Dix jours après la fin de la croisière, j’ai déjà vendu 48% de l’édition 2010 qui se déroulera du 29 août au 5 septembre. C’est un produit déjà vendu par une dizaine d’agences de voyages (commissionnées à 12%). Pour les autres : Welcome
TourMaG.com : Localisée au cœur du quartier gay de Paris, au 75 rue des Archives, Attitude Travels ne dispose pas de vitrine sur rue. Pourquoi avoir choisi de donner sur cour ?
Stéphane Loiselier : Je débourse chaque mois 4.000 € de loyer. Avec cette somme, j’aurais pu m’offrir un local de 20 m2 sur rue, alors que je profite de 200 m2 sur cour.
TourMaG.com : Est-ce la seule raison ?
S. L. : Non, cela m’évite de perdre du temps avec les gens qui ne veulent que consulter ou se procurer une brochure. Ainsi, 9 personnes sur 10 qui entrent dans l’agence sont des acheteurs. Et puis, quelques-uns de mes clients aspirent à une certaine discrétion.
TourMaG.com : Vos locaux sont spacieux, lumineux, accueillants… Quel regard portez-vous sur les autres agences ?
S. L. : Je trouve souvent les agences de voyages beaucoup trop tristes, trop conventionnelles, voire carrément ringardes avec leur sable et leurs coquillages en vitrine. Je suis aussi un peu effaré par le manque de culture générale des AGV et par la médiocrité de l’accueil parfois. Faut apprendre à dire « bonjour », « à bientôt » et « merci ».
Certains croient faire moderne avec un écran plasma qui diffuse les DVD des offices de tourisme que les clients peuvent voir ailleurs sur le Web. Moi, je les accueille dans des canapés ou dans des sièges d’avion (qui font toujours recette), avec du café et de la musique. Dans une ambiance zen et relax.
TourMaG.com : Vous êtes combien à travailler ici. Et comment se porte votre business ?
S. L. : Nous sommes 6. En 2009, je n’ai jamais autant bossé… pour gagner moins. J’enregistre une chute de 25%.
TourMaG.com : Votre clientèle n’est donc pas épargnée par le ralentissement…
S. L. : Les gens pensent que les gays gagnent beaucoup d’argent, mais ils sont comme les autres : chirurgiens, caissiers ou chômeurs.
Signe de la récession, depuis le début de l’année j’observe qu’un nombre croissant de personnes reconvertissent les euros en francs.
L’année dernière une chambre à 250€, ça passait. Cette année, la même à 1.600 francs ne passe plus. Le prix est pourtant le même.
TourMaG.com : Quelles destinations privilégient les gays (90% de votre clientèle) et les lesbiennes (10%) ?
Stéphane Loiselier : Je débourse chaque mois 4.000 € de loyer. Avec cette somme, j’aurais pu m’offrir un local de 20 m2 sur rue, alors que je profite de 200 m2 sur cour.
TourMaG.com : Est-ce la seule raison ?
S. L. : Non, cela m’évite de perdre du temps avec les gens qui ne veulent que consulter ou se procurer une brochure. Ainsi, 9 personnes sur 10 qui entrent dans l’agence sont des acheteurs. Et puis, quelques-uns de mes clients aspirent à une certaine discrétion.
TourMaG.com : Vos locaux sont spacieux, lumineux, accueillants… Quel regard portez-vous sur les autres agences ?
S. L. : Je trouve souvent les agences de voyages beaucoup trop tristes, trop conventionnelles, voire carrément ringardes avec leur sable et leurs coquillages en vitrine. Je suis aussi un peu effaré par le manque de culture générale des AGV et par la médiocrité de l’accueil parfois. Faut apprendre à dire « bonjour », « à bientôt » et « merci ».
Certains croient faire moderne avec un écran plasma qui diffuse les DVD des offices de tourisme que les clients peuvent voir ailleurs sur le Web. Moi, je les accueille dans des canapés ou dans des sièges d’avion (qui font toujours recette), avec du café et de la musique. Dans une ambiance zen et relax.
TourMaG.com : Vous êtes combien à travailler ici. Et comment se porte votre business ?
S. L. : Nous sommes 6. En 2009, je n’ai jamais autant bossé… pour gagner moins. J’enregistre une chute de 25%.
TourMaG.com : Votre clientèle n’est donc pas épargnée par le ralentissement…
S. L. : Les gens pensent que les gays gagnent beaucoup d’argent, mais ils sont comme les autres : chirurgiens, caissiers ou chômeurs.
Signe de la récession, depuis le début de l’année j’observe qu’un nombre croissant de personnes reconvertissent les euros en francs.
L’année dernière une chambre à 250€, ça passait. Cette année, la même à 1.600 francs ne passe plus. Le prix est pourtant le même.
TourMaG.com : Quelles destinations privilégient les gays (90% de votre clientèle) et les lesbiennes (10%) ?
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S. L. : On vend le monde entier à 8.000 clients par an (dont 50% d’habitués). Les spots gays sont Las Palmas (destination n°1), Mykonos, Sitges (Espagne) et les USA (Miami, New York, la Californie, Palm Springs). Ibiza est « has-been » depuis plus de 5 ans.
TourMaG.com : Comment se ventilent vos ventes ?
S. L. : 70% passent par Internet. Mais la politique maison consiste à rappeler systématiquement nos clients pour valider leur achat en ligne, et s’assurer que le produit vendu correspond bien à leur attente. Nos clients apprécient beaucoup cette démarche qualité.
TourMaG.com : Comment assurez-vous votre promotion ?
S. L. : J’investis 150.000 € par an dans la pub (sites et magazines gays en France, Belgique et Luxembourg). Et de plus en plus, j’annonce dans la presse grand public ; dernièrement dans le quotidien 20 Minutes.
TourMaG.com : Vous heurtez-vous parfois à des archaïsmes ?
S. L. : Ça m’est arrivé récemment, alors que je m’apprêtais à investir 27.000 € dans un magazine distribué le week-end avec un grand quotidien national. Ma pub portait sur la Croisière Gay & Lesbienne que je produis.
On a refait le visuel 4 fois pour satisfaire aux exigences du support, mais 3 jours avant parution, il a refusé de l’insérer. Je pense que se sont les mots « Gay » et « Lesbienne » qui ont bloqué…
TourMaG.com : Comment se ventilent vos ventes ?
S. L. : 70% passent par Internet. Mais la politique maison consiste à rappeler systématiquement nos clients pour valider leur achat en ligne, et s’assurer que le produit vendu correspond bien à leur attente. Nos clients apprécient beaucoup cette démarche qualité.
TourMaG.com : Comment assurez-vous votre promotion ?
S. L. : J’investis 150.000 € par an dans la pub (sites et magazines gays en France, Belgique et Luxembourg). Et de plus en plus, j’annonce dans la presse grand public ; dernièrement dans le quotidien 20 Minutes.
TourMaG.com : Vous heurtez-vous parfois à des archaïsmes ?
S. L. : Ça m’est arrivé récemment, alors que je m’apprêtais à investir 27.000 € dans un magazine distribué le week-end avec un grand quotidien national. Ma pub portait sur la Croisière Gay & Lesbienne que je produis.
On a refait le visuel 4 fois pour satisfaire aux exigences du support, mais 3 jours avant parution, il a refusé de l’insérer. Je pense que se sont les mots « Gay » et « Lesbienne » qui ont bloqué…
TourMaG.com : Une histoire invraisemblable…
S. L. : Nous avons saisi la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité).
TourMaG.com : Alors, justement, comment s’est déroulée cette première Croisière Gay & Lesbienne, ce pari un peu fou ?
S. L. : Je me suis engagé à hauteur de 1,3 million d’€ dans cette aventure. J’ai affrété le Bleu de France (Royal Caribbean) du 5 au 12 juillet. J’ai pris un très gros risque financier.
TourMaG.com : Pour quel résultat ?
S. L. : 600 pax vendus de 1.000 à 1.800 €. Je devais en vendre 650 pour ne pas perdre d’argent. Mais pour une première, c’est une réussite ! À bord, ça a été un carnaval extraordinaire !
J’ai transformé le pont en discothèque géante, 27 artistes ont assuré le show, les horaires du navire ont été modifiés : tout commençait à minuit pour se prolonger jusqu’à 6 heures du mat’.
Sans compter un beau buzz sur Internet avec la diffusion de vidéos sur Dailymotion et YouTube, et la prochaine diffusion de reportages TV sur NRJ12 et TMC.
TourMaG.com : Vos clients ont-ils été conquis ?
S. L. : Dix jours après la fin de la croisière, j’ai déjà vendu 48% de l’édition 2010 qui se déroulera du 29 août au 5 septembre, sur un itinéraire Marseille, Florence, Naples, Palerme, Tunis, Sardaigne. La production de cette croisière n’est qu’un début.
J’y ai gagné mes premières lettres de noblesse. Ça correspond exactement à ce que je veux faire à l’avenir. C’est un produit déjà vendu par une dizaine d’agences de voyages (commissionnées à 12%). Pour les autres : Welcome On Board !
S. L. : Nous avons saisi la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité).
TourMaG.com : Alors, justement, comment s’est déroulée cette première Croisière Gay & Lesbienne, ce pari un peu fou ?
S. L. : Je me suis engagé à hauteur de 1,3 million d’€ dans cette aventure. J’ai affrété le Bleu de France (Royal Caribbean) du 5 au 12 juillet. J’ai pris un très gros risque financier.
TourMaG.com : Pour quel résultat ?
S. L. : 600 pax vendus de 1.000 à 1.800 €. Je devais en vendre 650 pour ne pas perdre d’argent. Mais pour une première, c’est une réussite ! À bord, ça a été un carnaval extraordinaire !
J’ai transformé le pont en discothèque géante, 27 artistes ont assuré le show, les horaires du navire ont été modifiés : tout commençait à minuit pour se prolonger jusqu’à 6 heures du mat’.
Sans compter un beau buzz sur Internet avec la diffusion de vidéos sur Dailymotion et YouTube, et la prochaine diffusion de reportages TV sur NRJ12 et TMC.
TourMaG.com : Vos clients ont-ils été conquis ?
S. L. : Dix jours après la fin de la croisière, j’ai déjà vendu 48% de l’édition 2010 qui se déroulera du 29 août au 5 septembre, sur un itinéraire Marseille, Florence, Naples, Palerme, Tunis, Sardaigne. La production de cette croisière n’est qu’un début.
J’y ai gagné mes premières lettres de noblesse. Ça correspond exactement à ce que je veux faire à l’avenir. C’est un produit déjà vendu par une dizaine d’agences de voyages (commissionnées à 12%). Pour les autres : Welcome On Board !
600 pax vendus de 1.000 à 1.800 €. Je devais en vendre 650 pour ne pas perdre d’argent. Mais pour une première, c’est une réussite ! À bord, ça a été un carnaval extraordinaire !
![Futuroscopie - Crise de la presse, crise du réel, fatigue informationnelle [ABO]](https://www.tourmag.com/photo/art/large_16_9/85025254-60665965.jpg?v=1734537945 "Futuroscopie - Crise de la presse, crise du réel, fatigue informationnelle [ABO]")
