Dans le XVe arrondissement de Paris, la rue Ginoux s'étire non loin de la Seine. La tour Eiffel et le Champs de Mars sont à quelques pas. Plus loin, au sud-ouest de la capitale, se dressent les hauts immeubles du "Front de Seine".
C'est, au numéro 9 de cette rue, dans un immeuble en brique que Timothée de Courcy poursuit désormais l'aventure hôtelière qu'il a entamée voici déjà de longues années. Mais avec, cette fois-ci, la conviction d'avoir davantage mis le respect de l'humain au cœur de son projet.
Sa nouvelle aventure a un nom évocateur : "Esteem", comme « estime » en anglais.
Ce quatre étoiles a en effet l'ambition d'être le début d'une collection "d'hôtels engagés" et de "maisons respectables". Dans respectable, il y a respect. Le choix de ce vocable ne doit rien au hasard. Il résulte d'un long cheminement de Timothée de Courcy.
Ce quasi quinquagénaire est diplômé de la prestigieuse école de commerce de Lille, l’EDHEC. Créée au début du XXème siècle par des entrepreneurs du nord de la France, celle-ci a, depuis toujours, le souci de placer le business au service de la société, fidèle en cela à la vision humaniste de ses fondateurs.
Peut-être cela a-t-il influencé Timothée de Courcy. Toujours est-il, qu'après quelques années dans un cabinet de conseil, il est devenu directeur marketing chez Gardena, fabricant allemand d'outils de jardinage finalement racheté par un groupe suédois.
De Gardena, Timothée de Courcy est sorti avec "une petite enveloppe" qui lui a permis de monter sa propre entreprise dans le domaine de ... l'hôtellerie. "Je ne venais pas de ce milieu, j'ai appris le métier avec mes collaborateurs", dit-il, modestement.
C'est, au numéro 9 de cette rue, dans un immeuble en brique que Timothée de Courcy poursuit désormais l'aventure hôtelière qu'il a entamée voici déjà de longues années. Mais avec, cette fois-ci, la conviction d'avoir davantage mis le respect de l'humain au cœur de son projet.
Sa nouvelle aventure a un nom évocateur : "Esteem", comme « estime » en anglais.
Ce quatre étoiles a en effet l'ambition d'être le début d'une collection "d'hôtels engagés" et de "maisons respectables". Dans respectable, il y a respect. Le choix de ce vocable ne doit rien au hasard. Il résulte d'un long cheminement de Timothée de Courcy.
Ce quasi quinquagénaire est diplômé de la prestigieuse école de commerce de Lille, l’EDHEC. Créée au début du XXème siècle par des entrepreneurs du nord de la France, celle-ci a, depuis toujours, le souci de placer le business au service de la société, fidèle en cela à la vision humaniste de ses fondateurs.
Peut-être cela a-t-il influencé Timothée de Courcy. Toujours est-il, qu'après quelques années dans un cabinet de conseil, il est devenu directeur marketing chez Gardena, fabricant allemand d'outils de jardinage finalement racheté par un groupe suédois.
De Gardena, Timothée de Courcy est sorti avec "une petite enveloppe" qui lui a permis de monter sa propre entreprise dans le domaine de ... l'hôtellerie. "Je ne venais pas de ce milieu, j'ai appris le métier avec mes collaborateurs", dit-il, modestement.
Mieux que Airbnb
Première étape, l'achat de chambres de bonnes dans deux belles adresses parisiennes. Ces chambres, il les a regroupées et transformées en petits appartements sympathiques, se passionnant pour leur décoration.
Il les ensuite mis en location, accompagnés de services hôteliers. Une vraie originalité, un vrai "plus" aussi. C'était en 2008, l'année de la création de Airbnb.
"Cela a très bien marché", se souvient Timothée de Courcy qui a, ensuite, transformé un immeuble de bureaux du XIVe arrondissement de Paris en hôtel. Un deuxième puis un troisième hôtel se sont, très vite, ajoutés.
"Rapidement, se souvient-il, je me suis rendu compte que si les employés de l'hôtellerie étaient très dévoués au service des clients, ils étaient aussi assez mal payés et avaient des conditions de vie et de travail souvent difficiles. Il y avait là une incohérence et un manque de considération humaine qui me gênait".
Cette question n'a pas cessé de le "titiller". En même temps, reconnaît-il avec franchise, "il fallait que je trouve des investisseurs, que mes projets avancent, que je développe mon affaire".
Ce qu'il a fait, d'ailleurs, avec succès, jusqu'au "choc du Covid" : il a alors dû fermer ses trois hôtels. "Les femmes de ménage étaient en pleurs sur le trottoir. C'est le pire souvenir de ma vie", insiste-t-il. "A l'époque, j'avais la responsablité de 35 salariés. J'en ai une cinquantaine, aujourd'hui".
Pendant le premier confinement, les moyens de transports faisant souvent défaut, il a hébergé gratuitement dans son hôtel du XIVe arrondissement de Paris le personnel soignant de l'hôpital Saint-Joseph -tout proche- pour qu'il puisse continuer à travailler.
"Cela a duré six semaines. J'ai fait appel à mes collaborateurs. Beaucoup sont venus donner un coup de main bénévolement" , se souvient-il.
Dans ce contexte hors norme, le dépôt de bilan menaçait l'entreprise de Timothée de Courcy. Pour y échapper, il a dû se battre avec l'administration, les banques, les actionnaires, les bailleurs jusqu'à la mise en place d'une procédure de sauvegarde salvatrice. Heureusement, le Covid a fini par s' éloigner et l'activité a repris.
Il les ensuite mis en location, accompagnés de services hôteliers. Une vraie originalité, un vrai "plus" aussi. C'était en 2008, l'année de la création de Airbnb.
"Cela a très bien marché", se souvient Timothée de Courcy qui a, ensuite, transformé un immeuble de bureaux du XIVe arrondissement de Paris en hôtel. Un deuxième puis un troisième hôtel se sont, très vite, ajoutés.
"Rapidement, se souvient-il, je me suis rendu compte que si les employés de l'hôtellerie étaient très dévoués au service des clients, ils étaient aussi assez mal payés et avaient des conditions de vie et de travail souvent difficiles. Il y avait là une incohérence et un manque de considération humaine qui me gênait".
Cette question n'a pas cessé de le "titiller". En même temps, reconnaît-il avec franchise, "il fallait que je trouve des investisseurs, que mes projets avancent, que je développe mon affaire".
Ce qu'il a fait, d'ailleurs, avec succès, jusqu'au "choc du Covid" : il a alors dû fermer ses trois hôtels. "Les femmes de ménage étaient en pleurs sur le trottoir. C'est le pire souvenir de ma vie", insiste-t-il. "A l'époque, j'avais la responsablité de 35 salariés. J'en ai une cinquantaine, aujourd'hui".
Pendant le premier confinement, les moyens de transports faisant souvent défaut, il a hébergé gratuitement dans son hôtel du XIVe arrondissement de Paris le personnel soignant de l'hôpital Saint-Joseph -tout proche- pour qu'il puisse continuer à travailler.
"Cela a duré six semaines. J'ai fait appel à mes collaborateurs. Beaucoup sont venus donner un coup de main bénévolement" , se souvient-il.
Dans ce contexte hors norme, le dépôt de bilan menaçait l'entreprise de Timothée de Courcy. Pour y échapper, il a dû se battre avec l'administration, les banques, les actionnaires, les bailleurs jusqu'à la mise en place d'une procédure de sauvegarde salvatrice. Heureusement, le Covid a fini par s' éloigner et l'activité a repris.
Esteem : le bien-être au travail, condition sine qua non
Pendant qu'au plus fort de la crise sanitaire, les Français applaudissaient les "métiers essentiels", Timothée de Courcy, lui, gardait en tête " cette petite musique sur les collaborateurs pas toujours bien considérés, ni bien récompensés".
C'est ainsi que, peu à peu, a mûri l'idée d'ouvrir Esteem, cet hôtel où le bien-être au travail conditionne celui d'y être bien reçu. Peut-être aussi celui de fidéliser le personnel que, d'une manière générale, le monde de l'hôtellerie peine à recruter depuis la crise du Covid.
Lire aussi : Expérience collaborateur, quels sont les enjeux dans l'entreprise ?
Convaincu en tous cas qu'il "ne peut pas y avoir une bonne expérience client s'il n'y a pas d'abord une bonne expérience collaborateur», Timothée de Courcy a formalisé ses engagements dans un "manifesto" en une dizaine de points : la rémunération du personnel est de 10 % supérieure au smic hôtelier, les salariés bénéficient d'une mutuelle familiale (et non individuelle), un jour de repos supplémentaire est octroyé tous les deux mois aux employés ayant un travail "physique".
Par ailleurs, l'hôtel prend en charge une petite partie ( jusqu'à 20 %) du loyer des employés ayant de très faible revenus. Esteem veille aussi à une répartition des horaires plus équilibrée pour favoriser l'harmonie entre vie professionnelle et privée.
C'est ainsi que, peu à peu, a mûri l'idée d'ouvrir Esteem, cet hôtel où le bien-être au travail conditionne celui d'y être bien reçu. Peut-être aussi celui de fidéliser le personnel que, d'une manière générale, le monde de l'hôtellerie peine à recruter depuis la crise du Covid.
Lire aussi : Expérience collaborateur, quels sont les enjeux dans l'entreprise ?
Convaincu en tous cas qu'il "ne peut pas y avoir une bonne expérience client s'il n'y a pas d'abord une bonne expérience collaborateur», Timothée de Courcy a formalisé ses engagements dans un "manifesto" en une dizaine de points : la rémunération du personnel est de 10 % supérieure au smic hôtelier, les salariés bénéficient d'une mutuelle familiale (et non individuelle), un jour de repos supplémentaire est octroyé tous les deux mois aux employés ayant un travail "physique".
Par ailleurs, l'hôtel prend en charge une petite partie ( jusqu'à 20 %) du loyer des employés ayant de très faible revenus. Esteem veille aussi à une répartition des horaires plus équilibrée pour favoriser l'harmonie entre vie professionnelle et privée.
Des valeurs partagées avec les clients
Contrairement à beaucoup d'autres, Esteem ne fait pas appel à la sous-traitance pour les tâches ménagères. Et il met en valeur le travail du personnel auprès des clients.
Timothée de Courcy explique : « Lorsqu'un client réserve, il reçoit par mail le nom du réceptionniste qui l'accueillera et celui de la femme de chambre chargée de l'entretien durant son séjour ».
Dans sa chambre, le client trouvera aussi un petit bristol sur lequel est écrit : « Bonjour, je suis Fatimata (ou Fousseny, ou Carla...) et j'ai préparé votre chambre… J'espère que celle-ci vous plaira, n'hésitez pas à me le faire savoir sur le QR Code. Je reste à votre disposition si besoin. » La possibilité est offerte de laisser un pourboire directement à cette employée.
Dès la réservation, le client reçoit aussi le "Manifesto" qui formalise les engagements de Esteem. C'est une manière de faire partager ses valeurs.
Dès lors, le client peut communiquer via WhatsApp avec l'interlocuteur qui lui est dédié, à qui il pourra poser des questions. "Ce rôle, bien loin de se cantonner à celui d'un concierge ou d'un réceptionniste traditionnel, veut être celui d'un guide en terre étrangère", souligne Timothée de Courcy. "On revient ainsi aux bases de l'hôtellerie, qui est un métier de service", insiste-t-il.
Lire aussi : Emploi : le groupe Barrière va recruter de jeunes retraités
Logiquement, un soin particulier est apporté à la formation du personnel, sur le plan technique bien sûr, mais aussi pour renforcer son aptitude à évoluer, à communiquer et bien sûr à faire partager au mieux le savoir-faire de Esteem. Pour les réceptionnistes, le mot d'ordre est : "être présent sans être pesant".
Timothée de Courcy explique : « Lorsqu'un client réserve, il reçoit par mail le nom du réceptionniste qui l'accueillera et celui de la femme de chambre chargée de l'entretien durant son séjour ».
Dans sa chambre, le client trouvera aussi un petit bristol sur lequel est écrit : « Bonjour, je suis Fatimata (ou Fousseny, ou Carla...) et j'ai préparé votre chambre… J'espère que celle-ci vous plaira, n'hésitez pas à me le faire savoir sur le QR Code. Je reste à votre disposition si besoin. » La possibilité est offerte de laisser un pourboire directement à cette employée.
Dès la réservation, le client reçoit aussi le "Manifesto" qui formalise les engagements de Esteem. C'est une manière de faire partager ses valeurs.
Dès lors, le client peut communiquer via WhatsApp avec l'interlocuteur qui lui est dédié, à qui il pourra poser des questions. "Ce rôle, bien loin de se cantonner à celui d'un concierge ou d'un réceptionniste traditionnel, veut être celui d'un guide en terre étrangère", souligne Timothée de Courcy. "On revient ainsi aux bases de l'hôtellerie, qui est un métier de service", insiste-t-il.
Lire aussi : Emploi : le groupe Barrière va recruter de jeunes retraités
Logiquement, un soin particulier est apporté à la formation du personnel, sur le plan technique bien sûr, mais aussi pour renforcer son aptitude à évoluer, à communiquer et bien sûr à faire partager au mieux le savoir-faire de Esteem. Pour les réceptionnistes, le mot d'ordre est : "être présent sans être pesant".
Un quatre étoiles qui coche aussi toutes les cases de l'élégance
Esteem est installé à l'emplacement d'un ancien trois étoiles de quartier, assez banal. Après de gros travaux, il est devenu un quatre étoiles chic aux espaces assez intimes.
Ses 29 chambres (dont quelques-unes avec balcon, et, aussi quelques-unes aussi qui communiquent ce qui permet d'accueillir plus facilement famille ou groupe) et leurs salles de bains blanches et noires cochent toutes les cases de l'élégance.
Grâce au choix de beaux matériaux et à la décoration originale pensée par une artiste, Clémence Amette, qui a également réalisé le logo de l'hôtel.
L'établissement coche également d'autres cases. Celles du développement durable en minimisant son impact sur l'environnement, notamment en utilisant des produits durables, en composant les buffets des petits-déjeuners avec des produits bio ou, au moins, locaux.
Et en accueillant, le soir, Oé, une marque de vins bios, zéro pesticide et vegans qui tient alors bar à vins au rez-de-chaussée.
Un jour prochain, sur place, d'autres cases de l'engagement social et solidaire seront cochées. En lien avec l'association Wake Up Café qui aide des prisonniers à se réinsérer dans le monde du travail, Oé fera peut-être travailler un ancien détenu dans le bar à vins.
D'ici là, Timothée de Courcy qui ne compte pas en rester là, aura probablement peaufiné un autre projet. Pour aller encore plus loin.
Ses 29 chambres (dont quelques-unes avec balcon, et, aussi quelques-unes aussi qui communiquent ce qui permet d'accueillir plus facilement famille ou groupe) et leurs salles de bains blanches et noires cochent toutes les cases de l'élégance.
Grâce au choix de beaux matériaux et à la décoration originale pensée par une artiste, Clémence Amette, qui a également réalisé le logo de l'hôtel.
L'établissement coche également d'autres cases. Celles du développement durable en minimisant son impact sur l'environnement, notamment en utilisant des produits durables, en composant les buffets des petits-déjeuners avec des produits bio ou, au moins, locaux.
Et en accueillant, le soir, Oé, une marque de vins bios, zéro pesticide et vegans qui tient alors bar à vins au rez-de-chaussée.
Un jour prochain, sur place, d'autres cases de l'engagement social et solidaire seront cochées. En lien avec l'association Wake Up Café qui aide des prisonniers à se réinsérer dans le monde du travail, Oé fera peut-être travailler un ancien détenu dans le bar à vins.
D'ici là, Timothée de Courcy qui ne compte pas en rester là, aura probablement peaufiné un autre projet. Pour aller encore plus loin.
Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
Voir tous les articles de Paula Boyer
Voir tous les articles de Paula Boyer