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Anvers, une ville qui brille comme un diamant

Des siècles d’histoire au bord de l’Escaut


Deuxième port d’Europe, premier centre mondial du diamant, Anvers porte aussi en lui les souvenirs de son passé : Grand-Place, vieux quartiers, hôtels anciens souvent transformés en musées, richesses artistiques, rassemblées principalement au remarquable musée Royal, cathédrale majestueuse, multiples églises. Et on en oublie. Anvers accueillit, aussi, deux grands : Christophe Plantin, le Gutenberg flamand, et l’immense Rubens.


Rédigé par Jean-Paul COMBE le Vendredi 10 Janvier 2025

A Anvers, pas besoin de GPS : la cathédrale qui domine la Grand-Place sert de repère  - DepostiPhotos.com, shico3000
A Anvers, pas besoin de GPS : la cathédrale qui domine la Grand-Place sert de repère - DepostiPhotos.com, shico3000
La première impression est souvent la bonne !

Et ce n’est pas la gare Centrale d’Anvers, en Belgique, qui va contredire l’adage. Aussi étonné qu’interloqué à sa descente de l’Eurostar, le voyageur est aussitôt immergé dans un cadre d’exception.

Surnommée, à juste titre, "Cathédrale des chemins de fer", la gare d’Antwerpen Centraal se dresse fièrement au cœur de la ville flamande. Construite de 1895 à 1905 à la demande du Roi Léopold II, ce monumental ensemble de pierres, de marbre et de verre est surmonté d'un dôme, haut de 75 mètres.

Cet ancien terminus de ligne a fait l'objet d'importants travaux (1998 à 2007) afin de permettre aux TGV de poursuivre vers Bruxelles, Paris ou Amsterdam, via un tunnel creusé sous la gare. Les nouveaux espaces lumineux cohabitent parfaitement avec le style Art Nouveau du bâtiment. Ce qui a valu à la gare d’être classée parmi les plus belles du monde.

La Grand-Place : là où bat le cœur d'Anvers

Immeubles à pignon autour de la Grand-Place - Photo J.-P.C.
Immeubles à pignon autour de la Grand-Place - Photo J.-P.C.
Sortant de la station, on trouve le quartier du diamant, le plus grand centre du globe, avec ses boutiques, quatre bourses du diamant et quelque 1 700 diamantaires. Pas moins de 80% des diamants bruts transitent par Anvers.

Pour comprendre le monde du diamant, son histoire, son cheminement, il ne faut pas manquer le musée. C’est le plus grand de la planète. Par la grâce d’une présentation interactive, on découvre l’histoire de ce caillou symbolique, depuis la mine jusqu’à la bijouterie ou l’usage industriel.

Mais à Anvers, il n’y a pas que le diamant qui brille. Loin s’en faut.

Comme dans toutes les villes flamandes, c’est sur la Grand-Place que bat le cœur de la ville. A quelques encablures de la gare centrale, elle est accessible à pied ou en tram (n°9 ou 15) en une dizaine de minutes.

La cathédrale qui domine la place servira de repère et vous conduira sans GPS.

L’hôtel de ville s’impose dans une apparence Renaissance, librement remaniée en aspect flamand et hispanique après un incendie. Tout autour, les maisons à pignon des guildes de métiers superbement restaurées. La plus belle façade est située au n°40, disputée tour à tour par les tanneurs, cordonniers et charpentiers.

En franchissant le seuil de la porte 16, on plonge dans le 16e siècle, dans une ruelle pittoresque où, jadis, vivaient les pauvres. Aujourd’hui restaurés, ces passages font partie des quartiers branchés ou l’on trouve antiquaires, boutiques d’art et restaurants branchés.

L’empreinte de Rubens

La cathédrale d'Anvers abrite notamment des triptyques de Rubens - Photo J.-P.C.
La cathédrale d'Anvers abrite notamment des triptyques de Rubens - Photo J.-P.C.
Au centre de la Grand-Place, une colossale fontaine de bronze porte le légendaire soldat romain Brabo qui jette dans le proche Escaut la main du géant Druoon Antigoon en signe de protestation contre l’abusif droit de passage imposé aux navires.

Emblème de la ville, la cathédrale, du haut de ses 123 mètres, surplombe noblement la Grand-Place qu’elle côtoie. Comme tous les édifices et tout un chacun, elle a connu ses haut et ses bas. Parmi ses fléaux : le grand incendie de 1517, les raids des protestants au XVIe siècle, l’occupant français révolutionnaire.

A quelque chose malheur est bon, chaque destruction a été réparée avec un plus et une mise en valeur de petits trésors. De 1970 à 1990, l’édifice a été nettoyé du sol au clocher qui dispose d'un carillon de 47 cloches.

Personnage le plus illustre d’Anvers, Rubens s’impose, là aussi, avec quatre de ses chefs-d’œuvre : L’Erection de la Croix (1610), La Résurrection du Christ, La Descente de la Croix (1612), et l’Assomption de la Sainte Vierge.

Anvers et Rubens sont indissociables. Ainsi on trouve la trace du maître un peu partout. En grande rénovation, sa maison est fermée malheureusement.

Ouvert au public, le jardin d’inspiration italienne rappelle l’apport de Rubens à l’art du jardinage aux Pays-Bas.

Sauvée par les prostituées

Également conçue par Rubens, la façade de l’église Saint-Charles-Borromée, qui donne sur la charmante place Henri Conscience, compte parmi les chefs-d’œuvre du baroque européen. On peut y admirer peintures et sculptures de Rubens.

Autres œuvres majeures de Rubens dans l’église Saint-Paul : La dispute du Saint Sacrement (1609), l’Adoration du berger, et particulièrement La Flagellation qui font partie des panneaux du mystère du rosaire.

L’église Saint-Paul est la seule où un Rubens, un Van Dyck et un Jordaens sont encore accrochés à leur place initiale.

Miracle céleste ou pas ? En 1968, les résidents du secteur mais aussi les prostituées du quartier rouge voisin ont sauvé, in extremis, les œuvres d’art d’un gigantesque incendie, souvent au péril de leur vie.

Cinq siècles d’imprimerie

Au musée Plantin-Moretus, un typographe réalise une page à l'ancienne pour les visiteurs - Photo J.-P.C.
Au musée Plantin-Moretus, un typographe réalise une page à l'ancienne pour les visiteurs - Photo J.-P.C.
Rubens, qui aurait réalisé plus de 2 000 œuvres, a également peint des dizaines de portraits de la famille Plantin-Moretus, une dynastie d’imprimeurs qui a marqué l’histoire du livre.

C’est dans les années 1550 qu’un maître imprimeur tourangeau, Christophe Plantin, décide de s’installer à Anvers dans une superbe demeure. Avec son gendre Jan Moretus, ils furent les plus grands imprimeurs-éditeurs de la Renaissance en Europe. Les descendants perpétuèrent l’activité jusqu’en 1876.

La maison est transformée aujourd’hui en musée, on peut notamment y admirer de beaux intérieurs flamands.

On visitera les salles des correcteurs, celle des caractères, rangés dans des dizaines de casses, et l’ancienne imprimerie qui abrite des presses en bois.

Dans les bibliothèques, on consultera les premiers atlas du monde, ainsi qu’un ensemble exceptionnel de livres anciens.

En fin de visite, un typographe exécute, à l’ancienne, une mise en page de texte, composé en caractères mobiles de plomb, à la demande des visiteurs. Une technique employée jusqu’au siècle dernier !

Remarquable, ce musée est classé deux fois au patrimoine mondial de l’UNESCO (une première pour sa collection et une seconde pour le bâtiment).

Au Sud, le KMSKA

KMSKA. Enigmatiques, ces cinq lettres désignent à Anvers le Musée Royal des Beaux-Arts. Ici tout le monde connait.

Impossible de le louper au cœur du quartier sud. Un endroit charmant où les amoureux d’art et de culture seront gâtés. On trouve là les galeries, les bistrots branchés.

Majestueux, le Musée Royal des Beaux-Arts est un des plus beaux bâtiments de la ville. Il a récemment rouvert ses portes après de grands travaux pour présenter sept siècles d’art, des primitifs flamands aux impressionnistes.

Dans une nouvelle scénographie on retrouve, bien sûr, Rubens, Van Dyck et Van Eyck et l’admirable Madone de Fouquet.

Dix nouvelles salles présentent la plus grande collection de James Ensor, mais aussi des œuvres de Rik Wouters, Magritte, Modigliani et bien d’autres encore.

La visite se fait à la carte. Au choix, on déambule seul avec une application du musée ou on rejoint un groupe avec guide. On peut même pénétrer dans l’atelier de Rubens ou faire preuve d'imagination.

Traverser le fleuve par en dessous

Le « Linkeroever » (rive gauche) fait oublier l’agitation du cœur de la ville.

Le quartier doit son charme essentiellement à la sensation d’espace, à l’abondante verdure aussi, et surtout à la superbe vue qu’il offre sur la ville et l’Escaut.

C’est ici que se déroulent les grands festivals comme Fire is Gold ou le Summer Festival. Et par beau temps clair, c’est l’endroit rêvé pour manger les moules frites et flâner le long de la digue en contemplant le fleuve.

La ville d’Anvers n’a pas de ponts, il faut donc traverser le fleuve par en dessous pour changer de bord. Un des derniers escalators en bois s’engouffre 30 mètres plus bas pour rejoindre la galerie piétonnière.

Depuis 1933, le tunnel Sainte-Anne relie les deux rives. Cette réalisation Art Déco est « un passage obligé ». Et on n’a pas le choix !

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Tags : anvers, belgique
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