"Horde de casseurs", "équipe de gros-bras", "opération de voyous", "hyper-protéinés".
Voici les quolibets dont le procureur général a affubé les prévenus lors de la seconde journée du procès de la "chemise arrachée d'Air France".
16 personnes comparaissaient mardi 27 et mercredi 28 septembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour dégradations et violences à la suite de la manifestation du 5 octobre 2015.
Le procureur utilise aujourd'hui la même rhétorique que le Premier ministre Manuels Valls, lorsqu'il désignait les responsables comme "des voyous" au lendemain de l'agression de Xavier Broseta et Pierre Plissonier, les deux cadres aux vêtements arrachés.
"En 14 ans de barreau, je n'ai jamais entendu autant d'injures de la part de la défense. Une défense sournoise, mensongère, vulgaire, grotesque et consternante", s'exclame Lilia Mhissen, l'avocate de deux prévenus.
Voici les quolibets dont le procureur général a affubé les prévenus lors de la seconde journée du procès de la "chemise arrachée d'Air France".
16 personnes comparaissaient mardi 27 et mercredi 28 septembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour dégradations et violences à la suite de la manifestation du 5 octobre 2015.
Le procureur utilise aujourd'hui la même rhétorique que le Premier ministre Manuels Valls, lorsqu'il désignait les responsables comme "des voyous" au lendemain de l'agression de Xavier Broseta et Pierre Plissonier, les deux cadres aux vêtements arrachés.
"En 14 ans de barreau, je n'ai jamais entendu autant d'injures de la part de la défense. Une défense sournoise, mensongère, vulgaire, grotesque et consternante", s'exclame Lilia Mhissen, l'avocate de deux prévenus.
Les avocats d'Air France veulent réparer le préjudice d'image de la compagnie.
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Les avocats d'Air France n'ont pas été tendres non plus avec les accusés, parlant d'une "meute", d'une "horde sauvage" ou encore de "petits voyous qui nient les faits les plus évidents".
Des saillies à laquelle la salle répondait par des murmures de désapprobation. "Cela faisait longtemps que je n'étais pas allé au cinéma. Ici je suis servi", grince un spectateur dans l'assistance, fortement agacé par le mépris envers les prévenus.
Les avocats d'Air France ont insisté sur le préjudice d'image subi par ses deux cadres et la compagnie qui demande une condamnation assortie d'une amende symbolique d'un euro.
"L'image d'Air France a été atteinte de manière durable. La société n'est pas ce monstre social aux dirigeants froids et cruels", assure l'avocat Baudoin de Moucheron.
"La violence n'a pas besoin d'être physique. Il suffit que leur présence ait créé une émotion suffisamment forte. Je rappelle que même des agents de sécurité ont eu peur alors que c'est leur métier. L'un d'eux a même démissionné".
Ils estiment que les vidéos constituent des preuves irréfutables de la culpabilité des accusés. Selon Frédérique Baulieu, l'avocate de Xavier Broseta, Samir A. est dans un état d'esprit combatif "comme on le voit dans la vidéo de BFM".
Christian Charrière-Bournazel, l'avocat de Pierre Plissonier, s'appuie également sur une vidéo de BFM et de France 2, où on voit Samir A. charger l'ancien responsable des vols long-courrier "et l'agripper avec force".
Des saillies à laquelle la salle répondait par des murmures de désapprobation. "Cela faisait longtemps que je n'étais pas allé au cinéma. Ici je suis servi", grince un spectateur dans l'assistance, fortement agacé par le mépris envers les prévenus.
Les avocats d'Air France ont insisté sur le préjudice d'image subi par ses deux cadres et la compagnie qui demande une condamnation assortie d'une amende symbolique d'un euro.
"L'image d'Air France a été atteinte de manière durable. La société n'est pas ce monstre social aux dirigeants froids et cruels", assure l'avocat Baudoin de Moucheron.
"La violence n'a pas besoin d'être physique. Il suffit que leur présence ait créé une émotion suffisamment forte. Je rappelle que même des agents de sécurité ont eu peur alors que c'est leur métier. L'un d'eux a même démissionné".
Ils estiment que les vidéos constituent des preuves irréfutables de la culpabilité des accusés. Selon Frédérique Baulieu, l'avocate de Xavier Broseta, Samir A. est dans un état d'esprit combatif "comme on le voit dans la vidéo de BFM".
Christian Charrière-Bournazel, l'avocat de Pierre Plissonier, s'appuie également sur une vidéo de BFM et de France 2, où on voit Samir A. charger l'ancien responsable des vols long-courrier "et l'agripper avec force".
Aucune preuve tangible pour les avocats des prévenus.
Bien entendu pour la défense, les vidéos ne prouvent rien.
" Il y a autant d'interprétations que de personnes qui ont vu ces vidéos. Ce procès, c'est le concours Lépine des hypothèses. Or, il vous faut une preuve. Et là vous n'en avez pas car une hypothèse n'est pas une preuve", assure Sofiane Hakiki, l'avocat de Samir A. et Pascal M.
"Ce n'est plus un doute, c'est un gouffre, un vide abyssal", renchérit l'avocate de Cédric E.
Après deux jours d'audience, il est donc toujours impossible de savoir avec certitude qui a arraché ces fameuses chemises.
Les avocats réclament la relaxe de tous les prévenus, mais s'ils sont condamnés, demandent à ce que cela ne soit pas inscrit sur leur casier judiciaire, notamment pour les 11 personnes accusées de dégradations sur la grille.
En effet, en tant que magasiniers, ils travaillent en zone sous douane avec un badge, soumis à une autorisation préfectorale. Si leur casier n'est plus vierge, ils perdront ce badge et donc leur emploi. "C'est une condamnation sociale et ce n'est pas ce qu'a voulu Air France. Ces gens ont déjà été mis à pied 15 jours", remarque l'avocate.
Pour le procureur, cette opération a été montée de toute pièce par la CGT et les prévenus ont été instrumentalisés.
"Cette action a été parfaitement organisée. Ils voulaient se défouler un peu sans que la situation dégénère à ce point", assure-t-il.
Il précise toutefois que le contexte social, à savoir les 2900 licenciements contre lesquels manifestaient les salariés, seront pris en compte. " Mais cela ne peut pas aller jusqu'à passer l'éponge".
Quelle que soit la décision, elle pourrait faire date dans l'histoire. "En rendant décision vous pourriez faire trembler les colonnes de la démocratie en faisant trembler le droit de grève", remarque maître Sofiane Hakiki.
Le procureur a requis contre les 11 auteurs des dégradations sur la grille une amende de 1000 euros. Les 5 personnes accusées de violences encourent des peines de 2 à 4 mois de prison avec sursis.
Le verdict sera rendu le 30 novembre à 10 heures.
" Il y a autant d'interprétations que de personnes qui ont vu ces vidéos. Ce procès, c'est le concours Lépine des hypothèses. Or, il vous faut une preuve. Et là vous n'en avez pas car une hypothèse n'est pas une preuve", assure Sofiane Hakiki, l'avocat de Samir A. et Pascal M.
"Ce n'est plus un doute, c'est un gouffre, un vide abyssal", renchérit l'avocate de Cédric E.
Après deux jours d'audience, il est donc toujours impossible de savoir avec certitude qui a arraché ces fameuses chemises.
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En effet, en tant que magasiniers, ils travaillent en zone sous douane avec un badge, soumis à une autorisation préfectorale. Si leur casier n'est plus vierge, ils perdront ce badge et donc leur emploi. "C'est une condamnation sociale et ce n'est pas ce qu'a voulu Air France. Ces gens ont déjà été mis à pied 15 jours", remarque l'avocate.
Pour le procureur, cette opération a été montée de toute pièce par la CGT et les prévenus ont été instrumentalisés.
"Cette action a été parfaitement organisée. Ils voulaient se défouler un peu sans que la situation dégénère à ce point", assure-t-il.
Il précise toutefois que le contexte social, à savoir les 2900 licenciements contre lesquels manifestaient les salariés, seront pris en compte. " Mais cela ne peut pas aller jusqu'à passer l'éponge".
Quelle que soit la décision, elle pourrait faire date dans l'histoire. "En rendant décision vous pourriez faire trembler les colonnes de la démocratie en faisant trembler le droit de grève", remarque maître Sofiane Hakiki.
Le procureur a requis contre les 11 auteurs des dégradations sur la grille une amende de 1000 euros. Les 5 personnes accusées de violences encourent des peines de 2 à 4 mois de prison avec sursis.
Le verdict sera rendu le 30 novembre à 10 heures.