Ce qui est particulièrement choquant dans le dossier CIT, ce sont les effets d’annonces qui se sont multipliés au siège du groupe. Annonces qui furent quasiment toujours dénoncées dans les faits quelques jours plus tard.
Passons sous silence les Xièmes communiqués de presse émis par la maison mère expliquant pour la Xième fois l’augmentation de capital, l’arrivée du Xième investisseur qui en rachetant l’île de la lagune de Venise va sauver le groupe, du Xème plan de refinancement du groupe…
Responsabilité sociale des financiers
Aujourd’hui, il semble de plus en plus évident que ces effets de manche n’avaient pour seuls objectifs que de retarder la faillite du groupe. Politique suivie par des financiers qui oublient trop souvent que derrière les chiffres bilantaires, il y a des hommes et des femmes.
En faisant croire à ceux-ci qu’il y aura une recapitalisation, un renouveau de la compagnie, les responsables du groupe portent une lourde responsabilité sociale. Responsabilité qui s’alourdit si l’on tient compte des nombreux fournisseurs impayés et dont certains sont mis eux-mêmes en difficultés à cause du groupe transalpin.
Parlons plutôt concret
Nous espérons nous tromper. Nous espérons réellement qu’une vraie solution soit trouvée et que la CIT renaisse de ses cendres. Mais il n’empêche que tout donne à indiquer que la déconfiture de la filiale belge sera effective dans les semaines qui viennent et par voie de conséquence celle du groupe entier.
Lors du prochain Comité Technique Belge qui aura lieu en mai, celui d’avril ayant été reporté, selon de très nombreuses sources, la licence sera définitivement supprimée. Par ailleurs, nous avons appris qu’un TO important en a eu vraiment assez des atermoiements et des fausses promesses de la CIT en Belgique.
Ardoises chez Jetair et Thomas Cook
Il a décidé de passer aux actes et a assigné la filiale belge du groupe italien au Tribunal de Commerce de Bruxelles (audience le 14 avril) afin d’obtenir le payement de ses factures dont aucune n’a jamais été contestée.
Ce même voyagiste a, par ailleurs, procédé à une saisie-arrêt conservatoire sur les comptes de la société auprès de la banque Monte di Paci. Il faut également signaler que la CIT a toujours des ardoises non honorées auprès de Jetair et Thomas Cook.
Sous toutes réserve, selon l’un de nos informateurs, cette dette tournerait aux alentours de 300.000 euros.
Le personnel, quel personnel ?
Par ailleurs, d’après nos sources, l’un des banquiers de la CIT Belgique, la KB, est également très inquiète quant à l’avenir de la société. Et lorsqu’un banquier est inquiet, tout le monde comprend…
Interrogée, la porte parole de la CIT Belgium, Nancy Brock, sans démentir nos informations, a refusé de commenter celles-ci.
Quant au personnel belge, il n’aurait toujours pas été payé pour le mois de mars et n’a même pas reçu ses feuilles de paye. Il nous a également été expliqué qu’il ne reçoit plus aucune information de la direction italienne du groupe.
Concernant l’administrateur judiciaire qui a été nommé par le Tribunal de Commerce, il considère sans doute que les employés n’ont pas le droit d’être informés de la situation. Selon certaines sources très proches de l’entreprise, il aurait même refusé tout contact avec les représentants syndicaux des employés.
Les raisons du retard de la mise en faillite
,
Il existerait plusieurs raisons pour la maison mère d’éviter la mise en faillite de la filiale belge. Parmi celles-ci, la direction aurait peur de devoir rembourser les importants crédits, consentis par sa filiale. Sommes que le groupe serait incapable d’apurer.. Il serait tellement exsangue financièrement qu’il nous a été dit que le personnel italien ne serait plus payé que très difficilement et avec retard.
Autre raison qui nous a été expliqué par plusieurs personnes, certains administrateurs qui ont démissionnés lors du dernier trimestre 2004 craignent de voir leur responsabilité engagée.
Or en Belgique, les administrateurs d’une société (y compris ceux dont le mandat est donné par délégation d’un actionnaire) sont responsables aussi bien civilement que pénalement de leur gestion et ce même après avoir quitté la direction de l’entreprise. Leur responsabilité ne pouvant être dégagée, en cas de faillite, que si aucune(s) fraude(s), ni malversation(s) n’ont été commises.
Tractations avec le gouvernement italien
Enfin la troisième raison qui fait que le groupe maintient en vie son réseau international tiendrait dans l’objectif de relance. Les responsables actuels du dossier tentent de « vendre » au gouvernement italien l’idée d’un groupe touristique regroupant l’ensemble des sociétés italiennes de tourisme actuellement en difficulté.
Ce nouveau groupe pourrait constituer un important pool incoming avec des implantations, grâce au réseau de la CIT, dans de très nombreux pays émetteurs.
Le seul ennui, c’est que les responsables italiens actuels semblent complètement ignorer que l’image et la notoriété de la CIT est au plus bas auprès des professionnels AGV, TO ou compagnies aériennes. Et que donc dans les circonstances actuelles une relance des activités tient plus du rêve que de la réalité.
Michel Ghesquière
Passons sous silence les Xièmes communiqués de presse émis par la maison mère expliquant pour la Xième fois l’augmentation de capital, l’arrivée du Xième investisseur qui en rachetant l’île de la lagune de Venise va sauver le groupe, du Xème plan de refinancement du groupe…
Responsabilité sociale des financiers
Aujourd’hui, il semble de plus en plus évident que ces effets de manche n’avaient pour seuls objectifs que de retarder la faillite du groupe. Politique suivie par des financiers qui oublient trop souvent que derrière les chiffres bilantaires, il y a des hommes et des femmes.
En faisant croire à ceux-ci qu’il y aura une recapitalisation, un renouveau de la compagnie, les responsables du groupe portent une lourde responsabilité sociale. Responsabilité qui s’alourdit si l’on tient compte des nombreux fournisseurs impayés et dont certains sont mis eux-mêmes en difficultés à cause du groupe transalpin.
Parlons plutôt concret
Nous espérons nous tromper. Nous espérons réellement qu’une vraie solution soit trouvée et que la CIT renaisse de ses cendres. Mais il n’empêche que tout donne à indiquer que la déconfiture de la filiale belge sera effective dans les semaines qui viennent et par voie de conséquence celle du groupe entier.
Lors du prochain Comité Technique Belge qui aura lieu en mai, celui d’avril ayant été reporté, selon de très nombreuses sources, la licence sera définitivement supprimée. Par ailleurs, nous avons appris qu’un TO important en a eu vraiment assez des atermoiements et des fausses promesses de la CIT en Belgique.
Ardoises chez Jetair et Thomas Cook
Il a décidé de passer aux actes et a assigné la filiale belge du groupe italien au Tribunal de Commerce de Bruxelles (audience le 14 avril) afin d’obtenir le payement de ses factures dont aucune n’a jamais été contestée.
Ce même voyagiste a, par ailleurs, procédé à une saisie-arrêt conservatoire sur les comptes de la société auprès de la banque Monte di Paci. Il faut également signaler que la CIT a toujours des ardoises non honorées auprès de Jetair et Thomas Cook.
Sous toutes réserve, selon l’un de nos informateurs, cette dette tournerait aux alentours de 300.000 euros.
Le personnel, quel personnel ?
Par ailleurs, d’après nos sources, l’un des banquiers de la CIT Belgique, la KB, est également très inquiète quant à l’avenir de la société. Et lorsqu’un banquier est inquiet, tout le monde comprend…
Interrogée, la porte parole de la CIT Belgium, Nancy Brock, sans démentir nos informations, a refusé de commenter celles-ci.
Quant au personnel belge, il n’aurait toujours pas été payé pour le mois de mars et n’a même pas reçu ses feuilles de paye. Il nous a également été expliqué qu’il ne reçoit plus aucune information de la direction italienne du groupe.
Concernant l’administrateur judiciaire qui a été nommé par le Tribunal de Commerce, il considère sans doute que les employés n’ont pas le droit d’être informés de la situation. Selon certaines sources très proches de l’entreprise, il aurait même refusé tout contact avec les représentants syndicaux des employés.
Les raisons du retard de la mise en faillite
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Il existerait plusieurs raisons pour la maison mère d’éviter la mise en faillite de la filiale belge. Parmi celles-ci, la direction aurait peur de devoir rembourser les importants crédits, consentis par sa filiale. Sommes que le groupe serait incapable d’apurer.. Il serait tellement exsangue financièrement qu’il nous a été dit que le personnel italien ne serait plus payé que très difficilement et avec retard.
Autre raison qui nous a été expliqué par plusieurs personnes, certains administrateurs qui ont démissionnés lors du dernier trimestre 2004 craignent de voir leur responsabilité engagée.
Or en Belgique, les administrateurs d’une société (y compris ceux dont le mandat est donné par délégation d’un actionnaire) sont responsables aussi bien civilement que pénalement de leur gestion et ce même après avoir quitté la direction de l’entreprise. Leur responsabilité ne pouvant être dégagée, en cas de faillite, que si aucune(s) fraude(s), ni malversation(s) n’ont été commises.
Tractations avec le gouvernement italien
Enfin la troisième raison qui fait que le groupe maintient en vie son réseau international tiendrait dans l’objectif de relance. Les responsables actuels du dossier tentent de « vendre » au gouvernement italien l’idée d’un groupe touristique regroupant l’ensemble des sociétés italiennes de tourisme actuellement en difficulté.
Ce nouveau groupe pourrait constituer un important pool incoming avec des implantations, grâce au réseau de la CIT, dans de très nombreux pays émetteurs.
Le seul ennui, c’est que les responsables italiens actuels semblent complètement ignorer que l’image et la notoriété de la CIT est au plus bas auprès des professionnels AGV, TO ou compagnies aériennes. Et que donc dans les circonstances actuelles une relance des activités tient plus du rêve que de la réalité.
Michel Ghesquière