"Même si je suis extrêmement reconnaissante du soutien financier dont le gouvernement a fait preuve pour les acteurs du secteur S1, nous n’avons pas vocation à être subventionnés par l’État.../crédit dr
TourMaG.com - Comment voyez-vous la reprise ?
Valentine Jean-Richard : Pour le moment sur le marché du groupe, nous ne pouvons pas parler de réelle reprise, notamment avec les faux départs lancés par notre gouvernement, un jeu d’ouvertures et de fermetures de frontières qui doit s’arrêter.
C’est à la rentrée que tout va se jouer : soit la 4e vague décime un peu plus l’industrie touristique, soit la campagne vaccinale porte ses fruits et là, nous pourrons envisager de nouveau une lueur d’espoir.
Dans un premier temps nous attendons un discours clair et durable du gouvernement.
L’enjeu est de redonner confiance aux Français pour voyager, de leur donner de la visibilité. Des règles ont été établies avec la mise en place du pass sanitaire, nous comptons désormais sur nos différentes administrations pour ne pas les modifier en cours de route.
Il y a certes de l’amélioration avec la levée de contraintes de voyage pour les personnes vaccinées. Mais cela reste ambigu pour les personnes non vaccinées. Ce n’est pas notre rôle de promouvoir la vaccination, mais après un an et demi je ne vois pas d’autre porte de sortie...
Valentine Jean-Richard : Pour le moment sur le marché du groupe, nous ne pouvons pas parler de réelle reprise, notamment avec les faux départs lancés par notre gouvernement, un jeu d’ouvertures et de fermetures de frontières qui doit s’arrêter.
C’est à la rentrée que tout va se jouer : soit la 4e vague décime un peu plus l’industrie touristique, soit la campagne vaccinale porte ses fruits et là, nous pourrons envisager de nouveau une lueur d’espoir.
Dans un premier temps nous attendons un discours clair et durable du gouvernement.
L’enjeu est de redonner confiance aux Français pour voyager, de leur donner de la visibilité. Des règles ont été établies avec la mise en place du pass sanitaire, nous comptons désormais sur nos différentes administrations pour ne pas les modifier en cours de route.
Il y a certes de l’amélioration avec la levée de contraintes de voyage pour les personnes vaccinées. Mais cela reste ambigu pour les personnes non vaccinées. Ce n’est pas notre rôle de promouvoir la vaccination, mais après un an et demi je ne vois pas d’autre porte de sortie...
"Une nouvelle plateforme Parfums du Monde verra le jour à la rentrée..."
Ce sont tous les acteurs du secteur qui ont été impactés. Dans un premier temps les compagnies aériennes avec des répercussions sur les prix planchers qui ont augmenté. Par ailleurs, nous ne sommes pas à l’abris d’annulation de vols ou de changement rotation de dernière minute faute de remplissage.
Cela représente du travail supplémentaire pour nos collaborateurs et exige un discours délicat en direction des clients. Il y a également l’ensemble des réceptifs et hôteliers, prestataires locaux, qui n’ont pas eu la chance d’avoir le soutien financier obtenu en France.
Il va se poser non seulement une question sur les risques financiers mais surtout, avec plus d’un an et demi de fermeture, celui de l’état des structures, la remise en route de la machine, la formation du personnel qui, pour beaucoup, se sont reconvertis dans des secteurs plus porteurs.
Même si nous avons l’autorisation de voyager, nous ne maîtrisons pas l’ouverture des frontières internationales et les mesures sanitaires locales. Nous n'avons pas de visibilité sur de nombreux pays et ne sommes plus à l’abris de l’instauration de quarantaines ou de tests PCR en dernière minute.
Nous devons remettre le client au cœur de toutes ces considérations et lui donner confiance afin qu’il puisse se projeter pour voyager sereinement.
TourMaG.com - Les ressources humaines vont-elles jouer un rôle axial dans la relance de l'industrie du tourisme ?
Valentine Jean-Richard : Évidemment, car la reprise va dépendre de l’ensemble des collaborateurs. Je suis assez admirative de l’investissement dont les équipes ont su faire preuve, malgré la complexité des situations.
Maintenant que des mesures se mettent en place, soyons optimismes, il faut que l’on retrouve l’enthousiasme de notre profession. Cela va passer par le fait de reprendre, petit à petit, la vie d’entreprise qui a été totalement bouleversée avec le télétravail.
L’année nous a tous psychologiquement ébranlés, tant professionnellement que psychologiquement, il faut à nouveau recréer un climat de confiance pour l’avenir. Je suis pour la transparence et la bienveillance.
Cela représente du travail supplémentaire pour nos collaborateurs et exige un discours délicat en direction des clients. Il y a également l’ensemble des réceptifs et hôteliers, prestataires locaux, qui n’ont pas eu la chance d’avoir le soutien financier obtenu en France.
Il va se poser non seulement une question sur les risques financiers mais surtout, avec plus d’un an et demi de fermeture, celui de l’état des structures, la remise en route de la machine, la formation du personnel qui, pour beaucoup, se sont reconvertis dans des secteurs plus porteurs.
Même si nous avons l’autorisation de voyager, nous ne maîtrisons pas l’ouverture des frontières internationales et les mesures sanitaires locales. Nous n'avons pas de visibilité sur de nombreux pays et ne sommes plus à l’abris de l’instauration de quarantaines ou de tests PCR en dernière minute.
Nous devons remettre le client au cœur de toutes ces considérations et lui donner confiance afin qu’il puisse se projeter pour voyager sereinement.
TourMaG.com - Les ressources humaines vont-elles jouer un rôle axial dans la relance de l'industrie du tourisme ?
Valentine Jean-Richard : Évidemment, car la reprise va dépendre de l’ensemble des collaborateurs. Je suis assez admirative de l’investissement dont les équipes ont su faire preuve, malgré la complexité des situations.
Maintenant que des mesures se mettent en place, soyons optimismes, il faut que l’on retrouve l’enthousiasme de notre profession. Cela va passer par le fait de reprendre, petit à petit, la vie d’entreprise qui a été totalement bouleversée avec le télétravail.
L’année nous a tous psychologiquement ébranlés, tant professionnellement que psychologiquement, il faut à nouveau recréer un climat de confiance pour l’avenir. Je suis pour la transparence et la bienveillance.
"Le « quoi qu’il en coûte » risque de nous coûter cher..."
TourMaG.com - Au niveau de votre entreprise, qu'allez-vous changer et quels sont les défis à relever dans les prochains mois ?
Valentine Jean-Richard : Il y a des opportunités dans chaque crise. Nous avons pris le temps à parti pour nous digitaliser davantage et une nouvelle plateforme Parfums du Monde verra le jour à la rentrée, ce qui sera une réelle valeur ajoutée pour nos clients, depuis la recherche de leurs voyages de groupes jusqu’au jour du départ.
Pour le reste c’est de l’ordre, nous avons travaillé à la mise en place d’une réelle politique RSE en interne, mais aussi avec nos partenaires, pour un tourisme plus durable et la mise en oeuvre de l’économie circulaire. Rome ne s’est pas faite en un jour… Je pense donc que petit à petit nous pouvons sensiblement avoir un impact.
TourMaG.com - Redoutez-vous cette reprise, entre la baisse des aides, le remboursement des avoirs et l'endettement supplémentaire, notamment avec les PGE (Prêt garanti par l'Etat) ?
Valentine Jean-Richard : Même si je suis extrêmement reconnaissante du soutien financier dont le gouvernement a fait preuve pour les acteurs du secteur S1, nous n’avons pas vocation à être subventionnés par l’État.
En 2019, nous étions une entreprise profitable et nous souhaitons que le gouvernement mette en place les mesures nécessaires pour notre permettre d’exercer notre activité et de vivre de notre profession comme nous le faisions auparavant.
Notre entreprise est financièrement saine et stable, nous n’avons pas de problème de trésorerie. Nous avons optimisés nos coûts fixes, bénéficié des dispositifs de soutien octroyés par le gouvernement, et on nous a accordé un PGE.
Bien sûr nous ne pourrons pas tenir indéfiniment dans cette situation, mais si le redémarrage à lieu en 2021 comme espéré, je ne suis pas inquiète. La phase la plus délicate sera la passerelle entre l’arrêt des aides et le redémarrage de la machine.
Valentine Jean-Richard : Il y a des opportunités dans chaque crise. Nous avons pris le temps à parti pour nous digitaliser davantage et une nouvelle plateforme Parfums du Monde verra le jour à la rentrée, ce qui sera une réelle valeur ajoutée pour nos clients, depuis la recherche de leurs voyages de groupes jusqu’au jour du départ.
Pour le reste c’est de l’ordre, nous avons travaillé à la mise en place d’une réelle politique RSE en interne, mais aussi avec nos partenaires, pour un tourisme plus durable et la mise en oeuvre de l’économie circulaire. Rome ne s’est pas faite en un jour… Je pense donc que petit à petit nous pouvons sensiblement avoir un impact.
TourMaG.com - Redoutez-vous cette reprise, entre la baisse des aides, le remboursement des avoirs et l'endettement supplémentaire, notamment avec les PGE (Prêt garanti par l'Etat) ?
Valentine Jean-Richard : Même si je suis extrêmement reconnaissante du soutien financier dont le gouvernement a fait preuve pour les acteurs du secteur S1, nous n’avons pas vocation à être subventionnés par l’État.
En 2019, nous étions une entreprise profitable et nous souhaitons que le gouvernement mette en place les mesures nécessaires pour notre permettre d’exercer notre activité et de vivre de notre profession comme nous le faisions auparavant.
Notre entreprise est financièrement saine et stable, nous n’avons pas de problème de trésorerie. Nous avons optimisés nos coûts fixes, bénéficié des dispositifs de soutien octroyés par le gouvernement, et on nous a accordé un PGE.
Bien sûr nous ne pourrons pas tenir indéfiniment dans cette situation, mais si le redémarrage à lieu en 2021 comme espéré, je ne suis pas inquiète. La phase la plus délicate sera la passerelle entre l’arrêt des aides et le redémarrage de la machine.
"J’aimerai que chaque voyageur réfléchisse sur sa manière de voyager et de consommer"
En matière de Groupes, nous sommes sur des ventes longues, mais nous avons les fonds de roulement nécessaire pour assurer la transition. J’ai conscience qu’il va nous falloir plusieurs années pour retrouver les niveaux d’activités que l’on avait en 2019 mais je préfèrerai qu’on nous donne de la visibilité plutôt que des prêts.
TourMaG.com - Face à cette pandémie, à quoi ressemblera, selon vous, le tourisme de demain ?
Valentine Jean-Richard : J’espère que la pandémie nous aidera à prendre conscience des nombreux enjeux écologiques et sociétaux actuels et j’aimerai que chaque voyageur réfléchisse sur sa manière de voyager et de consommer.
Quand je vois des milliardaires faire des voyages dans l’espace avec une émission de 1.150 tonnes de CO2 tandis que 700 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, cela me rend sceptique car ce n’est pas vraiment ce que j’appelle le progrès.
Malheureusement je ne crois pas au changement radical. L’être humain a une tendance à vite oublier ce qu’il s’est passé, souvenez-vous il y a un an et demi, nous étions confinés à réclamer des masques. Regardez les rues aujourd’hui, les bars bondés, sans masques… Comme on dit, chassez le naturel et il revient au galop.
Je ne constate pas de réel changement à ce jour sur l’objet des demandes, une réelle envie de voyager certes mais toujours sur les même types de produits et au meilleur rapport qualité prix surtout.
Il ne faut pas l’oublier que cette pandémie aura mis à mal beaucoup de ménages et ce n’est que le début, puisque dès lors que les aides vont s’arrêter, les faillites et les licenciements vont s’enchaîner. Le « quoi qu’il en coûte » risque de nous coûter cher et l’accroissement des inégalités suivra…
C’est un autre débat, je préfère rester optimiste et penser à la reprise prochaine de l’activité touristique.
TourMaG.com - Face à cette pandémie, à quoi ressemblera, selon vous, le tourisme de demain ?
Valentine Jean-Richard : J’espère que la pandémie nous aidera à prendre conscience des nombreux enjeux écologiques et sociétaux actuels et j’aimerai que chaque voyageur réfléchisse sur sa manière de voyager et de consommer.
Quand je vois des milliardaires faire des voyages dans l’espace avec une émission de 1.150 tonnes de CO2 tandis que 700 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, cela me rend sceptique car ce n’est pas vraiment ce que j’appelle le progrès.
Malheureusement je ne crois pas au changement radical. L’être humain a une tendance à vite oublier ce qu’il s’est passé, souvenez-vous il y a un an et demi, nous étions confinés à réclamer des masques. Regardez les rues aujourd’hui, les bars bondés, sans masques… Comme on dit, chassez le naturel et il revient au galop.
Je ne constate pas de réel changement à ce jour sur l’objet des demandes, une réelle envie de voyager certes mais toujours sur les même types de produits et au meilleur rapport qualité prix surtout.
Il ne faut pas l’oublier que cette pandémie aura mis à mal beaucoup de ménages et ce n’est que le début, puisque dès lors que les aides vont s’arrêter, les faillites et les licenciements vont s’enchaîner. Le « quoi qu’il en coûte » risque de nous coûter cher et l’accroissement des inégalités suivra…
C’est un autre débat, je préfère rester optimiste et penser à la reprise prochaine de l’activité touristique.
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