Ce qui attend le nouveau président s’apparente à une mission impossible. D’abord parce que le personnel et en particulier le personnel de cabine ne montre aucun enthousiasme à servir les clients - DR : Christophe Leroux, Air France
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Jean-Marc Janaillac a du pain sur la planche au vu des résultats du 3e trimestre 2016 qui, traditionnellement est le meilleur de l’année.
Eh bien, ce n’est pas gagné !
Alors que le transport aérien est en train de vivre une année de profits historiques, avec une croissance de l’ordre de 6%, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps, les résultats du groupe Air France/KLM montrent une chute de 5,1% du chiffre d’affaires, alors que les passagers transportés sont en progression, certes faible, de 2,5%.
Et les conséquences ne se sont pas fait attendre.
Pour le 3e trimestre, le résultat net du groupe a baissé de 91 millions d'euros, à 521 M€, ce qui représente une baisse de 15% par rapport à l’année dernière, et le cash-flow libre d’exploitation est devenu négatif de 123 M€ contre 257 M€ positifs en 2015.
Eh bien, ce n’est pas gagné !
Alors que le transport aérien est en train de vivre une année de profits historiques, avec une croissance de l’ordre de 6%, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps, les résultats du groupe Air France/KLM montrent une chute de 5,1% du chiffre d’affaires, alors que les passagers transportés sont en progression, certes faible, de 2,5%.
Et les conséquences ne se sont pas fait attendre.
Pour le 3e trimestre, le résultat net du groupe a baissé de 91 millions d'euros, à 521 M€, ce qui représente une baisse de 15% par rapport à l’année dernière, et le cash-flow libre d’exploitation est devenu négatif de 123 M€ contre 257 M€ positifs en 2015.
Des économies liées au prix du carburant
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Sur les 9 premiers mois de l’année, le résultat global est négatif de 475 M€, alors qu’il était positif de 80 M€ pour la même période de l’exercice précédent et la sanction au bilan est logiquement de faire passer les capitaux propres à moins 230 M€.
On est entré dans la zone de risque. C’est sans doute ce qui a conduit la compagnie à lever 400 M€ d’obligations le 5 octobre dernier, lesquelles ont été souscrites à un taux de 3,75%.
Or ces résultats ont été obtenus alors que la conjoncture est éminemment favorable.
Les taux d’intérêts sont très bas, ce qui allège d’autant le poids des frais financiers, sauf que les prêteurs se font tirer l’oreille et que la compagnie ne bénéficie pas des meilleures facilités, loin de là.
Le prix du carburant a considérablement baissé et cela s’est traduit pour le groupe par une économie de 1,313 M€, soit un allègement de 27% de la facture et le marché est toujours aussi dynamique.
On est entré dans la zone de risque. C’est sans doute ce qui a conduit la compagnie à lever 400 M€ d’obligations le 5 octobre dernier, lesquelles ont été souscrites à un taux de 3,75%.
Or ces résultats ont été obtenus alors que la conjoncture est éminemment favorable.
Les taux d’intérêts sont très bas, ce qui allège d’autant le poids des frais financiers, sauf que les prêteurs se font tirer l’oreille et que la compagnie ne bénéficie pas des meilleures facilités, loin de là.
Le prix du carburant a considérablement baissé et cela s’est traduit pour le groupe par une économie de 1,313 M€, soit un allègement de 27% de la facture et le marché est toujours aussi dynamique.
La grève des PNC a coûté 90 M€
Alors que s’est-il passé ? D’abord la grève du personnel navigant commercial (PNC) intervenue au plus mauvais moment - à la charnière entre juillet et août - a coûté tout de même 90 M€.
Mais cela n’explique pas tout. En fait, la compagnie subit une énorme pression de la concurrence, ce qui conduit à une baisse continue du prix moyen coupon qui ne peut plus être compensée par un meilleur remplissage car celui-ci est déjà l’un des plus élevés d’Europe, largement au-dessus de 80%.
Donc l’étau se resserre. D’un côté, la baisse du coût du carburant bénéficie également aux concurrents qui en profitent pour baisser le prix des billets et d’un autre l’amélioration de la rentabilité du personnel est marginale.
Enfin le produit se dégrade inexorablement par rapport à la concurrence et, faut-il le rappeler, les clients potentiels ont tous accès aux comparateurs de prix.
Mais cela n’explique pas tout. En fait, la compagnie subit une énorme pression de la concurrence, ce qui conduit à une baisse continue du prix moyen coupon qui ne peut plus être compensée par un meilleur remplissage car celui-ci est déjà l’un des plus élevés d’Europe, largement au-dessus de 80%.
Donc l’étau se resserre. D’un côté, la baisse du coût du carburant bénéficie également aux concurrents qui en profitent pour baisser le prix des billets et d’un autre l’amélioration de la rentabilité du personnel est marginale.
Enfin le produit se dégrade inexorablement par rapport à la concurrence et, faut-il le rappeler, les clients potentiels ont tous accès aux comparateurs de prix.
Mission impossible pour Janaillac ?
Ce qui attend le nouveau président s’apparente à une mission impossible. D’abord parce que le personnel et en particulier le personnel de cabine ne montre aucun enthousiasme à servir les clients.
Tiens, je vous livre une toute petite anecdote récente. Elle est arrivée sur le vol Paris Orly-Nice AF 6210 du 3 novembre dernier.
Une dame n’arrive pas à mettre dans le rack son bagage, pourtant parfaitement calibré. Mais il se trouve qu’elle était trop petite et accidentée d’un bras.
Elle demande alors à l’hôtesse qui se tenait à un rang d’elle vers les issues de secours de l’aider simplement à pousser la valise.
La réponse a été immédiate et sèche : « Non ». Ce que voyant, un passager s’est immédiatement porté à l’aide de cette dame. Et bien, je dis que cette attitude est tout simplement inadmissible.
Il est possible après tout qu’il y ait des consignes syndicales pour ne pas assister les passagers, mais alors ce serait pire qu’une seule attitude individuelle.
Le métier de transporteur aérien est de servir et c’est un métier noble. Si les personnes en rapport direct avec la clientèle refusent de le faire, ils doivent s’en aller tout simplement.
Je rapporte ce petit fait, mais il n’est pas isolé et les voyageurs fréquents en ont été souvent les témoins.
Il est le signe que les employés de cette grande maison n’aiment ni leur métier, ni ceux qui les font vivre. Il ne faut alors pas s’étonner que les clients aillent voir ailleurs et que, par voie de conséquence, la compagnie soit amenée à baisser ses prix de vente pour garder ses passagers.
Jean-Marc Janaillac a vraiment du pain sur la planche, non seulement pour créer une stratégie gagnante, mais pour redonner aux salariés le sens élémentaire de leur devoir.
Tiens, je vous livre une toute petite anecdote récente. Elle est arrivée sur le vol Paris Orly-Nice AF 6210 du 3 novembre dernier.
Une dame n’arrive pas à mettre dans le rack son bagage, pourtant parfaitement calibré. Mais il se trouve qu’elle était trop petite et accidentée d’un bras.
Elle demande alors à l’hôtesse qui se tenait à un rang d’elle vers les issues de secours de l’aider simplement à pousser la valise.
La réponse a été immédiate et sèche : « Non ». Ce que voyant, un passager s’est immédiatement porté à l’aide de cette dame. Et bien, je dis que cette attitude est tout simplement inadmissible.
Il est possible après tout qu’il y ait des consignes syndicales pour ne pas assister les passagers, mais alors ce serait pire qu’une seule attitude individuelle.
Le métier de transporteur aérien est de servir et c’est un métier noble. Si les personnes en rapport direct avec la clientèle refusent de le faire, ils doivent s’en aller tout simplement.
Je rapporte ce petit fait, mais il n’est pas isolé et les voyageurs fréquents en ont été souvent les témoins.
Il est le signe que les employés de cette grande maison n’aiment ni leur métier, ni ceux qui les font vivre. Il ne faut alors pas s’étonner que les clients aillent voir ailleurs et que, par voie de conséquence, la compagnie soit amenée à baisser ses prix de vente pour garder ses passagers.
Jean-Marc Janaillac a vraiment du pain sur la planche, non seulement pour créer une stratégie gagnante, mais pour redonner aux salariés le sens élémentaire de leur devoir.
Jean-Louis Baroux, président du APG World Connect est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com.