L’association sans but lucratif belge Tourisme Autrement se bat depuis des années pour un tourisme plus équitable, plus honnête. Parmi ses membres, plusieurs professionnels du secteur ont pris conscience que la démocratisation du tourisme en Europe ne se fait pas sans dégâts collatéraux dans les pays réceptifs.
L’association entend remettre les aiguilles à l’heure
Pierette Nicolosi, présidente, et Marie Paule Eskenasi, directrice : « Le tourisme fait partie des conquête sociale des pays du Nord. Ce qui fait que le droit aux vacances est devenu un véritable droit.
Mais dans la pratique, partir en vacances reste un rêve pour ceux dont le pécule de vacances sert à apurer les comptes en rouge, à faire des travaux indispensables dans l’habitat ou préparer la rentrée scolaire… »
Pierrette Eskenazi entend rappeler que le tourisme organisé est avant tout une industrie, avec des entreprises, des actionnaires dont l’objectif prioritaire est, et reste le profit : « Avec les Salons et Foires, l’industrie du Tourisme peut se frotter les mains. Nous allons assister à un grand déballage de chiffres et d’autosatisfaction : autant de stands en plus, un nombre chaque année plus élevé de destinations et surtout des prix moins élevés ce qui rend les vacances plus accessibles, … »
« Les discours de satisfaction du secteur se limiteront à des chiffres liés à la rentabilité d’une industrie en plein développement : l’OMT prévoit un milliard de touristes en 2010, c’est la première en termes de croissance, … »
L’association entend remettre les aiguilles à l’heure
Pierette Nicolosi, présidente, et Marie Paule Eskenasi, directrice : « Le tourisme fait partie des conquête sociale des pays du Nord. Ce qui fait que le droit aux vacances est devenu un véritable droit.
Mais dans la pratique, partir en vacances reste un rêve pour ceux dont le pécule de vacances sert à apurer les comptes en rouge, à faire des travaux indispensables dans l’habitat ou préparer la rentrée scolaire… »
Pierrette Eskenazi entend rappeler que le tourisme organisé est avant tout une industrie, avec des entreprises, des actionnaires dont l’objectif prioritaire est, et reste le profit : « Avec les Salons et Foires, l’industrie du Tourisme peut se frotter les mains. Nous allons assister à un grand déballage de chiffres et d’autosatisfaction : autant de stands en plus, un nombre chaque année plus élevé de destinations et surtout des prix moins élevés ce qui rend les vacances plus accessibles, … »
« Les discours de satisfaction du secteur se limiteront à des chiffres liés à la rentabilité d’une industrie en plein développement : l’OMT prévoit un milliard de touristes en 2010, c’est la première en termes de croissance, … »
Rien que du positif ?
Marie Paule Eskenasi conteste que les investissements touristiques sont tous bénéficiaires pour les pays receveurs : « Toutes les données fournies par les instances du secteur donnent une image positive de celui-ci et des retombées économiques pour les pays accueillant les touristes.
Mais c’est oublier que les investisseurs du Nord rapatrient les bénéfices des implantations touristiques. Selon la Cnuced, les fuites externes, c’est-à-dire les dépenses faites dans le pays émetteur lors de l’achat du voyage pour le transport, l’hébergement et les dépenses publicitaires, représentent 85 % des recettes pour les voyages effectués dans les pays les plus pauvres.
Tandis que dans les pays récepteurs, les fuites internes, représentant les dépenses à charge des pouvoirs locaux pour le financement des infrastructures indispensables au tourisme de masse (aéroports, routes, réservoirs d’eau, gestion des déchets, …), augmentent de plus en plus et pèsent lourd sur le développement local ».
Le tourisme, nouvelle forme de colonialisme ?
Tel serait le constat fait par Tourisme autrement « Derrière ces chiffres se cachent, dans les pays d’accueil du Sud un certain nombre de conséquences qui ont nom : pauvreté accrue, mendicité, tourisme sexuel, destruction du patrimoine naturel et des ressources naturelles, pollution, déstructuration sociale, folklorisation de la culture et de l’artisanat.
Croire que le développement de l’industrie touristique provoque inéluctablement le développement des pays d’accueil est un leurre. Pour qu’il en soit ainsi, il faudrait passer du développement du tourisme à un tourisme de développement c’est-à-dire un tourisme durable, éthique et équitable.
Durable, éthique et équitable ne sont pas des termes creux : ils recoupent des valeurs essentielles pour que notre vie sur la planète Terre, soit meilleure ». Et Marie Paule Eskenasi de donner les éléments qui font que le tourisme peut devenir ‘durable, éthique et équitable’ :
« Pour les pays d’accueil, il faut que :
- La démocratisation du processus de décision d’implantation d’un site touristique soit basé sur une réelle information des populations concernées, sur leur accord et sur leur participation à la gestion des projets.
- L’information et la transparence soient faites pour le financement, les objectifs de développement, les impacts environnementaux, économiques, sociaux et culturels.
- La juste répartition des bénéfices profite aux populations impliquées. Qu’un retour de ces bénéfices aille à la sauvegarde de leur patrimoine naturel, culturel, …
- La formation et la qualification de la main d’œuvre locale à la gestion et aux métiers de l’horeca doit être prévue et mise en place.
- L’implication des PME locales soit prioritaire et la pratique du commerce équitable repectée ».
Et Pierette Nicolosi de renchérir : « Durable, éthique et équitable sont des notions qui doivent également être mises en pratique par les touristes. Ils doivent appliquer de bonnes pratiques du tourisme, que ce soit en famille ou seul dans un tourisme de proximité comme dans un tourisme international.
Et pour les professionnels, AGV comme Tour Opérateur, nous devons vérifier la validité de nos partenaires locaux, les interroger sur leur respect des droits de l’homme et la pratique du commerce équitable. Et, si nous n’avons pas ces garanties, éviter de référencer les opérateurs qui ne respectent pas ces critères. »
Marie Paule Eskenasi conteste que les investissements touristiques sont tous bénéficiaires pour les pays receveurs : « Toutes les données fournies par les instances du secteur donnent une image positive de celui-ci et des retombées économiques pour les pays accueillant les touristes.
Mais c’est oublier que les investisseurs du Nord rapatrient les bénéfices des implantations touristiques. Selon la Cnuced, les fuites externes, c’est-à-dire les dépenses faites dans le pays émetteur lors de l’achat du voyage pour le transport, l’hébergement et les dépenses publicitaires, représentent 85 % des recettes pour les voyages effectués dans les pays les plus pauvres.
Tandis que dans les pays récepteurs, les fuites internes, représentant les dépenses à charge des pouvoirs locaux pour le financement des infrastructures indispensables au tourisme de masse (aéroports, routes, réservoirs d’eau, gestion des déchets, …), augmentent de plus en plus et pèsent lourd sur le développement local ».
Le tourisme, nouvelle forme de colonialisme ?
Tel serait le constat fait par Tourisme autrement « Derrière ces chiffres se cachent, dans les pays d’accueil du Sud un certain nombre de conséquences qui ont nom : pauvreté accrue, mendicité, tourisme sexuel, destruction du patrimoine naturel et des ressources naturelles, pollution, déstructuration sociale, folklorisation de la culture et de l’artisanat.
Croire que le développement de l’industrie touristique provoque inéluctablement le développement des pays d’accueil est un leurre. Pour qu’il en soit ainsi, il faudrait passer du développement du tourisme à un tourisme de développement c’est-à-dire un tourisme durable, éthique et équitable.
Durable, éthique et équitable ne sont pas des termes creux : ils recoupent des valeurs essentielles pour que notre vie sur la planète Terre, soit meilleure ». Et Marie Paule Eskenasi de donner les éléments qui font que le tourisme peut devenir ‘durable, éthique et équitable’ :
« Pour les pays d’accueil, il faut que :
- La démocratisation du processus de décision d’implantation d’un site touristique soit basé sur une réelle information des populations concernées, sur leur accord et sur leur participation à la gestion des projets.
- L’information et la transparence soient faites pour le financement, les objectifs de développement, les impacts environnementaux, économiques, sociaux et culturels.
- La juste répartition des bénéfices profite aux populations impliquées. Qu’un retour de ces bénéfices aille à la sauvegarde de leur patrimoine naturel, culturel, …
- La formation et la qualification de la main d’œuvre locale à la gestion et aux métiers de l’horeca doit être prévue et mise en place.
- L’implication des PME locales soit prioritaire et la pratique du commerce équitable repectée ».
Et Pierette Nicolosi de renchérir : « Durable, éthique et équitable sont des notions qui doivent également être mises en pratique par les touristes. Ils doivent appliquer de bonnes pratiques du tourisme, que ce soit en famille ou seul dans un tourisme de proximité comme dans un tourisme international.
Et pour les professionnels, AGV comme Tour Opérateur, nous devons vérifier la validité de nos partenaires locaux, les interroger sur leur respect des droits de l’homme et la pratique du commerce équitable. Et, si nous n’avons pas ces garanties, éviter de référencer les opérateurs qui ne respectent pas ces critères. »