Je pense qu’il y a des alternatives aux OTA à trouver pour vendre la France aux Français./crédit CRT Occitanie
TourMaG.com - Que représente le secteur du tourisme en Occitanie ? Quel est l'impact de la crise liée de la Covid-19 ?
Jean Pinard : Globalement, le bilan estival est de -10%. C’est un résultat plutôt honorable comparé au reste de l’hexagone. Avec une progression à deux chiffres sur le littoral et le Massif Central, départements natures.
On ne s’en tire pas si mal. L’attractivité de la Région s’est accrue à une période où l’Espagne avait fermé sa frontière.
La stratégie du CRT et de la Région a été de miser sur le tourisme de proximité et la consommation d’activité loisirs, amplifié par des billets de train à un euro.
Nous sommes également la région qui compte le plus de résidences secondaires : 530 000. La forte fréquentation de ces résidences compense, pour partie, ce que nous avons perdu auprès des clientèles étrangères. C’est du non marchand, mais qui a un impact sur la fréquentation des commerces et le tourisme de pleine nature.
Le bilan de l’année 2020 reste malgré tout de - 30 à -40% de pertes de recette sur les 16 milliards que pèsent l’activité économique.
Quant à la ville de Lourdes, c’est une vraie catastrophe industrielle, qui représente la moitié des nuitées perdues en Occitanie, soit - 84% de nuitées.
La perte économique n’est pas à mettre en relief par rapport aux 100 000 emplois que compte l’industrie, sauvés par les aides en place. Mais jusqu’à quand ?
Jean Pinard : Globalement, le bilan estival est de -10%. C’est un résultat plutôt honorable comparé au reste de l’hexagone. Avec une progression à deux chiffres sur le littoral et le Massif Central, départements natures.
On ne s’en tire pas si mal. L’attractivité de la Région s’est accrue à une période où l’Espagne avait fermé sa frontière.
La stratégie du CRT et de la Région a été de miser sur le tourisme de proximité et la consommation d’activité loisirs, amplifié par des billets de train à un euro.
Nous sommes également la région qui compte le plus de résidences secondaires : 530 000. La forte fréquentation de ces résidences compense, pour partie, ce que nous avons perdu auprès des clientèles étrangères. C’est du non marchand, mais qui a un impact sur la fréquentation des commerces et le tourisme de pleine nature.
Le bilan de l’année 2020 reste malgré tout de - 30 à -40% de pertes de recette sur les 16 milliards que pèsent l’activité économique.
Quant à la ville de Lourdes, c’est une vraie catastrophe industrielle, qui représente la moitié des nuitées perdues en Occitanie, soit - 84% de nuitées.
La perte économique n’est pas à mettre en relief par rapport aux 100 000 emplois que compte l’industrie, sauvés par les aides en place. Mais jusqu’à quand ?
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TourMaG.com – Concrètement ?
J. P. : Nous avons mis en place la carte Occ’Ygène, permettant des réductions sur des activités de loisirs, monétisée à hauteur de 3 millions d’euros par la Région, pour les publics les plus fragiles.
Ils sont pour nous de nouveaux consommateurs, qui pèsent en termes de croissance de 35% à 40%.
Le dispositif sera renouvelé en 2021, avec de nouvelles offres. Nous souhaitons y intégrer une offre de transport pour que le dispositif soit le plus complet possible.
TourMaG.com - Pensez-vous travailler avec les agences de voyages et les tour-opérateurs ?
J. P. : Vendre la France, aux Français par le biais d’intermédiaires français, n’est pas le plus simple.
Nous organisions auparavant, le workshop dédié « Destination Occitanie », aujourd’hui nous amplifions le dispositif avec TourMaG.com. Nous participons à l'opération #Partez en France ! et au futur salon digital B2B #Je vends la France et l’Outre-mer.
Autre action : nous avons lancé un vrai principe de conciergerie, en proposant un catalogue en-ligne de « fabuleux voyages » qui va permettre de pousser cette offre, non standardisée.
On le fait par conviction, mais aussi par solidarité avec le réseau des agences de voyages. Je pense qu’il y a des alternatives aux OTA à trouver pour vendre la France aux Français.
Je ne parie pas sur des millions d’euros, mais il faut bien initier des choses. Je pense que cette crise laissera des traces, obligera les agences à travailler autrement.
Ensuite, treize sessions de formation seront organisées, les jeudis, entre le 25 mars et le 1er juillet.
Des informations ultra concrètes, dont les réseaux d’agences ont besoin pour dénicher les offres non standardisées.
Enfin, une newsletter est dédiée à chaque département.
TourMaG.com – Vous participez au salon digital #Je vendslaFrance & l'Outremer organisé par TourMaG.com du 6 au 9 avril 2021.
J.P. : C’est une super initiative ! J’insiste, il faut jouer cette carte de la solidarité. On peut mettre des actions en place, mais il faut communiquer dessus, informer, être disponible pour les agences. Nous pouvons reporter notre qualité de service auprès des agences françaises.
Le salon est un moyen de former, de fédérer des acteurs et de vendre.
TourMaG.com - Pourquoi est-ce si difficile de vendre la France aux Français ?
J. P. : Je regrette que l’ensemble des destinations françaises, que l’ensemble des organismes institutionnels ne se regroupent pas pour agir comme une OTA.
Je prends l’exemple de Booking, sa performance est une performance de marque. Booking s’est imposée comme la marque du supermarché mondial de l’hôtellerie. Parce qu’elle est connue, elle génère de l’audience, et parce qu’elle génère de l’audience, ça génère du business.
L’audience cumulée du CRT Occitanie, de tous les sites de CDT, couplée à celle de tous les offices de tourisme, rien qu’en Occitanie, pourrait être mise au service d’une performance commerciale. Cela vaut aussi au niveau national !
Sans réfléchir à de la techno, ou de la commission, car nous sommes déjà payés par l’argent public, nous n’avons pas à prendre de commissions. La réflexion est engagée en Occitanie. J’appelle de mes vœux une réflexion nationale.
TourMaG.com - Quel est le frein ?
J. P. : Les freins sont culturels. C’était plus fun de s’intéresser aux marchés lointains. Et puis, il n’y a aucune réflexion collective en France sur ce sujet ! Aucune !
Entre Atout France, ADN, les réseaux d’agences, les réseaux de tour-opérateurs, etc… On pourrait peut-être se réunir et s’écouter ? Et imaginer ce que l’on peut faire ensemble. On pourrait également inviter les syndicats professionnels. Plein de gens ont des idées.
J. P. : Nous avons mis en place la carte Occ’Ygène, permettant des réductions sur des activités de loisirs, monétisée à hauteur de 3 millions d’euros par la Région, pour les publics les plus fragiles.
Ils sont pour nous de nouveaux consommateurs, qui pèsent en termes de croissance de 35% à 40%.
Le dispositif sera renouvelé en 2021, avec de nouvelles offres. Nous souhaitons y intégrer une offre de transport pour que le dispositif soit le plus complet possible.
TourMaG.com - Pensez-vous travailler avec les agences de voyages et les tour-opérateurs ?
J. P. : Vendre la France, aux Français par le biais d’intermédiaires français, n’est pas le plus simple.
Nous organisions auparavant, le workshop dédié « Destination Occitanie », aujourd’hui nous amplifions le dispositif avec TourMaG.com. Nous participons à l'opération #Partez en France ! et au futur salon digital B2B #Je vends la France et l’Outre-mer.
Autre action : nous avons lancé un vrai principe de conciergerie, en proposant un catalogue en-ligne de « fabuleux voyages » qui va permettre de pousser cette offre, non standardisée.
On le fait par conviction, mais aussi par solidarité avec le réseau des agences de voyages. Je pense qu’il y a des alternatives aux OTA à trouver pour vendre la France aux Français.
Je ne parie pas sur des millions d’euros, mais il faut bien initier des choses. Je pense que cette crise laissera des traces, obligera les agences à travailler autrement.
Ensuite, treize sessions de formation seront organisées, les jeudis, entre le 25 mars et le 1er juillet.
Des informations ultra concrètes, dont les réseaux d’agences ont besoin pour dénicher les offres non standardisées.
Enfin, une newsletter est dédiée à chaque département.
TourMaG.com – Vous participez au salon digital #Je vendslaFrance & l'Outremer organisé par TourMaG.com du 6 au 9 avril 2021.
J.P. : C’est une super initiative ! J’insiste, il faut jouer cette carte de la solidarité. On peut mettre des actions en place, mais il faut communiquer dessus, informer, être disponible pour les agences. Nous pouvons reporter notre qualité de service auprès des agences françaises.
Le salon est un moyen de former, de fédérer des acteurs et de vendre.
TourMaG.com - Pourquoi est-ce si difficile de vendre la France aux Français ?
J. P. : Je regrette que l’ensemble des destinations françaises, que l’ensemble des organismes institutionnels ne se regroupent pas pour agir comme une OTA.
Je prends l’exemple de Booking, sa performance est une performance de marque. Booking s’est imposée comme la marque du supermarché mondial de l’hôtellerie. Parce qu’elle est connue, elle génère de l’audience, et parce qu’elle génère de l’audience, ça génère du business.
L’audience cumulée du CRT Occitanie, de tous les sites de CDT, couplée à celle de tous les offices de tourisme, rien qu’en Occitanie, pourrait être mise au service d’une performance commerciale. Cela vaut aussi au niveau national !
Sans réfléchir à de la techno, ou de la commission, car nous sommes déjà payés par l’argent public, nous n’avons pas à prendre de commissions. La réflexion est engagée en Occitanie. J’appelle de mes vœux une réflexion nationale.
TourMaG.com - Quel est le frein ?
J. P. : Les freins sont culturels. C’était plus fun de s’intéresser aux marchés lointains. Et puis, il n’y a aucune réflexion collective en France sur ce sujet ! Aucune !
Entre Atout France, ADN, les réseaux d’agences, les réseaux de tour-opérateurs, etc… On pourrait peut-être se réunir et s’écouter ? Et imaginer ce que l’on peut faire ensemble. On pourrait également inviter les syndicats professionnels. Plein de gens ont des idées.
TourMaG.com - Comment et quand voyez-vous la sortie de cette crise ?
J. P. : Je n’ai aucune compétence médicale, mais je pense que l’on s’oriente vers une année proche de 2020. J’espère une reprise mi-mai, début juin, du fait de la campagne de vaccination en cours. J’espère une conscience citoyenne et que la variation saisonnière fasse que le virus soit moins fort en été.
Si jamais on passe un été, comme s’est déroulé l’hiver dernier, c’est la catastrophe !
TourMaG.com – Quelles sont les actions mises en place en 2021 ?
J. P. : Il y a une vraie prise de conscience, qui date d’avant la crise, sur le fait que nos enjeux de croissance sont portés au niveau local.
Pour l’année 2021, la stratégie est assez proche de celle engagée en 2020.
Selon les chiffres d’une enquête que l’on vient de réaliser sur la consommation des vacances des habitants de l’Occitanie : 52% déclarent passer leurs vacances dans la région. Je n’ai pas de comparatif avec d’autres régions, mais je pense que le chiffre est assez fort.
C’est une région avec beaucoup de diversité : plage, moyenne montagne, campagne, métropoles, de l’histoire, de la culture… Cette diversité joue en faveur d’une consommation intrarégionale.
C’est aussi lié au fait que les habitants de la région accueillent beaucoup de membres de leur famille et d’amis. Toujours selon notre étude, ils sont 71% à recevoir des proches, soit 28 nuitées en moyenne par foyer.
Cette part de non marchand n’est pas à négliger. Nous souhaitons encourager les habitants à accueillir et les propriétaires de résidences secondaires à venir plus souvent.
J. P. : Je n’ai aucune compétence médicale, mais je pense que l’on s’oriente vers une année proche de 2020. J’espère une reprise mi-mai, début juin, du fait de la campagne de vaccination en cours. J’espère une conscience citoyenne et que la variation saisonnière fasse que le virus soit moins fort en été.
Si jamais on passe un été, comme s’est déroulé l’hiver dernier, c’est la catastrophe !
TourMaG.com – Quelles sont les actions mises en place en 2021 ?
J. P. : Il y a une vraie prise de conscience, qui date d’avant la crise, sur le fait que nos enjeux de croissance sont portés au niveau local.
Pour l’année 2021, la stratégie est assez proche de celle engagée en 2020.
Selon les chiffres d’une enquête que l’on vient de réaliser sur la consommation des vacances des habitants de l’Occitanie : 52% déclarent passer leurs vacances dans la région. Je n’ai pas de comparatif avec d’autres régions, mais je pense que le chiffre est assez fort.
C’est une région avec beaucoup de diversité : plage, moyenne montagne, campagne, métropoles, de l’histoire, de la culture… Cette diversité joue en faveur d’une consommation intrarégionale.
C’est aussi lié au fait que les habitants de la région accueillent beaucoup de membres de leur famille et d’amis. Toujours selon notre étude, ils sont 71% à recevoir des proches, soit 28 nuitées en moyenne par foyer.
Cette part de non marchand n’est pas à négliger. Nous souhaitons encourager les habitants à accueillir et les propriétaires de résidences secondaires à venir plus souvent.
SALON #Je Vends la France et l’Outre-Mer - Renseignements
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