"Le mot illimité est très mal choisi, jusqu'où un agent est-il engagé ? Pour travailler, il doit hypothéquer sa maison, sa voiture et son chien" selon Jean-Luc Dufrenne candidat au poste d'administrateur de l'APST - DR
TourMaG.com - Pour quelles raisons souhaitez-vous vous présenter au conseil d’administration de l'APST, quelles sont vos motivations ?
Jean-Luc Dufrenne : La garantie financière est la composante essentielle de l'immatriculation des opérateurs de voyages.
C'est le fil rouge pour obtenir la licence et tout au long de la carrière des agents de voyages.
Je considère l'APST comme l'élément essentiel dans la vie d'un professionnel du tourisme et que cela touche notre quotidien, donc j'aimerais aider les acteurs en participant au quotidien de cette instance.
TourMaG.com - Vous avez un passé au sein de l'APST. Quel regard portez-vous sur le travail effectué par l'administration en place ?
Jean-Luc Dufrenne : Je trouve que la direction en place, autour d'Alix Philippon a fait un travail remarquable.
Elle a fait un travail de l'ombre, tout en prenant des coups dans tous les sens. Le tout de manière entièrement bénévole. Je tiens à rappeler que l'APST est une association, avec des bénévoles qui se sont particulièrement impliqués, tout en gérant une histoire passée.
Il a fallu gérer la faillite de Thomas Cook, puis le covid. Les critiques qui ont été faites ont été trop virulentes.
Les hommes et les femmes de l'APST ont fait ce qu'ils ont pu durant cette période. Puis nous pouvons aussi remercier ceux qui ont permis d'acheter l'immeuble au fur et à mesure des années, permettant de se créer un trésor de guerre.
Tout le monde donne des leçons, mais qui peut dire qu'il aurait fait mieux ? Bien sur que tout est perfectible, mais nous ne nous en sortons pas si mal, au regard de la situation.
Jean-Luc Dufrenne : La garantie financière est la composante essentielle de l'immatriculation des opérateurs de voyages.
C'est le fil rouge pour obtenir la licence et tout au long de la carrière des agents de voyages.
Je considère l'APST comme l'élément essentiel dans la vie d'un professionnel du tourisme et que cela touche notre quotidien, donc j'aimerais aider les acteurs en participant au quotidien de cette instance.
TourMaG.com - Vous avez un passé au sein de l'APST. Quel regard portez-vous sur le travail effectué par l'administration en place ?
Jean-Luc Dufrenne : Je trouve que la direction en place, autour d'Alix Philippon a fait un travail remarquable.
Elle a fait un travail de l'ombre, tout en prenant des coups dans tous les sens. Le tout de manière entièrement bénévole. Je tiens à rappeler que l'APST est une association, avec des bénévoles qui se sont particulièrement impliqués, tout en gérant une histoire passée.
Il a fallu gérer la faillite de Thomas Cook, puis le covid. Les critiques qui ont été faites ont été trop virulentes.
Les hommes et les femmes de l'APST ont fait ce qu'ils ont pu durant cette période. Puis nous pouvons aussi remercier ceux qui ont permis d'acheter l'immeuble au fur et à mesure des années, permettant de se créer un trésor de guerre.
Tout le monde donne des leçons, mais qui peut dire qu'il aurait fait mieux ? Bien sur que tout est perfectible, mais nous ne nous en sortons pas si mal, au regard de la situation.
"Le gros sujet : la garantie illimitée"
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TourMaG.com - Vous paraissez plutôt complaisant avec l'administration actuelle...
Jean-Luc Dufrenne : Pas complaisant, mais je reconnais le travail effectué durant la crise.
Il a fallu gérer en plus du travail quotidien, des centaines de réunions à Bercy, au CIRI, etc. N'oublions pas que la réforme des statuts, notamment sur les contre-garanties, ne date pas du covid !
Elle a été enclenchée, il y a de nombreuses années. Les administrateurs avaient alors bien mis le doigt sur le problème essentiel que représentent les contre-garanties des gros porteurs, impliquant un changement de gouvernance pour intégrer des gens dont c'est le métier.
La dernière mouture acceptée par Bercy n'a que quelques mois, mais les premières modifications ont 4 ou 5 ans. Puis les gens oublient que les administrateurs sont passés de 35 à 17, ce n'était dans l'intérêt de personne et pourtant la réforme est passée.
TourMaG.com - La réforme a peut-être été trop lente. Pour revenir sur votre candidature, quelles sont vos priorités ?
Jean-Luc Dufrenne : Le gros sujet : la garantie illimitée.
Avec la nouvelle gouvernance, nous allons avoir suffisamment de tête bien faite pour essayer d'exposer le sujet. Le mot illimité est très mal choisi, jusqu'où un agent est-il engagé ? Pour travailler, il doit hypothéquer sa maison, sa voiture et son chien. Il faut instaurer des limites.
L'APST est la garantie totale des fonds déposés, ce serait plus intelligent de revenir sur cette ligne.
L'idée serait de systématiser le contrôle des 50 à 100 plus gros risques, de le faire à la loupe. Puis au vu de la spécificité de chacune des activités de trouver une garantie pour couvrir le risque, tout en limitant cette garantie.
Le risque est souvent sur 2 à 3 mois de volume d'affaires, donc il ne faut pas couvrir sur l'activité annuelle.
Jean-Luc Dufrenne : Pas complaisant, mais je reconnais le travail effectué durant la crise.
Il a fallu gérer en plus du travail quotidien, des centaines de réunions à Bercy, au CIRI, etc. N'oublions pas que la réforme des statuts, notamment sur les contre-garanties, ne date pas du covid !
Elle a été enclenchée, il y a de nombreuses années. Les administrateurs avaient alors bien mis le doigt sur le problème essentiel que représentent les contre-garanties des gros porteurs, impliquant un changement de gouvernance pour intégrer des gens dont c'est le métier.
La dernière mouture acceptée par Bercy n'a que quelques mois, mais les premières modifications ont 4 ou 5 ans. Puis les gens oublient que les administrateurs sont passés de 35 à 17, ce n'était dans l'intérêt de personne et pourtant la réforme est passée.
TourMaG.com - La réforme a peut-être été trop lente. Pour revenir sur votre candidature, quelles sont vos priorités ?
Jean-Luc Dufrenne : Le gros sujet : la garantie illimitée.
Avec la nouvelle gouvernance, nous allons avoir suffisamment de tête bien faite pour essayer d'exposer le sujet. Le mot illimité est très mal choisi, jusqu'où un agent est-il engagé ? Pour travailler, il doit hypothéquer sa maison, sa voiture et son chien. Il faut instaurer des limites.
L'APST est la garantie totale des fonds déposés, ce serait plus intelligent de revenir sur cette ligne.
L'idée serait de systématiser le contrôle des 50 à 100 plus gros risques, de le faire à la loupe. Puis au vu de la spécificité de chacune des activités de trouver une garantie pour couvrir le risque, tout en limitant cette garantie.
Le risque est souvent sur 2 à 3 mois de volume d'affaires, donc il ne faut pas couvrir sur l'activité annuelle.
"J'aimerais impliquer directement les représentants des associations de consommateurs"
TourMaG.com - Comment faire pour limiter cette garantie ?
Jean-Luc Dufrenne : Nous devons nous réunir et intégrer des experts de la question.
De plus, j'aimerais impliquer directement les représentants des associations de consommateurs. Mieux vaut les avoirs avec nous que contre nous ! C'est fondamental, nous devons leur expliquer notre position, notre métier et recueillir leur avis.
Ils sont en mesure de comprendre nos problématiques.
Autre idée à creuser, ce serait d'intégrer une participation des voyageurs de quelques euros, pour créer un fonds de solidarité à l'ensemble de la profession.
Nous devons trouver des solutions adaptées, pour les groupes d'envergure mondiale, mais aussi voir dans quelle mesure l'APST pourrait garantir les vols secs des clients.
Le coût serait important, mais l'instance pourrait devenir prescripteur et percepteur de prime d'assurance, donc une source de revenus complémentaires pour l'ASPT. C'est une solution permettant d'alimenter le fonds de réserve en cas de gros pépins.
TourMaG.com - Quel historique avez-vous avec l'APST ?
Jean-Luc Dufrenne : J'ai réalisé 2 mandats d'administrateur entre les années 90 et 2000.
Par la suite, j'ai occupé le poste de délégué régional, une mission que j'adore. Il permet de sentir le pouls de l'activité. Il serait nécessaire de mettre plus en avant les délégués régionaux, tellement ce poste est vital.
Je suis aussi rapporteur, je peux vous dire qu'il y a une centaine de candidatures par mois. C'est assez incroyable, avec des idées incroyables et pointues.
Jean-Luc Dufrenne : Nous devons nous réunir et intégrer des experts de la question.
De plus, j'aimerais impliquer directement les représentants des associations de consommateurs. Mieux vaut les avoirs avec nous que contre nous ! C'est fondamental, nous devons leur expliquer notre position, notre métier et recueillir leur avis.
Ils sont en mesure de comprendre nos problématiques.
Autre idée à creuser, ce serait d'intégrer une participation des voyageurs de quelques euros, pour créer un fonds de solidarité à l'ensemble de la profession.
Nous devons trouver des solutions adaptées, pour les groupes d'envergure mondiale, mais aussi voir dans quelle mesure l'APST pourrait garantir les vols secs des clients.
Le coût serait important, mais l'instance pourrait devenir prescripteur et percepteur de prime d'assurance, donc une source de revenus complémentaires pour l'ASPT. C'est une solution permettant d'alimenter le fonds de réserve en cas de gros pépins.
TourMaG.com - Quel historique avez-vous avec l'APST ?
Jean-Luc Dufrenne : J'ai réalisé 2 mandats d'administrateur entre les années 90 et 2000.
Par la suite, j'ai occupé le poste de délégué régional, une mission que j'adore. Il permet de sentir le pouls de l'activité. Il serait nécessaire de mettre plus en avant les délégués régionaux, tellement ce poste est vital.
Je suis aussi rapporteur, je peux vous dire qu'il y a une centaine de candidatures par mois. C'est assez incroyable, avec des idées incroyables et pointues.
"Mêler des experts du voyage à ceux de l'assurance est fondamental"
TourMaG.com - Alors que certains candidats envoient des mails pour soutenir leur candidature, est-ce fair-play ?
Jean-Luc Dufrenne : Je suis au courant et je connais les personnes.
C'est de bonne guerre. Il y a une tradition depuis des années : les réseaux mettent en avant les candidatures de leurs adhérents. Sauf que l'un des candidats est allé un peu plus loin, en remuant ciel et terre, pour faire en sorte de toucher tout l'écosystème.
Je ne suis pas choqué.
TourMaG.com - Il y a sans doute un problème d'équité quand même dans cette affaire, car tout le monde n'a pas le moyen de faire une telle campagne...
Jean-Luc Dufrenne : Chaque administrateur peut le faire, sans avoir la logistique de certains acteurs.
Puis si chacun y va de son envoi, cela peut entrainer une certaine cacophonie.
TourMaG.com - Pour en revenir sur les nouveaux statuts de l'APST, faut-il aller plus loin ?
Jean-Luc Dufrenne : Non, ils ont fait l'objet de beaucoup d'aller-retour avec l'Etat.
La structure et la nouvelle gouvernance sont à mon avis correctes. Après nous devons mettre derrière ça les bonnes personnes, en faisant entrer des personnes qui ne sont pas du métier.
De mêler des experts du voyage à ceux de l'assurance, c'est fondamental.
Jean-Luc Dufrenne : Je suis au courant et je connais les personnes.
C'est de bonne guerre. Il y a une tradition depuis des années : les réseaux mettent en avant les candidatures de leurs adhérents. Sauf que l'un des candidats est allé un peu plus loin, en remuant ciel et terre, pour faire en sorte de toucher tout l'écosystème.
Je ne suis pas choqué.
TourMaG.com - Il y a sans doute un problème d'équité quand même dans cette affaire, car tout le monde n'a pas le moyen de faire une telle campagne...
Jean-Luc Dufrenne : Chaque administrateur peut le faire, sans avoir la logistique de certains acteurs.
Puis si chacun y va de son envoi, cela peut entrainer une certaine cacophonie.
TourMaG.com - Pour en revenir sur les nouveaux statuts de l'APST, faut-il aller plus loin ?
Jean-Luc Dufrenne : Non, ils ont fait l'objet de beaucoup d'aller-retour avec l'Etat.
La structure et la nouvelle gouvernance sont à mon avis correctes. Après nous devons mettre derrière ça les bonnes personnes, en faisant entrer des personnes qui ne sont pas du métier.
De mêler des experts du voyage à ceux de l'assurance, c'est fondamental.
Présidence de l'APST : "le poste aurait pu m'intéresser"
TourMaG.com - Au niveau de la réassurance publique, êtes vous inquiets concernant sa mise en place ?
Jean-Luc Dufrenne : Non, je ne suis pas du tout inquiet.
C'est une question de calendrier politique. Il va sera nécessaire d'arrondir les angles, mais je ne m'inquiète pas de cette situation.
TourMaG.com - Seul un candidat s'est déclaré pour briguer la présidence, c'est peu... vous allez nous dire que vous non plus vous n'allez pas y aller...
Jean-Luc Dufrenne : Détrompez-vous !
TourMaG.com - Ah l'APST tient son 2e candidat à la présidence...
Jean-Luc Dufrenne : Si j'étais éventuellement élu, je serais probablement dans les derniers, donc avant un an de mandat.
Il me sera impossible de prétendre à une quelconque candidature à la présidence. En regardant les périmètres des candidats, entre la prime aux sortants et les grands noms, puis la bonne représentation des femmes... je me dis que je n'ai aucune chance.
Avec un périmètre différent, le poste aurait pu m'intéresser.
Jean-Luc Dufrenne : Non, je ne suis pas du tout inquiet.
C'est une question de calendrier politique. Il va sera nécessaire d'arrondir les angles, mais je ne m'inquiète pas de cette situation.
TourMaG.com - Seul un candidat s'est déclaré pour briguer la présidence, c'est peu... vous allez nous dire que vous non plus vous n'allez pas y aller...
Jean-Luc Dufrenne : Détrompez-vous !
TourMaG.com - Ah l'APST tient son 2e candidat à la présidence...
Jean-Luc Dufrenne : Si j'étais éventuellement élu, je serais probablement dans les derniers, donc avant un an de mandat.
Il me sera impossible de prétendre à une quelconque candidature à la présidence. En regardant les périmètres des candidats, entre la prime aux sortants et les grands noms, puis la bonne représentation des femmes... je me dis que je n'ai aucune chance.
Avec un périmètre différent, le poste aurait pu m'intéresser.
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