Thierry Baux
TourMaG.com - Compte tenu de la situation actuelle d'Air Canada, les professionnels se posent des questions sur l'avenir de votre compagnie. Qu'avez-vous à leur dire ?
Thierry Baux:"Je pense qu’une lecture objective s’impose. Il est évident que les circonstances difficiles rencontrées dans le secteur peuvent conduire à certaines spéculations hâtives. Concrètement – Air Canada demeure concentrée sur l’achèvement de sa restructuration et sur son affranchissement de la « Loi sur les Arrangements avec les Créanciers de Compagnies », LACC.
La compagnie dispose de 910 millions de dollars canadiens en liquidités. Les coûts unitaires ont été réduits de 14% en un an et des progrès significatifs réalisés grâce à la restructuration :
Thierry Baux:"Je pense qu’une lecture objective s’impose. Il est évident que les circonstances difficiles rencontrées dans le secteur peuvent conduire à certaines spéculations hâtives. Concrètement – Air Canada demeure concentrée sur l’achèvement de sa restructuration et sur son affranchissement de la « Loi sur les Arrangements avec les Créanciers de Compagnies », LACC.
La compagnie dispose de 910 millions de dollars canadiens en liquidités. Les coûts unitaires ont été réduits de 14% en un an et des progrès significatifs réalisés grâce à la restructuration :
- rationalisation du parc aérien
- renégociation de la dette et des contrats de leasing
- réductions substantielles négociées avec les fournisseurs
- simplification de nos structures tarifaires.
Si le retrait de Trinity Investment se confirmait le 30 avril 2004, Air Canada serait libre de chercher d’autres ententes de financement par actions et a d’ores et déjà entrepris des démarches en ce sens. En conclusion, Air Canada ne se trouve ni en faillite, ni en cessation d’activité.
Nos opérations et nos ouvertures de lignes sont assurées telles que prévues et le comité spécial des créanciers ordinaires d’Air Canada a confirmé sa volonté de collaborer avec la direction de la société pour finaliser la recherche de capitaux indispensables à la réussite de la restructuration."
T.M.com - Que représente aujourd'hui en France votre compagnie en termes de trafic et de réseau ?
T.B. :"Fin 2003, l’activité passagers d’Air Canada - France a produit un chiffre d’affaires de 52 millions d’euro. Nous exploitons 2 vols quotidiens sur l’ensemble de l’année : Montréal en A330, Toronto en B767.
Cet été, en complément d’un second vol quotidien sur Montréal, nous ajoutons pour la première fois une deuxième vol sur Toronto (exploité 5 jours par semaine), preuve de nos ambitions sur le marché français.
Au cœur de la haute saison, entre le 2 juillet et le 6 septembre, nous proposerons donc 26 fréquences hebdomadaires au départ de Paris.
Au départ de Province, nous bénéficions pleinement de notre participation à la Star Alliance grâce aux pré acheminements Lufthansa au départ de Nice, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lille et Strasbourg pour acheminer nos clients vers le Canada au départ de l’Allemagne où nous sommes en joint-venture vers Toronto, Montréal, Calgary et Vancouver.
Enfin, notre réseau Nord-américain comporte plus de 70 villes au Canada et une cinquantaine de destinations aux USA, offrant de nombreuses correspondances en provenance d’Europe."
T.M.com - Les résa redémarrent-elles et quelle est la tendance sur la destination ?
T.B. :"Les prévisions de remplissages à 21 jours sont particulièrement encourageantes avec un coefficient de remplissage global de 95%.
Les ventes de janvier et février marquent une progression de 5% par rapport à 2003 et dans l’attente de chiffres de mars et avril, nous savons d’ores et déjà qu’ils seront bons, puisque les taux de remplissage ont atteint respectivement 87% et 91%.
Enfin, les perspectives encourageantes du marché français nous permettent d’offrir un second vol sur Toronto cet été, ce qui est une première."
T.M.com - Au Canada vous êtes très attaqué par les low cost comme Jetsgo notamment. Représentent-elles un réel danger pour la survie d'Air Canada ?
T.B. :"Au Canada, nous devons affronter une concurrence uniquement low-cost sur le marché domestique. Cet état de fait justifie pleinement les mesures prises dans le cadre de notre restructuration pour nous permettre d’avoir des coûts de fonctionnement réduits et rentabiliser notre exploitation avec des tarifs agressifs, axés sur la flexibilité et la lisibilité pour le client.
En conséquence, notre seuil de rentabilité doit devenir plus accessible ce qui se confirme avec les plans d’économies durables effectués dans le cadre de notre restructuration."
T.M.com - Que ferez-vous à partir de mai prochain en France pour contrer Zoom Airlines, première low cost long courrier qui proposera des liaisons low cost Paris Montréal et Toronto à partir de 199 dollars ?
T.B. :"Toute concurrence doit être respectée. Nous étudions avec attention les projets de ce compétiteur. Cependant, le prix que vous mentionnez me semble être un tarif d’appel sur des stocks très limités à raison de deux fréquences/semaine.
J’ajouterai que nous ouvrons de nouvelles liaisons : Toronto Caracas le 15 juin 2004, lançons en exploitation nos nouveaux A340-500 sur Toronto-Hong Kong en août, ajoutons une fréquence au départ de Paris à compter du 24 juin et augmenterons de 50% le nombre de nos vols sur Montréal au départ de Londres en juin et Francfort en juillet."
T.M.com - Que se passera-t-il le 21 mai prochain, date limite accordée par le Tribunal, s'il n'y a pas de repreneurs ?
T.B. :"Cette question est fondamentale et doit être clarifiée. Le 30 avril nous saurons si Trinity Investment se retire définitivement. Le 21 mai est la date de rappel devant la cour pour fixer les prochaines étapes de notre recherche d’investisseur.
L’opportunité de prolonger la LACC (« Loi sur les Arrangements avec les Créanciers de Compagnies »), sur une durée adéquate pour compléter le plan de restructuration, sera évoquée."