A Morat, il règne une ambiance très germanique, version cossue et pimpante. Mais deux enseignes « boucherie-charcuterie » et « coiffure », entrevues au détour de la balade, rappellent l’imbrication des langages - DR : J.-F.R.
Depuis Neuchâtel, un bateau, via un canal, traverse les lacs de Neuchâtel et de Murten, avant d’accoster en rive alémanique.
Elle s’appelle la « Société de navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat » et c’est le seul prestataire à organiser des croisières lacustres.
L’étonnant est qu’elle propose non pas un seul lac, mais trois ! On l’apprend en regardant attentivement la fiche horaire, où l’on distingue deux canaux reliant le lac de Neuchâtel à ses voisins de Bienne et de Morat.
Plutôt qu’une circumnavigation classique, nous allons cheminer à travers terres, entre villages et prairies. En route pour Morat !
L’excursion à la journée laisse trois heures de visite sur place.
Comparée avec le Léman, la navigation sur le lac de Neuchâtel est agréable, mais moins spectaculaire. Rives douces, montagnes lointaines, la mise en scène est sobre.
Après quelques coups d’œil, le temps est venu de profiter du déjeuner à bord du « Fribourg », où le service suisse est ponctuel.
Tout en mangeant, le bateau entre dans le chenal inter-lacs, la Broye, 5 à 6 km aménagé pour contourner la colline cultivée et boisée de Vully.
On croise au passage serres et champs de maïs, marcheurs et pêcheurs, et une douce sérénité nous gagne à contempler ces paysages sans accroc. Le baume suisse, sans doute.
Elle s’appelle la « Société de navigation sur les lacs de Neuchâtel et Morat » et c’est le seul prestataire à organiser des croisières lacustres.
L’étonnant est qu’elle propose non pas un seul lac, mais trois ! On l’apprend en regardant attentivement la fiche horaire, où l’on distingue deux canaux reliant le lac de Neuchâtel à ses voisins de Bienne et de Morat.
Plutôt qu’une circumnavigation classique, nous allons cheminer à travers terres, entre villages et prairies. En route pour Morat !
L’excursion à la journée laisse trois heures de visite sur place.
Comparée avec le Léman, la navigation sur le lac de Neuchâtel est agréable, mais moins spectaculaire. Rives douces, montagnes lointaines, la mise en scène est sobre.
Après quelques coups d’œil, le temps est venu de profiter du déjeuner à bord du « Fribourg », où le service suisse est ponctuel.
Tout en mangeant, le bateau entre dans le chenal inter-lacs, la Broye, 5 à 6 km aménagé pour contourner la colline cultivée et boisée de Vully.
On croise au passage serres et champs de maïs, marcheurs et pêcheurs, et une douce sérénité nous gagne à contempler ces paysages sans accroc. Le baume suisse, sans doute.
Morat, alémanique version pimpante
Autres articles
-
Tour de France : nous avons passé une journée sur la caravane ! (Vidéo)
-
La Colombie mise sur le vélo pour attirer les touristes
-
A Valloire, le Tour de France a fait exploser "les chiffres en matière de nuitées"
-
Tour de France : comment Logis Hôtels veut gravir la montagne du "grand public" ? (Vidéo)
-
Le Tour de France 2019 : comment et où vivre l'expérience de la Grande Boucle ?
Après un arrêt-minute à Sugiez, où un panneau souhaite la « Bienvenue au Vully, la riviera fribourgeoise », le navire pénètre le lac de Morat.
Murtensee, en allemand, puisque nous voilà dans cette zone interlope où les deux langues se chevauchent.
Autour de ce petit lac (23 km²) aux versants tapissés de vignobles, le paysage est soudain accessible, riant.
Une halte au Praz, une autre à Môtier et nous voici cinglant vers la rive orientale et Morat (Murten), dominé par son château d’origine médiévale et les tuiles brunes des maisons.
Pas de doute, ici, le Schweizersdeutsch (suisse allemand) domine. Deux tiers des locuteurs de Morat s’expriment en allemand, le tiers restant en français.
On s’en aperçoit en arpentant cette charmante cité peu connue de nos compatriotes, en partie protégée de remparts.
Bern tor (massive tour de Berne marquant l’entrée de la vieille ville), Hauptgasse (rue principale à maisons colorées sur arcades et restaurants), Speichergässlein (ruelle des entrepôts et ses antiques maisons paysannes à auvents et escaliers de bois) : c’est sûr, il règne une ambiance très germanique, version cossue et pimpante.
Mais deux enseignes « boucherie-charcuterie » et « coiffure », entrevues au détour de la balade, rappellent l’imbrication des langages.
Murtensee, en allemand, puisque nous voilà dans cette zone interlope où les deux langues se chevauchent.
Autour de ce petit lac (23 km²) aux versants tapissés de vignobles, le paysage est soudain accessible, riant.
Une halte au Praz, une autre à Môtier et nous voici cinglant vers la rive orientale et Morat (Murten), dominé par son château d’origine médiévale et les tuiles brunes des maisons.
Pas de doute, ici, le Schweizersdeutsch (suisse allemand) domine. Deux tiers des locuteurs de Morat s’expriment en allemand, le tiers restant en français.
On s’en aperçoit en arpentant cette charmante cité peu connue de nos compatriotes, en partie protégée de remparts.
Bern tor (massive tour de Berne marquant l’entrée de la vieille ville), Hauptgasse (rue principale à maisons colorées sur arcades et restaurants), Speichergässlein (ruelle des entrepôts et ses antiques maisons paysannes à auvents et escaliers de bois) : c’est sûr, il règne une ambiance très germanique, version cossue et pimpante.
Mais deux enseignes « boucherie-charcuterie » et « coiffure », entrevues au détour de la balade, rappellent l’imbrication des langages.
Douce sérénité des paysages sans accroc
A surplomber la vieille ville depuis les remparts, sur fond de Mont Vully et de Jura, on se dit que fleurissement mis à part, on pourrait être dans une cité du sud-ouest, ou en Bourgogne.
C’est d’ailleurs à Morat que le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, enregistra sa plus cruelle défaite.
En 1476, après la bataille déjà perdue à Grandson en mars, il est repoussé une nouvelle fois en juin par l’armée des Confédérés et perd 8 000 hommes.
Sûr que certains ont dû finir dans les douves. Elles abritent aujourd’hui d’agréables jardins privatifs, aménagés au pied de remparts transformés ici et là en habitations.
Tout cela est à découvrir depuis le petit chemin extérieur aux fortifications, Stadtgraben. Au bout, on débouche sur le château, d’origine 13ème s., siège de la préfecture du district du Lac.
Il reste encore à flâner dans d’autres ruelles, avant de s’attabler en terrasse pour déguster une bière suisse.
Le temps d’apprécier « l’église française » (protestante, 15ème s.), l’hôtel de ville (Rathaus) et ses arcades du 16ème s., l’antique maison Rübenloch au style gothique flamboyant. L’église catholique, elle (19ème s.), se trouve hors les murs.
C’est d’ailleurs à Morat que le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, enregistra sa plus cruelle défaite.
En 1476, après la bataille déjà perdue à Grandson en mars, il est repoussé une nouvelle fois en juin par l’armée des Confédérés et perd 8 000 hommes.
Sûr que certains ont dû finir dans les douves. Elles abritent aujourd’hui d’agréables jardins privatifs, aménagés au pied de remparts transformés ici et là en habitations.
Tout cela est à découvrir depuis le petit chemin extérieur aux fortifications, Stadtgraben. Au bout, on débouche sur le château, d’origine 13ème s., siège de la préfecture du district du Lac.
Il reste encore à flâner dans d’autres ruelles, avant de s’attabler en terrasse pour déguster une bière suisse.
Le temps d’apprécier « l’église française » (protestante, 15ème s.), l’hôtel de ville (Rathaus) et ses arcades du 16ème s., l’antique maison Rübenloch au style gothique flamboyant. L’église catholique, elle (19ème s.), se trouve hors les murs.
Sommets enneigés
Sur le bateau du retour, on croise Denise, une mamie du Jura suisse venue prendre la fraîcheur du lac.
« Quand j’ai besoin de me détendre, j’embarque sur cette croisière », nous dit-elle doctement.
Et de nous énumérer dans l’ordre, souvenir sans doute gravé depuis les bancs de l’école suisse, les trois sommets blancs qui se découpent dans notre dos : l’Eiger (3 975 m), le Mönch (4 140 m) et la Jungfrau (4 167 m).
Autant dire, au-delà des différences de langages, une certaine idée de l’identité helvétique : lacs, montagnes et villages proprets, au milieu de frontières protégées et loin des tracas du monde.
« Quand j’ai besoin de me détendre, j’embarque sur cette croisière », nous dit-elle doctement.
Et de nous énumérer dans l’ordre, souvenir sans doute gravé depuis les bancs de l’école suisse, les trois sommets blancs qui se découpent dans notre dos : l’Eiger (3 975 m), le Mönch (4 140 m) et la Jungfrau (4 167 m).
Autant dire, au-delà des différences de langages, une certaine idée de l’identité helvétique : lacs, montagnes et villages proprets, au milieu de frontières protégées et loin des tracas du monde.
Adresses utiles
Morat Tourisme
Franz. Kirchgasse 6
3280 Murten
Tél. +41 (0)26 670 51 12
Fax +41 (0)26 670 49 83
www.murtentourismus.ch
Franz. Kirchgasse 6
3280 Murten
Tél. +41 (0)26 670 51 12
Fax +41 (0)26 670 49 83
www.murtentourismus.ch
Retrouvez tous les articles sur notre Tour de France 2016 en cliquant ici.