L'une des difficultés du secteur en 2012 a été de ne pas impacter l’augmentation des coûts fixes et du carburant sur le prix du voyage. L’autocar doit rester un moyen de transport abordable - DR : JDL
TourMaG.com - La Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV) vient de publier son rapport d’activité pour l’année 2012. Quel bilan peut-on tirer sur la partie tourisme ?
Eric Ritter : « L’activité a plafonné en 2012, freinée par de nombreux dossiers, notamment un manque d’harmonisation au niveau de la réglementation européenne.
En effet, si les parlementaires et la Commission européenne sont sensibilisés à nos problèmes, il n’existe toujours pas, par exemple, de grilles harmonisées pour les infractions.
Ainsi, en Espagne, les contraventions peuvent être dix fois plus élevées qu’en France.
En Italie, on constate de véritables abus sur le paiement des parkings, alors qu’en Allemagne se pose le problème de la TVA, dont doivent s’acquitter les prestataires étrangers, via un logiciel complexe et difficile d'accès.
Sans parler du fait qu’en cas de problème mécanique dans ce pays, l'autocariste doit repayer la taxe s’il lui faut changer d’autocar.
Un autre frein réside dans la difficulté à recruter des conducteurs parmi les jeunes, qui n’ont pas forcément envie de partir toute la semaine sur la route, à l'âge où ils essaient de constuire leur famille.
Enfin, reste la difficulté à impacter l’augmentation des coûts fixes et du carburant sur le prix du voyage. L’autocar doit rester un moyen de transport abordable. »
Eric Ritter : « L’activité a plafonné en 2012, freinée par de nombreux dossiers, notamment un manque d’harmonisation au niveau de la réglementation européenne.
En effet, si les parlementaires et la Commission européenne sont sensibilisés à nos problèmes, il n’existe toujours pas, par exemple, de grilles harmonisées pour les infractions.
Ainsi, en Espagne, les contraventions peuvent être dix fois plus élevées qu’en France.
En Italie, on constate de véritables abus sur le paiement des parkings, alors qu’en Allemagne se pose le problème de la TVA, dont doivent s’acquitter les prestataires étrangers, via un logiciel complexe et difficile d'accès.
Sans parler du fait qu’en cas de problème mécanique dans ce pays, l'autocariste doit repayer la taxe s’il lui faut changer d’autocar.
Un autre frein réside dans la difficulté à recruter des conducteurs parmi les jeunes, qui n’ont pas forcément envie de partir toute la semaine sur la route, à l'âge où ils essaient de constuire leur famille.
Enfin, reste la difficulté à impacter l’augmentation des coûts fixes et du carburant sur le prix du voyage. L’autocar doit rester un moyen de transport abordable. »
Eric Ritter est le secrétaire général de la FNTV - DR : FNTV
TourMaG.com - Quels défis attendent la FNTV en 2013 et dans les prochaines années ?
Eric Ritter : « Au niveau national, nous souhaitons revenir à une application plus souple de la règle des 12 jours.
Abolie en 2006, elle a été rétablie en 2010, mais avec plus de rigidités. Nous demandons que les temps de pause (45 minutes obligatoires pour 4,5 heures de conduite) soient fractionnés en 3 fois 15 minutes au lieu de 2 pauses de 15 et 30 minutes.
Une mesure qui est mieux adaptée au transport de voyageurs, notamment lors d’un circuit touristique.
De même, la règle impose, pour 12 jours de travail consécutif, 4 jours de repos d’affilée, pris immédiatement après.
Nous demandons plus de souplesse sur ces 4 jours, surtout en période de forte activité, durant les vacances scolaires.
De manière plus localisée, à Paris, se pose le problème de la dépose devant les monuments touristiques. Il est impossible, par exemple, de déposer un groupe au pied de Notre-Dame. Le chauffeur devra les poser au Luxembourg.
De la même façon, nous relevons un usage abusif du PV électronique, en particulier devant le Lido. On relève votre plaque et vous recevez le PV chez vous.
Enfin, la desserte des aéroports est toujours aussi délicate pour les autocars, avec des contraintes d’accès et de temps.
Les infrastructures sont peu adaptées et il n’est pas possible d’attendre un groupe si l’avion a du retard. Le chauffeur doit refaire un tour jusqu’à l’arrivée du groupe. »
TourMaG.com - Comment voyez-vous évoluer l’activité ?
Eric Ritter : « Je n’ai pas de réponse sur les perspectives de marché.
Je suppose que certaines destinations européennes peuvent retrouver un attrait auprès des voyageurs, à la recherche d'une meilleure accessibilité en autocar, après avoir beaucoup utilisé l’avion.
Concernant le voyage de groupes, je le trouve aujourd’hui pas assez homogène et déterminé.
Il faut retravailler notre savoir-faire et réussir à relier les personnes par centres d’intérêts afin de redynamiser le groupe.
Ce travail doit porter sur les prestations, notamment le confort pour faire revenir la clientèle senior, mais toujours avec ce problème de tirer sur les prix. »
Eric Ritter : « Au niveau national, nous souhaitons revenir à une application plus souple de la règle des 12 jours.
Abolie en 2006, elle a été rétablie en 2010, mais avec plus de rigidités. Nous demandons que les temps de pause (45 minutes obligatoires pour 4,5 heures de conduite) soient fractionnés en 3 fois 15 minutes au lieu de 2 pauses de 15 et 30 minutes.
Une mesure qui est mieux adaptée au transport de voyageurs, notamment lors d’un circuit touristique.
De même, la règle impose, pour 12 jours de travail consécutif, 4 jours de repos d’affilée, pris immédiatement après.
Nous demandons plus de souplesse sur ces 4 jours, surtout en période de forte activité, durant les vacances scolaires.
De manière plus localisée, à Paris, se pose le problème de la dépose devant les monuments touristiques. Il est impossible, par exemple, de déposer un groupe au pied de Notre-Dame. Le chauffeur devra les poser au Luxembourg.
De la même façon, nous relevons un usage abusif du PV électronique, en particulier devant le Lido. On relève votre plaque et vous recevez le PV chez vous.
Enfin, la desserte des aéroports est toujours aussi délicate pour les autocars, avec des contraintes d’accès et de temps.
Les infrastructures sont peu adaptées et il n’est pas possible d’attendre un groupe si l’avion a du retard. Le chauffeur doit refaire un tour jusqu’à l’arrivée du groupe. »
TourMaG.com - Comment voyez-vous évoluer l’activité ?
Eric Ritter : « Je n’ai pas de réponse sur les perspectives de marché.
Je suppose que certaines destinations européennes peuvent retrouver un attrait auprès des voyageurs, à la recherche d'une meilleure accessibilité en autocar, après avoir beaucoup utilisé l’avion.
Concernant le voyage de groupes, je le trouve aujourd’hui pas assez homogène et déterminé.
Il faut retravailler notre savoir-faire et réussir à relier les personnes par centres d’intérêts afin de redynamiser le groupe.
Ce travail doit porter sur les prestations, notamment le confort pour faire revenir la clientèle senior, mais toujours avec ce problème de tirer sur les prix. »
A savoir…
- La FNTV compte 1 500 adhérents, représente 3 000 entreprises, soit 87 000 salariés et 65 000 autocars
- L’activité tourisme (groupes, séjours linguistiques, parascolaires, éducatifs, etc) représente en moyenne 20 à 30% du chiffre d’affaires de la plupart des adhérents.
- 70% du parc des autocars français est classé en catégorie Euro 4, et donc mis en service après 2006. Il est estimé que 37% des véhicules sont tout neufs.
- Le tourisme de groupe représente 7,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 1 milliard généré par le tourisme de groupe français à destination de la France (source : 1er Observatoire National du Tourisme de groupe - Étude Protourisme 2009).
- L’activité tourisme (groupes, séjours linguistiques, parascolaires, éducatifs, etc) représente en moyenne 20 à 30% du chiffre d’affaires de la plupart des adhérents.
- 70% du parc des autocars français est classé en catégorie Euro 4, et donc mis en service après 2006. Il est estimé que 37% des véhicules sont tout neufs.
- Le tourisme de groupe représente 7,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 1 milliard généré par le tourisme de groupe français à destination de la France (source : 1er Observatoire National du Tourisme de groupe - Étude Protourisme 2009).
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