées de la capitale. Déjà, l'année 2022, marquée par le retour des touristes européens notamment, avait redonné le sourire aux grands établissements parisiens malgré l'absence encore visible des publics asiatiques. Leur fréquentation avait alors presque retrouvé le niveau de 2019, c'est-à-dire celui d'avant la pandémie de Covid.
L'année dernière, les entrées avaient été tirées vers le haut par de grandes expositions à succès, comme le peintre norvégien Munch au musée d'Orsay (plus de 600 000 entrées à trois semaine de la clôture), l'artiste mexicaine Frida Kahlo au palais Galliera ou encore le peintre viennois Oscar Kokoschla au musée d'Art moderne de la ville de Paris (plus de 200.000 visiteurs. ).
De son côté, le Louvre qui est le plus grand musée du monde avait, lui aussi, enregistré 7,8 millions de visiteurs, soit + 170 % entre 2021 et 2022 mais tout de même encore -19 % par rapport à 2019. Et si les Français représentaient, de loin, les visiteurs les plus assidus avec 30 % du total des entrées, ils étaient suivis par les Américains à hauteur de 18 %, puis par le public européen.
Avec la réouverture désormais générale des frontières, gageons que les blockbusters de l'automne 2023 et de l'hiver 2024 tireront une fois encore les visites vers le haut. Décidément, l'art est devenu un vecteur incontestable pour le tourisme.
Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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