Grandir, une aventure ! C'est ce que croit l'agence Grandir Aventure qui propose des colonies de vacances à des ados et jeunes adultes - DR Grandir Aventure
Quand on pense tourisme, on ne pense pas toujours éducation populaire. C’est un tort : si la raison d’être du tourisme, c’est de s’ouvrir au monde et d’apprendre en se frottant aux autres, alors c’est par l’éducation populaire et les colos que tout commence.
Ancrée en Seine-Saint-Denis depuis 2007, Grandir Aventures propose à des adolescents et jeunes adultes de partir en vacances découvrir à la fois le voyage, la diversité des paysages, le vivre ensemble et l’altérité.
L’agence est le seul organisme de colonies de vacances à être labellisé tourisme équitable par l’ATES (Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire).
Une fierté pour Jean-Christophe Naal, fondateur de l’agence et toute l’équipe :
« Nous ne sommes pas les seuls à le pratiquer dans les faits ! Mais nous avons fait le choix du label, qui participe à une vraie réflexion sur notre travail.
Tous les 3 ans, nous sommes audités sur nos pratiques, au sein de notre structure en France, sur le respect des règles de l’ESS (l’économie sociale et solidaire), et sur le terrain, avec nos partenaires.
Nous sommes très fiers de ce label, c’est la récompense d’un travail qu’on fait ensemble depuis presque 20 ans ».
Ancrée en Seine-Saint-Denis depuis 2007, Grandir Aventures propose à des adolescents et jeunes adultes de partir en vacances découvrir à la fois le voyage, la diversité des paysages, le vivre ensemble et l’altérité.
L’agence est le seul organisme de colonies de vacances à être labellisé tourisme équitable par l’ATES (Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire).
Une fierté pour Jean-Christophe Naal, fondateur de l’agence et toute l’équipe :
« Nous ne sommes pas les seuls à le pratiquer dans les faits ! Mais nous avons fait le choix du label, qui participe à une vraie réflexion sur notre travail.
Tous les 3 ans, nous sommes audités sur nos pratiques, au sein de notre structure en France, sur le respect des règles de l’ESS (l’économie sociale et solidaire), et sur le terrain, avec nos partenaires.
Nous sommes très fiers de ce label, c’est la récompense d’un travail qu’on fait ensemble depuis presque 20 ans ».
Un outil de sensibilisation majeur
Il parait que les voyages forment la jeunesse. Peut-être aussi, un peu, les professionnels du tourisme.
« Nous sommes des enfants de la Seine-Saint-Denis, explique Jean-Christophe Naal. Nous avons bénéficié de ce genre de programme et ça a radicalement changé nos vies ».
Dans les années 90s, Jean-Christophe Naal participe à un programme élaboré par le milieu associatif de Noisy-le-Grand et soutenu par la ville : un mois de travaux d’intérêt général et en échange, il part découvrir le monde et sortir la tête des immeubles en béton.
« Je tondais la pelouse en juillet, et en aout, je me retrouvais en Équateur, en Inde, à faire de la rando, à escalader... À apprendre le vivre ensemble au milieu de nulle part.
On est nombreux à en avoir bénéficié. Voir que le monde est génial, qu’il y a tant et tant de cultures différentes, et la frustration de ne pas pouvoir tout voir, de ne pas pouvoir faire toutes les rencontres, c’est un outil de sensibilisation majeur ».
Et c’est, en tout cas, ce qu’ils ont envie de transmettre : l’émotion du voyage comme vecteur pour mieux appréhender un monde complexe et « semer des graines de citoyenneté ».
« Nous sommes des enfants de la Seine-Saint-Denis, explique Jean-Christophe Naal. Nous avons bénéficié de ce genre de programme et ça a radicalement changé nos vies ».
Dans les années 90s, Jean-Christophe Naal participe à un programme élaboré par le milieu associatif de Noisy-le-Grand et soutenu par la ville : un mois de travaux d’intérêt général et en échange, il part découvrir le monde et sortir la tête des immeubles en béton.
« Je tondais la pelouse en juillet, et en aout, je me retrouvais en Équateur, en Inde, à faire de la rando, à escalader... À apprendre le vivre ensemble au milieu de nulle part.
On est nombreux à en avoir bénéficié. Voir que le monde est génial, qu’il y a tant et tant de cultures différentes, et la frustration de ne pas pouvoir tout voir, de ne pas pouvoir faire toutes les rencontres, c’est un outil de sensibilisation majeur ».
Et c’est, en tout cas, ce qu’ils ont envie de transmettre : l’émotion du voyage comme vecteur pour mieux appréhender un monde complexe et « semer des graines de citoyenneté ».
« Répondre à un besoin réel, identifié par la société civile locale »
Dans la pratique, partir à l’autre bout du monde n’est pas donné à tout le monde.
Si certains parents paient entièrement le séjour à leurs enfants, la plupart bénéficient d’un cofinancement par les CSE (Comité Social et Économique, ex-CE) d’entreprises locales basées en Seine-Saint-Denis ou partout en France.
Grandir Aventure s’appuie aussi sur différents programmes de cofinancements, comme à Bobigny, où le voyage ne coute que 200 € aux familles. Pour le reste, les jeunes se sont mobilisés. « Ils ont créé une Junior Association : 100% UNIS.
Avec leurs encadrants pédagogiques, nous les avons accompagnés, nous avons coordonné l’action, mais pour le reste ce sont eux qui ont défendu leur projet pour décrocher des financements ».
L’argent récolté sert à financer le voyage, mais aussi et surtout la démarche de tourisme équitable de Grandir Aventure.
Car l’agence s’est donné pour but d’aider à la création ou au développement de programmes de protection de l’enfance sur les destinations.
« Les associations locales savent mieux que nous quels sont leurs besoins et décident bien mieux que nous qui sont leurs bénéficiaires. Nous sommes là pour les aider dans leurs missions ».
En 2007, en parallèle de l’agence était créée l’association de solidarité internationale Grandir Ailleurs. Le but : permettre de faire le pont entre l’activité de tourisme et les associations locales.
Ainsi, si l’association a son siège à Noisy-le-Grand, la recherche de fonds et les postes de cadres sont tous en local. « Ce sont eux qui ont le leadership. Au quotidien, ils sont la force de proposition et ils décident des orientations stratégiques ».
Si certains parents paient entièrement le séjour à leurs enfants, la plupart bénéficient d’un cofinancement par les CSE (Comité Social et Économique, ex-CE) d’entreprises locales basées en Seine-Saint-Denis ou partout en France.
Grandir Aventure s’appuie aussi sur différents programmes de cofinancements, comme à Bobigny, où le voyage ne coute que 200 € aux familles. Pour le reste, les jeunes se sont mobilisés. « Ils ont créé une Junior Association : 100% UNIS.
Avec leurs encadrants pédagogiques, nous les avons accompagnés, nous avons coordonné l’action, mais pour le reste ce sont eux qui ont défendu leur projet pour décrocher des financements ».
L’argent récolté sert à financer le voyage, mais aussi et surtout la démarche de tourisme équitable de Grandir Aventure.
Car l’agence s’est donné pour but d’aider à la création ou au développement de programmes de protection de l’enfance sur les destinations.
« Les associations locales savent mieux que nous quels sont leurs besoins et décident bien mieux que nous qui sont leurs bénéficiaires. Nous sommes là pour les aider dans leurs missions ».
En 2007, en parallèle de l’agence était créée l’association de solidarité internationale Grandir Ailleurs. Le but : permettre de faire le pont entre l’activité de tourisme et les associations locales.
Ainsi, si l’association a son siège à Noisy-le-Grand, la recherche de fonds et les postes de cadres sont tous en local. « Ce sont eux qui ont le leadership. Au quotidien, ils sont la force de proposition et ils décident des orientations stratégiques ».
Une colonie de vacances franco-malgache
Mais l’apport n’est pas que financier, il est aussi et surtout humain.
La première pierre, en 2007, c’était à Madagascar. Et si, au départ, ce sont des jeunes Français qui partent en vacances au sud de l’Afrique, à l’arrivée, « il n’y a plus qu’une colonie de vacances franco-malgache. On est ensemble. Si on reste sur un prisme européen ou malgache, ça ne fonctionne pas. Mais si on crée un nouvel environnement commun, ça change tout ! ».
L’expérience est formatrice pour les jeunes, Français comme Malgaches : les premiers se rendent compte que finalement, ce qu’ils croyaient insurmontable en France ne l’est pas toujours, et les seconds que le monde leur appartient aussi et qu’ils peuvent prendre leur place.
Le tourisme devient alors « une formation des jeunes français ou malgaches pour en faire les citoyens de demain ».
Ce fut le cas pour Dina, une jeune fille accueillie par une structure via Grandir Ailleurs, pour qui le tourisme est devenu un métier. « Elle a pris son indépendance, elle travaille pour une agence de voyage et elle a monté une petite coopérative, avec son site internet, pour fabriquer des sacs pour les touristes qu’elle fait voyager ».
Elle n’est pas la seule à avoir transformé l’essai et plonger tête la première dans le tourisme et la solidarité internationale. À 17 ans, Gaëlle bénéficiait d’un séjour avec Grandir Aventure à Madagascar. Une claque pour elle. « Elle nous a dit : je passe mon bac, dans 3 ans, j'ai mon diplôme et je reviens faire mon stage à Madagascar ». Ce fut fait, elle y est restée 2 ans.
La première pierre, en 2007, c’était à Madagascar. Et si, au départ, ce sont des jeunes Français qui partent en vacances au sud de l’Afrique, à l’arrivée, « il n’y a plus qu’une colonie de vacances franco-malgache. On est ensemble. Si on reste sur un prisme européen ou malgache, ça ne fonctionne pas. Mais si on crée un nouvel environnement commun, ça change tout ! ».
L’expérience est formatrice pour les jeunes, Français comme Malgaches : les premiers se rendent compte que finalement, ce qu’ils croyaient insurmontable en France ne l’est pas toujours, et les seconds que le monde leur appartient aussi et qu’ils peuvent prendre leur place.
Le tourisme devient alors « une formation des jeunes français ou malgaches pour en faire les citoyens de demain ».
Ce fut le cas pour Dina, une jeune fille accueillie par une structure via Grandir Ailleurs, pour qui le tourisme est devenu un métier. « Elle a pris son indépendance, elle travaille pour une agence de voyage et elle a monté une petite coopérative, avec son site internet, pour fabriquer des sacs pour les touristes qu’elle fait voyager ».
Elle n’est pas la seule à avoir transformé l’essai et plonger tête la première dans le tourisme et la solidarité internationale. À 17 ans, Gaëlle bénéficiait d’un séjour avec Grandir Aventure à Madagascar. Une claque pour elle. « Elle nous a dit : je passe mon bac, dans 3 ans, j'ai mon diplôme et je reviens faire mon stage à Madagascar ». Ce fut fait, elle y est restée 2 ans.
Rendez-vous en terre inconnue
Autres articles
Si Grandir Aventure a commencé à Madagascar, c'est désormais une quinzaine de destinations que propose l’agence.
Pas plus, l’agence ne cherche pas à avoir un catalogue très dense. Ce qui compte, c’est l’étonnement et le grand écart entre ici et ailleurs. Car après tout, « ce qu’on veut tous, c’est de l’incroyable, de l’atypique ! » s’enthousiasme Jean-Christophe Naal.
Et de ce point de vue, Grandir Aventure ne fait pas mentir la promesse : elle propose parmi ses séjours une « aventure en terre inconnue », sur le modèle de l'émission « rendez-vous en terre inconnue ».
Depuis 2017, les jeunes peuvent partir sans savoir où. De la Namibie au Groenland, de la Mongolie à l’Ile Rodrigues, tout est possible.
« On fait la valise avec les parents, on ne donne aucun indice et on laisse même un piège ou deux pour tromper sur la destination. Après les vérifications protocolaires, on supprime les téléphones, on leur met un masque et on y va !
Les Aéroports de Paris et les compagnies jouent le jeu : les jeunes n’ont accès à aucune information ni sur les étiquettes, ni à l’embarquement ou au passage de douane ».
Vous aussi, vous êtes jaloux et vous aimeriez être ado à nouveau juste pour ça ? On vous comprend. Et c’est là, finalement, juste là, dans ce moment que se situe la raison d’être du tourisme.
« Au-delà de l’activité de tourisme solidaire, on veut faire vivre quelque chose. On est des passeurs d’émotions, après ça nous échappe, chacun prend ce qu’il a à prendre. Mais nous, on veut juste voir s’imprimer des émotions pour la vie ».
Pas plus, l’agence ne cherche pas à avoir un catalogue très dense. Ce qui compte, c’est l’étonnement et le grand écart entre ici et ailleurs. Car après tout, « ce qu’on veut tous, c’est de l’incroyable, de l’atypique ! » s’enthousiasme Jean-Christophe Naal.
Et de ce point de vue, Grandir Aventure ne fait pas mentir la promesse : elle propose parmi ses séjours une « aventure en terre inconnue », sur le modèle de l'émission « rendez-vous en terre inconnue ».
Depuis 2017, les jeunes peuvent partir sans savoir où. De la Namibie au Groenland, de la Mongolie à l’Ile Rodrigues, tout est possible.
« On fait la valise avec les parents, on ne donne aucun indice et on laisse même un piège ou deux pour tromper sur la destination. Après les vérifications protocolaires, on supprime les téléphones, on leur met un masque et on y va !
Les Aéroports de Paris et les compagnies jouent le jeu : les jeunes n’ont accès à aucune information ni sur les étiquettes, ni à l’embarquement ou au passage de douane ».
Vous aussi, vous êtes jaloux et vous aimeriez être ado à nouveau juste pour ça ? On vous comprend. Et c’est là, finalement, juste là, dans ce moment que se situe la raison d’être du tourisme.
« Au-delà de l’activité de tourisme solidaire, on veut faire vivre quelque chose. On est des passeurs d’émotions, après ça nous échappe, chacun prend ce qu’il a à prendre. Mais nous, on veut juste voir s’imprimer des émotions pour la vie ».
Publié par Juliette Pic
Responsable rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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