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Sommet France : "Le plan tourisme doit être exécuté dès janvier 2022" (Jean-Baptiste Lemoyne)

Le secrétaire d'Etat au Tourisme est revenu sur le Sommet Destination France


Emmanuel Macron a inauguré le 1er Sommet Destination France, en présence d'une soixantaine de PDG de grands groupes nationaux, mais surtout internationaux. Si de l'événement ont découlé quelques annonces, notamment d'Accor, il est ressorti surtout une mise en lumière de l'industrie invitée pour la première fois sous les ors de la République. Retour sur l'événement avec Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d'Etat au Tourisme.


Rédigé par le Vendredi 5 Novembre 2021

"Parmi les pistes d'attractivité, nous devons anticiper sur les enjeux sociétaux, le patron de Blablacar a dit qu'il fallait valoriser la sobriété.," selon Jean-Baptiste Lemoyne, lors du débrifing du Sommet Destination Franc - DR
"Parmi les pistes d'attractivité, nous devons anticiper sur les enjeux sociétaux, le patron de Blablacar a dit qu'il fallait valoriser la sobriété.," selon Jean-Baptiste Lemoyne, lors du débrifing du Sommet Destination Franc - DR
Ils étaient une soixantaine de grands patrons de l'industrie touristique, essentiellement des acteurs privés à se retrouver à l'Elysée, jeudi 4 novembre 2021.

Le 1er Sommet Destination France, voulu et ouvert par un discours ambitieux du Président de la République, a refermé ses portes, suite à une série de tables rondes.

La presse n'étant pas conviée sur cette partie.

"Nous devons déployer dans le contexte actuel une ambition redoublée. Il faut penser à 5 ans, à 10 ans pour que la destination France redevienne une destination phare," a fixé comme objectif Emmanuel Macron.

Après ces beaux mots, il est venu le temps de l'analyse.

Si Didier Arino a mis une première salve, Jean-Baptiste Lemoyne est revenu détailler la journée complète et tirer les enseignements du Sommet Destination France.

"Nous allons réfléchir à institutionnaliser l'événement, sur une fréquence annuelle" selon Jean-Baptiste Lemoyne

"Au vu des témoignages que nous avons reçus tout au long de la soirée, c'est une réussite, même pour une version bêta.

D'ailleurs pas mal d'acteurs veulent que nous continuions.

Nous allons réfléchir à institutionnaliser l'événement, sur une fréquence annuelle. Cela pourrait être un événement où nous rendons public un certain nombre de données.
" annonce Jean-Baptiste Lemoyne.

Et revenant sur la journée de travail, le secrétaire d'Etat s'est félicité des nombreuses idées et nombreux échanges qui ont été émis durant le Sommet Destination France.

"A l'écoute des dirigeants internationaux, le fait que le Président s'empare du sujet tourisme et les rencontre, ça marque.

Pour revenir sur l'après-midi, trois tables rondes ont eu lieu sur l'attractivité, les transformations, les investissements.

Sur la 1ère ce qui était intéressant, c'est que nous ne devons pas rester les deux pieds dans les mêmes sabots, car des destinations investissent très forts.

Un pays est revenu en boucle : l'Arabie Saoudite, avec des investissements en trillions. Nous sommes dans un contexte où des destinations émergent en 20 ou 30 ans.

Nous sommes perçus comme ayant un potentiel qui reste à développer. Nous pourrions penser que nous sommes numéro 1 et que nous pourrions seulement chercher à nous améliorer.

Le patron de Virtuoso nous disait que 55% des clients vont à Paris, alors qu'en Italie les arrivées sont plus diffuses. Il nous a dit que nous avions une magnifique offre en région, mais qui doit être plus visible.

Quand nous parlons de répartition des flux sur le territoire, cela renvoie à un enjeu d'attractivité, donc du marketing, de la promotion et des sujets plus structurants avec les collectivités.
"

"Le patron de blablacar a dit qu'il fallait valoriser la sobriété"

"Les participants ont insisté sur l'importance d'être au rendez-vous sur la qualité de service, apporter des réponses sur les petits irritants qui peuvent demeurer.

Parmi les pistes d'attractivité, nous devons anticiper sur les enjeux sociétaux, le patron de Blablacar a dit qu'il fallait valoriser la sobriété.

Dans enquêtes menées par son entreprises indiquent que les 20-30 ans deviennent tellement radicaux dans leurs choix par rapport à l'environnement que changer n'est pas une option, mais un enjeu même d'attractivité.


La deuxième table ronde abordait le sujet des transformations, celles induites par la crise sanitaire, par le changement environnemental et sur la dimension RH (Ressources humaines), avec le changement de comportement des salariés.

Le sujet RH n'est pas un sujet essentiellement français, il est même plus prégnant aux USA.

La question du sens a été évoquée.

Les acteurs du tourisme doivent se présenter sous un meilleur jour, et montrer que ce ne sont pas des métiers de servitude, mais qui rendent heureux des gens sur un moment.

Il y a des aspirations à d'autres formes de travail, avec le statut de freelance qui se développe beaucoup.

Il y aura une dimension à ne pas rater sur la communication autour des métiers du tourisme, pour montrer que c'est une branche dans laquelle il est possible de se réaliser.

Le digital est important dans le sujet de la transformation, avec une volonté d'être plus coopératifs entre eux, surtout sur la thématique de la donnée.
"

Pourquoi les institutionnels n'ont pas été conviés ? "un événement très business"

Sur la 3e séquence portant sur les investissements.

Les témoignages des Montefiore et Certares montrent que la France est de nouveau attractive sur les investissements. "La France a fait beaucoup plus que d'autres pays pour son attractivité," dixit le patron de Certares. Investir c'est la clé.

"Nous allons intégrer ces réflexions à nos arbitrages. Emmanuel Macron s'est positionné en vrai vendeur et VRP de la destination.

Nous visons les 50 millions de visiteurs cette année. Avant de retrouver les niveaux d'avant crise cela va mettre beaucoup de temps, nous nous focalisons sur un chiffre en valeur générée.

Nous sommes passés 2e au niveau des recettes, pendant la crise, alors que nous étions 3e, nous devons augmenter ce volume.

Nous sommes à 170 milliards donc 70 pour les recettes internationales, pour le moment nous n'avons pas donné de chiffres sur notre objectif
. Nous allons peaufiner cela d'ici la divulgation du Plan de reconquête.

Il y a un sujet de positionnement de la destination."


Alors que tous les grands noms du tourisme étaient présents, manquaient à l'appel les institutionnels. Ces derniers réclament désespérément une stratégie.

Et à la question : pourquoi les CRT, CDT et autres agences d'attractivités n'étaient pas conviées, le secrétaire d'Etat a répondu de la façon suivante :

"C'est un événement qui était très business, avec des rendez-vous BtoB, la présentation par l'Etat d'une démarche d'une ambition. Les acteurs territoriaux sont embarqués dans la préparation du plan de reconquête et des comités de filières, il n'y a pas de sujet.

Nous avions convié les régions à travers Carole Delga, en qualité de responsable des Régions de France, elle n'a pas pu se joindre à nous.
"

Un rendez-vous manqué, pour ceux qui structurent et façonnent le tourisme sur nos territoires.

L'autre à ne pas louper sera de stimuler l'investissement, alors que le président a affirmé que la France devait impérativement moderniser ses infrastructures.

Alors que les élections présidentielles ont lieu dans 6 mois, est-il encore possible de faire face à cet immense défi ?

"Sur ce sujet, il y a la façon d'où le secteur public peut accompagner les investissements. Nous travaillons dans le cadre du plan de reconquête avec la Caisse des Dépôts et le message du président a été clair : il attend une copie à la hauteur de la part de cette institution.

Après nous devons faire en sorte que tous les acteurs privés aient les moyens d'investir. Des acteurs se sont chargés en PGE et ils cherchent des marges de manœuvres pour voir comment faire. D'autres ont remboursé et il n'y a plus de sujet.

Je pense que cela va renvoyer à tous le travail que nous poursuivons avec Bruno Le Maire (Ministre de l'Economie ndlr) et les secteurs impactés, pour voir comment faire face à ces questions-là (PGE, impact de la crise... ndlr).


Il y a certes des élections dans 6 mois, mais le message est clair nous ne pouvons pas nous permettre d'être aux abonnés absents.

Nous allons décliner cela précisément, le plan tourisme n'a pas vocation à être un beau master plan qui ne sera pas exécuté. Le plan tourisme doit être exécuté dès janvier 2022.
"

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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