Les professionnels des voyages scolaires alertent les gouvernements français et britannique sur les conséquences non anticipées du Brexit - Crédit photo : Depositphotos @InkDropCreative
Le tourisme entrevoit une sortie du tunnel, après 14 mois d'arrêt total de l'activité, qui s'annonce sinueuse.
Alors que les Britanniques retrouvent leurs très chers pubs et leurs pintes houblonnées, en France nous rêvons d'un déconfinement progressif, bien que la situation sanitaire ne cesse de se dégrader.
Nous ne sommes pas à une contradiction près depuis mars 2020.
La campagne de vaccination pilotée par Boris Johnson aiguise quelque peu l'appétit des professionnels du tourisme.
"Nous avons les yeux rivés sur eux. La prochaine date fatidique pour les Britanniques étant le 17 mai 2021, avec la réouverture des musées, salles de spectacle et tous les commerces.
Je me dis que si après l'été les chiffres continuent de décroitre là bas, alors notre clientèle aura envie de partir au Royaume-Uni," s'enthousiasmerait presque Edward Hisbergues le directeur de PG TRIPS Association.
Avec plus de 43,5 millions de doses administrées, dont 10,4 millions de sujets de sa Majesté entièrement vaccinés, nos voisins d'outre-Manche font office de 1er de la classe.
Boris Johnson pourrait presque affirmer une pinte à la main "Tourism is back". Sauf que pas vraiment...
Alors que les Britanniques retrouvent leurs très chers pubs et leurs pintes houblonnées, en France nous rêvons d'un déconfinement progressif, bien que la situation sanitaire ne cesse de se dégrader.
Nous ne sommes pas à une contradiction près depuis mars 2020.
La campagne de vaccination pilotée par Boris Johnson aiguise quelque peu l'appétit des professionnels du tourisme.
"Nous avons les yeux rivés sur eux. La prochaine date fatidique pour les Britanniques étant le 17 mai 2021, avec la réouverture des musées, salles de spectacle et tous les commerces.
Je me dis que si après l'été les chiffres continuent de décroitre là bas, alors notre clientèle aura envie de partir au Royaume-Uni," s'enthousiasmerait presque Edward Hisbergues le directeur de PG TRIPS Association.
Avec plus de 43,5 millions de doses administrées, dont 10,4 millions de sujets de sa Majesté entièrement vaccinés, nos voisins d'outre-Manche font office de 1er de la classe.
Boris Johnson pourrait presque affirmer une pinte à la main "Tourism is back". Sauf que pas vraiment...
Quel est le problème du Brexit pour les voyages scolaires ?
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En effet, derrière l'euphorie générale d'une bataille contre le coronavirus que semblent avoir remporté les Britanniques, nous aurions presque tous oublié un petit caillou dans leurs chaussures : le Brexit.
La sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne ne s'est pas vraiment passée comme anticipée. Elle fut brutale et les conséquences pourraient bien se faire ressentir jusque dans le tourisme.
"Tout le monde est concerné par les conséquences du Brexit, car la 1ère destination des voyages scolaires en France reste le Royaume-Uni. Sauf qu'avec le coronavirus, nous avons un peu mis de côté ce problème pour parer à l'urgence de la situation," recontextualise, le patron de PG TRIPS Association.
Alors que la crise est plus longue que prévue et que les acteurs du voyage scolaire vont connaitre leur deuxième année blanche de suite, un texte est passé au parlement anglais et qui a fait grincer quelques dents.
"A partir du 1er octobre 2021 le passeport va devenir obligatoire pour l'ensemble des Français et même pour les mineurs qui voyagent sur un court séjour. Cette obligation va repousser une fois de plus la reprise de l'activité," peste le responsable.
Depuis 14 mois, les acteurs du secteur ne font que reporter ou annuler et les carnets de commandes sont toujours vides. Habituellement le mois d'avril signifie le début de la validation des devis.
Les entreprises spécialisées dans le voyage scolaire, du fait de cette disposition et des lourdeurs administratives, pourraient faire face à une reprise des plus compliquées.
"Instinctivement les professeurs face à des contraintes administratives toujours plus lourdes vont chercher un plan B et se détourner des voyages au Royaume-Uni."
Les professionnels ont fait le compte : la nouvelle obligation de présenter un passeport va augmenter le budget du voyage de 10% à 20% en moyenne, en fonction de l’âge des élèves.
Ce pourcentage pourrait même gonfler selon l'activité. Les familles devront s'acquitter de quelque 40 euros, pour faire un passeport, alors que les séjours parfois à la journée coûtent moins de 100 euros.
La sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne ne s'est pas vraiment passée comme anticipée. Elle fut brutale et les conséquences pourraient bien se faire ressentir jusque dans le tourisme.
"Tout le monde est concerné par les conséquences du Brexit, car la 1ère destination des voyages scolaires en France reste le Royaume-Uni. Sauf qu'avec le coronavirus, nous avons un peu mis de côté ce problème pour parer à l'urgence de la situation," recontextualise, le patron de PG TRIPS Association.
Alors que la crise est plus longue que prévue et que les acteurs du voyage scolaire vont connaitre leur deuxième année blanche de suite, un texte est passé au parlement anglais et qui a fait grincer quelques dents.
"A partir du 1er octobre 2021 le passeport va devenir obligatoire pour l'ensemble des Français et même pour les mineurs qui voyagent sur un court séjour. Cette obligation va repousser une fois de plus la reprise de l'activité," peste le responsable.
Depuis 14 mois, les acteurs du secteur ne font que reporter ou annuler et les carnets de commandes sont toujours vides. Habituellement le mois d'avril signifie le début de la validation des devis.
Les entreprises spécialisées dans le voyage scolaire, du fait de cette disposition et des lourdeurs administratives, pourraient faire face à une reprise des plus compliquées.
"Instinctivement les professeurs face à des contraintes administratives toujours plus lourdes vont chercher un plan B et se détourner des voyages au Royaume-Uni."
Les professionnels ont fait le compte : la nouvelle obligation de présenter un passeport va augmenter le budget du voyage de 10% à 20% en moyenne, en fonction de l’âge des élèves.
Ce pourcentage pourrait même gonfler selon l'activité. Les familles devront s'acquitter de quelque 40 euros, pour faire un passeport, alors que les séjours parfois à la journée coûtent moins de 100 euros.
Les acteurs du voyage scolaire écrivent à Boris Johnson et Jean-Baptiste Lemoyne !
Un accroissement des prix qui freinera sans doute les réservations.
550 000 jeunes partent au Royaume-Uni depuis la France chaque année, la mesure pourrait alors réduire ce contingent de 50% en 2022, au moment de la vraie reprise du voyage scolaire.
Face à cette situation, faisant craindre le pire, les professionnels du voyage scolaire ont décidé d'alerter les gouvernements des deux côtés de la Manche.
Au départ et à l'appel de leurs confrères allemands, les acteurs devaient s'unir sous la bannière européenne, puis au final les instigateurs du mouvement l'ont joué perso.
"Nous avons repris le flambeau ici en France, en alertant le plus possible. Nous avons travaillé ensemble main dans la main, pour une seule et cause commune. Nous avons fait une lettre cosignée par toute la profession, pour faire remonter le problème," se félicite Edward Hisbergues.
Des Entreprises du Voyage à l'UNOSEL, en passant par le CDMV, les organes de représentation des acteurs voyages scolaires éducatifs et des séjours
linguistiques ont apposé leurs signatures à la missive.
Cette dernière a été envoyée à Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire en charge du Tourisme, à Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires Etangères. Ce n'est pas tout, car une autre lettre s'adresse directement à Boris Johnson (consultable à la fin de l'article), le Premier ministre britannique.
Pour l'heure personne n'a répondu que ce soit en France ou en Angleterre.
"Nous la diffusons en masse auprès de tous nos contacts et prestataires.
Il y a un important relais outre-Manche aux députés et responsables politiques locaux, ils sont concernés et conscients de l'impact désastreux qu'une telle décision aura sur leur économie."
Comme en France, la saison estivale représente le gros de l'activité touristique, mais le reste du temps, les musées ou les autres lieux culturels sont bien souvent fréquentés par les scolaires.
Demain, c'est à dire à partir d'octobre 2021, même si le tourisme repart entre les deux pays, la fréquentation pourrait bien être moindre qu'à l'accoutumée et derrière certaines structures risquent de trinquer sévèrement
Côté Britannique, l’impact financier serait aussi très conséquent avec une perte estimée à 115 millions d'euros.
L'ensemble de la profession réclame donc dans cette lettre la suppression de la nécessité du passeport pour les ressortissants de l’Union européenne, qui pourront donc continuer à voyager dans ce cadre avec leur carte d’identité.
550 000 jeunes partent au Royaume-Uni depuis la France chaque année, la mesure pourrait alors réduire ce contingent de 50% en 2022, au moment de la vraie reprise du voyage scolaire.
Face à cette situation, faisant craindre le pire, les professionnels du voyage scolaire ont décidé d'alerter les gouvernements des deux côtés de la Manche.
Au départ et à l'appel de leurs confrères allemands, les acteurs devaient s'unir sous la bannière européenne, puis au final les instigateurs du mouvement l'ont joué perso.
"Nous avons repris le flambeau ici en France, en alertant le plus possible. Nous avons travaillé ensemble main dans la main, pour une seule et cause commune. Nous avons fait une lettre cosignée par toute la profession, pour faire remonter le problème," se félicite Edward Hisbergues.
Des Entreprises du Voyage à l'UNOSEL, en passant par le CDMV, les organes de représentation des acteurs voyages scolaires éducatifs et des séjours
linguistiques ont apposé leurs signatures à la missive.
Cette dernière a été envoyée à Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire en charge du Tourisme, à Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires Etangères. Ce n'est pas tout, car une autre lettre s'adresse directement à Boris Johnson (consultable à la fin de l'article), le Premier ministre britannique.
Pour l'heure personne n'a répondu que ce soit en France ou en Angleterre.
"Nous la diffusons en masse auprès de tous nos contacts et prestataires.
Il y a un important relais outre-Manche aux députés et responsables politiques locaux, ils sont concernés et conscients de l'impact désastreux qu'une telle décision aura sur leur économie."
Comme en France, la saison estivale représente le gros de l'activité touristique, mais le reste du temps, les musées ou les autres lieux culturels sont bien souvent fréquentés par les scolaires.
Demain, c'est à dire à partir d'octobre 2021, même si le tourisme repart entre les deux pays, la fréquentation pourrait bien être moindre qu'à l'accoutumée et derrière certaines structures risquent de trinquer sévèrement
Côté Britannique, l’impact financier serait aussi très conséquent avec une perte estimée à 115 millions d'euros.
L'ensemble de la profession réclame donc dans cette lettre la suppression de la nécessité du passeport pour les ressortissants de l’Union européenne, qui pourront donc continuer à voyager dans ce cadre avec leur carte d’identité.
"Si en septembre nous n'avons pas pu replanifier notre saison 2022, alors nous allons avoir une année blanche"
Ce n'est pas tout, et puisque les embrouilles volent toujours en escadrille.
Les Britanniques n'y sont pas allés de main morte dans leurs mesures que ce soit pour les Européens ou les autres. Ainsi, le document de voyage collectif, qui facilite la participation aux voyages scolaires des élèves mineurs de nationalité hors UE, ne sera plus accepté par le Royaume-Uni.
Concrètement, dès le 1er octobre les ressortissants de pays en dehors de l'Europe devront présenter un visa pour se rendre sur le sol britannique.
"Un jeune Marocain ou Russe scolarisé en France devra avoir un visa. Ce document coûte 115 euros, alors que le budget moyen d'un voyage scolaire en Angleterre est de 300 euros.
Clairement ces gamins n'iront plus là-bas," témoigne le directeur de PG TRIPS Association.
Voici un autre point que les professionnels ont soulevé et que les députés anglais seraient bien inspirés de supprimer. Si les remous comme nous avons pu le voir donneront place à un tsunami de l'autre côté de la Manche, il ne faut pas croire que la France sera épargnée.
"Nous faisons vivre les autocaristes qui sont déjà dans le rouge écarlate, donc si derrière si nous ne pouvons plus organiser de voyages alors ils seront terriblement impactés. Toute une chaîne est en danger. Nous voulons juste pouvoir travailler sans trop de difficultés."
L'avenir nous dira si les ministres ont lu la lettre et fait évoluer les choses. En attendant, tout le monde espère une reprise des échanges entre les deux pays.
Mais alors que d'un côté une bonne partie de la population a reçu une injection de vaccin, de l'autre la situation sanitaire ne s'améliore pas. Outre la problématique des passeports et des visas, les acteurs craignent aussi que la gestion de l'épidémie place la France sur la liste noire au Royaume-Uni.
"Nous avons un petit peu peur, qu'au-delà des questions de Brexit, que notre pays reste pendant encore un moment le vilain petit canard de l'Europe.
Si en septembre ou en octobre au plus tard, nous n'avons pas pu replanifier notre saison 2022, alors nous allons encore avoir une année blanche ou du moins difficile," craint Edward Hisbergues le directeur de PG TRIPS Association.
Et qui peut survivre à trois saisons blanches ? Assez peu d'entreprises que ce soit dans le tourisme ou ailleurs. Toutefois avec le coronavirus, tout évolue très vite, le meilleur allié des acteurs du voyage scolaire reste le temps...
Les Britanniques n'y sont pas allés de main morte dans leurs mesures que ce soit pour les Européens ou les autres. Ainsi, le document de voyage collectif, qui facilite la participation aux voyages scolaires des élèves mineurs de nationalité hors UE, ne sera plus accepté par le Royaume-Uni.
Concrètement, dès le 1er octobre les ressortissants de pays en dehors de l'Europe devront présenter un visa pour se rendre sur le sol britannique.
"Un jeune Marocain ou Russe scolarisé en France devra avoir un visa. Ce document coûte 115 euros, alors que le budget moyen d'un voyage scolaire en Angleterre est de 300 euros.
Clairement ces gamins n'iront plus là-bas," témoigne le directeur de PG TRIPS Association.
Voici un autre point que les professionnels ont soulevé et que les députés anglais seraient bien inspirés de supprimer. Si les remous comme nous avons pu le voir donneront place à un tsunami de l'autre côté de la Manche, il ne faut pas croire que la France sera épargnée.
"Nous faisons vivre les autocaristes qui sont déjà dans le rouge écarlate, donc si derrière si nous ne pouvons plus organiser de voyages alors ils seront terriblement impactés. Toute une chaîne est en danger. Nous voulons juste pouvoir travailler sans trop de difficultés."
L'avenir nous dira si les ministres ont lu la lettre et fait évoluer les choses. En attendant, tout le monde espère une reprise des échanges entre les deux pays.
Mais alors que d'un côté une bonne partie de la population a reçu une injection de vaccin, de l'autre la situation sanitaire ne s'améliore pas. Outre la problématique des passeports et des visas, les acteurs craignent aussi que la gestion de l'épidémie place la France sur la liste noire au Royaume-Uni.
"Nous avons un petit peu peur, qu'au-delà des questions de Brexit, que notre pays reste pendant encore un moment le vilain petit canard de l'Europe.
Si en septembre ou en octobre au plus tard, nous n'avons pas pu replanifier notre saison 2022, alors nous allons encore avoir une année blanche ou du moins difficile," craint Edward Hisbergues le directeur de PG TRIPS Association.
Et qui peut survivre à trois saisons blanches ? Assez peu d'entreprises que ce soit dans le tourisme ou ailleurs. Toutefois avec le coronavirus, tout évolue très vite, le meilleur allié des acteurs du voyage scolaire reste le temps...