La compagnie ferait mieux de les inciter à partir en leur offrant des conditions plus avantageuses que celles du précédent plan de départs volontaires." - Photo DR
TourMag.com : Depuis le début, vous dénoncez le plan Transform 2015 et l'opacité stratégique d'Air France. Le SNPL (syndicat majoritaire) semble aujourd'hui rejoindre votre position. Qu'en pensez-vous ?
Julien Duboz : "Nous avons toujours été contre ce plan, tandis que le SNPL vient tout juste de changer d'avis face à la grogne des pilotes.
Nous déplorons depuis le début une stratégie à court terme sans vision globale de l'avenir.
Il est utopique de croire que nous pourrions sauver Air France uniquement en faisant des économies sur les pilotes. Car même si nous divisions par notre salaire par deux, elle resterait déficitaire.
Il y a d'autres leviers pour gagner de l'argent."
Julien Duboz : "Nous avons toujours été contre ce plan, tandis que le SNPL vient tout juste de changer d'avis face à la grogne des pilotes.
Nous déplorons depuis le début une stratégie à court terme sans vision globale de l'avenir.
Il est utopique de croire que nous pourrions sauver Air France uniquement en faisant des économies sur les pilotes. Car même si nous divisions par notre salaire par deux, elle resterait déficitaire.
Il y a d'autres leviers pour gagner de l'argent."
Laisser la place aux jeunes pilotes
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TourMag.com : Quels seraient selon vous les moyens d'action ?
Julien Duboz :" Il y a plusieurs pistes à étudier. Prenons tout d'abord nos coûts d'escale, 2,5 fois supérieurs aux autres compagnies. C'est d'ailleurs l'une des raisons du fiasco des bases de province. Air France n'a pas réussi à engager les réformes nécessaires à leur compétitivité.
Les cadres dirigeants doivent aussi montrer l'exemple, comme pour les retraites chapeaux ou aux billets gratuits. "
TourMag.com : Mais les pilotes doivent eux aussi participer à l'effort de redressement ?
Julien Duboz : "Nous sommes bien conscients de la situation et sommes prêts à faire des concessions. Cependant, nous avons déjà beaucoup donné.
Nos salaires sont gelés jusqu'en 2015, la majoration de nos heures de nuit a été revue à la baisse et nous avons moins de jours de vacances.
Nous sommes également prêts à voler plus. Mais dans les faits c'est impossible, tout du moins sur les vols moyen-courrier, où nous sommes trop nombreux.
Il faudrait rééquilibrer l'effectif en transférant des pilotes vers les vols longs courriers. Ce qui est difficile, car les plus âgés ne partent pas à la retraite. On compte aujourd'hui 300 pilotes de plus de 60 ans.
La compagnie ferait mieux de les inciter à partir en leur offrant des conditions plus avantageuses que celles du précédent plan de départs volontaires. "
Julien Duboz :" Il y a plusieurs pistes à étudier. Prenons tout d'abord nos coûts d'escale, 2,5 fois supérieurs aux autres compagnies. C'est d'ailleurs l'une des raisons du fiasco des bases de province. Air France n'a pas réussi à engager les réformes nécessaires à leur compétitivité.
Les cadres dirigeants doivent aussi montrer l'exemple, comme pour les retraites chapeaux ou aux billets gratuits. "
TourMag.com : Mais les pilotes doivent eux aussi participer à l'effort de redressement ?
Julien Duboz : "Nous sommes bien conscients de la situation et sommes prêts à faire des concessions. Cependant, nous avons déjà beaucoup donné.
Nos salaires sont gelés jusqu'en 2015, la majoration de nos heures de nuit a été revue à la baisse et nous avons moins de jours de vacances.
Nous sommes également prêts à voler plus. Mais dans les faits c'est impossible, tout du moins sur les vols moyen-courrier, où nous sommes trop nombreux.
Il faudrait rééquilibrer l'effectif en transférant des pilotes vers les vols longs courriers. Ce qui est difficile, car les plus âgés ne partent pas à la retraite. On compte aujourd'hui 300 pilotes de plus de 60 ans.
La compagnie ferait mieux de les inciter à partir en leur offrant des conditions plus avantageuses que celles du précédent plan de départs volontaires. "
Aucun compromis sur Transavia
TourMag.com : Concernant Transavia, seriez-vous prêts à autoriser plus d'avions ?
Julien Duboz : "Nous aimerions avoir plus de précisions de la part de la direction.
Que compte-t-elle faire de Transavia, une marque bien peu connue en France ?
Et pourquoi conserver une flotte de B737 en location alors que nous avons des A320 disponibles ? Je vous rappelle que qualifier un pilote sur un B737 coûte 30 000 euros.
Sans plus de détails de la part de la direction, nous ne sommes pas prêts à lui signer un chèque en blanc. Pas question non plus d'autoriser plus de 14 avions chez Transavia, comme Air France le suggère.
Nous souhaitons également que ses pilotes soient sous le même contrat qu' Air France. Car aujourd'hui, les conditions de travail sont difficiles. L'activité saisonnière est concentrée sur l'été. Les pilotes volent donc 90 heures par mois, soit la limite légale. C'est souvent épuisant.
Bien sûr nous avons des dédommagements financiers, mais cela ne compense pas la fatigue. Nous avons la vie de 200 personnes entre nos mains, nous ne pouvons pas faire n'importe quoi. "
Julien Duboz : "Nous aimerions avoir plus de précisions de la part de la direction.
Que compte-t-elle faire de Transavia, une marque bien peu connue en France ?
Et pourquoi conserver une flotte de B737 en location alors que nous avons des A320 disponibles ? Je vous rappelle que qualifier un pilote sur un B737 coûte 30 000 euros.
Sans plus de détails de la part de la direction, nous ne sommes pas prêts à lui signer un chèque en blanc. Pas question non plus d'autoriser plus de 14 avions chez Transavia, comme Air France le suggère.
Nous souhaitons également que ses pilotes soient sous le même contrat qu' Air France. Car aujourd'hui, les conditions de travail sont difficiles. L'activité saisonnière est concentrée sur l'été. Les pilotes volent donc 90 heures par mois, soit la limite légale. C'est souvent épuisant.
Bien sûr nous avons des dédommagements financiers, mais cela ne compense pas la fatigue. Nous avons la vie de 200 personnes entre nos mains, nous ne pouvons pas faire n'importe quoi. "