Faudra t-il revoir l'organisation de nos entreprises pour passer à la semaine de 4 jours - Pepita Photo Pepita
Saviez-vous que 79.6% des salariés français travaillent moins de 36 heures par semaine selon la DARES (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) et que 11% d’entre eux plus de 39 ? D’un point de vue global, la tendance ne laisse aucun doute possible : depuis la loi des 35 heures, nous travaillons de moins en moins tout en restant aussi productif. Cette loi a beau avoir été décriée, notamment sur son impact discuté sur l’emploi, il est intéressant de s’y intéresser pour préparer l’avenir.
Alors que la loi Aubry de janvier 2000 visait clairement une réduction du chômage, les réflexions sur une éventuelle semaine de 4 jours n’ont absolument rien à voir avec ce sujet. De fait, le sujet principal actuellement est le bien-être des salariés.
Alors que plus de 10% des salariés ont ou feront un burn-out et qu’aucun signe ne semble indiquer un retournement de tendance, que le chômage recule, il semblerait bien que le bien-être des salariés soit en train de devenir une véritable problématique stratégique.
A lire aussi : Télétravail à l'étranger, semaine de 4 jours... comment y passer ? 🔑
Alors, le bien-être au travail, bien entendu, cela passe par la qualité de vie au travail, un management de qualité et une véritable déconnexion numérique quotidienne, mais, cela passe également par la qualité et la quantité de notre temps libre.
Qui voudrait revenir à un temps qui n’est pas si lointain puisque le repos dominical n’est obligatoire en France que depuis 1906. Par ailleurs, si le concept de semaine de 4 jours semble nouveau et révolutionnaire aux yeux de certains, pour rappel, en 1928, l’économiste américain John Meynard Keynes avait prédit que la semaine de travail ne compterait plus que quinze heures un siècle plus tard, grâce aux progrès technologiques.
Bon, nous n’en sommes pas encore là, mais voilà pourquoi la semaine de 4 jours sera dans pas si longtemps que cela la norme !
Alors que la loi Aubry de janvier 2000 visait clairement une réduction du chômage, les réflexions sur une éventuelle semaine de 4 jours n’ont absolument rien à voir avec ce sujet. De fait, le sujet principal actuellement est le bien-être des salariés.
Alors que plus de 10% des salariés ont ou feront un burn-out et qu’aucun signe ne semble indiquer un retournement de tendance, que le chômage recule, il semblerait bien que le bien-être des salariés soit en train de devenir une véritable problématique stratégique.
A lire aussi : Télétravail à l'étranger, semaine de 4 jours... comment y passer ? 🔑
Alors, le bien-être au travail, bien entendu, cela passe par la qualité de vie au travail, un management de qualité et une véritable déconnexion numérique quotidienne, mais, cela passe également par la qualité et la quantité de notre temps libre.
Qui voudrait revenir à un temps qui n’est pas si lointain puisque le repos dominical n’est obligatoire en France que depuis 1906. Par ailleurs, si le concept de semaine de 4 jours semble nouveau et révolutionnaire aux yeux de certains, pour rappel, en 1928, l’économiste américain John Meynard Keynes avait prédit que la semaine de travail ne compterait plus que quinze heures un siècle plus tard, grâce aux progrès technologiques.
Bon, nous n’en sommes pas encore là, mais voilà pourquoi la semaine de 4 jours sera dans pas si longtemps que cela la norme !
1- Semaine de 4 jours : une évidence humaine
Le nombre de salariés faisant un burn-out augmente régulièrement depuis des années et, pour être franc, pas grand-chose n’est fait, concrètement, pour que cela change. Certes, il y a un peu de sensibilisation de ci de là dans les entreprises, mais rien à la hauteur de la gravité de la situation. Quand on parle de plus de 10% des salariés qui sont directement concernés par ce fléau une ou plusieurs fois dans leur carrière, que faut-il pour que la prise de conscience politique et économique soit réelle ? Que l’on soit à 15, 20% ?
L’un des effets bénéfiques de la pandémie est que les salariés ont pris conscience de façon évidente de l’importance de leur bien-être au travail. Et oui, il n’est plus tabou de parler de ce sujet en entreprise. Au siècle dernier, quand j’ai commencé à travailler, eeeeeh oui, cette notion n’existait même pas. Or, de plus en plus de salariés sont confrontés de plus ou moins loin au burn-out et en faire un ne tente personne quand on en connait les conséquences.
Or, les causes du burn-out sont de mieux en mieux connues : l’excès de travail et l’absence de déconnexion. La semaine de 4 jours peut tout à fait être l’arme fatale contre le burn-out : plus de temps pour se reposer et déconnecter.
Se reposer plus pour travailler mieux, ce serait un chouette slogan pour un candidat à la Présidentielle, non ? Je vous fais le pari que dans 5 ans, ce slogan existera !
L’un des effets bénéfiques de la pandémie est que les salariés ont pris conscience de façon évidente de l’importance de leur bien-être au travail. Et oui, il n’est plus tabou de parler de ce sujet en entreprise. Au siècle dernier, quand j’ai commencé à travailler, eeeeeh oui, cette notion n’existait même pas. Or, de plus en plus de salariés sont confrontés de plus ou moins loin au burn-out et en faire un ne tente personne quand on en connait les conséquences.
Or, les causes du burn-out sont de mieux en mieux connues : l’excès de travail et l’absence de déconnexion. La semaine de 4 jours peut tout à fait être l’arme fatale contre le burn-out : plus de temps pour se reposer et déconnecter.
Se reposer plus pour travailler mieux, ce serait un chouette slogan pour un candidat à la Présidentielle, non ? Je vous fais le pari que dans 5 ans, ce slogan existera !
2- Une évidence de recruteur
Un grand nombre de recruteur me le disent : il est de plus en plus compliqué de recruter. La « faute » au chômage qui recule, en grande partie, mais également du fait de l’augmentation des exigences de la part des candidats.
L’image employeur est devenue un élément stratégique pour attirer les talents, et l’expérience collaborateur un élément fondamental pour les fidéliser !
Imaginez vous en train de vouloir changer de travail. Deux entreprises souhaitent vous recruter : même type de travail, même salaire, même environnement de travail, mais l’une des deux vous propose la semaine de 4 jours. Laquelle des deux entreprises choisiriez-vous ?
Lire aussi : Thierry Marx : "il faut donner le pouvoir aux collaborateurs !" 🔑
En fait, selon une étude menée par l’éditeur de paye ADP, 60% des salariés seraient prêts à travailler 4 jours qui concentreraient le travail de la semaine, pour un salaire équivalent. C’est d’ailleurs le choix qu’a fait la Belgique en autorisant les employeurs à augmenter la durée de travail quotidien d’une heure en échange d’un passage à la semaine de quatre jours.
La semaine de 4 jours va devenir un élément de différenciation entre les employeurs, ainsi qu’un élément de choix pour les candidats. Au même titre qu’une entreprise qui ne propose pas de télétravail aujourd’hui a du mal à recruter du fait du changement de normes, demain, l’entreprise qui proposera la semaine de 4 jours augmentera grandement son pouvoir d’attractivité.
"Trop de repos n'a jamais fait mourir personne" Tristan Bernard
L’image employeur est devenue un élément stratégique pour attirer les talents, et l’expérience collaborateur un élément fondamental pour les fidéliser !
Imaginez vous en train de vouloir changer de travail. Deux entreprises souhaitent vous recruter : même type de travail, même salaire, même environnement de travail, mais l’une des deux vous propose la semaine de 4 jours. Laquelle des deux entreprises choisiriez-vous ?
Lire aussi : Thierry Marx : "il faut donner le pouvoir aux collaborateurs !" 🔑
En fait, selon une étude menée par l’éditeur de paye ADP, 60% des salariés seraient prêts à travailler 4 jours qui concentreraient le travail de la semaine, pour un salaire équivalent. C’est d’ailleurs le choix qu’a fait la Belgique en autorisant les employeurs à augmenter la durée de travail quotidien d’une heure en échange d’un passage à la semaine de quatre jours.
La semaine de 4 jours va devenir un élément de différenciation entre les employeurs, ainsi qu’un élément de choix pour les candidats. Au même titre qu’une entreprise qui ne propose pas de télétravail aujourd’hui a du mal à recruter du fait du changement de normes, demain, l’entreprise qui proposera la semaine de 4 jours augmentera grandement son pouvoir d’attractivité.
"Trop de repos n'a jamais fait mourir personne" Tristan Bernard
3- Une évidence économique
Quelle est la chose la plus importante ? Le temps que nous passons au travail ou bien le travail que nous produisons ? La seconde proposition, cela semble évident. Et pourtant, qui n’a pas entendu cette phrase « ben, tu prends ton après-midi » un jour où vous êtes parti.e plus tôt ?
Notre rapport au temps passé au travail n’a absolument rien, mais rien à voir avec notre utilité économique. Le présentéisme est une réalité, surtout lorsque l’on connait ces deux éléments :
- Le temps réellement productif sur une journée de travail de 8.00 au bureau est de 2 heures et 53 minutes
- Un salarié va passer en moyenne 1.15 par jour, au bureau, sur ses réseaux sociaux personnels, à regarder des vidéos de petits chats ou à scroller sur Insta.
L’économie n’en a que faire du temps que nous passons au bureau, alors que ce n’est pas le cas de notre manager. Il serait peut-être temps que les deux se mettent d’accord. Les entreprises passées à la semaine de 4 jours, comme Welcome To the Jungle par exemple, les performances des salariés ne baissent pas, bien au contraire.
Mieux, comme le test en grandeur nature auprès de 1 000 salariés fait en Finlande l’a montré, le bien être des salariés augmente, réduisant ainsi l’absentéisme. Quand on sait que ce dernier coute à l’économie française plus de 100 milliards par an, on comprend mieux pourquoi la semaine de 4 jours n’est pas une aberration d’un point de vue économique !
Oui, la semaine de 4 jours peut faire gagner de l’argent. Cynique me direz-vous… que voulez-vous, nous sommes dans une société capitaliste et si l’intérêt des salariés va dans le sens de l’intérêt de l’entreprise en termes de rentabilité… pourquoi s’en priver ?
Notre rapport au temps passé au travail n’a absolument rien, mais rien à voir avec notre utilité économique. Le présentéisme est une réalité, surtout lorsque l’on connait ces deux éléments :
- Le temps réellement productif sur une journée de travail de 8.00 au bureau est de 2 heures et 53 minutes
- Un salarié va passer en moyenne 1.15 par jour, au bureau, sur ses réseaux sociaux personnels, à regarder des vidéos de petits chats ou à scroller sur Insta.
L’économie n’en a que faire du temps que nous passons au bureau, alors que ce n’est pas le cas de notre manager. Il serait peut-être temps que les deux se mettent d’accord. Les entreprises passées à la semaine de 4 jours, comme Welcome To the Jungle par exemple, les performances des salariés ne baissent pas, bien au contraire.
Mieux, comme le test en grandeur nature auprès de 1 000 salariés fait en Finlande l’a montré, le bien être des salariés augmente, réduisant ainsi l’absentéisme. Quand on sait que ce dernier coute à l’économie française plus de 100 milliards par an, on comprend mieux pourquoi la semaine de 4 jours n’est pas une aberration d’un point de vue économique !
Oui, la semaine de 4 jours peut faire gagner de l’argent. Cynique me direz-vous… que voulez-vous, nous sommes dans une société capitaliste et si l’intérêt des salariés va dans le sens de l’intérêt de l’entreprise en termes de rentabilité… pourquoi s’en priver ?
Je réfléchis depuis longtemps à cette question de la semaine de 4 jours. Avant cela, j’ai beaucoup publié sur le télétravail, depuis des années. Et j’entends aujourd’hui les mêmes arguments contre la semaine de 4 jours que j’entendais contre le télétravail : baisse de productivité, perte de lien, perte de motivation.
Force est de constater que la pandémie nous a forcé à télétravailler et que le résultat est incroyablement positif quand les moyens mis en place sont à la hauteur, notamment en termes de formation des managers.
Croyez-moi, il en sera de même pour la semaine de 4 jours. Cela vous semble impensable ? Je le comprends, et au même titre qu’il aura fallu attendre 1906 et la catastrophe de Courrières (catastrophe minière le samedi 10 mars 1906, faisant officiellement 1 099 morts. C'est la plus importante catastrophe minière de tous les temps en Europe) pour accorder aux travailleurs un repos de 24.00, il aura fallu attendre une pandémie pour que le télétravail entre enfin dans les mœurs.
Peut-être pourrions nous éviter d’atteindre 20% des salariés en burn-out pour innover et lancer de façon massive la semaine de 4 jours… non ?
Force est de constater que la pandémie nous a forcé à télétravailler et que le résultat est incroyablement positif quand les moyens mis en place sont à la hauteur, notamment en termes de formation des managers.
Croyez-moi, il en sera de même pour la semaine de 4 jours. Cela vous semble impensable ? Je le comprends, et au même titre qu’il aura fallu attendre 1906 et la catastrophe de Courrières (catastrophe minière le samedi 10 mars 1906, faisant officiellement 1 099 morts. C'est la plus importante catastrophe minière de tous les temps en Europe) pour accorder aux travailleurs un repos de 24.00, il aura fallu attendre une pandémie pour que le télétravail entre enfin dans les mœurs.
Peut-être pourrions nous éviter d’atteindre 20% des salariés en burn-out pour innover et lancer de façon massive la semaine de 4 jours… non ?
Gaël Chatelain-Berry est l'auteur de 15 livres dont son dernier "Mon collègue est nul, mais je le soigne" consacré aux conflits au travail. Conférencier et créateur du podcast Happy Work, le podcast francophone le plus écouté sur le bien-être au travail et le management bienveillant, tous les contenus de Gaël n'ont qu'un seul objectif : rendre le quotidien des salariés plus simple et agréable.