Pour Sandra Hoibian (CREDOC), les gens sont pessimistes, bien sûr, mais ça fait déjà 4 ans qu’ils n’ont pas le moral. Ce qui change avec la crise, c’est l’opportunisme du consommateur qui cherche à optimiser toujours plus son pouvoir d’achat - Photo Fotolia
Faillite de Doux, plan social chez PSA, crise espagnole, 3 millions de Français au chômage… Les temps sont durs, et demain risque d’être encore pire.
Si l’on en croit Jacques Sapir, directeur d’études à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales), et Philippe Villin, banquier d’affaires, qui critiquaient la politique déflationniste des pays européens dans le Figaro du 5 septembre dernier, il faut attendre 500 000 chômeurs de plus en France d’ici le mois de juin 2013 !
Évoquant les projections de la BNP, du CIC, de Natexis et de l’OFCE, les deux experts estimaient également qu’en 2013, la France échapperait à la récession mais la faiblesse de sa croissance obligerait le gouvernement à trouver non pas 33 mais 45 Mds € en recettes supplémentaires.
Selon ces hypothèses, il faudrait alors recourir à une véritable « folie d’impôts nouveaux » qui provoquerait une récession jamais vue depuis 1930, avec un doublement du taux de chômage, de 10 à 20 %, soit 6 millions de chômeurs.
Dans le N° 33 de sa newsletter « Perspectives France », daté de juillet dernier, le Crédit Agricole se montrait moins alarmiste.
Si l’on en croit Jacques Sapir, directeur d’études à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales), et Philippe Villin, banquier d’affaires, qui critiquaient la politique déflationniste des pays européens dans le Figaro du 5 septembre dernier, il faut attendre 500 000 chômeurs de plus en France d’ici le mois de juin 2013 !
Évoquant les projections de la BNP, du CIC, de Natexis et de l’OFCE, les deux experts estimaient également qu’en 2013, la France échapperait à la récession mais la faiblesse de sa croissance obligerait le gouvernement à trouver non pas 33 mais 45 Mds € en recettes supplémentaires.
Selon ces hypothèses, il faudrait alors recourir à une véritable « folie d’impôts nouveaux » qui provoquerait une récession jamais vue depuis 1930, avec un doublement du taux de chômage, de 10 à 20 %, soit 6 millions de chômeurs.
Dans le N° 33 de sa newsletter « Perspectives France », daté de juillet dernier, le Crédit Agricole se montrait moins alarmiste.
Les dépenses loisirs et culture résistent bien
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Il estimait que les prélèvements sociaux pourraient augmenter de 4 % entre 2012 et 2013. De quoi effrayer les entreprises dont, précise encore le document, « le taux de marge atteint un niveau historiquement bas ».
Au CREDOC, Sandra Hoibian, directrice adjointe du département conditions de vie et aspirations des Français, estime certes que le chômage va grimper, en France et partout en Europe, mais elle tempère aussi cette perspective :
« Malgré ce contexte, on constate une reprise du tourisme au niveau international avec une progression de 5,7 % par rapport à 2011, selon les chiffres de l’OMT, » rappelle-t-elle en précisant que les dépenses des Français ont augmenté, « De plus, sur 2012, leur taux de départ est en hausse, avec 58 % contre 53 l’année précédente. »
Pour Sandra Hoibian, les gens sont pessimistes, bien sûr, mais ça fait déjà 4 ans qu’ils n’ont pas le moral. Ce qui change avec la crise, c’est l’opportunisme du consommateur qui cherche à optimiser toujours plus son pouvoir d’achat :
« En général les Français sont contraints dans leur dépenses », souligne-t-elle encore, « Sauf pour les dépenses « loisirs et culture », qui résistent bien ; et ça comprend le tourisme. »
Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, évidemment.
Au CREDOC, Sandra Hoibian, directrice adjointe du département conditions de vie et aspirations des Français, estime certes que le chômage va grimper, en France et partout en Europe, mais elle tempère aussi cette perspective :
« Malgré ce contexte, on constate une reprise du tourisme au niveau international avec une progression de 5,7 % par rapport à 2011, selon les chiffres de l’OMT, » rappelle-t-elle en précisant que les dépenses des Français ont augmenté, « De plus, sur 2012, leur taux de départ est en hausse, avec 58 % contre 53 l’année précédente. »
Pour Sandra Hoibian, les gens sont pessimistes, bien sûr, mais ça fait déjà 4 ans qu’ils n’ont pas le moral. Ce qui change avec la crise, c’est l’opportunisme du consommateur qui cherche à optimiser toujours plus son pouvoir d’achat :
« En général les Français sont contraints dans leur dépenses », souligne-t-elle encore, « Sauf pour les dépenses « loisirs et culture », qui résistent bien ; et ça comprend le tourisme. »
Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, évidemment.
66 % des 60-69 ans partent en vacances
Les marchés moyen et le haut de gamme sont en progression, assure la directrice adjointe, ainsi que les séniors dont le taux de départ est régulièrement plus élevé que la moyenne nationale depuis 2006 :
« Sur les 12 derniers mois, les 60-69 ans ont été 66 % à partir, soit 8 % de plus que le taux de départ moyen des Français. »
Dans le même registre, Sandra Hoibian constate également un écart croissant entre ceux qui ne partent pas ou ne partent plus, et ceux qui partent et partent plus souvent qu’avant ; un phénomène qui ne touche pas seulement l’été…
Ce constat corrobore l’analyse de Richard Vainopoulos, le Président de Tourcom.
« Les entreprises ont peur de la fiscalité à venir, alors elles n’embaucheront pas. » concède-t-il, « Mais nous ne sommes pas en récession, contrairement à l’Espagne ou à la Grande-Bretagne, et les gens dépensent. Regardez la Bourse, elle tourne autour de 3 300 points depuis plus d’un mois, et c’est un bon baromètre. »
« Sur les 12 derniers mois, les 60-69 ans ont été 66 % à partir, soit 8 % de plus que le taux de départ moyen des Français. »
Dans le même registre, Sandra Hoibian constate également un écart croissant entre ceux qui ne partent pas ou ne partent plus, et ceux qui partent et partent plus souvent qu’avant ; un phénomène qui ne touche pas seulement l’été…
Ce constat corrobore l’analyse de Richard Vainopoulos, le Président de Tourcom.
« Les entreprises ont peur de la fiscalité à venir, alors elles n’embaucheront pas. » concède-t-il, « Mais nous ne sommes pas en récession, contrairement à l’Espagne ou à la Grande-Bretagne, et les gens dépensent. Regardez la Bourse, elle tourne autour de 3 300 points depuis plus d’un mois, et c’est un bon baromètre. »
Tous les Experts, genre Attali, se sont trompés
Certes la phase de « nettoyage » que nous traversons va durer et touchera toute la consommation, estime-t-il, mais l’impact sera moindre pour la clientèle des agences de voyages :
« Les TO et ceux qui travaillent sur les volumes et les marchés de masse peuvent être inquiets, » explique-t-il, « en revanche, dans le haut de gamme et le « sur mesure », la clientèle est là et les beaux dossiers aussi. »
Et pour enfoncer le clou, quelques chiffres :
« Au 31 août, nous sommes à + 3,5 % sur les TO, et pour le sur mesure, la progression est plus forte encore. Quant au BSP, nous sommes à + 10 ou 11 %… »
Plus circonspect, François-Xavier de Boüard, voit lui aussi le chômage grimper, mais il rappelle que tous les Attali et consorts du genre expert, se sont trompés en prédisant la sortie de crise :
« Nous n’avons aucune visibilité, alors prévoir l’activité sur les prochains mois, c’est une curieuse idée quand on sait que la profession vit au jour le jour. »
À cette réserve près, le co-Président d’AS Voyages évoque aussitôt les incertitudes les plus graves à ses yeux :
« Que prépare le gouvernement sur le temps de travail, ou sur la fiscalité des entreprises et des ménages ? Et surtout, quelle sera la position du Président de la BCE ? », s’inquiète-t-il « Et puis, il y a la question de la trésorerie, que nous n’avons plus le temps de faire travailler, et celle des nouveaux critères IATA… »
« Les TO et ceux qui travaillent sur les volumes et les marchés de masse peuvent être inquiets, » explique-t-il, « en revanche, dans le haut de gamme et le « sur mesure », la clientèle est là et les beaux dossiers aussi. »
Et pour enfoncer le clou, quelques chiffres :
« Au 31 août, nous sommes à + 3,5 % sur les TO, et pour le sur mesure, la progression est plus forte encore. Quant au BSP, nous sommes à + 10 ou 11 %… »
Plus circonspect, François-Xavier de Boüard, voit lui aussi le chômage grimper, mais il rappelle que tous les Attali et consorts du genre expert, se sont trompés en prédisant la sortie de crise :
« Nous n’avons aucune visibilité, alors prévoir l’activité sur les prochains mois, c’est une curieuse idée quand on sait que la profession vit au jour le jour. »
À cette réserve près, le co-Président d’AS Voyages évoque aussitôt les incertitudes les plus graves à ses yeux :
« Que prépare le gouvernement sur le temps de travail, ou sur la fiscalité des entreprises et des ménages ? Et surtout, quelle sera la position du Président de la BCE ? », s’inquiète-t-il « Et puis, il y a la question de la trésorerie, que nous n’avons plus le temps de faire travailler, et celle des nouveaux critères IATA… »
« Il faudra se débrouiller seul »
De quoi entretenir sacrément le suspens sur l’activité des mois à venir.
« Une chose est sûre, » s’amuse pourtant François-Xavier de Boüard , « Il faudra qu’on se débrouille tout seul, comme toujours. »
« Il faudra se battre » renchérit Richard Vainopoulos…
Et tous deux se rejoignent pour dire qu’il faut aussi en profiter pour réfléchir aux produits, à la manière de les vendre et de les présenter, aux nouveaux services aussi que les agences peuvent offrir pour aller chercher de nouveaux clients.
En un mot : pendant la crise, le boulot continue.
« Une chose est sûre, » s’amuse pourtant François-Xavier de Boüard , « Il faudra qu’on se débrouille tout seul, comme toujours. »
« Il faudra se battre » renchérit Richard Vainopoulos…
Et tous deux se rejoignent pour dire qu’il faut aussi en profiter pour réfléchir aux produits, à la manière de les vendre et de les présenter, aux nouveaux services aussi que les agences peuvent offrir pour aller chercher de nouveaux clients.
En un mot : pendant la crise, le boulot continue.