Le centre historique de Brescia, avec, au premier plan, la nouvelle cathédrale (Photo Turismo Brescia)
Qui sait, en Europe, localiser précisément Brescia et Bergame sur une carte ? Pour mieux faire connaître sa ville, l’ancien maire de Brescia avait eu, dès 2019, l’idée de la faire désigner "capitale italienne de la culture".
Ce label du ministère de la culture italien permet en effet de braquer, une année durant, les projecteurs sur la cité choisie. En contrepartie, l'heureuse élue se doit de mieux valoriser son patrimoine et d'enrichir sa programmation culturelle.
Paradoxalement, après avoir bousculé ces plans, le Covid les a accéléré. En effet, dans les environs de Brescia et de Bergame, le Covid a fait, au printemps 2020, un nombre élevé de victimes, rendant très vite l’atmosphère pesante.
A lire aussi : Voyage Italie : les conditions d'entrée
Une fois le gros de la crise sanitaire passé, pour redonner de l’espoir à ses administrés, le maire de Brescia a relancé la candidature de sa ville. Et, plutôt que de se lancer seul, a proposé au maire de Bergame de co-candidaturer.
Leur candidature conjointe ayant été retenue -une première-, les deux villes ont enrichi leur programmation culturelle 2023 et s’emploient à mieux se faire connaître. Il est vrai qu'elles ne manquent pas d’atouts.
Ce label du ministère de la culture italien permet en effet de braquer, une année durant, les projecteurs sur la cité choisie. En contrepartie, l'heureuse élue se doit de mieux valoriser son patrimoine et d'enrichir sa programmation culturelle.
Paradoxalement, après avoir bousculé ces plans, le Covid les a accéléré. En effet, dans les environs de Brescia et de Bergame, le Covid a fait, au printemps 2020, un nombre élevé de victimes, rendant très vite l’atmosphère pesante.
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Leur candidature conjointe ayant été retenue -une première-, les deux villes ont enrichi leur programmation culturelle 2023 et s’emploient à mieux se faire connaître. Il est vrai qu'elles ne manquent pas d’atouts.
A Sante Giulia, trois millénaires d'histoire
Au milieu du premier siècle de notre ère, cette "Victoire ailée" était probablement exposée dans le temple de Brescia comme offrande votive de l'empereur Vespasien (Photo PB)
Autres articles
Même en Italie, Brescia passe parfois pour une « ville grise ». Il est vrai qu'avec près de 200 000 habitants, elle est la deuxième ville de Lombardie, derrière Milan, et le troisième centre industriel ( chimie, textile et métallurgie) du pays.
Pourtant, cette agglomération dynamique, jadis limite sud des territoires contrôlés par la République de Venise, regorge de vestiges archéologiques, de trésors architecturaux et artistiques.
En témoignent les deux bronzes de l'Antiquité classique -la "Victoire ailée" et le "boxeur" - qui seront exposés -ensemble, pour la première fois- dans le Capitole de Brescia, à partir du 12 juillet.
Ce sera le point culminant de la saison estivale de "Bergame Brescia Capitale italienne de la culture". Retrouvée dans une cache à flanc de collines en faisant des fouilles, la "Victoire ailée" qui date du milieu du premier siècle de notre ère, est d'une facture exceptionnelle, A l'origine, elle était probablement exposée dans le temple romain de Brescia comme offrande votive de l'empereur Vespasien.
Lire aussi : ILTM Cannes : l'Italie mise sur le tourisme de luxe
Parmi tous les trésors de Brescia, le plus méconnu, peut-être, c’est son site archéologique romain qui jouxte Santa Giulia , le Musée de la ville. Celui qui les visite tous deux est assuré de faire un véritable voyage dans l’art, l’histoire et la spiritualité de la ville de l’Antiquité à la Renaissance, en passant par les Lombards. Pas étonnant d'ailleurs que cet ensemble monumental ait été inscrit, par l'Unesco, sur la liste du Patrimoine mondial.
Sur place, on peut en effet admirer le sanctuaire de l’ère républicaine romaine (premier siècle avant J-C.), mais aussi le Capitole qui, lui, date de 73 après Jésus-Christ. Son temple dédié à la triade Jupiter, Junon et Minerve se trouve non loin des vestiges à l'air libre mais assez bien conservés d’un théâtre antique et d'un tronçon pavé du Documanus maximus, la voie qui traversait la cité romaine d’est en ouest...
La visite se poursuit par le musée de la ville dit Santa Giulia, car installé dans l' ancien monastère féminin bénédictin du même nom. Fondé vers 753 par Didier (Desiderio), dernier roi des Lombards et duc de Brescia, il a vu, par la suite, s'ajouter d'autres édifices religieux : l'église lombarde Saint-Sauveur, le Chœur des religieuses (début du XVIe siècle), l'oratoire roman Santa Maria in Solario (XIIe siècle) et plusieurs cloîtres.
La visite de ce complexe monumental où sont exposés, de manière chronologique, près de 12000 objets, commence au rez-de-chaussée et se poursuit à l'étage. Le visiteur y est immergé dans le monde des Celtes, avant de revisiter la Brescia romaine notamment en admirant les fresques d'une fraîcheur remarquable et les sols en mosaïques de deux domus (villas patriciennes) mises à jour au cours des fouilles.
Viennent ensuite les traces laissées par les Lombards. En effet, après avoir été la capitale des Cénomans, un peuple celte, puis une très importante cité romaine, Brescia a été, pendant deux siècles, aux mains des Lombards venus de Panonie (c'est à dire de l'actuelle Hongrie). En témoigne, à l'étage, dans la merveilleuse église Santa Maria in Solario, l’une des plus importantes oeuvres d’orfèvrerie connues au monde : la Croix de Didier de Lombardie qui date du IXe siècle.
La visite se termine avec la découverte d'admirables peintures religieuses, médiévales puis Renaissance. Parmi celles-ci, les fresques peintes entre 1520 et 1550 pour illustrer le "Salut" sur les murs du "chœur" qui permettait aux religieuses bénédictines cloîtrées d’assister, à l'abri des regards, aux offices religieux dans l’église Saint Sauveur.
A l'époque où ont été peintes ces merveilles, Brescia était déjà sous la domination de la République de Venise. Elle le restera d'ailleurs jusqu'en 1797. C'est… le général Bonaparte, le futur Napoléon 1er, qui l'en délivrera, lors de sa « première campagne d'Italie ».
Pourtant, cette agglomération dynamique, jadis limite sud des territoires contrôlés par la République de Venise, regorge de vestiges archéologiques, de trésors architecturaux et artistiques.
En témoignent les deux bronzes de l'Antiquité classique -la "Victoire ailée" et le "boxeur" - qui seront exposés -ensemble, pour la première fois- dans le Capitole de Brescia, à partir du 12 juillet.
Ce sera le point culminant de la saison estivale de "Bergame Brescia Capitale italienne de la culture". Retrouvée dans une cache à flanc de collines en faisant des fouilles, la "Victoire ailée" qui date du milieu du premier siècle de notre ère, est d'une facture exceptionnelle, A l'origine, elle était probablement exposée dans le temple romain de Brescia comme offrande votive de l'empereur Vespasien.
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Parmi tous les trésors de Brescia, le plus méconnu, peut-être, c’est son site archéologique romain qui jouxte Santa Giulia , le Musée de la ville. Celui qui les visite tous deux est assuré de faire un véritable voyage dans l’art, l’histoire et la spiritualité de la ville de l’Antiquité à la Renaissance, en passant par les Lombards. Pas étonnant d'ailleurs que cet ensemble monumental ait été inscrit, par l'Unesco, sur la liste du Patrimoine mondial.
Sur place, on peut en effet admirer le sanctuaire de l’ère républicaine romaine (premier siècle avant J-C.), mais aussi le Capitole qui, lui, date de 73 après Jésus-Christ. Son temple dédié à la triade Jupiter, Junon et Minerve se trouve non loin des vestiges à l'air libre mais assez bien conservés d’un théâtre antique et d'un tronçon pavé du Documanus maximus, la voie qui traversait la cité romaine d’est en ouest...
La visite se poursuit par le musée de la ville dit Santa Giulia, car installé dans l' ancien monastère féminin bénédictin du même nom. Fondé vers 753 par Didier (Desiderio), dernier roi des Lombards et duc de Brescia, il a vu, par la suite, s'ajouter d'autres édifices religieux : l'église lombarde Saint-Sauveur, le Chœur des religieuses (début du XVIe siècle), l'oratoire roman Santa Maria in Solario (XIIe siècle) et plusieurs cloîtres.
La visite de ce complexe monumental où sont exposés, de manière chronologique, près de 12000 objets, commence au rez-de-chaussée et se poursuit à l'étage. Le visiteur y est immergé dans le monde des Celtes, avant de revisiter la Brescia romaine notamment en admirant les fresques d'une fraîcheur remarquable et les sols en mosaïques de deux domus (villas patriciennes) mises à jour au cours des fouilles.
Viennent ensuite les traces laissées par les Lombards. En effet, après avoir été la capitale des Cénomans, un peuple celte, puis une très importante cité romaine, Brescia a été, pendant deux siècles, aux mains des Lombards venus de Panonie (c'est à dire de l'actuelle Hongrie). En témoigne, à l'étage, dans la merveilleuse église Santa Maria in Solario, l’une des plus importantes oeuvres d’orfèvrerie connues au monde : la Croix de Didier de Lombardie qui date du IXe siècle.
La visite se termine avec la découverte d'admirables peintures religieuses, médiévales puis Renaissance. Parmi celles-ci, les fresques peintes entre 1520 et 1550 pour illustrer le "Salut" sur les murs du "chœur" qui permettait aux religieuses bénédictines cloîtrées d’assister, à l'abri des regards, aux offices religieux dans l’église Saint Sauveur.
A l'époque où ont été peintes ces merveilles, Brescia était déjà sous la domination de la République de Venise. Elle le restera d'ailleurs jusqu'en 1797. C'est… le général Bonaparte, le futur Napoléon 1er, qui l'en délivrera, lors de sa « première campagne d'Italie ».
A Brescia, une époustouflante place de la Loge
Ces influences passées se retrouvent mêlées dans le centre historique de Brecia. Notamment sur la plus belle de ses places, la place de la Loge où se dresse toujours le palais Renaissance du même nom, construit entre 1492 et 1570 notamment par l’architecte Palladio. Il abrite aujourd'hui l’hôtel de ville.
Côté sud de la place de la Loge, les Monts de Piété sont unis par une loggia vénitienne à sept arcades décorées d’inscriptions romaines.
De l’autre côté, au-dessus d’élégantes arcades, s’élance la tour de l’horloge. Elle accueille depuis le XVIe siècle un joyau astronomique qui donne l'heure, le jour, le signe du zodiaque ainsi que la position du Soleil et de la Lune dans ciel…
Toute cette magnificence n’empêche pas, sous la voûte de la tour de l’horloge, un petit monument de porter le souvenir d'heures plus sombres : le 28 mai 1974, une attaque terroriste perpétrée par des groupes néo-fascistes, a fait huit morts et des blessés à Brescia.
Côté sud de la place de la Loge, les Monts de Piété sont unis par une loggia vénitienne à sept arcades décorées d’inscriptions romaines.
De l’autre côté, au-dessus d’élégantes arcades, s’élance la tour de l’horloge. Elle accueille depuis le XVIe siècle un joyau astronomique qui donne l'heure, le jour, le signe du zodiaque ainsi que la position du Soleil et de la Lune dans ciel…
Toute cette magnificence n’empêche pas, sous la voûte de la tour de l’horloge, un petit monument de porter le souvenir d'heures plus sombres : le 28 mai 1974, une attaque terroriste perpétrée par des groupes néo-fascistes, a fait huit morts et des blessés à Brescia.
A Brescia, les églises sont de véritables galerie d'art
Brescia peut se targuer aussi d’avoir conservé sa forteresse médiévale avec pont-levis et remparts. Et de posséder deux cathédrales, sur la place Paul VI. La plus ancienne, la plus belle aussi, c’est la « vieille cathédrale » romane, dite la « Rotonda ». Sa forme circulaire inspirée du Saint-Sépulcre de Jérusalem, ne manque pas de surprendre.
Juxtaposée à l’ancienne, la nouvelle cathédrale – Notre-Dame de l’Assomption-, de style baroque tardif, se distingue, elle, par son plan en croix grecque, son imposante façade de marbre et par la troisième plus haute coupole d’Italie.
A l’image de la "Rotonda" qui détient d’importantes peintures de Moretto et de Romanino, les deux plus importants peintres du XVIe siècle brescian, d’autres églises de la ville font figure de véritables galeries d’art.
Il faut cependant visiter la Pinacothèque, installée dans un des nombreux palais donnés à la ville à la fin du XIXe siècle par le comte Martinengo, pour réaliser à quel point Brescia a été active sur le plan artistique. S'y trouve en effet exposée l’une des plus importantes collections d'art du nord de l'Italie, notamment des oeuvres des grands protagonistes de la Renaissance, de Raphaël à Lotto en passant par Moretto, Romanino, Savoldo Foppa... Et aussi d' artistes du XVIIIe et du XIXe comme Canova, Hayez et surtout Ceruti.
Si toutes ces merveilles méritent d'être découvertes, Brescia n'en a moins pris soin de montrer, en cette année 2023, qu'elle est toujours une ville créative. Pour honorer sa labellisation comme "capitale culturelle italienne", elle a multiplié dans ses rues et places les installations d' art contemporain et organisé un festival de danse, tout aussi contemporaine.
Juxtaposée à l’ancienne, la nouvelle cathédrale – Notre-Dame de l’Assomption-, de style baroque tardif, se distingue, elle, par son plan en croix grecque, son imposante façade de marbre et par la troisième plus haute coupole d’Italie.
A l’image de la "Rotonda" qui détient d’importantes peintures de Moretto et de Romanino, les deux plus importants peintres du XVIe siècle brescian, d’autres églises de la ville font figure de véritables galeries d’art.
Il faut cependant visiter la Pinacothèque, installée dans un des nombreux palais donnés à la ville à la fin du XIXe siècle par le comte Martinengo, pour réaliser à quel point Brescia a été active sur le plan artistique. S'y trouve en effet exposée l’une des plus importantes collections d'art du nord de l'Italie, notamment des oeuvres des grands protagonistes de la Renaissance, de Raphaël à Lotto en passant par Moretto, Romanino, Savoldo Foppa... Et aussi d' artistes du XVIIIe et du XIXe comme Canova, Hayez et surtout Ceruti.
Si toutes ces merveilles méritent d'être découvertes, Brescia n'en a moins pris soin de montrer, en cette année 2023, qu'elle est toujours une ville créative. Pour honorer sa labellisation comme "capitale culturelle italienne", elle a multiplié dans ses rues et places les installations d' art contemporain et organisé un festival de danse, tout aussi contemporaine.
A Bergame, la "plus belle place d'Europe"
Bergame n’est pas moins séduisante que Brescia. Cette ville de 130 000 habitants qui surgit entre lac, montagnes, plaines et fleuves, est, en fait, composée de deux villes. La "Ville haute", "Bergamo Alta", en italien, en est le coeur historique. On peut y grimper, depuis la "Ville basse", par de petits escaliers mais si l’on veut s’économiser, on prendra le funiculaire.
Bergamo Alta reste entourée par ses imposants remparts vénitiens du XVIe siècle, longs de 5 km, et classés par l’Unesco. Ils sont un lieu de promenade prisé par beau temps ou encore au coucher du soleil, par jeunes Italiens et touristes qu'attirent les nombreux bars branchés qui s'y trouvent.
A l'intérieur de l'enceinte, le bourg médiéval est parfaitement conservé avec ses étroites ruelles pavées de briques, ses belles demeures en pierre et ses tours. Ses places aussi dont la somptueuse Piazza Vecchia qualifiée par Le Corbusier, de « plus belle place d’Europe ».
Décorée d’une belle fontaine sculptée, la Piazza Vecchia est séparée de la place de la cathédrale par le Palazzo della Ragione. Construit au XIIe siècle, c'est l’un des plus vieux bâtiments médiévaux de Bergame : il était le centre de la vie politique locale lorsque Venise régnait sur la région.
De l'autre côté, sur la minuscule place de la cathédrale s’élèvent rien moins qu'une basilique, une cathédrale, une chapelle et un baptistère. Le plus beau de ces édifices, c'est la basilique -Sainte Marie Majeure- construite en l’honneur de la Vierge Marie qui aurait protégé la ville d’une épidémie de peste : la façade est de style roman lombard et l’intérieur follement baroque. On y voit aussi des marqueteries réalisées à partir de dessins de Lorenzo Lotto et le tombeau de Gaetano Donizetti.
Juste à côté, la chapelle Colleoni, de style Renaissance, affiche une façade en marbre polychrome (rouge et blanc) et une coupole peinte par Giambattista Tiepolo. Son nom lui vient d'un condottiere (chef des soldats mercenaires) très viril, un certain Bartolomeo Colleoni, qui réduisit à néant la sacristie pour ... y ériger son tombeau.
La cathédrale Sant’Alessandro, construite, elle, à partir du XVe siècle, mêle des inspirations néoclassiques et baroques et abrite de très belles oeuvres, notamment un Martyre de Saint Jean peint par Tiepolo.
Bergamo Alta reste entourée par ses imposants remparts vénitiens du XVIe siècle, longs de 5 km, et classés par l’Unesco. Ils sont un lieu de promenade prisé par beau temps ou encore au coucher du soleil, par jeunes Italiens et touristes qu'attirent les nombreux bars branchés qui s'y trouvent.
A l'intérieur de l'enceinte, le bourg médiéval est parfaitement conservé avec ses étroites ruelles pavées de briques, ses belles demeures en pierre et ses tours. Ses places aussi dont la somptueuse Piazza Vecchia qualifiée par Le Corbusier, de « plus belle place d’Europe ».
Décorée d’une belle fontaine sculptée, la Piazza Vecchia est séparée de la place de la cathédrale par le Palazzo della Ragione. Construit au XIIe siècle, c'est l’un des plus vieux bâtiments médiévaux de Bergame : il était le centre de la vie politique locale lorsque Venise régnait sur la région.
De l'autre côté, sur la minuscule place de la cathédrale s’élèvent rien moins qu'une basilique, une cathédrale, une chapelle et un baptistère. Le plus beau de ces édifices, c'est la basilique -Sainte Marie Majeure- construite en l’honneur de la Vierge Marie qui aurait protégé la ville d’une épidémie de peste : la façade est de style roman lombard et l’intérieur follement baroque. On y voit aussi des marqueteries réalisées à partir de dessins de Lorenzo Lotto et le tombeau de Gaetano Donizetti.
Juste à côté, la chapelle Colleoni, de style Renaissance, affiche une façade en marbre polychrome (rouge et blanc) et une coupole peinte par Giambattista Tiepolo. Son nom lui vient d'un condottiere (chef des soldats mercenaires) très viril, un certain Bartolomeo Colleoni, qui réduisit à néant la sacristie pour ... y ériger son tombeau.
La cathédrale Sant’Alessandro, construite, elle, à partir du XVe siècle, mêle des inspirations néoclassiques et baroques et abrite de très belles oeuvres, notamment un Martyre de Saint Jean peint par Tiepolo.
A Bergame aussi, l'exceptionnelle Academia Carrara
La Piazza Vecchia de Bergame serait, selon Le Corbusier, « la plus belle place d’Europe » (Photo PB)
La "villa basse" de Bergame, plus moderne, ne manque pas d’intérêt, cependant. Un itinéraire conduit de la Porta Nuova (XIXe siècle) jusqu'à la pinacothèque de l'Accademia Carrara. La promenade s'articule en direction du Sentierone et se poursuit vers la Via Tasso jusqu'à Borgo Pignolo : c'est d'ailleurs la via Pignolo qui conduit aux plus beaux palais de l’époque vénitienne, sobres à l’extérieur, plus sophistiqués à l’intérieur.
Le véritable joyau de Bergame, c’est malgré tout l’Academia Carrara. Fondée en 1796 par Giacomo Carrara, ce Musée des Beaux-Arts offre, grâce aux dons de mécènes , un voyage de cinq siècles à travers l'histoire de l'art italien, de la période gothique au XIXe siècle en passant par la Renaissance. Parmi les quelque 1 800 peintures, des œuvres de Lotto, Moroni, Baschenis, Fra Galgario, Pisanello, Mantegna, Bellini, Raphaël et Botticelli...
Le cœur de Bergame continue aussi de battre pour l'enfant du pays, le compositeur Gaetano Donizetti qui y est né en 1797 : un majestueux théâtre lui est dédié et un festival lui rend hommage chaque année (en 2023, du 16 novembre au 3 décembre). Ces affinités n'ont pas empêché Bergame d'honorer comme il se doit son année de "capitale culturelle italienne", par exemple en installant, dans l'Academia Carrara une exposition photographique de l'artiste américain David LaChapelle.
Le véritable joyau de Bergame, c’est malgré tout l’Academia Carrara. Fondée en 1796 par Giacomo Carrara, ce Musée des Beaux-Arts offre, grâce aux dons de mécènes , un voyage de cinq siècles à travers l'histoire de l'art italien, de la période gothique au XIXe siècle en passant par la Renaissance. Parmi les quelque 1 800 peintures, des œuvres de Lotto, Moroni, Baschenis, Fra Galgario, Pisanello, Mantegna, Bellini, Raphaël et Botticelli...
Le cœur de Bergame continue aussi de battre pour l'enfant du pays, le compositeur Gaetano Donizetti qui y est né en 1797 : un majestueux théâtre lui est dédié et un festival lui rend hommage chaque année (en 2023, du 16 novembre au 3 décembre). Ces affinités n'ont pas empêché Bergame d'honorer comme il se doit son année de "capitale culturelle italienne", par exemple en installant, dans l'Academia Carrara une exposition photographique de l'artiste américain David LaChapelle.
De Bergame à Brescia, le "chemin des deux sœurs"
De Bergame à Brescia : impossible de se tromper ! La "via delle sorelle" a été soigneusement balisée (Photo PB)
Ayant décroché, ensemble, le titre de "capitale italienne de la culture", Bergame et Brescia ont aussi voulu mettre en avant ce qui les reliait.
C'est dans ce but qu'a été aménagé, balisé et ponctué d'œuvres d'art, la "Via delle sorelle", autrement dit le "chemin des deux sœurs" qui traverse de jolis paysages vallonnés, parfois plantés de vignobles.
L’itinéraire, dévoilé le 28 mars dernier, est long de 130 kilomètres. Cette "Via" n'est pas malaisée et peut se parcourir, en toutes saisons, en six étapes de 20/25 km. A chaque étape, les randonneurs trouveront des hébergements et des lieux pour se restaurer car l'itinéraire se faufile sur le territoire de pas moins de 30 communes !
Parmi celles-ci, Nembro. Bergame et Brescia devaient bien cela à cette bourgade peu connue car elle a été le véritable épicentre de la crise du Covid, avec jusqu'à 15 morts par jour au début de l'épidémie, et, au final, 188 morts pour 11000 habitants ! Après le Covid, pour aider les habitants à se remettre d'un pareil traumatisme, il fallait leur offrir des perspectives dynamiques. La "Via delle sorelle" passe donc par Nembro et aussi par le -tout proche- sanctuaire de la Vierge du Zuccarello auquel les habitants accordent encore une grande dévotion, car cette Vierge est réputée, depuis toujours, les protéger.
Cette "Via delle sorelle" n'a pas été inventée de toutes pièces pour les besoins de la cause. De fait, son tracé reprend pour bonne partie celui de l'ancienne "route des marchands" -de pierres à aiguiser, de couteaux, d'articles textiles de toutes sortes- qui permettait d'aller jusque dans la région des Grisons, en Suisse.
Tout comme sur les chemins de Saint-Jacques ou sur la Via Francigena, les marcheurs qui s'élancent sur la "Via delle sorelle" peuvent se procurer, avant de partir, une "credenciale", sorte de carnet du pèlerin à faire tamponner à chaque étape. En deux mois, 400 ont été déjà été demandés.
C'est dans ce but qu'a été aménagé, balisé et ponctué d'œuvres d'art, la "Via delle sorelle", autrement dit le "chemin des deux sœurs" qui traverse de jolis paysages vallonnés, parfois plantés de vignobles.
L’itinéraire, dévoilé le 28 mars dernier, est long de 130 kilomètres. Cette "Via" n'est pas malaisée et peut se parcourir, en toutes saisons, en six étapes de 20/25 km. A chaque étape, les randonneurs trouveront des hébergements et des lieux pour se restaurer car l'itinéraire se faufile sur le territoire de pas moins de 30 communes !
Parmi celles-ci, Nembro. Bergame et Brescia devaient bien cela à cette bourgade peu connue car elle a été le véritable épicentre de la crise du Covid, avec jusqu'à 15 morts par jour au début de l'épidémie, et, au final, 188 morts pour 11000 habitants ! Après le Covid, pour aider les habitants à se remettre d'un pareil traumatisme, il fallait leur offrir des perspectives dynamiques. La "Via delle sorelle" passe donc par Nembro et aussi par le -tout proche- sanctuaire de la Vierge du Zuccarello auquel les habitants accordent encore une grande dévotion, car cette Vierge est réputée, depuis toujours, les protéger.
Cette "Via delle sorelle" n'a pas été inventée de toutes pièces pour les besoins de la cause. De fait, son tracé reprend pour bonne partie celui de l'ancienne "route des marchands" -de pierres à aiguiser, de couteaux, d'articles textiles de toutes sortes- qui permettait d'aller jusque dans la région des Grisons, en Suisse.
Tout comme sur les chemins de Saint-Jacques ou sur la Via Francigena, les marcheurs qui s'élancent sur la "Via delle sorelle" peuvent se procurer, avant de partir, une "credenciale", sorte de carnet du pèlerin à faire tamponner à chaque étape. En deux mois, 400 ont été déjà été demandés.
Les charmes méconnus du lac d'Iseo
D'origine glaciaire, le lac d'Iseo a un charme fou avec ses îles dont deux, minuscules, sont strictement privées (photo PB)
Entre les deux villes couronnées "capitale italienne de la culture 2023" se trouve aussi le lac d'Iseo. Il s'étend très exactement au nord-ouest de Brescia et à l'est de Bergame, au fond du Val Camonica, dans un pittoresque paysage de collines boisées. D'origine glaciaire comme les -célèbres et voisins- lacs de Côme et de Garde, Iseo est bien plus petit et surtout tellement moins connu qu'eux. C'est bien dommage car il n'est pas moins beau !
Sur les berges de ce lac s'étirent de petites bourgades paisibles qui ont pour nom Iseo, Sarnico, Pisogne... En son centre se trouve la plus grande île lacustre d’Italie, Monte Isola. C'est aussi la plus grande île habitée des lacs européens. Son versant oriental est accidenté et rocailleux, son versant occidental, en pente douce, accueille arbres fruitiers et oliviers. Son point culminant, c'est le sanctuaire de la « Madone de la Ceriola ».
L’accès de cette île est interdit aux engins motorisés privés. Pour s'y rendre, il faut donc emprunter un des ferries publics, les « traghetti », qui la desservent depuis Sarnico, Tavernola, Lovere, Iseo, Sulzano, Sale Marasino. En revanche, il est impossible d'accoster sur les deux autres îles -beaucoup plus petites- du lac. L'une, San Paolo, est la propriété de la famille Beretta, célèbre industriel de Brescia spécialisé dans la fabrication d'armes, l'autre, Loretto, appartient à la famille d'un gros entrepreneur de Bergame.
Il faut donc se contenter d'en faire le tour en bateau. Cela n'empêche pas la balade sur le lac d'être des plus charmantes. Incontestablement d'ailleurs, l'un des agréments du lac d'Iseo, c'est d'y naviguer pour profiter pleinement de sa délicieuse atmosphère. Si on a le temps, on cherchera un voilier qui propose ce genre de balade. A défaut, on s'offrira une croisière à bord d'un des bateaux à moteur des deux compagnies locales spécialisées.
Ceux qui aiment marcher découvriront aussi le lac à pied, sans difficulté : une route en fait le tour. Cependant, en prennant un peu de hauteur, la vue est encore plus magnifique ! Cela tombe bien, il existe de nombreux chemins de randonnée sur ses pentes.
Jadis, les habitants des berges du lac d'Iseo vivaient chichement de la pêche, de la fabrication de barques et, pour les femmes, de la réparation des filets de pêche. Puis, plusieurs industries se sont installées dans ce coin, notamment de petits chantiers navals pour la construction de coques de compétition et de plaisance et des entreprises de confection de filets. La pêche traditionnelle n'en continue pas moins se pratiquer mais, désormais, l'activité touristique explose.
Restaurants, hôtels, chambre d'hôtes abondent... Il est vrai qu'outre la marche et la découverte du lac en bateau de croisière, on peut pratiquer la natation, le windsurf, la pêche sportive, la plongée sous-marine, la voile... On, tout simplement, se baigner sur les plages de Sarnico à Predore.
Sur les berges de ce lac s'étirent de petites bourgades paisibles qui ont pour nom Iseo, Sarnico, Pisogne... En son centre se trouve la plus grande île lacustre d’Italie, Monte Isola. C'est aussi la plus grande île habitée des lacs européens. Son versant oriental est accidenté et rocailleux, son versant occidental, en pente douce, accueille arbres fruitiers et oliviers. Son point culminant, c'est le sanctuaire de la « Madone de la Ceriola ».
L’accès de cette île est interdit aux engins motorisés privés. Pour s'y rendre, il faut donc emprunter un des ferries publics, les « traghetti », qui la desservent depuis Sarnico, Tavernola, Lovere, Iseo, Sulzano, Sale Marasino. En revanche, il est impossible d'accoster sur les deux autres îles -beaucoup plus petites- du lac. L'une, San Paolo, est la propriété de la famille Beretta, célèbre industriel de Brescia spécialisé dans la fabrication d'armes, l'autre, Loretto, appartient à la famille d'un gros entrepreneur de Bergame.
Il faut donc se contenter d'en faire le tour en bateau. Cela n'empêche pas la balade sur le lac d'être des plus charmantes. Incontestablement d'ailleurs, l'un des agréments du lac d'Iseo, c'est d'y naviguer pour profiter pleinement de sa délicieuse atmosphère. Si on a le temps, on cherchera un voilier qui propose ce genre de balade. A défaut, on s'offrira une croisière à bord d'un des bateaux à moteur des deux compagnies locales spécialisées.
Ceux qui aiment marcher découvriront aussi le lac à pied, sans difficulté : une route en fait le tour. Cependant, en prennant un peu de hauteur, la vue est encore plus magnifique ! Cela tombe bien, il existe de nombreux chemins de randonnée sur ses pentes.
Jadis, les habitants des berges du lac d'Iseo vivaient chichement de la pêche, de la fabrication de barques et, pour les femmes, de la réparation des filets de pêche. Puis, plusieurs industries se sont installées dans ce coin, notamment de petits chantiers navals pour la construction de coques de compétition et de plaisance et des entreprises de confection de filets. La pêche traditionnelle n'en continue pas moins se pratiquer mais, désormais, l'activité touristique explose.
Restaurants, hôtels, chambre d'hôtes abondent... Il est vrai qu'outre la marche et la découverte du lac en bateau de croisière, on peut pratiquer la natation, le windsurf, la pêche sportive, la plongée sous-marine, la voile... On, tout simplement, se baigner sur les plages de Sarnico à Predore.
Une gastronomie généreuse
Si pendant toute cette année 2023, l'offre culturelle de Bergame et de Brescia a la priorité, ces deux villes n'en ont pas moins à offrir une gastronomie généreuse. Le plus souvent, les amateurs de glaces "à l'italienne", les fameux gelati, ne le savent pas : pourtant, b[c’est bel et bien un restaurateur de Bergame qui a inventé en 1961 l'un des parfums les plus appréciés dans le monde entier, la savoureuse stracciatella ]b.
Elle est faite de lait entier et de crème fraîche additionnée de copeaux de chocolat.
b[Un autre dessert, appelé polenta e osei, fait également la réputation de Bergame.]b C'est une génoise imbibée de rhum, garnie de crème au beurre parfumée au chocolat et au praliné, recouverte de pâte d’amande, saupoudrée de sucre glace jaune. Elle se trouve dans les vitrines de toutes les pâtisserie, sous forme de petits gâteaux ronds jaunes bombés, avec, au sommet, de minuscules oiseaux marrons en pâte d'amande.
La gastronomie locale ne se résume cependant pas à des desserts. Elle fait aussi la part belle à la polenta, jadis "or jaune" des pauvres, volontiers servi avec un "brasato", un succulent boeuf braisé, et aussi à des gnocchis, ou encore à des raviolis appelés scarpinòcc de Par lorsqu'ils sont garnis de fromage, chapelure, œufs, beurre, épices et raisin sec et casoncelli lorsqu'ils sont assaisonnés de beurre fondu, pancetta et feuilles de sauge.
En passant dans ce coin de l'Italie, il ne faut pas manquer non plus de tester les nombreux fromages (neuf bénéficient d'une appellation), notamment le Taleggio, le Strachitunt ou encore le Branzi.
Pour accompagner toutes ces spécialités, d'excellents vins locaux -ValCalepio- rouges ou blancs, sont fabriqués à partir de Cabernet-Sauvignon, Merlot et Chardonnay. Mais, avec un dessert ou un fromage bleu, c'est un Moscato di Scanzo, un Muscat de Scanzo qui s'imposera.
Enfin, les amateurs de vins à bulles seront à la fête. Au sud du lac d'Iseo, les douces collines nommées Franciacorta produisent, depuis 1570, un vin pétillant, blanc ou rosé, à base de différents cépages -Chardonnay, Pinot noir et Pinot blanc-, seuls ou assemblés. Ce vin est relativement coûteux -comparé à d'autres vins effervescents italiens- car il nécessite une double fermentation et un affinage de deux ans, mais il ajoute indiscutablement à l'agrément de la découverte de cette région !
Pour en savoir plus et connaître la programmation culturelle détaillée jusqu'en décembre 2023 : visit.bergame. Et aussi Visit Brescia
Elle est faite de lait entier et de crème fraîche additionnée de copeaux de chocolat.
b[Un autre dessert, appelé polenta e osei, fait également la réputation de Bergame.]b C'est une génoise imbibée de rhum, garnie de crème au beurre parfumée au chocolat et au praliné, recouverte de pâte d’amande, saupoudrée de sucre glace jaune. Elle se trouve dans les vitrines de toutes les pâtisserie, sous forme de petits gâteaux ronds jaunes bombés, avec, au sommet, de minuscules oiseaux marrons en pâte d'amande.
La gastronomie locale ne se résume cependant pas à des desserts. Elle fait aussi la part belle à la polenta, jadis "or jaune" des pauvres, volontiers servi avec un "brasato", un succulent boeuf braisé, et aussi à des gnocchis, ou encore à des raviolis appelés scarpinòcc de Par lorsqu'ils sont garnis de fromage, chapelure, œufs, beurre, épices et raisin sec et casoncelli lorsqu'ils sont assaisonnés de beurre fondu, pancetta et feuilles de sauge.
En passant dans ce coin de l'Italie, il ne faut pas manquer non plus de tester les nombreux fromages (neuf bénéficient d'une appellation), notamment le Taleggio, le Strachitunt ou encore le Branzi.
Pour accompagner toutes ces spécialités, d'excellents vins locaux -ValCalepio- rouges ou blancs, sont fabriqués à partir de Cabernet-Sauvignon, Merlot et Chardonnay. Mais, avec un dessert ou un fromage bleu, c'est un Moscato di Scanzo, un Muscat de Scanzo qui s'imposera.
Enfin, les amateurs de vins à bulles seront à la fête. Au sud du lac d'Iseo, les douces collines nommées Franciacorta produisent, depuis 1570, un vin pétillant, blanc ou rosé, à base de différents cépages -Chardonnay, Pinot noir et Pinot blanc-, seuls ou assemblés. Ce vin est relativement coûteux -comparé à d'autres vins effervescents italiens- car il nécessite une double fermentation et un affinage de deux ans, mais il ajoute indiscutablement à l'agrément de la découverte de cette région !
Pour en savoir plus et connaître la programmation culturelle détaillée jusqu'en décembre 2023 : visit.bergame. Et aussi Visit Brescia
Publié par Paula Boyer
Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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