"Cher Jean,
Je reviens de Thaïlande. J'effectue chaque année une mission de coopération universitaire sur le thème de l'économie du tourisme à Phuket University (P.S.U.). Cette année, ma femme et mon fils aîné de 10 ans m'ont rejoint pour passer les fêtes de Noël ensemble. L'université de Phuket nous a envoyé sur l'île de Kho Phe Phe. Cette mission a commencé dans le rêve pour tourner au cauchemar.
Le 26 décembre, à 8h du matin, le tremblement de terre nous réveille. En quelques instants, ce fut le désastre quand la vague s'est abattue sur la plage (10h). Par bonheur, nous n'étions pas sur la plage mais cela s'est joué à 5 minutes. Robin, mon fils, a été très courageux. Quand la vague est arrivée, nous n'avions aucune info, aucune alerte... et les gens couraient. Ils nous disaient de quitter l'hôtel, de tout abandonner les bagages.
Alors, nous avons couru vers les hauteurs pour atteindre le sommet de la montagne située a l'intérieur de l'île (12h). Il y avait la panique car nous pensions qu'une seconde vague était derrière nous ; mais nous n'avions aucune idée de son importance.
Des touristes ont tout perdu. Des familles séparées. On a passe toute la nuit sur le sommet sans savoir si cela allait recommencer. Le bruit des serpents dans la nuit affolait les gens qui criaient "water, water" pensant que l'eau avait atteint le sommet. Par trois fois dans la nuit, la panique a saisi la foule sur la colline et les gens ont bondi dans les arbres.
J'ai cru mon heure arrivée, et je me maudissais d'avoir emmener ma famille dans cette galère. Les Thaï redoutaient une autre vague plus grande. L'attente fut stressante tandis que des hélicoptères de l'armée sillonnaient le ciel pratiquement toute la nuit.
Au petit matin (6h30), nous sommes redescendus dans la baie dévastée. Les hôtels et les magasins déchiquetés. Des corps par terre, des gens qui pleurent... On a eu une chance fantastique. Nous avons été évacué par bateau (15h) à Phuket et l'université nous a récupéré.
Nous sommes bien vivants... mais le choc psychologique commence seulement maintenant que nous voyons les images a la télévision et que nous prenons conscience de l'émotion dans nos familles et nos amis.
Je suis maintenant à Perpignan et tellement heureux de reprendre la routine, que nous cherchons tous à fuir en temps normal. Elle est finalement un ingrédient du bonheur mais nous le voyons pas...
C'est avec bonheur que je te transmets mes meilleurs voeux pour 2005."
JL Caccomo
Perpignan - France
Je reviens de Thaïlande. J'effectue chaque année une mission de coopération universitaire sur le thème de l'économie du tourisme à Phuket University (P.S.U.). Cette année, ma femme et mon fils aîné de 10 ans m'ont rejoint pour passer les fêtes de Noël ensemble. L'université de Phuket nous a envoyé sur l'île de Kho Phe Phe. Cette mission a commencé dans le rêve pour tourner au cauchemar.
Le 26 décembre, à 8h du matin, le tremblement de terre nous réveille. En quelques instants, ce fut le désastre quand la vague s'est abattue sur la plage (10h). Par bonheur, nous n'étions pas sur la plage mais cela s'est joué à 5 minutes. Robin, mon fils, a été très courageux. Quand la vague est arrivée, nous n'avions aucune info, aucune alerte... et les gens couraient. Ils nous disaient de quitter l'hôtel, de tout abandonner les bagages.
Alors, nous avons couru vers les hauteurs pour atteindre le sommet de la montagne située a l'intérieur de l'île (12h). Il y avait la panique car nous pensions qu'une seconde vague était derrière nous ; mais nous n'avions aucune idée de son importance.
Des touristes ont tout perdu. Des familles séparées. On a passe toute la nuit sur le sommet sans savoir si cela allait recommencer. Le bruit des serpents dans la nuit affolait les gens qui criaient "water, water" pensant que l'eau avait atteint le sommet. Par trois fois dans la nuit, la panique a saisi la foule sur la colline et les gens ont bondi dans les arbres.
J'ai cru mon heure arrivée, et je me maudissais d'avoir emmener ma famille dans cette galère. Les Thaï redoutaient une autre vague plus grande. L'attente fut stressante tandis que des hélicoptères de l'armée sillonnaient le ciel pratiquement toute la nuit.
Au petit matin (6h30), nous sommes redescendus dans la baie dévastée. Les hôtels et les magasins déchiquetés. Des corps par terre, des gens qui pleurent... On a eu une chance fantastique. Nous avons été évacué par bateau (15h) à Phuket et l'université nous a récupéré.
Nous sommes bien vivants... mais le choc psychologique commence seulement maintenant que nous voyons les images a la télévision et que nous prenons conscience de l'émotion dans nos familles et nos amis.
Je suis maintenant à Perpignan et tellement heureux de reprendre la routine, que nous cherchons tous à fuir en temps normal. Elle est finalement un ingrédient du bonheur mais nous le voyons pas...
C'est avec bonheur que je te transmets mes meilleurs voeux pour 2005."
JL Caccomo
Perpignan - France