Rome envoie des signaux négatifs à l'Europe, les relations pourraient s'assombrir entre les deux parties - Crédit photo : Pixabay, libre pour usage commercial
"Bruxelles nous massacre avec l’euro et ses règles absurdes.
L’immigration est désormais une invasion planifiée et le fisc nous tue tous", déclamait Mattea Salvini en 2015, une déclaration relayée dans Libération.
Depuis les propos du politicien, désormais ministre italien de l'Intérieur, de l'eau a coulé sous les ponts.
En effet, le 4 mars 2018, le dépouillement des élections générales couronnait une coalition de centre-droit largement dominée par la Ligue (partie d'extrême droite), et l'Italie se retrouvait sans gouvernement.
Il aura fallu attendre quasiment 3 mois jour pour jour, pour que la botte se dote d'un exécutif, et l'Europe aurait sans doute préféré attendre quelques semaines de plus que d'être confrontée à la situation actuelle.
En effet, si les partis anti-système ont remporté les élections, le message envoyé à l'Union européenne par la désignation du gouvernement Giuseppe Conte est lui tout aussi fort.
D'un côté, Paolo Savona, l'auteur du "Guide pratique pour sortir de l’euro" au poste des Affaires européennes, et de l'autre Salvini, un eurosceptique convaincu en charge de l'Intérieur, l'Italie semble emprunter une porte utilisée récemment par le Royaume-Uni.
L’immigration est désormais une invasion planifiée et le fisc nous tue tous", déclamait Mattea Salvini en 2015, une déclaration relayée dans Libération.
Depuis les propos du politicien, désormais ministre italien de l'Intérieur, de l'eau a coulé sous les ponts.
En effet, le 4 mars 2018, le dépouillement des élections générales couronnait une coalition de centre-droit largement dominée par la Ligue (partie d'extrême droite), et l'Italie se retrouvait sans gouvernement.
Il aura fallu attendre quasiment 3 mois jour pour jour, pour que la botte se dote d'un exécutif, et l'Europe aurait sans doute préféré attendre quelques semaines de plus que d'être confrontée à la situation actuelle.
En effet, si les partis anti-système ont remporté les élections, le message envoyé à l'Union européenne par la désignation du gouvernement Giuseppe Conte est lui tout aussi fort.
D'un côté, Paolo Savona, l'auteur du "Guide pratique pour sortir de l’euro" au poste des Affaires européennes, et de l'autre Salvini, un eurosceptique convaincu en charge de l'Intérieur, l'Italie semble emprunter une porte utilisée récemment par le Royaume-Uni.
L'Italiexit, une réalité ?
Autres articles
-
Kuoni prépare un tout nouveau catalogue Amérique du Nord !
-
Salaün Holidays annonce le retour des "voyages de l'année"
-
GNV renforce sa flotte avec l'arrivée du Sirio et de l'Auriga
-
ILTM : les Européens en avant toute vers le luxe 🔑
-
Vente d’ITA, coup de gueule de Ryanair... accidenti dans le ciel italien ! 🔑
Pourtant pays fondateur de l'union européenne (UE), l'Italie a vu "le sentiment d'appartenance à l'Europe remplacé petit à petit être par un euroscepticisme latent, à mesure du renouvellement générationnel", constate Marie-Anne Matard-Bonucci, professeure d'histoire contemporaine spécialiste de l'Italie à l'université de Paris VIII.
Les nouvelles générations, au lieu de retourner leur mécontentement contre l’État, ont pris pour cible l'Europe, symbole de la mondialisation." Et pourtant cette mondialisation galopante a permis au tourisme de se développer, notamment en Italie.
"Je ne le pense pas, d'ailleurs les premiers signaux vont plutôt dans le sens de l'Europe, analyse Fabio Casilli, le président du réceptif Italie & Co.
Il est encore trop tôt pour prédire ce qu'il se passera à l'avenir, mais quand je parle de la situation avec des amis italiens, j'ai un peu l'impression d'être au lendemain du référendum sur le Brexit. Tout le monde est stupéfait.
Je pense que personne ne pensait sérieusement, même au sein des partis contestataires, qu'ils avaient une chance de remporter les élections. Ils sont les premiers surpris".
Et alors que les négociations s'éternisent pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, et que personne ne sait vraiment comment seront gérés les passages aux frontières, la déflagration d'une sortie de l'Italie aurait des conséquences bien pires.
Si les pays affichant un sentiment anti-européen latent sont nombreux, l'implosion de l'Europe pourrait devenir une réalité.
"Les Italiens ont toujours été des Européistes convaincus, rappelle Marie-Anne Matard-Bonucci. Leur rôle comme fondateurs de l'UE flatte l'orgueil national, puis il ne faut pas oublier que le pays a grandement bénéficié des largesses financières de l'Europe, notamment dans le sud".
Sauf que l'argent n'est pas toujours arrivé dans les bonnes mains, "il a été en partie détourné" selon l'historienne, faisant naître un sentiment d'écœurement de la population envers la classe dirigeante nationale.
Les récentes élections sont un véritable désaveu des partis politiques qui régnaient jusque-là, pour Frédéric de Fournoux, le PDG de Plus Belle l'Europe .
"Ce gouvernement est la traduction d'un ras-le-bol général. La population en a marre des beaux discours des précédents responsables de Renzi à Berlusconi, et voilà ce qu'il se passe quand les Italiens sont à bout.
Il ne se passera rien du tout d'un point de vue politique, car le plan (de la coalition au pouvoir, ndlr) est juste délirant.
Si l'Europe coupe le robinet à une Italie qui adopterait des mesures trop radicales, le pays se retrouverait alors dans une situation intenable". Avant d'en arriver là, il se pourrait bien que le tourisme en pâtisse.
Les nouvelles générations, au lieu de retourner leur mécontentement contre l’État, ont pris pour cible l'Europe, symbole de la mondialisation." Et pourtant cette mondialisation galopante a permis au tourisme de se développer, notamment en Italie.
"Je ne le pense pas, d'ailleurs les premiers signaux vont plutôt dans le sens de l'Europe, analyse Fabio Casilli, le président du réceptif Italie & Co.
Il est encore trop tôt pour prédire ce qu'il se passera à l'avenir, mais quand je parle de la situation avec des amis italiens, j'ai un peu l'impression d'être au lendemain du référendum sur le Brexit. Tout le monde est stupéfait.
Je pense que personne ne pensait sérieusement, même au sein des partis contestataires, qu'ils avaient une chance de remporter les élections. Ils sont les premiers surpris".
Et alors que les négociations s'éternisent pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, et que personne ne sait vraiment comment seront gérés les passages aux frontières, la déflagration d'une sortie de l'Italie aurait des conséquences bien pires.
Si les pays affichant un sentiment anti-européen latent sont nombreux, l'implosion de l'Europe pourrait devenir une réalité.
"Les Italiens ont toujours été des Européistes convaincus, rappelle Marie-Anne Matard-Bonucci. Leur rôle comme fondateurs de l'UE flatte l'orgueil national, puis il ne faut pas oublier que le pays a grandement bénéficié des largesses financières de l'Europe, notamment dans le sud".
Sauf que l'argent n'est pas toujours arrivé dans les bonnes mains, "il a été en partie détourné" selon l'historienne, faisant naître un sentiment d'écœurement de la population envers la classe dirigeante nationale.
Les récentes élections sont un véritable désaveu des partis politiques qui régnaient jusque-là, pour Frédéric de Fournoux, le PDG de Plus Belle l'Europe .
"Ce gouvernement est la traduction d'un ras-le-bol général. La population en a marre des beaux discours des précédents responsables de Renzi à Berlusconi, et voilà ce qu'il se passe quand les Italiens sont à bout.
Il ne se passera rien du tout d'un point de vue politique, car le plan (de la coalition au pouvoir, ndlr) est juste délirant.
Si l'Europe coupe le robinet à une Italie qui adopterait des mesures trop radicales, le pays se retrouverait alors dans une situation intenable". Avant d'en arriver là, il se pourrait bien que le tourisme en pâtisse.
Quel impact sur le tourisme ?
"Un impact ? Bien malin celui qui pourrait le prédire et l'affirmer", selon Emmanuel Foiry, le président de Kuoni France.
"Je suis bien plus inquiet par la situation iranienne, et les décisions prises à Washington que par l'Italie. L'Iran va perdre tous les bénéfices de son ouverture et la destination chuter sévèrement, ce qui ne sera pas le cas de nos amis italiens."
Malgré les élections de Bush et Trump, les Etats-Unis n'ont pas connu la chute des arrivées touristiques pourtant prédite, bien au contraire.
Et tant que l'Italie restera dans l'espace Schengen, le tourisme ne devrait pas ou peu ressentir les effets des décisions politiques de son gouvernement.
Fabio Casilli rejoint l'analyse de responsable hexagonal de Kuoni. "Je n'ai aucune inquiétude, la sortie de l'Europe n'est pas pour demain.
Je suis même curieux de voir comment cela va se passer, car jusqu'à maintenant, ces partis ont eu la vie plutôt simple en étant dans la contestation, sauf qu'aujourd'hui ils se retrouvent dans la situation où ils doivent appliquer leurs idées".
Et pour ceux qui auraient une crainte d'un mauvais accueil de la population italienne vis-à-vis des touristes, Frédéric de Fournoux clos le débat : "les Italiens restent eux-mêmes, ils sont très forts dans le business. Le tourisme est un secteur d'activité important, alors ils vont continuer à être ceux qu'ils sont, c'est-à-dire d'excellents commerçants."
Puis la crainte d'une sortie de l'Europe n'est pas perçue par tous comme un handicap. "Regardez le Brexit, il a plutôt eu un effet positif sur le tourisme, les gens se précipitent pour visiter le Royaume-Uni et bénéficient de la chute de la Livre.
Un retour de la Lire pourrait augmenter le pouvoir d'achat des visiteurs.
Les professionnels du tourisme de la botte ont surtout peur du retour des destinations abandonnées à la suite du printemps Arabe. L'Italie risque de souffrir plus durement du dynamisme de la Tunisie."
La politique n'influence pas le tourisme, ou presque...
"Je suis bien plus inquiet par la situation iranienne, et les décisions prises à Washington que par l'Italie. L'Iran va perdre tous les bénéfices de son ouverture et la destination chuter sévèrement, ce qui ne sera pas le cas de nos amis italiens."
Malgré les élections de Bush et Trump, les Etats-Unis n'ont pas connu la chute des arrivées touristiques pourtant prédite, bien au contraire.
Et tant que l'Italie restera dans l'espace Schengen, le tourisme ne devrait pas ou peu ressentir les effets des décisions politiques de son gouvernement.
Fabio Casilli rejoint l'analyse de responsable hexagonal de Kuoni. "Je n'ai aucune inquiétude, la sortie de l'Europe n'est pas pour demain.
Je suis même curieux de voir comment cela va se passer, car jusqu'à maintenant, ces partis ont eu la vie plutôt simple en étant dans la contestation, sauf qu'aujourd'hui ils se retrouvent dans la situation où ils doivent appliquer leurs idées".
Et pour ceux qui auraient une crainte d'un mauvais accueil de la population italienne vis-à-vis des touristes, Frédéric de Fournoux clos le débat : "les Italiens restent eux-mêmes, ils sont très forts dans le business. Le tourisme est un secteur d'activité important, alors ils vont continuer à être ceux qu'ils sont, c'est-à-dire d'excellents commerçants."
Puis la crainte d'une sortie de l'Europe n'est pas perçue par tous comme un handicap. "Regardez le Brexit, il a plutôt eu un effet positif sur le tourisme, les gens se précipitent pour visiter le Royaume-Uni et bénéficient de la chute de la Livre.
Un retour de la Lire pourrait augmenter le pouvoir d'achat des visiteurs.
Les professionnels du tourisme de la botte ont surtout peur du retour des destinations abandonnées à la suite du printemps Arabe. L'Italie risque de souffrir plus durement du dynamisme de la Tunisie."
La politique n'influence pas le tourisme, ou presque...