Air Europa : une entrée en bourse pour financer son développement ?

TourMaG.com - Pouvez-vous nous dresser un bilan de l’année 2016 chez Air Europa ?

Alcino Ribeiro : 2016 va être une année plutôt positive pour le groupe Globalia et sa compagnie, qui représente 50% de son chiffre d’affaires.

Nous avons opéré un changement d’image, une montée en gamme, et reçu 4 de nos 8 Dreamliner commandés.

Ils sont positionnés sur Miami, Bogota, Saint Domingue et New York. Le 5e arrive fin décembre et sera opérationnel à partir de janvier. Il desservira Buenos Aires.

TourMaG.com - Quelles sont les nouveautés sur votre réseau ?

Alcino Ribeiro : Nous avons ouvert Bogota en juin 2016 et nous allons ouvrir Guayaquil le 16 décembre avec 3 vols hebdomadaires.

La ville de Cordoba en Argentine rejoint notre réseau, avec une desserte via Ascension au Paraguay, soit 4 vols hebdomadaires.

Fin avril prochain, nous opérerons San Pedro Sula, la seconde ville du Honduras, la capitale économique du pays.

Nous aurons une troisième destination sur les Etats-Unis en plus de Miami et New York : Boston. Une ligne saisonnière du 14 juin au 8 septembre.

Deux nouveaux Boeing 787-900 rejoindront la flotte en 2018. Je suppose que nous allons ouvrir de nouvelles lignes avec ces appareils. J’évoque parfois Santiago du Chili, mais ce n’est pas encore confirmé.

TourMaG.com - Que vous inspire l’arrivée de French Blue sur les Caraïbes, et plus globalement comment résistez-vous à la concurrence sur cette région ?

Alcino Ribeiro : Effectivement, avec l’arrivée de French Blue, l’hiver va être compliqué pour Air Europa. Je pense aussi aux surcapacités à Cuba, alors que l’offre terrestre ne suit pas la croissance. Une guerre des prix s’annonce.

Mais nous pouvons nourrir notre hub de Madrid grâce à d’autres marchés, Bruxelles, Munich ou Francfort. Quand un pays est en recul, on se rattrape sur les autres. Nos avions partent de Madrid avec un taux de remplissage de 80%.

Je suis optimiste car nous pouvons aussi compenser les Caraïbes grâce à d’autres destinations, comme Bogotá, qui a été l’une de nos premières destinations en volume de vente.

J’espère que nos nouvelles lignes, ainsi que la montée en gamme de notre produit nous permettra de gagner des parts de marché sur le long-courrier.

TourMaG.com - Le président du groupe, Juan José Hidalgo, commence à prendre ses distances en nommant CEO son fils Javier Hidalgo. Une page se tourne ?

Alcino Ribeiro : A 75 ans, notre président a décidé de se détacher des opérations quotidiennes, même s’il continuera de suivre la stratégie de développement du groupe.

C’est une nouvelle ère qui s’ouvre avec, peut-être, une entrée en bourse. Une chose qui tient particulièrement à cœur à Javier Hidalgo, mais son père n’était pas très favorable. Il ne voulait pas perdre le contrôle.

Mais il faut bien financer les nouveaux projets, d’autant que les négociations avec HNA n’ont pas abouti. L’entreprise aura besoin d’argent pour continuer à investir dans sa flotte et son développement.