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Destination France : comment garder la pôle position ?

Assises nationales du Tourisme


Il était temps de réagir. La concurrence touristique se fait de plus en plus forte et le produit France vieillit. Que faire pour rester dans la course ? Le Boston Consulting Group a fait son étude et il recommande quelques orientations stratégiques sur lesquelles les professionnels devront construire le futur.


Rédigé par Geneviève BIEGANOWSKI le Mercredi 18 Juin 2008

Le potentiel est là... encore faut-il mettre le produit en adéquation avec la demande actuelle (Blandy les Tours)
Le potentiel est là... encore faut-il mettre le produit en adéquation avec la demande actuelle (Blandy les Tours)
"J'entends bâtir avec vous l'équipe de France du tourisme, avec des résultats meilleurs que d'autres équipes nationales".

Hervé Novelli, le ministre de tutelle a ouvert les Assises du Tourisme devant une salle pleine à craquer du Palais des Congrès à Paris.

Si la situation de la destination France n’est pas aussi désespérée que celle de l’équipe nationale de football, il y a néanmoins un certain nombre d’améliorations à apporter au produit pour qu’il se maintienne parmi les premières destinations touristiques mondiales.

Car le constat du Boston Consulting Group (BCG) n’est pas tendre avec la destination France : accueil à améliorer, parc hôtelier et résidences de tourisme vieillissants et classification obsolète, déséquilibre géographique de l’activité touristique avec une concentration sur Paris au détriment des régions, budget de communication étriqué, etc..

« Ce n‘est pas la peine d‘investir dans des campagnes de communication si le produit hôtelier n‘est pas rénové », estime Denis Wathier, le président de Thomas Cook France.

Or, « les cinq syndicats hôteliers ont convenu que le système de classification des hôtels n‘est plus adapté. Il date de plus de vingt ans », rappelle Gilles Pélisson le directeur général d’Accor. Il est surtout difficilement compréhensible pour les visiteurs internationaux. Le 4 étoiles luxe est ainsi une originalité française... »

Les professionnels estiment leurs besoins en milliards…

L’objectif est donc de fixer de nouvelles normes hôtelières intégrant des éléments nouveaux tels que le respect de l’environnement ou encore les équipements technologiques comme le wi fi.

Les pouvoirs publics pourraient accompagner la rénovation du parc, comme celui des résidences de tourisme. Mais, comme le précise un observateur jusqu’à présent les pouvoirs publics évoquaient un budget en dizaine de millions d’euros alors que les professionnels estiment leurs besoins en milliards…

Et il ne s’agit pas seulement de rénover, encore faut-il vendre avec les outils actuels. Denis Wathier se propose de créer une banque de données de l’hébergement.

Une fois le produit mis en adéquation avec la demande actuelle, le BCG recommande de concentrer les efforts marketing sur les deux segments de clientèle en croissance : les seniors et les touristes en provenance des pays émergents (Brésil, Chine, Inde, etc).

Ces deux catégories de touristes représenteront chacun 20% du volume total de visiteurs en 2020. Le BCG recommande également d’augmenter la dépense par touriste en créant de l’événementiel de façon à multiplier les occasions de revenir.

Encore faut-il que Maison de la France dispose des budgets de promotion adéquats. Or, actuellement, les finances publiques sont plutôt maigres : « pour un euro public, il y a 3,5 euros apportés par le secteur privé », rappelle Gérard Brémond.

Et le Pdg de Pierre & Vacances de suggérer que les aéroports et les autoroutes qui tirent profit des flux touristiques contribuent également au budget de Maison de la France.

Mais bien sûr, rien ne se fera si le tourisme n’est pas placé au cœur des priorités de tous : mobilisation de l’ensemble des acteurs privés et publics et prise de conscience par la population de l’importance du tourisme.

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Commentaires

1.Posté par Cecile Rogue le 19/06/2008 09:36 | Alerter
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Pole position??? Il me semblait pourtant que tout le monde avait compris que sur les 82 millions de "touristes" dont on se targue, une bonne moitie ne fait que transiter du Nord scandinave ou GB pour se rendre vers le Sud - Espagne, italie, Grece etc... Avant de comprendre les pourquoi du comment, il faudrait peut regarder les chiffres, les vrais...
Quant aux obstacles a la promotion, ils sont nombreux:
- plethore d'organismes d'etat (offices du tourisme, CDT, CRT et autres) qui sont inefficaces - il n'y a qu'a regarder les sites internet= moches, pas reactualises, en francais uniquement, en anglais rarement, avec des photos non telechargeables toutes petites.. quand vous voulez faire une jolie presentation en russe (je parle pour moi) comment vous faites? est-il vraiment si difficile de faire des pages telechargeables en PDF dans d'autres langues?
- morcellement des structures qui entraine un manque de coherence dans les actions commerciales: a de rares exceptions, il n'y a pas d'actions groupees region + hotels + sites etc... ce qui fait que l'on voit par exemple venir un hotel de province sur un salon, tout seul, et il doit a lui seul faire la promotion de son etablissement et de sa ville et de sa region, or il n'a aucune brochure en russe. Parce que il est clair que personne ne va aller le voir juste pour lui.
- manque d'initiative et d'ouverture d'esprit: le tourisme ce n'est pas seulement vendre un hotel, c'est vendre un pays a un autre pays - sa gastronomie, son savoir-faire, sa mode... juste un exemple - il est siderant de voir comment l'Ambassade d'Italie a Moscou se mobilise sur tous les fronts. Recemment un magasin tres chic d'alimentation s'est ouvert a Moscu avec force people, televisions etc... leur premier theme a ete "la gastronomie Italienne" tout le monde en a parle, on a vu les people deguster du jambon de parme, tous les journaux en ont fait des reportages, il y avait des affiches dans tout Moscou. Cela a ete tres bien mene, a moindres frais par l'ambassade, puisque les exportateurs italiens ont eux-memes finance, mais cette action a eu un impact tres fort. Et la France, elle n'a rien a vendre?
- un peu de modestie = nous sommes un beau pays, mais il y en a d'autres, et les nouveaux marches Russie- Chine etc.... sont extremment sollicites, et il ne faut pas croire que tout le monde ne reve que de venir en France, malheureusement. Il faut etre constamment present, se battre pour que les clients viennent, apprendre a parler non seulement anglais mais d'autres langues, etr souriant, poli, rapide a repondre aux demandes....
- le prix des billets d'avion: toujours en ce qui concerne la Russie, le prix des billets est exhorbitant - en saison un Moscou - Nice en classe eco vaut plus de 1000 euros. Le monopole Air France et Aeroflot exclue toute concurrence et c'est dommage. Meme pour une classe moyenne fortunee c'est cher - alors que Milan et Barcelone sont au moins 2 fois moins cheres....

Ce ne sont que quelques remarques, mais si les francais regardaient plus souvent de maniere objective ce que font les autres pays, comment ils s'y prennent et avec quels moyens, je suis sure que les choses changeraient plus vite....

2.Posté par Gilmer BRICENO le 19/06/2008 15:02 | Alerter
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J'ai participé le 18/06 aux assises. J'ai par la suite demandé leurs impréssions aux personnes connues. Elles m'ont dit en général que ce n'étaient que des "paroles, paroles, paroles".

Je constate, selon l'APS, que le pourcentage le plus important de fermetures d'année en année se produit dans le secteur agences de voyages-tourisme réceptif.

Quand je vois que dans les grandes manifestation touristiques, salons ou autres, l'on ne voit que des institutionnels: stands de MdF, CRT, CDT, OdT et autres, et cela depuis une bonne dizaine d'années, et que l'on nous dit que la France perd des marchés et qu'il faut faire payer au secteur privé la promotion de la France, je me pose les questions suivantes:
- quel est le pays où la TVA est la plus élevée ?
- quel est le pays où les contraintes pour avoir des visas sont les plus draconiennes ?
- quel est le pays où les professionnels du tourisme sont les moins considérés ?
- quel est le pays qui n'a pas un salon touristique reconnu mondialement ?
- quel est le pays qui depense le moins en promotion ayant le plus fort taux de TVA ?
- quel est le pays qui a "nationalisé" le secteur "tourisme réceptif" quand tous les autres ont été privatisés ?
- quel est le pays qui est le 1er récepteur de touristes dans le monde et qui n'a pas 1 ou 2 ou 3 grandes agences de tourisme réceptif qui peuvent servir de locomotrices pour les autres ?

Lors des réponse, vous vous direz, si tout si mauvais pourquoi continuer à vendre la France. La réponse est toute simple : Etant français d'origine étrangère, j'aime la France et je veux montrer aux étrangers que la France est encore un beau pays. Bien que j'ai peur qu'elle ne le soit dans quelques années...

Par ailleurs, je constate aussi que nous, professionnels du tourisme, faisons très peu pour valoriser notre métier. Les compagnies d'aviation, les hôteliers et autres se
fédèrent, s'unisent pour avoir une plus importante force de vente, et nous, au contraire, restons divisés et avons peur que l'autre nous prenne nos clients.

A quand un label de qualité pour les agences de tourisme réceptifs en France ???








3.Posté par Mark Watkins le 21/06/2008 11:29 | Alerter
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Le Comité pour la Modernisation de l'Hôtellerie Française reste sur sa faim face aux annonces faites par les syndicats hôteliers et par le Secrétaire d'Etat sur les nouvelles normes de classement hôtelier. Nous avons "décortiqué" le projet de fond en comble et n'y avons trouvé que des "enfonçages de portes ouvertes", à part de menues nouveautés comme la 5e étoile, qui reste cependant un non événement (cela remplace juste le 4* luxe).

En résumé, on y impose ce que tout hôtel a la plupart du temps déjà entre ses murs (même si c'est de plus en plus vieillot ou vieilli), dans toutes les gammes. Plus corporatiste, tu meurs !

De plus, les nouvelles normes ont été élaborées sans même interroger les clientèles hôtelières, sans études préalables, uniquement par des syndicats hôteliers qui n'ont aucune compétence en marketing, ni en consumérisme. Le résultat de ces lacunes se voit tout de suite à la lecture du référentiel de classement.

Je ne suis pas sûr que décider de ce qui est bon pour les clients sans souhaiter leur demander leur avis soit très pertinent... Bref, effets d'annonces quand tu nous tiens... Devant l'autosatisfaction affichée et les autocongratulations des pouvoirs publics et des représentants de la profession hôtelière, avec ce nouvel outil anti- progrès, l'hôtellerie française va encore accentuer son grand retard de modernité. Dommage, encore un rendez-vous manqué.

Le retour de boomerang va être dur à encaisser pour les uns et les autres. Sauf pour le ministre. D'ici à ce que les consommateurs se rendent compte que le plan de modernisation ne changera rien à l'offre hôtelière et que ce n'était que du vent, le ministre sera sous d'autres lustres de cristal.


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