L'avantage du Cloud, c'est sa flexibilité. Je ne paye que ce dont j’ai besoin. J’évolue en fonction de mon développement ou je réduis la voilure si je connais un retour de conjoncture - DR
Le cloud représente tellement d’avantages que les freins apparaissent comme quantité négligeable.
Alors quels sont les bénéfices sans pour autant cacher les risques attachés à cette solution ?
Nous avons interrogé Eric Melki, directeur associé d’Infoclip, une des plus importantes ESN (Entreprise de Services du Numérique) dans ce domaine, pour avoir son analyse.
Alors quels sont les bénéfices sans pour autant cacher les risques attachés à cette solution ?
Nous avons interrogé Eric Melki, directeur associé d’Infoclip, une des plus importantes ESN (Entreprise de Services du Numérique) dans ce domaine, pour avoir son analyse.
Interview d'Eric Melki, directeur associé d’Infoclip
i-tourisme : On parlait du cloud comme une éventualité possible. Il apparaît qu’aujourd’hui on ne se pose même plus la question. Qu’en pensez-vous et surtout quelle est votre analyse quant au risque que cela peut entraîner pour les entreprises ?
Eric Melki : S’il y a encore des freins à utiliser le cloud pour les entreprises, ils ne sont plus technologiques.
La solution est parfaitement maîtrisée par tous les opérateurs. Il peut rester encore des réticences, mais elles ne sont que psychologiques et encore, elles sont de moins en moins nombreuses.
La confiance s’est installée partout, d’autant que la majorité des clients trouvent une certaine réassurance à travailler avec ce que j’appelle le cloud international, même si c’est surprenant.
i-tourisme : Pourquoi surprenant ?
Eric Melki : Car je ne vois pas pourquoi le fait de travailler avec des entreprises mondiales soit un gage de sécurité ! Je ne parle pas des Google, Amazon ou Microsoft, mais là encore, il y a de sérieuses questions à se poser.
i-tourisme : Pourtant on peut imaginer qu’elles ont les moyens de s’entourer des meilleures protections !
Eric Melki : De ce point de vue bien sûr, mais il faut garder à l’esprit que derrière ces entreprises, il y a des personnes avec leur génie, mais aussi leur travers.
Derrière Facebook, il y a Marc Zuckerberg. Derrière Microsoft, il y a Bill Gates…
i-tourisme: Et alors ?
Eric Melki : Alors, rien ne vous garantit qu’un jour ils ne décident pas d’exploiter les données ou de vendre ces informations. Et puis, si vous avez un problème, la recherche d’un interlocuteur risque d’être très compliquée.
Il faut savoir que lorsqu’un de ses opérateurs connait une panne de ses services, même temporaire, et cela se produit forcément, une perte de 0,01% des données reste dans la limite des engagements de continuité affichés.
Sauf que 0,01% peut correspondre à plusieurs Tera Octets de données perdues… Si vous êtes concerné, comment faites-vous ? À qui vous adressez-vous ?
i-tourisme : A Microsoft.
Eric Melki : A qui ? Où ? Auprès de quel service ? Bonne chance ! Et surtout, Microsoft restera dans ses engagements de service.
i-tourisme : Donc, pour vous, les risques attachés au cloud sont encore trop importants pour se lancer ?
Eric Melki : Je n’ai pas dit ça. Je mets en garde devant l’effet de réassurance qu’apporte le cloud mondialisé.
Le fait que votre data center se trouve en Irlande ne renforce, en aucune façon, la sécurité que vous êtes en droit d’attendre.
Par contre, pour ce qui concerne le cloud en lui-même, au contraire, j’y suis très favorable.
Chez Infoclip, nous l’avions anticipé et cela représente dorénavant chez nous 90% de notre chiffre d’affaires.
i-tourisme : Alors, que conseillez-vous ?
Eric Melki : Je recommande un peu de clairvoyance : on parle de cloud public en laissant croire qu’il est attaché à une instance générique. C’est faux.
Il n’a de public que le nom et il n’est assujetti à aucune règle et encore moins à celles du droit français.
Vos capacités de recours sont donc très limitées. Lors d’une panne de service, la seule possibilité de savoir quand le système re-fonctionne, c’est quand le système re-fonctionne !
i-tourisme : Quelles sont les autres possibilités ?
Eric Melki : Il faut se replacer dans le contexte. Auparavant, nos données étaient hébergées sur des serveurs et on savait où ils étaient situés.
Maintenant, on nous a vendu le concept de serveurs virtuels et donc on ne cherche jamais à savoir où ils se situent. C’est le principe avec les incertitudes que cela peut comporter.
La parade, c’est de choisir son fournisseur, qui se présente avec une personne physique comme interlocuteur, pour pouvoir correspondre, discuter, organiser, etc. L’humain ne doit pas être absent du virtuel.
i-tourisme : Un mix en quelque sorte ?
Eric Melki : C’est ce que je préconise. Vous confiez vos données à un prestataire que vous pouvez contacter quand vous en avez besoin et qui propose un contrat, des conditions générales de vente que vous pouvez lire, etc. C’est l’avantage du cloud privé.
i-tourisme : Oui, mais il y a une telle bataille entre les 2 géants, Amazon et Microsoft, que les prix baissent et donc il est tentant de vouloir en profiter.
Eric Melki : Sur ce point vous avez raison, mais sachez tout de même que cette bataille est avant tout stratégique et correspond à une conquête de parts de marché.
Gardez à l’esprit que cela ne vous rassure en rien sur les suites possibles. Mais je suis d’accord avec vous, c’est intéressant de profiter de prix bas et je recommande de le faire pour les données non stratégiques. C’est ce qu’on appelle la formule hybride.
Vous cumulez les avantages : sécurité avec le cloud privé pour les données sensibles et les prix favorables dans le cloud public pour les données non stratégiques.
i-tourisme : C’est la formule idéale ?
Eric Melki : Absolument, car avec le cloud privé vous avez une sauvegarde, ce que vous n’avez pas en standard avec Microsoft au Amazon.
i-tourisme : Vraiment ?
Eric Melki : Vraiment, ce serait pour eux totalement impossible. Vous vous rendez compte de la quantité de données qu’il faudrait sauvegarder ou dupliquer ? Impensable.
i-tourisme : Pour terminer, si la formule idéale existe, que dites-vous des avantages du cloud ?
Eric Melki : Avant tout, la flexibilité. Je ne paye que ce dont j’ai besoin. J’évolue en fonction de mon développement ou je réduis la voilure si je connais un retour de conjoncture.
C’est cela que je trouve le plus remarquable, c’est cette élasticité qui correspond parfaitement à notre monde où il faut aller vite, s’adapter vite et réagir vite. Le cloud est la bonne réponse pour une gestion dynamique.
i-tourisme : Et pour votre SSII/ESN ?
Eric Melki : Ce qu’on peut dire sur nous, c’est que nous assurons l’ensemble des prestations.
Beaucoup de nos compétiteurs contractent des alliances. Ce n’est pas notre cas, nous assurons tous les services de A à Z.
Le service est mis en place et exploité en permanence pas des équipes expérimentées et les règles et termes contractuels sont adaptés exactement en fonction des attentes du client.
Eric Melki : S’il y a encore des freins à utiliser le cloud pour les entreprises, ils ne sont plus technologiques.
La solution est parfaitement maîtrisée par tous les opérateurs. Il peut rester encore des réticences, mais elles ne sont que psychologiques et encore, elles sont de moins en moins nombreuses.
La confiance s’est installée partout, d’autant que la majorité des clients trouvent une certaine réassurance à travailler avec ce que j’appelle le cloud international, même si c’est surprenant.
i-tourisme : Pourquoi surprenant ?
Eric Melki : Car je ne vois pas pourquoi le fait de travailler avec des entreprises mondiales soit un gage de sécurité ! Je ne parle pas des Google, Amazon ou Microsoft, mais là encore, il y a de sérieuses questions à se poser.
i-tourisme : Pourtant on peut imaginer qu’elles ont les moyens de s’entourer des meilleures protections !
Eric Melki : De ce point de vue bien sûr, mais il faut garder à l’esprit que derrière ces entreprises, il y a des personnes avec leur génie, mais aussi leur travers.
Derrière Facebook, il y a Marc Zuckerberg. Derrière Microsoft, il y a Bill Gates…
i-tourisme: Et alors ?
Eric Melki : Alors, rien ne vous garantit qu’un jour ils ne décident pas d’exploiter les données ou de vendre ces informations. Et puis, si vous avez un problème, la recherche d’un interlocuteur risque d’être très compliquée.
Il faut savoir que lorsqu’un de ses opérateurs connait une panne de ses services, même temporaire, et cela se produit forcément, une perte de 0,01% des données reste dans la limite des engagements de continuité affichés.
Sauf que 0,01% peut correspondre à plusieurs Tera Octets de données perdues… Si vous êtes concerné, comment faites-vous ? À qui vous adressez-vous ?
i-tourisme : A Microsoft.
Eric Melki : A qui ? Où ? Auprès de quel service ? Bonne chance ! Et surtout, Microsoft restera dans ses engagements de service.
i-tourisme : Donc, pour vous, les risques attachés au cloud sont encore trop importants pour se lancer ?
Eric Melki : Je n’ai pas dit ça. Je mets en garde devant l’effet de réassurance qu’apporte le cloud mondialisé.
Le fait que votre data center se trouve en Irlande ne renforce, en aucune façon, la sécurité que vous êtes en droit d’attendre.
Par contre, pour ce qui concerne le cloud en lui-même, au contraire, j’y suis très favorable.
Chez Infoclip, nous l’avions anticipé et cela représente dorénavant chez nous 90% de notre chiffre d’affaires.
i-tourisme : Alors, que conseillez-vous ?
Eric Melki : Je recommande un peu de clairvoyance : on parle de cloud public en laissant croire qu’il est attaché à une instance générique. C’est faux.
Il n’a de public que le nom et il n’est assujetti à aucune règle et encore moins à celles du droit français.
Vos capacités de recours sont donc très limitées. Lors d’une panne de service, la seule possibilité de savoir quand le système re-fonctionne, c’est quand le système re-fonctionne !
i-tourisme : Quelles sont les autres possibilités ?
Eric Melki : Il faut se replacer dans le contexte. Auparavant, nos données étaient hébergées sur des serveurs et on savait où ils étaient situés.
Maintenant, on nous a vendu le concept de serveurs virtuels et donc on ne cherche jamais à savoir où ils se situent. C’est le principe avec les incertitudes que cela peut comporter.
La parade, c’est de choisir son fournisseur, qui se présente avec une personne physique comme interlocuteur, pour pouvoir correspondre, discuter, organiser, etc. L’humain ne doit pas être absent du virtuel.
i-tourisme : Un mix en quelque sorte ?
Eric Melki : C’est ce que je préconise. Vous confiez vos données à un prestataire que vous pouvez contacter quand vous en avez besoin et qui propose un contrat, des conditions générales de vente que vous pouvez lire, etc. C’est l’avantage du cloud privé.
i-tourisme : Oui, mais il y a une telle bataille entre les 2 géants, Amazon et Microsoft, que les prix baissent et donc il est tentant de vouloir en profiter.
Eric Melki : Sur ce point vous avez raison, mais sachez tout de même que cette bataille est avant tout stratégique et correspond à une conquête de parts de marché.
Gardez à l’esprit que cela ne vous rassure en rien sur les suites possibles. Mais je suis d’accord avec vous, c’est intéressant de profiter de prix bas et je recommande de le faire pour les données non stratégiques. C’est ce qu’on appelle la formule hybride.
Vous cumulez les avantages : sécurité avec le cloud privé pour les données sensibles et les prix favorables dans le cloud public pour les données non stratégiques.
i-tourisme : C’est la formule idéale ?
Eric Melki : Absolument, car avec le cloud privé vous avez une sauvegarde, ce que vous n’avez pas en standard avec Microsoft au Amazon.
i-tourisme : Vraiment ?
Eric Melki : Vraiment, ce serait pour eux totalement impossible. Vous vous rendez compte de la quantité de données qu’il faudrait sauvegarder ou dupliquer ? Impensable.
i-tourisme : Pour terminer, si la formule idéale existe, que dites-vous des avantages du cloud ?
Eric Melki : Avant tout, la flexibilité. Je ne paye que ce dont j’ai besoin. J’évolue en fonction de mon développement ou je réduis la voilure si je connais un retour de conjoncture.
C’est cela que je trouve le plus remarquable, c’est cette élasticité qui correspond parfaitement à notre monde où il faut aller vite, s’adapter vite et réagir vite. Le cloud est la bonne réponse pour une gestion dynamique.
i-tourisme : Et pour votre SSII/ESN ?
Eric Melki : Ce qu’on peut dire sur nous, c’est que nous assurons l’ensemble des prestations.
Beaucoup de nos compétiteurs contractent des alliances. Ce n’est pas notre cas, nous assurons tous les services de A à Z.
Le service est mis en place et exploité en permanence pas des équipes expérimentées et les règles et termes contractuels sont adaptés exactement en fonction des attentes du client.
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