Cartographie des niveaux de risques au Mexique par Etat en décembre 2019 (cliquez sur la carte pour agrandir) - DR
Le 24 novembre 2019, un Français et un ressortissant mexicain ont été enlevés par un groupe armé au pied du Nevado de Toluca, un volcan fréquenté par les touristes et randonneurs dans l’Etat de Mexico.
Les deux individus ont été libérés le lendemain, après le paiement d’une rançon présumée de 30 000 pesos et d'une importante opération de sécurité.
Au vu du mode opératoire et des précédents enlèvements dans la zone, une cellule locale du Cartel « Familia Michoacana » serait responsable du kidnapping selon les autorités mexicaines.
Cet incident met en lumière des dynamiques criminelles bien réelles au Mexique : la corrélation entre les crimes violents et l’influence des cartels.
Si le taux de criminalité au Mexique est très élevé, avec cependant des disparités régionales, il convient de préciser que les voyageurs ne sont que très rarement la cible de délits violents.
Ces derniers peuvent néanmoins être des victimes collatérales du contexte sécuritaire dégradé dans certains Etats, d’où la nécessité de planifier son déplacement avec des mesures de sécurité adéquates.
Les deux individus ont été libérés le lendemain, après le paiement d’une rançon présumée de 30 000 pesos et d'une importante opération de sécurité.
Au vu du mode opératoire et des précédents enlèvements dans la zone, une cellule locale du Cartel « Familia Michoacana » serait responsable du kidnapping selon les autorités mexicaines.
Cet incident met en lumière des dynamiques criminelles bien réelles au Mexique : la corrélation entre les crimes violents et l’influence des cartels.
Si le taux de criminalité au Mexique est très élevé, avec cependant des disparités régionales, il convient de préciser que les voyageurs ne sont que très rarement la cible de délits violents.
Ces derniers peuvent néanmoins être des victimes collatérales du contexte sécuritaire dégradé dans certains Etats, d’où la nécessité de planifier son déplacement avec des mesures de sécurité adéquates.
Etat des lieux de la criminalité
Le paysage criminel mexicain est complexe et multidimensionnel, reflétant des problématiques à la fois structurelles, telles que la corruption et la défaillance du système judiciaire, et plus conjoncturelles, évoluant au gré d’alliances ou de disputes entre cartels pour le contrôle des trafics illicites.
Depuis la « guerre contre la drogue » initiée par le gouvernement de Felipe Calderon en 2006, enrayer la criminalité organisée a été la priorité des gouvernements successifs.
La spirale de violence est cependant loin d’être endiguée : plusieurs phénomènes ont tendance à l’alimenter et expliquent la recrudescence de la violence de ces deux dernières années.
D'une part, la forte militarisation et le déploiement policier dans le cadre de la lutte contre le crime organisé dans certains Etats a conduit les cartels à renforcer leur arsenal en armes, entraînant davantage de confrontations armées et des exactions plus systématiques envers les forces de sécurité.
D'autre part, l’arrestation ou la neutralisation de chefs de cartels a engendré la mutation ou la fragmentation de ces organisations, démultipliant leur nombre et de fait les affrontements entre groupes rivaux.
C’est ce que l’on observe depuis la capture d’ « El Chapo », leader du Cartel historique de Sinaloa, qui a provoqué des luttes de pouvoir internes et une compétition accrue pour le contrôle du trafic de drogues et de fait des territoires.
L’affaiblissement relatif du cartel, auparavant en quasi situation de monopole, a permis à d’autres groupes de s’approprier les territoires, notamment le Cartel Jalisco Nueva Generacion, aujourd’hui principale organisation en termes de présence territoriale (dans 25 des 32 Etats).
Le visage du crime organisé a également évolué de structures hiérarchiques et verticales en organisations de plus en plus décentralisées et horizontales, favorisant la prolifération d’entités plus autonomes et plus difficilement contrôlables.
Depuis la « guerre contre la drogue » initiée par le gouvernement de Felipe Calderon en 2006, enrayer la criminalité organisée a été la priorité des gouvernements successifs.
La spirale de violence est cependant loin d’être endiguée : plusieurs phénomènes ont tendance à l’alimenter et expliquent la recrudescence de la violence de ces deux dernières années.
D'une part, la forte militarisation et le déploiement policier dans le cadre de la lutte contre le crime organisé dans certains Etats a conduit les cartels à renforcer leur arsenal en armes, entraînant davantage de confrontations armées et des exactions plus systématiques envers les forces de sécurité.
D'autre part, l’arrestation ou la neutralisation de chefs de cartels a engendré la mutation ou la fragmentation de ces organisations, démultipliant leur nombre et de fait les affrontements entre groupes rivaux.
C’est ce que l’on observe depuis la capture d’ « El Chapo », leader du Cartel historique de Sinaloa, qui a provoqué des luttes de pouvoir internes et une compétition accrue pour le contrôle du trafic de drogues et de fait des territoires.
L’affaiblissement relatif du cartel, auparavant en quasi situation de monopole, a permis à d’autres groupes de s’approprier les territoires, notamment le Cartel Jalisco Nueva Generacion, aujourd’hui principale organisation en termes de présence territoriale (dans 25 des 32 Etats).
Le visage du crime organisé a également évolué de structures hiérarchiques et verticales en organisations de plus en plus décentralisées et horizontales, favorisant la prolifération d’entités plus autonomes et plus difficilement contrôlables.
6 cartels officiels et environ 80 cellules criminelles
Depuis 2016, l’augmentation des violences et particulièrement du nombre d’homicides (qui a atteint des taux record en 2017, puis en 2018) est en partie expliquée par la fragmentation des cartels et les luttes de pouvoir.
Enfin, la vague de violence constatée au cours de l’année 2018 peut être corrélée aux élections et au changement du paysage politique. En effet, chaque renouvellement de gouvernement perturbe l’ordre établi de certains groupes criminels sur leurs territoires d’influence.
Cet équilibre se manifeste notamment par des modes de coexistence allant de l’acceptation tacite jusqu’à la coopération entre bandes criminelles et dirigeants politiques, surtout au niveau local, où les élus sont plus facilement corrompus.
Ce phénomène explique notamment le nombre de candidats victimes d’intimidations voire d’assassinats ciblés lors des campagnes électorales. La corruption et l’impunité, endémiques au Mexique, perpétuent alors le cercle de violence.
Aujourd’hui, 6 cartels officiels et environ 80 cellules criminelles opérant dans les 32 Etats, concourent largement à la détérioration sécuritaire du pays.
S’il existe des disparités régionales, 9 des 32 Etats concentrant 60% des homicides, le taux de violence aurait augmenté dans 18 Etats au cours de l’année 2019, attestant de la volatilité du contexte sécuritaire.
Hormis les zones traditionnellement propices à la violence telles que les Etats de Tamaulipas, du Michoacán, de Guerrero ou de Sinaloa, où les déplacements sont déconseillés, de nouveaux Etats sont en proie à une détérioration sécuritaire.
Les Etats de Morelos, Tabasco, Colima, Guanajuato, Chihuahua, Baja California ou encore Quintana Roo ont vu le nombre de crimes violents (homicides, enlèvements, vols avec violence) augmenter.
La situation est préoccupante dans cette dernière région qui compte de nombreux lieux touristiques tels que Cancun et Playa del Carmen. Ces villes constituent un lieu stratégique pour le trafic de drogue, d’où le nombre croissant d’affrontements entre gangs, qui ont donné lieu à des fusillades aux abords de bars et de zones fréquentées la nuit.
Le nombre d’homicides, d’enlèvements et de cas d’extorsion (notamment envers des commerces et vendeurs de rue) sont également en hausse à Mexico City.
Enfin, la vague de violence constatée au cours de l’année 2018 peut être corrélée aux élections et au changement du paysage politique. En effet, chaque renouvellement de gouvernement perturbe l’ordre établi de certains groupes criminels sur leurs territoires d’influence.
Cet équilibre se manifeste notamment par des modes de coexistence allant de l’acceptation tacite jusqu’à la coopération entre bandes criminelles et dirigeants politiques, surtout au niveau local, où les élus sont plus facilement corrompus.
Ce phénomène explique notamment le nombre de candidats victimes d’intimidations voire d’assassinats ciblés lors des campagnes électorales. La corruption et l’impunité, endémiques au Mexique, perpétuent alors le cercle de violence.
Aujourd’hui, 6 cartels officiels et environ 80 cellules criminelles opérant dans les 32 Etats, concourent largement à la détérioration sécuritaire du pays.
S’il existe des disparités régionales, 9 des 32 Etats concentrant 60% des homicides, le taux de violence aurait augmenté dans 18 Etats au cours de l’année 2019, attestant de la volatilité du contexte sécuritaire.
Hormis les zones traditionnellement propices à la violence telles que les Etats de Tamaulipas, du Michoacán, de Guerrero ou de Sinaloa, où les déplacements sont déconseillés, de nouveaux Etats sont en proie à une détérioration sécuritaire.
Les Etats de Morelos, Tabasco, Colima, Guanajuato, Chihuahua, Baja California ou encore Quintana Roo ont vu le nombre de crimes violents (homicides, enlèvements, vols avec violence) augmenter.
La situation est préoccupante dans cette dernière région qui compte de nombreux lieux touristiques tels que Cancun et Playa del Carmen. Ces villes constituent un lieu stratégique pour le trafic de drogue, d’où le nombre croissant d’affrontements entre gangs, qui ont donné lieu à des fusillades aux abords de bars et de zones fréquentées la nuit.
Le nombre d’homicides, d’enlèvements et de cas d’extorsion (notamment envers des commerces et vendeurs de rue) sont également en hausse à Mexico City.
Les risques pour les ressortissants étrangers
Si les chiffres et la couverture médiatique de la criminalité peuvent être alarmants et alarmistes, il convient de nuancer les risques encourus pour les voyageurs et ressortissants étrangers.
En effet, ceux-ci ne sont que très rarement la cible directe de crimes violents, tels que les assassinats ou enlèvements contre rançon qui émanent principalement du crime organisé.
Un certain nombre de délits sont néanmoins à prendre en compte, les crimes d’opportunités étant la principale menace à laquelle peuvent être exposés les voyageurs en raison de leur niveau présumé de richesse.
Ainsi, les vols à la tire et à l’arraché, parfois sous la menace d’une arme, sont courants sur la voie publique, dans les lieux d’affluence ou touristiques, tout comme dans des zones plus isolées.
Les kidnappings « express », où un individu est retenu contre son gré par des malfaiteurs pendant plusieurs heures et forcé de retirer des sommes d’argent à différents distributeurs, ne sont pas rares. Il se peut que les taxis soient complices de ce genre d’activité.
Les tentatives d’extorsions téléphoniques ou « enlèvements virtuels » (des malfaiteurs prétendent qu’un proche a été kidnappé pour soutirer de l’argent) sont relativement fréquentes.
Il arrive que des policiers (principalement la police municipale ou d’Etat) rackettent des touristes lors de contrôles de routine ou routiers.
Les carjacking (détournement/vol de voiture) et extorsions lors de barrages routiers peuvent également survenir sur des axes routiers peu fréquentés et isolés.
Enfin, voyager en tant que femme (seule) comporte un risque non négligeable, des cas d’harcèlement ou d’agression sexuelle ayant déjà été recensés.
Voyager au Mexique comporte donc des risques, mais les déplacements restent possibles dans une majorité d’Etats (cf. carte).
Cependant, tout voyageur devra avant son départ s’assurer de prendre connaissance du contexte sécuritaire de sa destination et adopter les mesures de sécurité appropriées à sa situation particulière.
En effet, ceux-ci ne sont que très rarement la cible directe de crimes violents, tels que les assassinats ou enlèvements contre rançon qui émanent principalement du crime organisé.
Un certain nombre de délits sont néanmoins à prendre en compte, les crimes d’opportunités étant la principale menace à laquelle peuvent être exposés les voyageurs en raison de leur niveau présumé de richesse.
Ainsi, les vols à la tire et à l’arraché, parfois sous la menace d’une arme, sont courants sur la voie publique, dans les lieux d’affluence ou touristiques, tout comme dans des zones plus isolées.
Les kidnappings « express », où un individu est retenu contre son gré par des malfaiteurs pendant plusieurs heures et forcé de retirer des sommes d’argent à différents distributeurs, ne sont pas rares. Il se peut que les taxis soient complices de ce genre d’activité.
Les tentatives d’extorsions téléphoniques ou « enlèvements virtuels » (des malfaiteurs prétendent qu’un proche a été kidnappé pour soutirer de l’argent) sont relativement fréquentes.
Il arrive que des policiers (principalement la police municipale ou d’Etat) rackettent des touristes lors de contrôles de routine ou routiers.
Les carjacking (détournement/vol de voiture) et extorsions lors de barrages routiers peuvent également survenir sur des axes routiers peu fréquentés et isolés.
Enfin, voyager en tant que femme (seule) comporte un risque non négligeable, des cas d’harcèlement ou d’agression sexuelle ayant déjà été recensés.
Voyager au Mexique comporte donc des risques, mais les déplacements restent possibles dans une majorité d’Etats (cf. carte).
Cependant, tout voyageur devra avant son départ s’assurer de prendre connaissance du contexte sécuritaire de sa destination et adopter les mesures de sécurité appropriées à sa situation particulière.
Préconisations pour les voyageurs
Déplacements :
- Eviter les déplacements dans les Etats/villes considérés comme dangereux : ex. Tamaulipas, Guerrero, Michoacán, Sinaloa (notamment Culiacan), Ciudad Juarez et Tijuana ;
- Se limiter aux circuits déterminés par la mission professionnelle ou par les guides touristiques et agences de voyages ;
- Préférer les voyages de jour et sur les routes avec péage (« cuotas ») et se renseigner sur les axes routiers déconseillés. Circuler les vitres fermées et portières verrouillées ;
- En cas de barrage routier, ne pas forcer le passage et respecter les demandes des malfaiteurs ;
- Privilégier les VTC type Uber aux taxis, ou monter exclusivement à bord de taxis réservés depuis un hôtel ou un aéroport (stations de taxis « sitios ») ;
- Partager si possible sa course ou voyager à plusieurs. Limiter l’utilisation des transports en commun.
Criminalité :
- En cas d’agression, n’opposer aucune résistance, les assaillants étant souvent armés et n’hésitant pas à recourir à la violence ;
- Masquer tout signe extérieur de richesse, rester vigilant en utilisant son smartphone/appareil photo. Conserver ses objets de valeurs et documents officiels en lieu sûr ;
- Eviter les lieux peu fréquentés (quartiers ou plages isolés) et éviter de marcher seul dès la tombée de la nuit. Exercer une vigilance accrue dans les lieux d’affluence (hubs de transports) et touristiques (plages, bars, clubs), propices aux vols et agressions ;
- Divulguer un minimum de données personnelles, notamment dans les espaces publics (cf. menace d’extorsion ou « enlèvement virtuel »). En cas d’extorsion téléphonique présumée, appeler le 088 ou 911 ;
- Eviter de garder d’importantes sommes sur soi mais toujours prévoir 200-400 pesos dans son porte-monnaie, en cas d’extorsion ou racket. En cas de racket de la police, tenter de relever les éléments d’identification des agents ;
- Ne pas retirer de l’argent en pleine rue (uniquement à l’intérieur des banques), encore moins de nuit ;
- Suivre l’actualité via des médias locaux.
- Eviter les déplacements dans les Etats/villes considérés comme dangereux : ex. Tamaulipas, Guerrero, Michoacán, Sinaloa (notamment Culiacan), Ciudad Juarez et Tijuana ;
- Se limiter aux circuits déterminés par la mission professionnelle ou par les guides touristiques et agences de voyages ;
- Préférer les voyages de jour et sur les routes avec péage (« cuotas ») et se renseigner sur les axes routiers déconseillés. Circuler les vitres fermées et portières verrouillées ;
- En cas de barrage routier, ne pas forcer le passage et respecter les demandes des malfaiteurs ;
- Privilégier les VTC type Uber aux taxis, ou monter exclusivement à bord de taxis réservés depuis un hôtel ou un aéroport (stations de taxis « sitios ») ;
- Partager si possible sa course ou voyager à plusieurs. Limiter l’utilisation des transports en commun.
Criminalité :
- En cas d’agression, n’opposer aucune résistance, les assaillants étant souvent armés et n’hésitant pas à recourir à la violence ;
- Masquer tout signe extérieur de richesse, rester vigilant en utilisant son smartphone/appareil photo. Conserver ses objets de valeurs et documents officiels en lieu sûr ;
- Eviter les lieux peu fréquentés (quartiers ou plages isolés) et éviter de marcher seul dès la tombée de la nuit. Exercer une vigilance accrue dans les lieux d’affluence (hubs de transports) et touristiques (plages, bars, clubs), propices aux vols et agressions ;
- Divulguer un minimum de données personnelles, notamment dans les espaces publics (cf. menace d’extorsion ou « enlèvement virtuel »). En cas d’extorsion téléphonique présumée, appeler le 088 ou 911 ;
- Eviter de garder d’importantes sommes sur soi mais toujours prévoir 200-400 pesos dans son porte-monnaie, en cas d’extorsion ou racket. En cas de racket de la police, tenter de relever les éléments d’identification des agents ;
- Ne pas retirer de l’argent en pleine rue (uniquement à l’intérieur des banques), encore moins de nuit ;
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A propos du cabinet Iremos
Spécialisé sur les sujets de sûreté, mobilité internationale et gestion de crises, le cabinet Iremos propose deux activités complémentaires : le conseil en organisation et l’édition de logiciels.
Composée d’anciens membres des unités d’intervention françaises et d’experts en relations internationales, l’équipe Iremos accompagne entre autres les directions générales d’entreprises dans la sécurisation de leurs déplacements à l’étranger.
Composée d’anciens membres des unités d’intervention françaises et d’experts en relations internationales, l’équipe Iremos accompagne entre autres les directions générales d’entreprises dans la sécurisation de leurs déplacements à l’étranger.