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Trafic aérien : la France est championne d'Europe, mais...

Selon Eurocontrol, le nombre de passagers a dépassé les volumes de 2019


Et si l'aérien avait retrouvé ses niveaux prépandémiques plus tôt qu'espérer ? Alors que tout le secteur nous explique que l'année 2025 sera celle de la remise à niveau, par rapport à 2019, selon Eurocontrol, certes le nombre de vols est toujours en retrait, mais le nombre de passagers a effacé le record d'avant covid. Et si la France est la championne d'Europe du trafic, ce chiffre est comme le nombre de touristes une illusion.


Rédigé par le Jeudi 23 Janvier 2025

Selon Eurocontrol, le nombre de passagers a dépassé les volumes de 2019 - Depositphotos
Selon Eurocontrol, le nombre de passagers a dépassé les volumes de 2019 - Depositphotos
Cette semaine la France a décroché deux couronnes continentales.

Notre pays est redevenu la 1ère destination du monde avec 100 millions de voyageurs et vient aussi d'obtenir la médaille d'or européenne du ciel le plus chargé.

Deux affirmations qui veulent à la fois tout et rien dire.

La France est pour les voyageurs et les passagers aériens en partie un pays de... passage. Une fois retirée, les personnes qui n'ont d'autres choix que de traverser l'Hexagone pour rejoindre leurs véritables lieux de vacances, les stats ne sont plus les mêmes.

D'après Eurocontrol, le ciel français a obtenu une fréquentation moyenne de 9 408 vols par jour, soit plus de 1 000 vols quotidiens que le deuxième du classement (Allemagne).

Une place en trompe-l'oeil.

Aérien : l'Europe tourne la page du covid

Si nous enlevons, les avions de passage qui n'ont d'autres choix que de survoler la France pour se rendre en Espagne, Italie, Maroc ou autres destinations, alors nous tombons à la 4e place (4,086 vols / jour et -5% par rapport à 2019), talonnée de près par l'Italie (3,789 vols par jour et + 6% par rapport à 2019).

Le Royaume-Uni est l'État qui a enregistré le plus grand nombre moyen de vols quotidiens en 2024 (5 488/jour, -6% par rapport à 2019), devant l'Espagne (4 984 vols/jour, +8% par rapport à 2019).

L'Allemagne complète ce podium, avec un trafic toujours en très net retrait (4,711 vols / jours en baisse de 16% par rapport à 2019).

En raison des attentats, et de la guerre qui s'en est suivi, le nombre de vols enregistré dans le ciel israélien a baissé de 29% en 2024, la plus grosse chute de l'année selon Eurocontrol.

Dans l'ensemble, sur les 42 états membres de l'institution, le trafic est toujours en recul (nombre de vols) de 4% par rapport à 2019. En décembre, il était en baisse de seulement 2% et devrait selon les prédictions dépasser le volume prépandémique en 2025.

Par contre en termes de passagers transportés, la réalité est toute autre, même si les données ne sont pas les mêmes.

Europe : et sans surprise la grande gagnante de cette reprise est...

Elles proviennent d'Airports Council International Europe, couvrant cette fois-ci 55 pays.

Selon l'organisme, qui a établi ses chiffres sur 450 aéroports européens, couvrant 95% du trafic aéroportuaire européen, ce sont 2,5 milliards de passagers qui ont été transportés, soit 37 millions de passagers en plus qu'en... 2019 (+1,5%).

Les 40 premières infrastructures de la zone ont comptabilisé 1,28 milliard sur la période de janvier à novembre 2024, soit 1% de plus que les niveaux prépandémiques.

Et malheureusement pour la planète, cette reprise de l'aérien n'est pas neutre.

Pour établir des statistiques sur la consommation aérienne, Eurocontrol a calculé les émissions de CO2 sur (uniquement) les vols au départ des pays membres, soit 8,4 millions de vols (baisse de 10% par rapport à 2019), pour une pollution de 92 M de tonnes (- 8%).

A lire en complément : Face à l'explosion du nombre de vols : l'aérien pourra-t-il tenir ses engagements climatiques ?

Ainsi, malgré les avions neufs et le carburant durable devenu obligatoire à hauteur de 1% pour les vols en Europe, l'impact du transport aérien augmente.

Et cette reprise du trafic, puisque le nombre de passagers a augmenté, comparativement à l'ère avant covid, profite sans surprise à... Ryanair. La low cost arrive largement en tête avec 3 044 vols quotidiens en 2024, en hausse de 31%, par rapport à 2019.

easyJet arrive deuxième avec une activité deux fois moins importante (1 553 vols par jour, en baisse de 7%). Turkish complète ce podium, grâce à ses 1 435 vols journaliers (+8%).

Les anciens seigneurs des airs que sont Lufthansa (1 144 vols par jour, - 23%), Air France (999 vols par jour, -17%) et KLM (860 vols par jour, 0%) suivent.

Retard : et si l'avion nous faisait aimer le train ?

A noter la percée spectaculaire de Wizz Air (+42% comparé à 2019), malgré des problèmes d'avion.

"Un quart de la flotte d'Airbus A320 de la low cost hongroise va se retrouver cloué au sol en 2024, le temps de remplacer les moteurs," expliquait le journal les Echos.

Pour finir, sur quelques chiffres, la ponctualité au départ s'est établie à 72,5%.

Bien qu'en redressement (+1,5% par rapport à 2023), l'efficacité n'est pas celle de 2019 (-5,6 points). A l'arrivée, seulement 66,2% des vols étaient à l'heure (-6,5 points).

Pendant ce temps, les TGV affichent un taux de retard (+5 minutes, quand l'aérien comptabilise un retard au-delà de 15min) de seulement 12,5%, même si ce taux est un chouilla surévalué, l'avion est loin de faire mieux que le très décrié train...

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