Chukingunya à Maurice : inquiétude après un reportage de TF1
En France, les spécialistes de la destination Maurice ne décolèrent pas depuis lundi soir. Le journal télévisé de TF1, ce soir-là, consacre un reportage à la progression du virus dans l’océan Indien, plus précisément aux Seychelles, à Mayotte et Maurice.
Comme chaque soir ils sont une dizaine de millions à suivre la « grand messe » de PPDA. Et l’île Maurice se retrouve en première ligne. Le reportage commence avec Ginette, une Française revenue récemment de ses vacances mauriciennes ; celle-ci détaille les symptômes du chikungunya contracté là-bas.
Le médecin qui lui a délivré le certificat médical lui aurait recommandé d’être… discrète sur l’épidémie qu’elle a pu constater lors d’une courte visite dans un hôpital mauricien. « Les malheureux, ils arrivaient courbés, pliés en deux. On les mettait sur des brancards. C’était l’affolement complet », raconte-t-elle.
« L’industrie touristique serait suicidaire si elle essayait de cacher quoi que ce soit... »
La journaliste note que les médias mauriciens commencent à parler du virus, que les autorités procèdent à une démoustication intensive.
Et de recommander aux visiteurs partant vers l’une des destinations de l’océan Indien de se protéger avec des répulsifs et de porter des vêtements couvrants. Pas idéal en bord de plage, sachant que le moustique vecteur du chikungunya pique le jour…
Le reportage se termine par une mise en garde : «Les voyagistes semblent encore frileux à avertir leurs clients. Au chapitre Seychelles et Maurice de ces sites spécialisés, le mot chikungunya n’apparaît pas ».
Alors, on vous cache tout, on vous dit rien ? « L’industrie touristique serait suicidaire si elle essayait de cacher quoi que ce soit. Nous avons au contraire le souci d’informer le mieux possible, et de nous inscrire d’abord dans une logique de santé publique», constate Philippe Brieu, directeur commercial et marketing France, Espagne et Portugal d’Air Mauritius.
Et si la compagnie aérienne n’enregistre pas d’annulations depuis le reportage, les réservations, elles, sont en chute libre.
VdM
Pour le ministre mauricien de la Santé, Satish Faugoo, “Il n’y a pas d’épidémie de Chikungunya à Maurice” a-t-il déclaré hier. Selon lui, il faut que 10 % de la population soit atteinte pour que l’on puisse parler d’épidémie. Il maintient son chiffre de 341 cas confirmés et estime que " d'autres estimations indiquant un nombre de 600 cas ne sont que des rumeurs car non confirmées ".
Maurice : action concertée pour faire front à l’avancée du virus
|Mercredi 22 février 2006| Une longue journée de consultations et d’initiatives tous azimuts pour d’un côté circonscrire l’effet des articles de presse parus en France et de l’autre rassurer la population mauricienne et les touristes sur place.
De retour au pays hier, après une tournée qui l’aura mené en Inde et en Italie, le Vice Premier Ministre et ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval aura, comme attendu reprit la main sur le dossier Chikungunya.
Deux enseignements après cette journée : le déclenchement d’une campagne nationale mobilisant toutes les énergies et l’achat de 200 nouveaux appareils de fumigation.
Lors d’une réunion convoquée au bureau du Premier ministre (PMO) et présidée par le secrétaire des Home Affairs, Raj Maudhoo, à la mi-journée tous les acteurs de l’industrie touristique et de la vie civile et économique se sont retrouvés pour définir une action concertée qui vise à faire front à l’avancée du virus à Maurice.
“La décision a été prise pour passer à la vitesse supérieure au niveau de la campagne nationale de prévention et nous y souscrivons volontiers car nous sommes tous concernés” déclarait Patrice Legris, CEO de l’AHRIM à la sortie de la réunion.
Le comité national pour superviser la campagne comprend le bureau du Premier Ministre, le Ministère du Tourisme, celui de la Santé, l’AHRIM et la Jeune Chambre Économique.
L’industrie sucrière, les autorités locales (conseil de district, conseil de village) ainsi que des entreprises spécialisées dans le combat contre ce genre de moustiques telles IBL également partie prenante de cette nouvelle campagne qui vise à stabiliser et contrôler la propagation du virus à l’île Maurice.
Le nombre de cas en recul à Mahébourg
La campagne du ministère de la Santé, en tout cas, semble porter ses fruits car pour la première fois, à Mahébourg dans le sud de l’île, le nombre de cas enregistrés, est en recul. “C’est un signe extrêmement encourageant qui indique clairement que les différentes initiatives sont entrain de porter leurs fruits” constatait hier un haut cadre du ministère de la Santé.
La nécessité de communiquer plus efficacement avec la population et le milieu touristique a également été abordée lors de cette réunion au sommet. Aujourd’hui (jeudi) se tient d’ailleurs, à Port-Louis une rencontre de concertation entre la MTPA, l’AHRIM et Air Mauritius notamment pour passer en revue la stratégie de communication. Cette réunion sera présidée par Dan Callikan, conseiller du Premier Ministre en matière de communication.
On notera, par ailleurs, que dans le sillage des rencontres d’hier, que le ministère de la Santé a fait émettre les appels d’offres pour l’achat de 200 nouveaux appareils de fumigation, ce qui devrait rendre la campagne de démoustication encore plus efficace.
Jean-Joseph Permal à Maurice (Corr. Ile Maurice-Info.com)
« Peu d’annulations sur l’île Maurice »
M. Marc Benmergui, Directeur Général Air France (Île Maurice)
1. Quelle est la communication d'Air France vis-à-vis de ses clients concernant la destination île Maurice ?
"Notre communication est simple car pour l’instant il est clair qu’il n’y a pas d’épidémie de Chikungunya à l’île Maurice. Le nombre de cas connus à ce jour ne reflète pas des conditions que l’on pourrait qualifier d’épidémiques. Nous relayons donc à nos clients les mesures qui ont été prises dans les différents hôtels mauriciens, les actions des autorités mauriciennes et nous les conseillons, bien entendu, sur les précautions d’usage à prendre. À ce stade nous avons enregistré peu d’annulations sur l’île Maurice."
2. Si les annulations augmentaient est-ce qu'Air France considérerait, comme c'est le cas que l'île de la Réunion, de proposer un report de départ sur la destination île Maurice à ses clients ?
"La question ne se pose pas pour l’instant."
3. Comment réagit Air France au reportage alarmiste paru sur TF1 concernant le Chickungunya à Maurice ?
"Écoutez, il n’y a pas de position officielle d’Air France à ce sujet. J’ai vu ce reportage comme tout le monde et je peux vous donner ma réaction personnelle. Le traitement par les médias des sujets sensibles comme celui-là est toujours reçu avec un effet de loupe. On s’interroge immédiatement et l’on cherche à se rassurer.
L’info sur TF1 était très alarmiste et ne cadre pas avec ce qui se passe ici à l’île Maurice."
Jean-Joseph Permal à Maurice (Corr. Ile Maurice-Info.com)
M. Marc Benmergui, Directeur Général Air France (Île Maurice)
1. Quelle est la communication d'Air France vis-à-vis de ses clients concernant la destination île Maurice ?
"Notre communication est simple car pour l’instant il est clair qu’il n’y a pas d’épidémie de Chikungunya à l’île Maurice. Le nombre de cas connus à ce jour ne reflète pas des conditions que l’on pourrait qualifier d’épidémiques. Nous relayons donc à nos clients les mesures qui ont été prises dans les différents hôtels mauriciens, les actions des autorités mauriciennes et nous les conseillons, bien entendu, sur les précautions d’usage à prendre. À ce stade nous avons enregistré peu d’annulations sur l’île Maurice."
2. Si les annulations augmentaient est-ce qu'Air France considérerait, comme c'est le cas que l'île de la Réunion, de proposer un report de départ sur la destination île Maurice à ses clients ?
"La question ne se pose pas pour l’instant."
3. Comment réagit Air France au reportage alarmiste paru sur TF1 concernant le Chickungunya à Maurice ?
"Écoutez, il n’y a pas de position officielle d’Air France à ce sujet. J’ai vu ce reportage comme tout le monde et je peux vous donner ma réaction personnelle. Le traitement par les médias des sujets sensibles comme celui-là est toujours reçu avec un effet de loupe. On s’interroge immédiatement et l’on cherche à se rassurer.
L’info sur TF1 était très alarmiste et ne cadre pas avec ce qui se passe ici à l’île Maurice."
Jean-Joseph Permal à Maurice (Corr. Ile Maurice-Info.com)