
Voyage : formalités, bagages, surtourisme... du plaisir au stress, il n'y a qu'un pas - Depositphotos.com Auteur kues
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Le voyage, les vacances, les escapades, les évasions … appartiennent à une terminologie théoriquement axée sur le plaisir et le bien-être. Partir c’est laisser derrière soi soucis, problèmes, boulot, mauvais temps, etc.
Quant à l’iconographie qui accompagne l’offre touristique, elle est résolument basée sur des couleurs, des formes, une végétation, des paysages… bref des images apaisantes et séduisantes incitant à la rêverie.
A peine décide-t-on de partir que le circuit de la récompense est activé dans la partie du cerveau correspondant à la recherche de plaisir.
Sauf que, désormais, les imaginaires sont en train de muter et que si le terme de « voyage » a tendance à propulser une majorité d’entre nous dans des univers liés à la découverte, l’aventure, la détente, le bien-être, la liberté, la réalité n’est plus ce qu’elle aurait dû rester. Partir, surtout vers une destination inhabituelle, peut générer plus d’angoisse et de stress que de plaisir. Pourquoi ? Que s’est-il passé ?
Quelques signaux forts : les retards deviennent un délit

Est- ce une façon de traiter une clientèle quand on sait à quel point il est parfois difficile d’accéder à un aéroport et de se présenter à une porte de départ, à l’heure exacte !
Circulation, grèves, foule… même les plus prudents peuvent être pris en flagrant délit de retard. Pour autant, doit-on les pénaliser ? Et, en a-t-on le droit ? En tout cas, voici bien une nouvelle source de stress pour beaucoup et une injustice de plus. Car les retards des compagnies ne sont pas souvent verbalisés.
Les retards qui peuvent coûter cher
« La compagnie aérienne low cost, Ryanair, peut désormais imposer un surcoût de 100 euros aux passagers qui se présentent au comptoir d’enregistrement de l’aéroport moins de 40 minutes avant le décollage.
Cette notion a été ajoutée à la (longue) liste du tableau des frais possibles et dans les conditions générales de transport, mise à jour le 10 mars 2025.
L’objectif de cette mesure ? Limiter les retards et inciter les clients à opter pour l’enregistrement en ligne. Cette amende concerne les retardataires, mais aussi les voyageurs qui ont manqué leur vol et qui demandent à être placés dans le prochain avion disponible ».
(Sources : Actu.fr).
Cette notion a été ajoutée à la (longue) liste du tableau des frais possibles et dans les conditions générales de transport, mise à jour le 10 mars 2025.
L’objectif de cette mesure ? Limiter les retards et inciter les clients à opter pour l’enregistrement en ligne. Cette amende concerne les retardataires, mais aussi les voyageurs qui ont manqué leur vol et qui demandent à être placés dans le prochain avion disponible ».
(Sources : Actu.fr).
La fin obligatoire du papier
Ignorant sans doute que toute l’humanité n’est pas encore munie d’ordinateurs et de smartphones, la même compagnie annonce la fin de la carte d’embarquement papier.
Finalement, la transition fixée au mois de mai est annoncée pour le 3 novembre 2025. Ce qui permettra à la compagnie de réduire ses dépenses. Et permettra au voyageur d’augmenter son angoisse à l’idée que son smartphone s’éteigne ou se perde… et qu’il n’ait pas de carte d’embarquement.
Finalement, la transition fixée au mois de mai est annoncée pour le 3 novembre 2025. Ce qui permettra à la compagnie de réduire ses dépenses. Et permettra au voyageur d’augmenter son angoisse à l’idée que son smartphone s’éteigne ou se perde… et qu’il n’ait pas de carte d’embarquement.
La galère des bagages s’intensifie
Quant au feuilleton des bagages, tout le monde désormais le connaît et le vit d’autant plus mal que les tarifs des valises sont devenus absurdes. Parfois plus élevés que le billet d’avion, leurs prix sont une cause inexorable de tension pour ceux qui espèrent passer outre la réglementation et se faufiler à bord sans avoir payé de supplément.
Sauf que, pire, désormais on paie aussi pour les bagages à mains en cabine dès qu’ils excèdent (ou pas) les dimensions autorisées. Dénoncées par les Espagnols et 44 associations européennes de consommateurs, réunies à Madrid et sanctionnées fin novembre, les pratiques jugées abusives de Ryanair, Vueling, EasyJet, Volotea et Norwegian, ont rapporté une amende totale de 179 millions d’euros, dont 107 millions pour Ryanair !
… Alors que les TGV ont également fait le choix de tarifer le transport de valises, nous n’en sommes probablement qu’au début d’une ère où aucun transport ne trouvera grâce aux yeux de l’opinion. Excepté ceux qui n’imposent pas de frais additionnels.
Quant aux fouilles pratiquées sur les voyageurs, elles peuvent aussi se révéler stressantes. Que faire devant l’injustice consistant à jeter un flacon de parfum non entamée dépassant la taille autorisée !
Sauf que, pire, désormais on paie aussi pour les bagages à mains en cabine dès qu’ils excèdent (ou pas) les dimensions autorisées. Dénoncées par les Espagnols et 44 associations européennes de consommateurs, réunies à Madrid et sanctionnées fin novembre, les pratiques jugées abusives de Ryanair, Vueling, EasyJet, Volotea et Norwegian, ont rapporté une amende totale de 179 millions d’euros, dont 107 millions pour Ryanair !
… Alors que les TGV ont également fait le choix de tarifer le transport de valises, nous n’en sommes probablement qu’au début d’une ère où aucun transport ne trouvera grâce aux yeux de l’opinion. Excepté ceux qui n’imposent pas de frais additionnels.
Quant aux fouilles pratiquées sur les voyageurs, elles peuvent aussi se révéler stressantes. Que faire devant l’injustice consistant à jeter un flacon de parfum non entamée dépassant la taille autorisée !
Les autorisations électroniques de voyages sources d’angoisse
Visas, autorisations diverses … synonymes de paperasses à remplir numériquement, ne sont pas non plus faits pour donner envie de voyager. Pour certains, le casse-tête est insupportable. Certes, des entreprises spécialisées peuvent s’en charger ainsi que les agents de voyages. Mais, l’achat direct ne bénéficie pas de cette intermédiation.
De plus, à l’arrivée, tout aujourd’hui est possible. Le Travel ban des USA qui va probablement s’attaquer de plus en plus aux chercheurs et universitaires et tant d’autres professions, fait d’ores et déjà chuter les envies d’Amérique.
Et, selon le New York Times, qui a pu s’entretenir avec des responsables américains sous couvert d’anonymat, près de 43 pays devraient être ciblés par des restrictions plus ou moins fortes que l’on risque de ne découvrir qu’au dernier moment !
De plus, à l’arrivée, tout aujourd’hui est possible. Le Travel ban des USA qui va probablement s’attaquer de plus en plus aux chercheurs et universitaires et tant d’autres professions, fait d’ores et déjà chuter les envies d’Amérique.
Et, selon le New York Times, qui a pu s’entretenir avec des responsables américains sous couvert d’anonymat, près de 43 pays devraient être ciblés par des restrictions plus ou moins fortes que l’on risque de ne découvrir qu’au dernier moment !
L’anti tourisme à visage découvert
Autre source insupportable de stress, le lynchage médiatique du tourisme, quasi généralisé dans des stations balnéaires et certaines grandes villes.
Lequel ne fait pas des touristes et voyageurs une population bienvenue. Objets de manifestations de rejet, stigmatisés par des banderoles et autres affiches désobligeantes les ravalant à des envahisseurs, voire des néocoloniaux, nombreux sont ceux qui évitent de s’exposer à une hostilité diffuse ou frontale les désignant comme un ennemi alors qu’il y a peu, ils étaient encore objet de bienveillance.
Certes, on objectera que certains voyagistes peu scrupuleux et regardants pour les populations et le patrimoine local, méritent cette hostilité. Mais, là se situe une autre menace inquiétante, celle de conflits entre voyageurs…
A lire aussi : Surtourisme, changer aussi les imaginaires...
Lequel ne fait pas des touristes et voyageurs une population bienvenue. Objets de manifestations de rejet, stigmatisés par des banderoles et autres affiches désobligeantes les ravalant à des envahisseurs, voire des néocoloniaux, nombreux sont ceux qui évitent de s’exposer à une hostilité diffuse ou frontale les désignant comme un ennemi alors qu’il y a peu, ils étaient encore objet de bienveillance.
Certes, on objectera que certains voyagistes peu scrupuleux et regardants pour les populations et le patrimoine local, méritent cette hostilité. Mais, là se situe une autre menace inquiétante, celle de conflits entre voyageurs…
A lire aussi : Surtourisme, changer aussi les imaginaires...
Le « flagskam » : « the new american anxiety »
Dans la même veine, certains voyageurs, notamment nord-américains ou israéliens ou russes se voient désignés à la vindicte des locaux, à cause des politiques agressives menées par leur gouvernement. En rien responsables, ils préfèrent voyager en catimini et cacher autant que possible leur nationalité.
Titré « The new american anxiety : will they hate us ? », un article du New York Time conclut cependant sur une note positive. Sachant que beaucoup de locaux savent faire la part des choses et ne sont pas prêts à attaquer le premier touriste venu.
Titré « The new american anxiety : will they hate us ? », un article du New York Time conclut cependant sur une note positive. Sachant que beaucoup de locaux savent faire la part des choses et ne sont pas prêts à attaquer le premier touriste venu.
Des voyages pour privilégiés
Parmi d’autres, la honte de polluer dans les airs poursuit son œuvre de dénonciation de l’aérien et des croisières, mais pas tellement de l’automobile pourtant responsable d’ émissions exagérées de CO2.
Cette attitude en train de se propager traduit le malaise de certains préférant tenir leurs voyages secrets et annonce surtout que des quotas de voyages autorisés annuellement pourraient être instaurés ainsi que la mise en place de passeports écologiques.
Un nouveau casse-tête pour les voyageurs qui devraient aussi être de plus en plus soumis à des taxations sur les sites trop fréquentés. Et à défaut, en être refoulés.
… Ainsi, peu à peu, le tourisme pourra-t-il perdre son statut de « droit » pour devenir une pratique régulée pour les plus privilégiés d’entre nous.
Menaçant aussi de générer plus de stress que de plaisir, il risque d’autant plus d’être remplacé par d’autres activités de loisirs que les intempéries, guerres et autres crises économiques comptent bien imposer plus massivement leurs lots de désagréments et d’impondérables.
Ce qui nous souffle un conseil : cajolez vos clients, informez-les et surtout sécurisez les…
Cette attitude en train de se propager traduit le malaise de certains préférant tenir leurs voyages secrets et annonce surtout que des quotas de voyages autorisés annuellement pourraient être instaurés ainsi que la mise en place de passeports écologiques.
Un nouveau casse-tête pour les voyageurs qui devraient aussi être de plus en plus soumis à des taxations sur les sites trop fréquentés. Et à défaut, en être refoulés.
… Ainsi, peu à peu, le tourisme pourra-t-il perdre son statut de « droit » pour devenir une pratique régulée pour les plus privilégiés d’entre nous.
Menaçant aussi de générer plus de stress que de plaisir, il risque d’autant plus d’être remplacé par d’autres activités de loisirs que les intempéries, guerres et autres crises économiques comptent bien imposer plus massivement leurs lots de désagréments et d’impondérables.
Ce qui nous souffle un conseil : cajolez vos clients, informez-les et surtout sécurisez les…
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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