Parvenant aÌ galvaniser les foules et aÌ envahir leur actualiteÌ, le football est parvenu aÌ convaincre des EÌtats dâinvestir des sommes consideÌrables dans des eÌquipements capables de recevoir ses joueurs et de faire bouger des millions de voyageurs - DR : DepositPhotos.com, juripozzi
Au Qatar, nous sommes dans un autre monde.
Un monde qui peut faire oublier quâil brĂ»le impunĂ©ment du CO2, exploite la misĂšre des travailleurs immigrĂ©s et quâil a une attitude rĂ©trograde vis-Ă -vis des femmes et de la communautĂ© LGBT.
Un monde irrĂ©el transformĂ© par le sport le plus populaire de la planĂšte, devenu lâun des derniers rituels religieux auquel sâadonne et sâadonnera lâhumanitĂ©.
Pourquoi ? Tour dâhorizon des caractĂ©ristiques footballistiquesâŠ
Jâavais donc dĂ©cidĂ© de boycotter la Coupe du Monde de football, et peu amateur de ballon rond, il est clair que je ne regarderai pas le moindre match.
Mais, il devient Ă©vident que je ne peux passer Ă cĂŽtĂ© dâun phĂ©nomĂšne qui, dâannĂ©e en annĂ©e, se confirme comme lâune des plus formidables locomotives Ă©vĂ©nementielles planĂ©taires et comme lâun des meilleurs transformateurs dâimage.
Car, le ballon rond pour de multiples raisons que nous allons exposer peut se permettre ce quâaucun autre sport ne se permettraitâŠ
Un monde qui peut faire oublier quâil brĂ»le impunĂ©ment du CO2, exploite la misĂšre des travailleurs immigrĂ©s et quâil a une attitude rĂ©trograde vis-Ă -vis des femmes et de la communautĂ© LGBT.
Un monde irrĂ©el transformĂ© par le sport le plus populaire de la planĂšte, devenu lâun des derniers rituels religieux auquel sâadonne et sâadonnera lâhumanitĂ©.
Pourquoi ? Tour dâhorizon des caractĂ©ristiques footballistiquesâŠ
Jâavais donc dĂ©cidĂ© de boycotter la Coupe du Monde de football, et peu amateur de ballon rond, il est clair que je ne regarderai pas le moindre match.
Mais, il devient Ă©vident que je ne peux passer Ă cĂŽtĂ© dâun phĂ©nomĂšne qui, dâannĂ©e en annĂ©e, se confirme comme lâune des plus formidables locomotives Ă©vĂ©nementielles planĂ©taires et comme lâun des meilleurs transformateurs dâimage.
Car, le ballon rond pour de multiples raisons que nous allons exposer peut se permettre ce quâaucun autre sport ne se permettraitâŠ
Un sport simple et peu coûteux
Premier point : pour tous les observateurs fascineÌs par le succĂšs de ce sport, il apparait tout dâabord que lâextreÌme simpliciteÌ du jeu, de ses reÌgles et ses capaciteÌs aÌ pouvoir se pratiquer sur tous les terrains, avec un minimum dâeÌquipements - parfois meÌme des pieds nus, comme ce fut le cas pour beaucoup de stars actuelles - constitue le premier atout du football.
Ne neÌcessitant par ailleurs aucun enseignement speÌcifique, se pratiquant aÌ tout aÌge et dans tous les milieux, il appartient aÌ la cateÌgorie des sports populaires par excellence.
Poussant encore plus loin la radiographie du football, dâautres fournissent des explications anthropologiques selon lesquelles « le foot nous lie comme la danse aÌ ce que lâon pourrait appeler la preÌhistoire de nos mouvements ».
Pourquoi cette interpreÌtation ? « Parce que, explique Vladimir Dimitrijevic, lâun des hommes qui parlent le mieux de ce sport, au football, on ne vous laisse que vos pieds et jambes, ces anceÌtres sous-deÌveloppeÌs des jambes et bras » !*
Ne neÌcessitant par ailleurs aucun enseignement speÌcifique, se pratiquant aÌ tout aÌge et dans tous les milieux, il appartient aÌ la cateÌgorie des sports populaires par excellence.
Poussant encore plus loin la radiographie du football, dâautres fournissent des explications anthropologiques selon lesquelles « le foot nous lie comme la danse aÌ ce que lâon pourrait appeler la preÌhistoire de nos mouvements ».
Pourquoi cette interpreÌtation ? « Parce que, explique Vladimir Dimitrijevic, lâun des hommes qui parlent le mieux de ce sport, au football, on ne vous laisse que vos pieds et jambes, ces anceÌtres sous-deÌveloppeÌs des jambes et bras » !*
Le foot dâantan : un sport pour un public Ă©lĂ©gant et disciplineÌ
Pendant que des quantiteÌs dâobservateurs tentent de percer le mysteÌre de ce qui est devenu une sorte dâopium de lâhumaniteÌ contemporaine, les historiens pour leur part se penchent sur lâeÌvolution subie par ce sport en une soixantaine dâannĂ©es.
Car, meÌme apreÌs sa deÌmocratisation dans lâentre-deux guerres, la passion footballistique est resteÌe longtemps concurrenceÌe par dâautres spectacles sportifs comme le Tour de France. Essentiellement, parce quâaÌ cette eÌpoque on valorise le spectateur, au deÌtriment du « fan » ou du supporter.
Câest en effet celui qui sâimplique avec mesure qui est la norme, pas celui qui se passionne avec deÌraison.
En somme, explique lâhistorien Marion Fontaine, « on veut un public qui se tienne bien », policeÌ, moins expansif et moins ostensiblement enthousiaste.
Certes, sur le plan local, on peut faillir aÌ la reÌgle. Mais, le match est surtout une deÌtente et une sortie aÌ laquelle on assiste en costume du dimanche, parfois en famille, sous la houlette au moins des hommes les plus aÌgeÌs qui accompagnent, initient mais aussi surveillent les plus jeunes.
Car, meÌme apreÌs sa deÌmocratisation dans lâentre-deux guerres, la passion footballistique est resteÌe longtemps concurrenceÌe par dâautres spectacles sportifs comme le Tour de France. Essentiellement, parce quâaÌ cette eÌpoque on valorise le spectateur, au deÌtriment du « fan » ou du supporter.
Câest en effet celui qui sâimplique avec mesure qui est la norme, pas celui qui se passionne avec deÌraison.
En somme, explique lâhistorien Marion Fontaine, « on veut un public qui se tienne bien », policeÌ, moins expansif et moins ostensiblement enthousiaste.
Certes, sur le plan local, on peut faillir aÌ la reÌgle. Mais, le match est surtout une deÌtente et une sortie aÌ laquelle on assiste en costume du dimanche, parfois en famille, sous la houlette au moins des hommes les plus aÌgeÌs qui accompagnent, initient mais aussi surveillent les plus jeunes.
La montĂ©e en puissance de la teÌleÌvision bouscule les normes
A partir des anneÌes soixante, changement de dĂ©cor. Lâoffre de loisirs se diversifiant, un autre modeÌle tend aÌ eÌmerger avec la deÌmocratisation de la teÌleÌvision.
Distendant les liens entre le public et le club local, elle vide les petits stades, se focalise sur les grands et sur leurs tribunes ouÌ commence aÌ se deÌvelopper une foule de spectateurs rivalisant dâimagination et dâexcentricitĂ© pour paraiÌtre aÌ lâeÌcran.
Le spectateur supporter, dâabord valoriseÌ et identifieÌ aÌ travers lâattachement passionneÌ et exubeÌrant quâil manifeste pour son eÌquipe, se mute alors en supporter actif, sorte de clown preÌt aÌ la mascarade pour mieux se faire remarquer et filmer.
Le spectacle rentre alors dans lâareÌne du showbiz et il nâen sortira plus. Dâautant, autre pheÌnomeÌne, que lâon redeÌcouvre dans ce spectacle le gouÌt des sociabiliteÌs identitaires traditionnelles.
Distendant les liens entre le public et le club local, elle vide les petits stades, se focalise sur les grands et sur leurs tribunes ouÌ commence aÌ se deÌvelopper une foule de spectateurs rivalisant dâimagination et dâexcentricitĂ© pour paraiÌtre aÌ lâeÌcran.
Le spectateur supporter, dâabord valoriseÌ et identifieÌ aÌ travers lâattachement passionneÌ et exubeÌrant quâil manifeste pour son eÌquipe, se mute alors en supporter actif, sorte de clown preÌt aÌ la mascarade pour mieux se faire remarquer et filmer.
Le spectacle rentre alors dans lâareÌne du showbiz et il nâen sortira plus. Dâautant, autre pheÌnomeÌne, que lâon redeÌcouvre dans ce spectacle le gouÌt des sociabiliteÌs identitaires traditionnelles.
Un affichage identitaire
Alors que les compeÌtitions europeÌennes et mondiales deviennent des eÌveÌnements meÌdiatiques globaux et que les mobiliteÌs par la meÌme occasion se multiplient, les supporters trouvent bel et bien sur les gradins du stade, le moyen dâafficher une appartenance communautaire, aussi conviviale que celle rencontreÌe lors des feÌtes locales, permettant qui plus est, la transgression.
Uni dans le soutien dâune eÌquipe, le groupe peut certes sâexprimer sans retenue. Et cela, dâautant que le cadre dans lequel il eÌvolue deÌsormais a eÌteÌ uniformiseÌ par la mondialisation.
Mieux, explique toujours Marion Fontaine : « le spectacle produit et reÌinvente une appartenance reÌveÌe ». Or, celle-ci bien souvent deÌpasse les frontieÌres dâun pays pour eÌpouser celle dâun continent.
LâEurope contre lâAmeÌrique, lâAfrique contre lâEuropeâŠ
Uni dans le soutien dâune eÌquipe, le groupe peut certes sâexprimer sans retenue. Et cela, dâautant que le cadre dans lequel il eÌvolue deÌsormais a eÌteÌ uniformiseÌ par la mondialisation.
Mieux, explique toujours Marion Fontaine : « le spectacle produit et reÌinvente une appartenance reÌveÌe ». Or, celle-ci bien souvent deÌpasse les frontieÌres dâun pays pour eÌpouser celle dâun continent.
LâEurope contre lâAmeÌrique, lâAfrique contre lâEuropeâŠ
Un mode dâexpression politique
Enfin, notons que le stade est devenu un espace dâexpression pour une foule deÌsormais dâautant plus immense que les grands eÌcrans ont conquis lâespace public des villes, grandes et petites.
Rassemblant des foules dâhommes et de femmes, de jeunes et de vieux, communiant dans un meÌme soutien pour leurs champions, il se permet alors de donner des leçons de « vivre ensemble » et de morale, donc de deÌborder son espace deÌdieÌ pour envahir le champ de la politique internationale.
Peu Ă peu, certains analystes vont meÌme jusquâaÌ consideÌrer quâil est devenu « une nouvelle figure du processus deÌmocratique ». Quand dâautres au contraire voient dans sa puissance le symptoÌme dâune crise de la deÌmocratie !
Dâautant que la violence fait aussi partie de la feÌte et atteint heÌlas des extreÌmes de plus en plus redouteÌes et condamneÌes.
Rassemblant des foules dâhommes et de femmes, de jeunes et de vieux, communiant dans un meÌme soutien pour leurs champions, il se permet alors de donner des leçons de « vivre ensemble » et de morale, donc de deÌborder son espace deÌdieÌ pour envahir le champ de la politique internationale.
Peu Ă peu, certains analystes vont meÌme jusquâaÌ consideÌrer quâil est devenu « une nouvelle figure du processus deÌmocratique ». Quand dâautres au contraire voient dans sa puissance le symptoÌme dâune crise de la deÌmocratie !
Dâautant que la violence fait aussi partie de la feÌte et atteint heÌlas des extreÌmes de plus en plus redouteÌes et condamneÌes.
Le foot et le business
Dernier point : la grande mutation du match de football provient de sa transformation en un spectacle vedette soutenu par les milliards deÌverseÌs par les sponsors.
Parvenant aÌ galvaniser les foules et aÌ envahir leur actualiteÌ, le football est parvenu aÌ convaincre des EÌtats dâinvestir des sommes consideÌrables dans des eÌquipements capables de recevoir ses joueurs et de faire bouger des millions de voyageurs.
A la teÌte dâune veÌritable industrie et dâun business consideÌrable, il nâen demeure pas moins le miroir dâune socieÌteÌ en principe voueÌe aÌ produire et aÌ vendre, qui a trouveÌ dans le ballon rond et ses magiciens, lâantidote dont elle avait besoin, les reÌgles dâun vivre ensemble et dâun jeu dont elle ne peut plus se passer pour survivre.
Le mouvement est lanceÌ et, sauf accident majeur, on voit ne gueÌre comment dans les prochaines deÌcennies, il pourrait sâenrayer.
Le foot est donc une valeur suÌre du tourisme.
* Lire : - La vie est un ballon rond. Vladimir Dimitrijevic.
- Histoire du foot-spectacle. Marion Fontaine. Dossier de « la vie des ideÌes ».
Parvenant aÌ galvaniser les foules et aÌ envahir leur actualiteÌ, le football est parvenu aÌ convaincre des EÌtats dâinvestir des sommes consideÌrables dans des eÌquipements capables de recevoir ses joueurs et de faire bouger des millions de voyageurs.
A la teÌte dâune veÌritable industrie et dâun business consideÌrable, il nâen demeure pas moins le miroir dâune socieÌteÌ en principe voueÌe aÌ produire et aÌ vendre, qui a trouveÌ dans le ballon rond et ses magiciens, lâantidote dont elle avait besoin, les reÌgles dâun vivre ensemble et dâun jeu dont elle ne peut plus se passer pour survivre.
Le mouvement est lanceÌ et, sauf accident majeur, on voit ne gueÌre comment dans les prochaines deÌcennies, il pourrait sâenrayer.
Le foot est donc une valeur suÌre du tourisme.
* Lire : - La vie est un ballon rond. Vladimir Dimitrijevic.
- Histoire du foot-spectacle. Marion Fontaine. Dossier de « la vie des ideÌes ».
Typologies des publics du football
Un public masculin exaltant des valeurs virilesÂ
PremiĂšre caractĂ©ristique : les joueurs et les amateurs de football sont trĂšs majoritairement des hommes. Comptant 2 millions de licenciĂ©s, la FĂ©dĂ©ration française qui est lâune des plus puissantes du pays sâouvre cependant aux femmes qui sont dĂ©sormais 163 000 licenciĂ©es. Une nouveautĂ© qui nâest pas passĂ©e inaperçue parmi le public oĂč dominent cependant toujours des valeurs viriles, notamment la force et lâaudace, parfois la violence.
Une mixité sociale historique
Grande spĂ©cificitĂ© du football, son public est loin dâĂȘtre homogĂšne. Au contraire, il se compose autant dâune population Ă©conomiquement favorisĂ©e que dâune population Ă©conomiquement faible, les autres se situant dans les classes moyennes. On compte donc dans le mĂȘme public autant de cadres que dâemployĂ©s.
Les passionnĂ©s inconditionnelsÂ
Ceux-ci sont les plus « visibles ». Ils ne ratent aucun match. Surtout pas ceux de leur club. Empruntant les rites du deÌguisement : maquillages aux couleurs des drapeaux nationaux, veÌtements calqueÌs sur les maillots de joueurs, sifflets, musiques criardes, danses et gestuelles eÌsoteÌriques, ce public quâil soit proche ou lointain, franchit les frontieÌres de la transgression en entrant dans une sorte de transe collective dans la fouleÌe dâidoles de chair et de sang, sanctifieÌes pour leur seule capaciteÌ aÌ savoir courir derrieÌre un ballon rond !
Les occasionnelsÂ
Nâoublions pas enfin que le public compte toujours une part (plus ou moins importante selon les matchs) dâamateurs plus ou moins Ă©clairĂ©s, ayant obtenu un billet un peu par hasard (soit par une offre promotionnelle, soit via un cadeau dâentreprise). Ceux-ci peuvent soit sâennuyer devant un spectacle auquel ils nâadhĂšrent pas. Mais, certains peuvent aussi dĂ©couvrir la magie du match de foot et en devenir adeptes.
PremiĂšre caractĂ©ristique : les joueurs et les amateurs de football sont trĂšs majoritairement des hommes. Comptant 2 millions de licenciĂ©s, la FĂ©dĂ©ration française qui est lâune des plus puissantes du pays sâouvre cependant aux femmes qui sont dĂ©sormais 163 000 licenciĂ©es. Une nouveautĂ© qui nâest pas passĂ©e inaperçue parmi le public oĂč dominent cependant toujours des valeurs viriles, notamment la force et lâaudace, parfois la violence.
Une mixité sociale historique
Grande spĂ©cificitĂ© du football, son public est loin dâĂȘtre homogĂšne. Au contraire, il se compose autant dâune population Ă©conomiquement favorisĂ©e que dâune population Ă©conomiquement faible, les autres se situant dans les classes moyennes. On compte donc dans le mĂȘme public autant de cadres que dâemployĂ©s.
Les passionnĂ©s inconditionnelsÂ
Ceux-ci sont les plus « visibles ». Ils ne ratent aucun match. Surtout pas ceux de leur club. Empruntant les rites du deÌguisement : maquillages aux couleurs des drapeaux nationaux, veÌtements calqueÌs sur les maillots de joueurs, sifflets, musiques criardes, danses et gestuelles eÌsoteÌriques, ce public quâil soit proche ou lointain, franchit les frontieÌres de la transgression en entrant dans une sorte de transe collective dans la fouleÌe dâidoles de chair et de sang, sanctifieÌes pour leur seule capaciteÌ aÌ savoir courir derrieÌre un ballon rond !
Les occasionnelsÂ
Nâoublions pas enfin que le public compte toujours une part (plus ou moins importante selon les matchs) dâamateurs plus ou moins Ă©clairĂ©s, ayant obtenu un billet un peu par hasard (soit par une offre promotionnelle, soit via un cadeau dâentreprise). Ceux-ci peuvent soit sâennuyer devant un spectacle auquel ils nâadhĂšrent pas. Mais, certains peuvent aussi dĂ©couvrir la magie du match de foot et en devenir adeptes.
Journaliste, consultante, confĂ©renciĂšre, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin dâen analyser les consĂ©quences sur le secteur du tourisme.
AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de lâactualitĂ© oĂč elle dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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