La direction d’Air France se montre en revanche beaucoup plus préoccupée par l’environnement de taxes et de charges qui alourdit ses activités en France par rapport aux Pays-Bas © AF
Benjamin Smith en est persuadé : Air France sera bientôt leader européen du transport aérien, et il se laisse 5 années pour y parvenir.
S’exprimant, vendredi 14 juin 2019 lors de l’annuel Paris Air Forum, qui précède cette année l’ouverture du salon du Bourget de quelques jours, le Canadien a d’abord tiré un premier bilan de ses 10 premiers mois passés à la tête du groupe Air France-KLM.
« En juillet dernier, j’ai reçu sur mon téléphone un message très inattendu, me proposant ce poste. J’ai d’abord cru que ce n’était pas sérieux », a raconté celui qui a commencé sa carrière dans le tourisme comme agent de voyages.
« Le challenge était énorme, beaucoup m’ont dit que j’étais fou de me lancer là-dedans ».
Et pour cause, l’ex-dirigeant d’Air Canada est arrivé en septembre dernier alors que la compagnie tricolore connaissait une longue et difficile période d’agitation sociale, après que le précédent P-DG, Jean-Marc Janaillac se soit fait désavoué par les salariés, et qu’un autre cadre-dirigeant avait terminé chemise arrachée devant les télévisions du monde entier.
S’exprimant, vendredi 14 juin 2019 lors de l’annuel Paris Air Forum, qui précède cette année l’ouverture du salon du Bourget de quelques jours, le Canadien a d’abord tiré un premier bilan de ses 10 premiers mois passés à la tête du groupe Air France-KLM.
« En juillet dernier, j’ai reçu sur mon téléphone un message très inattendu, me proposant ce poste. J’ai d’abord cru que ce n’était pas sérieux », a raconté celui qui a commencé sa carrière dans le tourisme comme agent de voyages.
« Le challenge était énorme, beaucoup m’ont dit que j’étais fou de me lancer là-dedans ».
Et pour cause, l’ex-dirigeant d’Air Canada est arrivé en septembre dernier alors que la compagnie tricolore connaissait une longue et difficile période d’agitation sociale, après que le précédent P-DG, Jean-Marc Janaillac se soit fait désavoué par les salariés, et qu’un autre cadre-dirigeant avait terminé chemise arrachée devant les télévisions du monde entier.
Redevenir leader, en s'appuyant sur Transavia
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« Mais le potentiel d’Air France est énorme, et cela m’a fait prendre conscience que je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité. Je ne voulais pas arriver dans quelque chose de facile », poursuit Benjamin Smith.
« Les tensions étaient très hautes du côté français, les salariés ont une fierté énorme de leur compagnie, ce qui fait d’Air France une compagnie unique. Je suis arrivé au milieu d’une crise, pas un jour se passait sans une menace de préavis de grève », se souvient-il.
« Voilà pourquoi mes mots d’ordres en arrivant ont été respect, confiance et transparence. Restaurer la confiance avec les syndicats était la priorité absolue ».
Benjamin Smith n’a ensuite pas caché ses ambitions pour l’avenir. Si la concurrence fait rage en Europe avec les 4 autres compagnies dominantes du marché que sont Lufthansa Group, IAG, easyJet et Ryanair, Air France a de son avis toutes les cartes en main pour redevenir n°1 : « la concurrence n’est pas loin devant, et je me laisse 5 ans pour nous réinventer et redevenir leader ».
Pour ce faire, Transavia sera un outil précieux, qui doit permettre au groupe d’aller récupérer les marchés perdus sur le court et moyen-courrier.
« Les négociations avec les pilotes se déroulent très bien. Je suis très heureux de voir que tout le monde veut faire avancer le groupe », a confié le P-DG, refusant toutefois de donner plus de détails quant au nombre d’appareils que recevra la compagnie low-cost du groupe.
« Les tensions étaient très hautes du côté français, les salariés ont une fierté énorme de leur compagnie, ce qui fait d’Air France une compagnie unique. Je suis arrivé au milieu d’une crise, pas un jour se passait sans une menace de préavis de grève », se souvient-il.
« Voilà pourquoi mes mots d’ordres en arrivant ont été respect, confiance et transparence. Restaurer la confiance avec les syndicats était la priorité absolue ».
Benjamin Smith n’a ensuite pas caché ses ambitions pour l’avenir. Si la concurrence fait rage en Europe avec les 4 autres compagnies dominantes du marché que sont Lufthansa Group, IAG, easyJet et Ryanair, Air France a de son avis toutes les cartes en main pour redevenir n°1 : « la concurrence n’est pas loin devant, et je me laisse 5 ans pour nous réinventer et redevenir leader ».
Pour ce faire, Transavia sera un outil précieux, qui doit permettre au groupe d’aller récupérer les marchés perdus sur le court et moyen-courrier.
« Les négociations avec les pilotes se déroulent très bien. Je suis très heureux de voir que tout le monde veut faire avancer le groupe », a confié le P-DG, refusant toutefois de donner plus de détails quant au nombre d’appareils que recevra la compagnie low-cost du groupe.
Low-cost long-courrier, relations France / Pays-Bas et taxes
De quoi lui donner l’envie de se lancer vraiment sur le marché du low-cost long-courrier, alors que Joon cessera définitivement ses opérations dans les prochaines semaines ?
« Ce n’est pas un projet qui nous intéresse », a rapidement tranché Benjamin Smith. « Le modèle n’a d’après moi pas encore fait ses preuves ».
Autre point chaud du moment : les relations entre les deux actionnaires étatiques que sont les gouvernements français et hollandais, qui se sont nettement tendues ces derniers mois. « Des progrès ont déjà été faits sur le système de gouvernance du groupe, et dans les relations avec le gouvernement », promet le P-DG canadien.
« Si les bénéfices de cette alliance ont été énormes dans les premières années, nous faisons face à une période plus difficile. Notre position est de diriger simplement un groupe avec 3 marques bien distinctes ».
« Les deux ministres de l’économie savent qu’il ne doit pas y avoir d’ingérence pour l’intérêt du groupe et comprennent que nous avons besoin d’eux pour nous développer. Nous nous assurons que leurs intérêts ne rentrent pas en conflit. Je suis très optimiste dans l’avenir de nos relations avec eux », assure-t-il aussi.
La direction d’Air France se montre en revanche beaucoup plus préoccupée par l’environnement de taxes et de charges qui alourdit ses activités en France par rapport aux Pays-Bas.
« Nous sommes clairement désavantagés par rapport au groupe Lufthansa et à IAG », a lancé Benjamin Smith, citant aussi des accords commerciaux « pas du tout équilibrés » entre Europe et pays du Golfe.
Avant de conclure : « Air France a une valeur absolument énorme, et la France a besoin d’une compagnie nationale ultra puissante, qui puisse rivaliser à armes égales avec la concurrence étrangère ».
« Ce n’est pas un projet qui nous intéresse », a rapidement tranché Benjamin Smith. « Le modèle n’a d’après moi pas encore fait ses preuves ».
Autre point chaud du moment : les relations entre les deux actionnaires étatiques que sont les gouvernements français et hollandais, qui se sont nettement tendues ces derniers mois. « Des progrès ont déjà été faits sur le système de gouvernance du groupe, et dans les relations avec le gouvernement », promet le P-DG canadien.
« Si les bénéfices de cette alliance ont été énormes dans les premières années, nous faisons face à une période plus difficile. Notre position est de diriger simplement un groupe avec 3 marques bien distinctes ».
« Les deux ministres de l’économie savent qu’il ne doit pas y avoir d’ingérence pour l’intérêt du groupe et comprennent que nous avons besoin d’eux pour nous développer. Nous nous assurons que leurs intérêts ne rentrent pas en conflit. Je suis très optimiste dans l’avenir de nos relations avec eux », assure-t-il aussi.
La direction d’Air France se montre en revanche beaucoup plus préoccupée par l’environnement de taxes et de charges qui alourdit ses activités en France par rapport aux Pays-Bas.
« Nous sommes clairement désavantagés par rapport au groupe Lufthansa et à IAG », a lancé Benjamin Smith, citant aussi des accords commerciaux « pas du tout équilibrés » entre Europe et pays du Golfe.
Avant de conclure : « Air France a une valeur absolument énorme, et la France a besoin d’une compagnie nationale ultra puissante, qui puisse rivaliser à armes égales avec la concurrence étrangère ».