"Lorsque mon père est venu visiter mon lieu de travail pour la première fois, il a pensé à une salle de casino, mais en bien plus calme !"
Kevin Sheehan est contrôleur aérien au centre d'Athis Mons, dans le sud de Paris, pas bien loin de l'aéroport d'Orly.
Un lieu appelé centre de contrôle en route où sont guidés tous les avions qui passent au dessus de la grande région parisienne, volant jusqu'à 30 000 pieds.
"Les voyageurs imaginent souvent qu'une fois en l'air, l'avion vie sa vie, alors qu'il garde constamment un contact avec le sol" explique Kevin Sheehan.
Il existe cinq centres en France : Reims, Brest, Bordeaux, Aix-en-Provence et Athis Mons, chacun en charge d'une zone géographique bien précise.
Celui d'Athis Mons est le 4ème centre européen, comptant près de 380 contrôleurs aériens qui gèrent notamment Orly, Roissy, le Bourget, Beauvais ainsi que tout le trafic jusqu'à la frontière belge.
Et contrairement aux tours de contrôle installées dans les aéroports, ils n'ont pas de belle vue sur le tarmac.
Les contrôleurs s'occupent en moyenne de 1,15 million de vols par an, avec des pointes quotidiennes à 4 000 appareils sur l'été. "Nous pouvons parler jusqu'à 20 pilotes en même temps" précise Kevin Sheehan.
Kevin Sheehan est contrôleur aérien au centre d'Athis Mons, dans le sud de Paris, pas bien loin de l'aéroport d'Orly.
Un lieu appelé centre de contrôle en route où sont guidés tous les avions qui passent au dessus de la grande région parisienne, volant jusqu'à 30 000 pieds.
"Les voyageurs imaginent souvent qu'une fois en l'air, l'avion vie sa vie, alors qu'il garde constamment un contact avec le sol" explique Kevin Sheehan.
Il existe cinq centres en France : Reims, Brest, Bordeaux, Aix-en-Provence et Athis Mons, chacun en charge d'une zone géographique bien précise.
Celui d'Athis Mons est le 4ème centre européen, comptant près de 380 contrôleurs aériens qui gèrent notamment Orly, Roissy, le Bourget, Beauvais ainsi que tout le trafic jusqu'à la frontière belge.
Et contrairement aux tours de contrôle installées dans les aéroports, ils n'ont pas de belle vue sur le tarmac.
Les contrôleurs s'occupent en moyenne de 1,15 million de vols par an, avec des pointes quotidiennes à 4 000 appareils sur l'été. "Nous pouvons parler jusqu'à 20 pilotes en même temps" précise Kevin Sheehan.
Concentration, rigueur et self-control : les maîtres mots de la profession
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Une lourde responsabilité qui ne pèse pas sur l'ambiance, studieuse mais décontractée.
Les contrôleurs travaillent en binôme, l'un en contact avec les pilotes (le radariste), l'autre au téléphone (l'organique) pour gérer la trajectoire du vol vers les autres zones.
Un rôle qu'ils échangent toutes les heures avant de prendre une heure de pause, histoire de reposer leur attention.
Car la concentration, le self-control et la rigueur s'avèrent des qualités indispensables pour exercer ce métier.
Mieux vaut également être habile avec les chiffres tout en maîtrisant parfaitement l'anglais.
"Certains candidats au concours étaient d'excellents scientifiques mais n'avaient pas un niveau en langue suffisant, alors que c'est le coefficient le plus élevé" explique Kevin Sheehan.
Car pour intégrer cette profession, il faut avant tout réussir le sélectif concours de l'ENAC.
L'école ouvre chaque année des postes en fonction des besoins. En 2013, seules une quarantaine de places ont été disponibles, contre 200 à l'époque de notre contrôleur.
Une fois son diplôme en poche, le jeune doit encore suivre une formation qualifiante sur le site choisi, entre 18 mois et deux ans.
Son rythme de travail est décalé, avec trois jours opérationnels, puis trois jours de repos, le tout sur un cycle de 12 jours.
Il est également gratifié d'un salaire d'entrée à 5 000 euros, culminant à 8 000 euros en fin de carrière, pour 32 heures hebdomadaires.
Des revenus très souvent pointés dans la presse, où les contrôleurs sont traités de nantis.
Mais cette fourchette n'est pas vraiment éloignée de celle des ingénieurs ayant un niveau d'études similaire. Et inférieure de 20 à 50% à la moyenne de leurs homologues européens.
Les contrôleurs travaillent en binôme, l'un en contact avec les pilotes (le radariste), l'autre au téléphone (l'organique) pour gérer la trajectoire du vol vers les autres zones.
Un rôle qu'ils échangent toutes les heures avant de prendre une heure de pause, histoire de reposer leur attention.
Car la concentration, le self-control et la rigueur s'avèrent des qualités indispensables pour exercer ce métier.
Mieux vaut également être habile avec les chiffres tout en maîtrisant parfaitement l'anglais.
"Certains candidats au concours étaient d'excellents scientifiques mais n'avaient pas un niveau en langue suffisant, alors que c'est le coefficient le plus élevé" explique Kevin Sheehan.
Car pour intégrer cette profession, il faut avant tout réussir le sélectif concours de l'ENAC.
L'école ouvre chaque année des postes en fonction des besoins. En 2013, seules une quarantaine de places ont été disponibles, contre 200 à l'époque de notre contrôleur.
Une fois son diplôme en poche, le jeune doit encore suivre une formation qualifiante sur le site choisi, entre 18 mois et deux ans.
Son rythme de travail est décalé, avec trois jours opérationnels, puis trois jours de repos, le tout sur un cycle de 12 jours.
Il est également gratifié d'un salaire d'entrée à 5 000 euros, culminant à 8 000 euros en fin de carrière, pour 32 heures hebdomadaires.
Des revenus très souvent pointés dans la presse, où les contrôleurs sont traités de nantis.
Mais cette fourchette n'est pas vraiment éloignée de celle des ingénieurs ayant un niveau d'études similaire. Et inférieure de 20 à 50% à la moyenne de leurs homologues européens.
Les contrôleurs aériens collaborent avec les compagnies
Les contraintes de productivité touchent également sa profession. Même s'il assure ne ressentir aucune pression au quotidien, Kévin Sheehan se sait observé, conscient que son centre doit être plus productif - DR
D'ailleurs, loin d'être enfermés dans une tour d'ivoire comme on le leur reproche souvent, Kevin Sheehan et ses collègues semblent bien au fait des réalités commerciales du secteur.
"Nous comprenons parfaitement les contraintes budgétaires auxquelles sont confrontées les compagnies aériennes" assure-t-il.
Il affirme que les contrôleurs travaillent aujourd'hui de concert avec les compagnies, afin d'optimiser le tracé des nouvelles routes et de réfléchir à l'avenir du transport aérien.
"Notre premier objectif reste et a toujours été de faire prendre aux avions la route la plus courte" clame-t-il, en référence à la réglementation européenne qui espère faire gagner des kilomètres aux appareils en modifiant le tracé des cartes.
Pourtant, la ligne droite est une gageure dans un ciel truffé de zones militaires, interdites de survol.
De vastes territoires bien visibles sur les écrans de contrôles, que Kevin Sheehan et ses collègues tentent chaque jour d'éviter. "Heureusement, l'armée accepte aujourd'hui de collaborer avec nous, ce qui était encore inimaginable il y a 20 ans" s'exclame-t-il.
Il s'efforce également de regrouper les avions pour mieux gérer leur trajectoire sur une seule route et limiter ainsi leur temps de temps d'attente.
En effet, les contraintes de productivité touchent également sa profession. Même s'il assure ne ressentir aucune pression au quotidien, Kevin Sheehan se sait observé, conscient que son centre doit être plus productif.
"Certains aimeraient que les contrôleurs soient moins nombreux pour baisser les taxes. Mais cela engendrerait une plus grande attente des avions et donc une plus grande consommation de carburant. Il faut trouver le juste équilibre".
Il espère avant tout que les impératifs économiques ne l'emporteront jamais sur la sécurité du ciel.
"Nous comprenons parfaitement les contraintes budgétaires auxquelles sont confrontées les compagnies aériennes" assure-t-il.
Il affirme que les contrôleurs travaillent aujourd'hui de concert avec les compagnies, afin d'optimiser le tracé des nouvelles routes et de réfléchir à l'avenir du transport aérien.
"Notre premier objectif reste et a toujours été de faire prendre aux avions la route la plus courte" clame-t-il, en référence à la réglementation européenne qui espère faire gagner des kilomètres aux appareils en modifiant le tracé des cartes.
Pourtant, la ligne droite est une gageure dans un ciel truffé de zones militaires, interdites de survol.
De vastes territoires bien visibles sur les écrans de contrôles, que Kevin Sheehan et ses collègues tentent chaque jour d'éviter. "Heureusement, l'armée accepte aujourd'hui de collaborer avec nous, ce qui était encore inimaginable il y a 20 ans" s'exclame-t-il.
Il s'efforce également de regrouper les avions pour mieux gérer leur trajectoire sur une seule route et limiter ainsi leur temps de temps d'attente.
En effet, les contraintes de productivité touchent également sa profession. Même s'il assure ne ressentir aucune pression au quotidien, Kevin Sheehan se sait observé, conscient que son centre doit être plus productif.
"Certains aimeraient que les contrôleurs soient moins nombreux pour baisser les taxes. Mais cela engendrerait une plus grande attente des avions et donc une plus grande consommation de carburant. Il faut trouver le juste équilibre".
Il espère avant tout que les impératifs économiques ne l'emporteront jamais sur la sécurité du ciel.