Le vote au Parlement britannique a été repoussé par Theresa May, et la date butoir de sortie arrive dans 3 mois - Crédit photo : Pixabay, libre pour usage commercial
Le bruit a couru toute la journée, mais face à un revers historique, la première ministre a fait volte-face.
Theresa May a préféré ne pas faire face à une sentence, qui s'annonçait plus que défavorable, et s'accorder un délai supplémentaire pour convaincre le Parlement britannique du bien-fondé de l'accord sur le Brexit.
Car, pendant que la première ministre scande haut et fort que cet accord est le "meilleur possible", d'autres contestent un texte jugé trop favorable à l'Europe.
Pour les acteurs du voyage, les voix se rangent du côté de l'exécutif.
A l'image d'Emmanuelle Spriet, P-DG du Groupe E-Voyages : "l’agrément soumis au Parlement pour ratification est à présent le meilleur scénario. Or, Theresa May fait face à une opposition importante au sein même de son parti, aussi et comme tout le monde, je m’interroge sur la ratification effective de cet accord."
Et de la prudence, il en faut en ce moment, surtout au 10 Downing Street. "Theresa May avait toutes les chances de voir son accord refusé par le Parlement, cela lui donnera la possibilité de renégocier avec l'Europe, pour satisfaire la branche d'un divorce dur", explique Serge Enderlin journaliste à Radio Télévision Suisse (RTS) et auteur du livre "Angleterre : Brexit et conséquences."
Si pour le moment, la balle reste dans le cas de Theresa May, un de ses adversaires montre les dents. Boris Johnson se verrait bien à la place du chef du Parti conservateur. L'ardent défenseur d'un hard Brexit "est pour moi politiquement décrédibilisé et la logique serait plutôt celle de la continuité", prédit le journaliste politique.
Dans un contexte tendu, où chacun avance ses pions, la phase de séparation pourrait se prolonger encore quelques semaines.
Theresa May a préféré ne pas faire face à une sentence, qui s'annonçait plus que défavorable, et s'accorder un délai supplémentaire pour convaincre le Parlement britannique du bien-fondé de l'accord sur le Brexit.
Car, pendant que la première ministre scande haut et fort que cet accord est le "meilleur possible", d'autres contestent un texte jugé trop favorable à l'Europe.
Pour les acteurs du voyage, les voix se rangent du côté de l'exécutif.
A l'image d'Emmanuelle Spriet, P-DG du Groupe E-Voyages : "l’agrément soumis au Parlement pour ratification est à présent le meilleur scénario. Or, Theresa May fait face à une opposition importante au sein même de son parti, aussi et comme tout le monde, je m’interroge sur la ratification effective de cet accord."
Et de la prudence, il en faut en ce moment, surtout au 10 Downing Street. "Theresa May avait toutes les chances de voir son accord refusé par le Parlement, cela lui donnera la possibilité de renégocier avec l'Europe, pour satisfaire la branche d'un divorce dur", explique Serge Enderlin journaliste à Radio Télévision Suisse (RTS) et auteur du livre "Angleterre : Brexit et conséquences."
Si pour le moment, la balle reste dans le cas de Theresa May, un de ses adversaires montre les dents. Boris Johnson se verrait bien à la place du chef du Parti conservateur. L'ardent défenseur d'un hard Brexit "est pour moi politiquement décrédibilisé et la logique serait plutôt celle de la continuité", prédit le journaliste politique.
Dans un contexte tendu, où chacun avance ses pions, la phase de séparation pourrait se prolonger encore quelques semaines.
Quel avenir politique après le report ?
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Face à l'échec du dernier week-end pour tenter de rassembler les forces de son parti derrière elle, la première ministre se donne de l'air pour pouvoir reformuler l'accord.
"La réalité étant qu'il y a des coalitions qui se font et se défont au sein même des conservateurs. Certains souhaitent faire tomber Theresa May, et sont donc prêts à voter contre elle. Cette situation de crise politique est unique au Royaume-Uni", analyse Serge Enderlin.
Il est compliqué dès lors de savoir à quelle sauce sera consommé le Brexit, d'autant plus après la manifestation d'envergure des défenseurs de l'Europe à Londres. Ces derniers ont rassemblé 570 000 personnes.
Si cette démonstration permet de montrer l'attachement de la capitale pour l'Union européenne, il n'en est pas pareil partout. "Il existe une disproportion incroyable entre le sud-est du Royaume-Uni et le reste du pays, avec d'un côté les pro-Brexit et dans le restant du territoire les opposants," explique l'ancien correspondant du journal Le Temps à Londres.
Si les Anglais sont divisés, à l'image de leur politique, l'Europe avance sans tenir compte des dissensions et des trublions.
En cas d'une prolongation interminable des négociations ou du refus de l'accord, tout a été anticipé. La Commission Européenne a prévu des mesures pour éviter un black-out total des transports, le jour de l'entrée en vigueur du Brexit, prévu le 30 mars 2019.
"Des dispositions ont été prises pour assurer la continuité du transport aérien en provenance du Royaume-Uni. Toutefois à partir de cette date, les législations européennes cesseront d’être appliquées de l'autre côté de la Manche", explique Christina Russe, la secrétaire générale adjointe de l'association européenne des agents de voyages et des tour-opérateurs (ECTAA).
Pour l'heure aucune date n'a été fixée, mais il se peut que cela tombe après les fêtes.
"La réalité étant qu'il y a des coalitions qui se font et se défont au sein même des conservateurs. Certains souhaitent faire tomber Theresa May, et sont donc prêts à voter contre elle. Cette situation de crise politique est unique au Royaume-Uni", analyse Serge Enderlin.
Il est compliqué dès lors de savoir à quelle sauce sera consommé le Brexit, d'autant plus après la manifestation d'envergure des défenseurs de l'Europe à Londres. Ces derniers ont rassemblé 570 000 personnes.
Si cette démonstration permet de montrer l'attachement de la capitale pour l'Union européenne, il n'en est pas pareil partout. "Il existe une disproportion incroyable entre le sud-est du Royaume-Uni et le reste du pays, avec d'un côté les pro-Brexit et dans le restant du territoire les opposants," explique l'ancien correspondant du journal Le Temps à Londres.
Si les Anglais sont divisés, à l'image de leur politique, l'Europe avance sans tenir compte des dissensions et des trublions.
En cas d'une prolongation interminable des négociations ou du refus de l'accord, tout a été anticipé. La Commission Européenne a prévu des mesures pour éviter un black-out total des transports, le jour de l'entrée en vigueur du Brexit, prévu le 30 mars 2019.
"Des dispositions ont été prises pour assurer la continuité du transport aérien en provenance du Royaume-Uni. Toutefois à partir de cette date, les législations européennes cesseront d’être appliquées de l'autre côté de la Manche", explique Christina Russe, la secrétaire générale adjointe de l'association européenne des agents de voyages et des tour-opérateurs (ECTAA).
Pour l'heure aucune date n'a été fixée, mais il se peut que cela tombe après les fêtes.
Quelles conséquences d'un non-accord sur le tourisme ?
Du côté d'un conseiller politique britannique en France, le temps est à l'attente et surtout pas au pessimisme. "Selon la loi, si le vote est négatif, le gouvernement a 21 jours pour présenter un plan alternatif." Ce qui laissera autant de temps pour trouver des solutions.
Cette période de latence fait planer le douter d'une catastrophe pour le tourisme. "Il est inévitable qu'une telle décision aura un impact sur les entreprises et les voyageurs, mais il est encore trop tôt pour l'évaluer, précise l'ECTAA.
La crainte de difficultés dans le business est aussi palpable pour E-voyages, mais ce que retient surtout la responsable du groupe, c'est que le gouvernement "a encore récemment souligné l’apport financier du secteur du tourisme au pays."
Ainsi, même en cas de refus, les négociations ne devraient pas toucher à ce secteur d'activité.
Et Yves Perret, le président du groupe Adiona, spécialiste du voyage étudiant, de revenir sur l'accord. "Il est vrai que cela va compliquer un peu notre activité, mais il faut reconnaître qu'il était très orienté vers la finance et l'économie".
En scrutant les 585 pages, on découvre accessoirement qu'ils se souciaient des voyageurs. Pour résumer, d'un commun accord, les négociateurs ont voulu simplifier les séjours à l'avenir" explique-t-il.
Le son de cloche est le même de l'autre côté de la Manche, où un conseiller nous a certifié que dans tous les scenarii, "nous n’envisageons pas l'établissement de visas pour les visites au Royaume-Uni. Au moins jusqu'en janvier 2021, les Françaises et Français pourront continuer à voyager avec leur carte d’identité."
Les débats sont clos, à Theresa May de travailler. Pendant que l'idée d'un nouveau référendum fait tranquillement son chemin, l'hypothèse est de moins en moins exclue.
"Les chances sont très faibles, mais plus le marasme va perdurer et plus cela peut revenir d'actualité", conclut le journaliste Serge Enderlin. Le flou artistique et surtout politique dans lequel se trouve le pays ne semble pas toucher le tourisme pour le moment, d'autant avec une livre sterling qui plonge.
La date limite du Brexit se rapproche et le brouillard n'a jamais été aussi dense, d'autant plus quand Theresa May veut renégocier et que l'Europe lui répond sèchement non...
Cette période de latence fait planer le douter d'une catastrophe pour le tourisme. "Il est inévitable qu'une telle décision aura un impact sur les entreprises et les voyageurs, mais il est encore trop tôt pour l'évaluer, précise l'ECTAA.
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En scrutant les 585 pages, on découvre accessoirement qu'ils se souciaient des voyageurs. Pour résumer, d'un commun accord, les négociateurs ont voulu simplifier les séjours à l'avenir" explique-t-il.
Le son de cloche est le même de l'autre côté de la Manche, où un conseiller nous a certifié que dans tous les scenarii, "nous n’envisageons pas l'établissement de visas pour les visites au Royaume-Uni. Au moins jusqu'en janvier 2021, les Françaises et Français pourront continuer à voyager avec leur carte d’identité."
Les débats sont clos, à Theresa May de travailler. Pendant que l'idée d'un nouveau référendum fait tranquillement son chemin, l'hypothèse est de moins en moins exclue.
"Les chances sont très faibles, mais plus le marasme va perdurer et plus cela peut revenir d'actualité", conclut le journaliste Serge Enderlin. Le flou artistique et surtout politique dans lequel se trouve le pays ne semble pas toucher le tourisme pour le moment, d'autant avec une livre sterling qui plonge.
La date limite du Brexit se rapproche et le brouillard n'a jamais été aussi dense, d'autant plus quand Theresa May veut renégocier et que l'Europe lui répond sèchement non...