Pour éviter que ses avions ne restent sur le tarmac, Tunisair a développé des marchés de niche comme la Libye - DR
TourMaG.com - L'année 2013 a encore été difficile pour la Tunisie. Pouvez-vous faire un point sur votre activité ?
Khaled Chelly : "Sur les neufs premiers mois nous avons transporté 2,874 millions de passagers, en baisse 5%. Quant aux recettes, elles ont ont chuté de 9%.
Ces chiffres ne sont pas si mauvais si on les analyse à l'aune de la situation économique et politique actuelle.
D'autant plus que la chute du nombre de passagers peut s'expliquer en partie par une mauvaise organisation du pèlerinage à la Mecque.
Seuls 12 000 passagers sont partis cette année contre 40 000 d'habitude."
TourMaG.com - Qu'en est-il de l'affrètement ? Les tour-opérateurs français ont-ils repris des engagements ?
Khaled Chelly : "Pas vraiment, notre activité charter a énormément souffert ces dernières années, ne comptant plus que 33 000 passagers français en 2013, contre 313 000 en 2008.
Les TO sont méfiants et ne veulent plus s'engager. Ils préfèrent que leurs clients voyagent en petits groupes sur du vol régulier."
Khaled Chelly : "Sur les neufs premiers mois nous avons transporté 2,874 millions de passagers, en baisse 5%. Quant aux recettes, elles ont ont chuté de 9%.
Ces chiffres ne sont pas si mauvais si on les analyse à l'aune de la situation économique et politique actuelle.
D'autant plus que la chute du nombre de passagers peut s'expliquer en partie par une mauvaise organisation du pèlerinage à la Mecque.
Seuls 12 000 passagers sont partis cette année contre 40 000 d'habitude."
TourMaG.com - Qu'en est-il de l'affrètement ? Les tour-opérateurs français ont-ils repris des engagements ?
Khaled Chelly : "Pas vraiment, notre activité charter a énormément souffert ces dernières années, ne comptant plus que 33 000 passagers français en 2013, contre 313 000 en 2008.
Les TO sont méfiants et ne veulent plus s'engager. Ils préfèrent que leurs clients voyagent en petits groupes sur du vol régulier."
Rationaliser le plan de transport
TourMaG.com - Votre plan de restructuration prévoyait la fermeture de lignes sur le marché français, notamment sur Tozeur. Où en êtes-vous ?
Khaled Chelly : "Effectivement, Paris-Tozeur est déficitaire avec 1,5 million d'euros de pertes. Mais les professionnels du tourisme du sud sont inquiets.
Ils craignent qu'une suppression de la ligne compromette encore un peu plus leur activité. Nous sommes donc actuellement en négociation.
Car il est impensable de nous désengager du sud du pays. Nous souhaitons simplement mieux utiliser notre hub de Tunis afin de rationaliser et multiplier les connexions.
D'ailleurs nous comptons programmer un vol par jour sur Tozeur au lieu de trois hebdomadaires.
D'autres lignes ont en revanche déjà été supprimées : Paris-Sfax, qui perdait un million d'euros, et Lille-Tunis, qui n'a pas obtenu les résultats escomptés.
Nantes perd deux vols, avec trois dessertes au lieu de cinq et Toulouse perd en capacité, avec un vol assuré par un 737 au lieu d'un A320. Toutes ces mesures d'ajustement à court terme sont provisoires, en attendant une reprise du marché.
Mais dans tous les cas, il y a beaucoup trop d'opérateurs dans le ciel tunisien, alors même le gâteau se réduit. Je pense que la bataille sur les prix sera sans merci pour l'année prochaine."
Khaled Chelly : "Effectivement, Paris-Tozeur est déficitaire avec 1,5 million d'euros de pertes. Mais les professionnels du tourisme du sud sont inquiets.
Ils craignent qu'une suppression de la ligne compromette encore un peu plus leur activité. Nous sommes donc actuellement en négociation.
Car il est impensable de nous désengager du sud du pays. Nous souhaitons simplement mieux utiliser notre hub de Tunis afin de rationaliser et multiplier les connexions.
D'ailleurs nous comptons programmer un vol par jour sur Tozeur au lieu de trois hebdomadaires.
D'autres lignes ont en revanche déjà été supprimées : Paris-Sfax, qui perdait un million d'euros, et Lille-Tunis, qui n'a pas obtenu les résultats escomptés.
Nantes perd deux vols, avec trois dessertes au lieu de cinq et Toulouse perd en capacité, avec un vol assuré par un 737 au lieu d'un A320. Toutes ces mesures d'ajustement à court terme sont provisoires, en attendant une reprise du marché.
Mais dans tous les cas, il y a beaucoup trop d'opérateurs dans le ciel tunisien, alors même le gâteau se réduit. Je pense que la bataille sur les prix sera sans merci pour l'année prochaine."
Faire de Tunis un hub entre l'Afrique et l'Europe
TourMaG.com - Avez-vous terminé la mise en œuvre de votre plan de licenciements ?
Khaled Chelly : "Nous avons pris un peu de retard. Il prévoyait 2 000 départs, dont 1 700 en retraite anticipée sur les 8 400 personnes que compte le groupe.
Une fois le plan terminé, nous serons 6 400 personnes pour 32 avions. Mais je pense que nous pourrons encore rationaliser et augmenter la productivité grâce aux nouvelles technologies.
Car notre plan de restructuration prévoyait une baisse des coûts de 15% pour économiser 67 M€ d'ici trois ans."
TourMaG.com - Vous avez ouvert de nouvelles lignes vers la Libye : quels sont vos axes de développement pour 2014 ?
Khaled Chelly : "Pour éviter que nos avions ne restent sur le tarmac, nous avons développé des marchés de niche, comme la Libye.
Nous opérons 60 fréquences hebdomadaires séduisant 50 000 passagers par mois. On espère d'ailleurs grimper très vite à 90 vols.
La moitié de cette activité concerne le trafic médical, 30 à 40% le tourisme et le reste des passagers part en Europe.
Notre regard se tourne également vers l'Afrique, avec l'ouverture d'ici la fin de l'année de N'Djaména (Tchad), Accra (Ghana), Lomé (Togo) ou encore Douala (Cameroun).
Au final, la compagnie aimerait desservir 20 destinations africaines d'ici 2016. Nous souhaitons profiter du potentiel au niveau du trafic médical et touristique, mais aussi utiliser Tunis comme un hub vers l'Europe."
TourMaG.com - Qu'attendez-vous des prochaines élections ?
Khaled Chelly : "Elles sont très importantes pour nous. En effet, notre plan de développement a été réalisé en interne.
Mais une fois le futur gouvernement stabilisé et les orientations économiques clairement déterminées, nous pourrons faire évoluer notre stratégie et envisager de nouveaux investissements.
Nous sommes prêts à répondre aux ambitions des futures autorités tunisiennes."
Khaled Chelly : "Nous avons pris un peu de retard. Il prévoyait 2 000 départs, dont 1 700 en retraite anticipée sur les 8 400 personnes que compte le groupe.
Une fois le plan terminé, nous serons 6 400 personnes pour 32 avions. Mais je pense que nous pourrons encore rationaliser et augmenter la productivité grâce aux nouvelles technologies.
Car notre plan de restructuration prévoyait une baisse des coûts de 15% pour économiser 67 M€ d'ici trois ans."
TourMaG.com - Vous avez ouvert de nouvelles lignes vers la Libye : quels sont vos axes de développement pour 2014 ?
Khaled Chelly : "Pour éviter que nos avions ne restent sur le tarmac, nous avons développé des marchés de niche, comme la Libye.
Nous opérons 60 fréquences hebdomadaires séduisant 50 000 passagers par mois. On espère d'ailleurs grimper très vite à 90 vols.
La moitié de cette activité concerne le trafic médical, 30 à 40% le tourisme et le reste des passagers part en Europe.
Notre regard se tourne également vers l'Afrique, avec l'ouverture d'ici la fin de l'année de N'Djaména (Tchad), Accra (Ghana), Lomé (Togo) ou encore Douala (Cameroun).
Au final, la compagnie aimerait desservir 20 destinations africaines d'ici 2016. Nous souhaitons profiter du potentiel au niveau du trafic médical et touristique, mais aussi utiliser Tunis comme un hub vers l'Europe."
TourMaG.com - Qu'attendez-vous des prochaines élections ?
Khaled Chelly : "Elles sont très importantes pour nous. En effet, notre plan de développement a été réalisé en interne.
Mais une fois le futur gouvernement stabilisé et les orientations économiques clairement déterminées, nous pourrons faire évoluer notre stratégie et envisager de nouveaux investissements.
Nous sommes prêts à répondre aux ambitions des futures autorités tunisiennes."