Guillaume Confais-Morieux Directeur Marché Agences de voyages SNCF, Delphine Barault, directrice des ventes entreprises Air France – KLM, Christophe Hamonic, chief operating officer FR-CH-SP FCM Travel Solutions et Ziad Minkara, directeur général de CDS Groupe ont commenté le baromètre 2023 du voyage d’affaires d’Epsa, mercredi 4 octobre 2023, sur le salon IFTM Top Resa. -CL
2023 devient la nouvelle année de référence du voyage d’affaires ! Selon les projections du cabinet Epsa, la dépense devrait atteindre 28,5 milliards d’euros en 2023, soit 95% des chiffres de 2019.
Ces bons résultats viennent cacher une réalité différente. « La demande, en retrait de 20%, est quasiment compensée par une forte inflation, de 15% », analyse Christophe Roth, directeur associé du cabinet Epsa.
Ainsi, les prix de l’aérien se sont envolés +18,8% sur les vols domestiques et 22% sur le long-courrier entre les premiers semestres 2022 et 2023. En cause : le prix du carburant, la demande en forte hausse sur les segments du corporate et du loisir, une offre encore parfois restreinte, mais aussi l’intégration des SAF.
La réduction des émissions carbone est un challenge auquel est confronté le secteur.
Ainsi, l’aérien doit répondre à un objectif européen de 70% de SAF à horizon 2050. « Ce n’est pas une option, mais une obligation. Ce sera long, cher et difficile, mais pas impossible. Les défis majeurs sont l’approvisionnement en matières premières et le coût, 4 à 8 fois plus élevé du SAF », souligne Delphine Barault, directrice des ventes entreprises Air France – KLM.
La compagnie aérienne nationale a également entamé le renouvellement de sa flotte pour répondre aux enjeux de décarbonation.
En 2023, le secteur de l’aérien a vu l’accélération du déploiement de NDC. « Un quart des billets Air France sont vendus par NDC et un tiers des billets vendus en France, précise Delphine Barault. Nous sommes attentifs et conscients, sur certains segments du voyage d’affaires, il y a encore des attentes de fonctionnalités supplémentaires en matière de productivité et de qualité de service. »
La surcharge appliquée par Air France sur la vente de billets via les GDS interviendra au 1er janvier 2024.
Ces bons résultats viennent cacher une réalité différente. « La demande, en retrait de 20%, est quasiment compensée par une forte inflation, de 15% », analyse Christophe Roth, directeur associé du cabinet Epsa.
Ainsi, les prix de l’aérien se sont envolés +18,8% sur les vols domestiques et 22% sur le long-courrier entre les premiers semestres 2022 et 2023. En cause : le prix du carburant, la demande en forte hausse sur les segments du corporate et du loisir, une offre encore parfois restreinte, mais aussi l’intégration des SAF.
La réduction des émissions carbone est un challenge auquel est confronté le secteur.
Ainsi, l’aérien doit répondre à un objectif européen de 70% de SAF à horizon 2050. « Ce n’est pas une option, mais une obligation. Ce sera long, cher et difficile, mais pas impossible. Les défis majeurs sont l’approvisionnement en matières premières et le coût, 4 à 8 fois plus élevé du SAF », souligne Delphine Barault, directrice des ventes entreprises Air France – KLM.
La compagnie aérienne nationale a également entamé le renouvellement de sa flotte pour répondre aux enjeux de décarbonation.
En 2023, le secteur de l’aérien a vu l’accélération du déploiement de NDC. « Un quart des billets Air France sont vendus par NDC et un tiers des billets vendus en France, précise Delphine Barault. Nous sommes attentifs et conscients, sur certains segments du voyage d’affaires, il y a encore des attentes de fonctionnalités supplémentaires en matière de productivité et de qualité de service. »
La surcharge appliquée par Air France sur la vente de billets via les GDS interviendra au 1er janvier 2024.
Rail : +1% de trafic versus 2019
La SNCF a retrouvé les voyageurs d’affaires en 2023. Le trafic sur le segment du corporate est en hausse de 25% depuis le 1er trimestre 2023 versus 2022 et de +1% par rapport à 2019.
Le seuil de bascule de l’avion vers le train est passé à 3h45 de trajet quand il était de 2 heures auparavant.
Autre bonne nouvelle : les intentions de déplacements des professionnels sur les prochains mois sont en croissance de 5 points versus 2022.
Le rail n’est pas épargné par l’inflation. Si le prix moyen des billets de train a augmenté de 5%, les coûts de production sont en hausse de +13% selon la SNCF.
Lire aussi : SNCF : le trafic corporate en hausse de 25%
Le seuil de bascule de l’avion vers le train est passé à 3h45 de trajet quand il était de 2 heures auparavant.
Autre bonne nouvelle : les intentions de déplacements des professionnels sur les prochains mois sont en croissance de 5 points versus 2022.
Le rail n’est pas épargné par l’inflation. Si le prix moyen des billets de train a augmenté de 5%, les coûts de production sont en hausse de +13% selon la SNCF.
Lire aussi : SNCF : le trafic corporate en hausse de 25%
L’hôtellerie, le « grand gagnant » post-covid
Du côté de l’Hôtellerie, les résultats sont bons.
« Le grand gagnant du recovery post covid est l’hôtellerie. Le taux d’occupation, le RevPar et le prix moyen sont en hausse. Le retour aux chiffres de 2019 a été plus rapide dans l’hôtellerie, que dans les autres secteurs. Dès le printemps 2022, nous étions revenus aux taux d’occupation, de transaction et aux prix de 2019 », constate Ziad Minkara, directeur général de CDS Groupe.
Sur le premier trimestre 2023, les clients corporate européens ont plébiscité les établissements de milieu de gamme, selon les chiffres d’un baromètre publié en partenariat avec MKG.
Quid des mois à venir ? « Depuis septembre, dans l’hôtellerie de chaîne ou chez les indépendants, nous observons une inflexion du taux d’occupation », note Ziad Minkara.
L’accueil de la Coupe du Monde de rugby, en septembre et octobre 2023, a eu un impact modéré sur le voyage d’affaires, car peu de matchs se sont déroulés en semaine. De plus, beaucoup d’amateurs de rugby, ont préféré des hébergements alternatifs à l’hôtellerie.
Un constat qui laisse à penser que l’organisation des Jeux Olympiques, à Paris, à l’été 2024 ne devrait pas perturber le voyage d’affaires, quasiment absent sur cette période.
En 2024, le cabinet MKG anticipe une hausse du prix moyen de 27% par rapport à 2019.
« Le grand gagnant du recovery post covid est l’hôtellerie. Le taux d’occupation, le RevPar et le prix moyen sont en hausse. Le retour aux chiffres de 2019 a été plus rapide dans l’hôtellerie, que dans les autres secteurs. Dès le printemps 2022, nous étions revenus aux taux d’occupation, de transaction et aux prix de 2019 », constate Ziad Minkara, directeur général de CDS Groupe.
Sur le premier trimestre 2023, les clients corporate européens ont plébiscité les établissements de milieu de gamme, selon les chiffres d’un baromètre publié en partenariat avec MKG.
Quid des mois à venir ? « Depuis septembre, dans l’hôtellerie de chaîne ou chez les indépendants, nous observons une inflexion du taux d’occupation », note Ziad Minkara.
L’accueil de la Coupe du Monde de rugby, en septembre et octobre 2023, a eu un impact modéré sur le voyage d’affaires, car peu de matchs se sont déroulés en semaine. De plus, beaucoup d’amateurs de rugby, ont préféré des hébergements alternatifs à l’hôtellerie.
Un constat qui laisse à penser que l’organisation des Jeux Olympiques, à Paris, à l’été 2024 ne devrait pas perturber le voyage d’affaires, quasiment absent sur cette période.
En 2024, le cabinet MKG anticipe une hausse du prix moyen de 27% par rapport à 2019.
2024 : Une bonne année en perspective pour le voyage d'affaires
Si l’industrie des voyages d’affaires a renoué avec de hauts niveaux d’activité et davantage de stabilité en 2023, l’année 2024 devrait suivre la même trajectoire. Le cabinet Epsa vise entre 29,2 à 31,3 milliards d’euros de dépenses de travel en expense en France.
L’an prochain, l’inflation devrait être modérée selon les projections du cabinet Epsa. Pour autant, des incertitudes pèsent : l’urgence climatique , les difficultés de recrutement, un risque de récession, des tensions géopolitiques, sans oublier un risque épidémique…
Il reste encore à l’industrie du voyage d’affaires de nombreux défis à relever.
L’an prochain, l’inflation devrait être modérée selon les projections du cabinet Epsa. Pour autant, des incertitudes pèsent : l’urgence climatique , les difficultés de recrutement, un risque de récession, des tensions géopolitiques, sans oublier un risque épidémique…
Il reste encore à l’industrie du voyage d’affaires de nombreux défis à relever.