Que le service minimum soit réclamé pour des sociétés dont l’activité est vitale et qui sont de plus en monopole ou quasi-monopole comme c’est le cas de la SNCF ou d’EDF, je le veux bien, mais en quoi cette situation peut-elle s’appliquer à Air France ? - Photo DR Air France Christophe Leroux
Je voudrais bien que l’on m’explique en quoi le Ministre du Travail a son mot à dire dans le cas d’une grève intervenant dans une entreprise privée, ou l’Etat ne détient que 15% du capital et qui est de plus en concurrence.
Que le service minimum soit réclamé pour des sociétés dont l’activité est vitale et qui sont de plus en monopole ou quasi-monopole comme c’est le cas de la SNCF ou d’EDF, je le veux bien, mais en quoi cette situation peut-elle s’appliquer à Air France ?
Cette société est-elle en monopole ? Certainement non et de moins en moins. Pour ce qui est du territoire métropolitain, elle est fortement concurrencée par le train et EasyJet et pour ce qui est de l’international elle s’affronte à tous les autres transporteurs qui disposent des droits de trafic.
Certes je ne pense pas que la grève passée ait une quelconque justification, mais la seule sanction en la matière peut et doit venir des clients.
Que le service minimum soit réclamé pour des sociétés dont l’activité est vitale et qui sont de plus en monopole ou quasi-monopole comme c’est le cas de la SNCF ou d’EDF, je le veux bien, mais en quoi cette situation peut-elle s’appliquer à Air France ?
Cette société est-elle en monopole ? Certainement non et de moins en moins. Pour ce qui est du territoire métropolitain, elle est fortement concurrencée par le train et EasyJet et pour ce qui est de l’international elle s’affronte à tous les autres transporteurs qui disposent des droits de trafic.
Certes je ne pense pas que la grève passée ait une quelconque justification, mais la seule sanction en la matière peut et doit venir des clients.
La productivité du personnel d’Air France n’est pas bonne
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A force de ne pas trouver le service qu’ils ont acheté ils se retourneront forcément vers des solutions alternatives, et ces dernières existent. Il ne faudra pas alors que les grévistes viennent se plaindre que la clientèle s’érode.
La conséquence est inéluctable, c’est la perte des marchés et la nécessité pour la direction de diminuer les coûts et par voie de conséquence de se séparer des sureffectifs.
Or chez Air France, ceux-ci se chiffrent en milliers si on compare la compagnie à d’autres transporteurs. On m’objectera que rien n’est comparable, sauf que les ratios sont bien là.
Que ce soit en effectif par avion, par passagers kilomètres transportés ou en sièges kilomètres offerts, la productivité du personnel d’Air France n’est pas bonne et c’est un secret pour personne.
Alors les syndicats censés protéger leurs mandants feraient bien de ne pas trop attirer l’attention sur cet aspect des choses à un moment où la compagnie se cherche.
La conséquence est inéluctable, c’est la perte des marchés et la nécessité pour la direction de diminuer les coûts et par voie de conséquence de se séparer des sureffectifs.
Or chez Air France, ceux-ci se chiffrent en milliers si on compare la compagnie à d’autres transporteurs. On m’objectera que rien n’est comparable, sauf que les ratios sont bien là.
Que ce soit en effectif par avion, par passagers kilomètres transportés ou en sièges kilomètres offerts, la productivité du personnel d’Air France n’est pas bonne et c’est un secret pour personne.
Alors les syndicats censés protéger leurs mandants feraient bien de ne pas trop attirer l’attention sur cet aspect des choses à un moment où la compagnie se cherche.
Rouvrir convenablement l’espace aérien d’Orly
Pour terminer sur le service minimum, on ne voit pas du tout sur quelle législation il faudrait se baser pour obliger Air France à le mettre en place, sauf à faire une nouvelle loi spécialement dédiée à ce cas de figure, mais en France, on aime tellement faire des lois que tout est possible.
Quant à leur application, c’est autre chose.
Au fond la seule manière de régler l’accès au service du transport aérien consiste à aller plus loin dans la libéralisation de ce dernier de manière à permettre aux opérateurs qui souhaitent travailler de le faire sans entraves.
Et pour cela, il faudra bien un jour se résoudre à rouvrir convenablement l’espace aérien d’Orly.
Quant à leur application, c’est autre chose.
Au fond la seule manière de régler l’accès au service du transport aérien consiste à aller plus loin dans la libéralisation de ce dernier de manière à permettre aux opérateurs qui souhaitent travailler de le faire sans entraves.
Et pour cela, il faudra bien un jour se résoudre à rouvrir convenablement l’espace aérien d’Orly.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, vient de signer aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, vient de signer aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com