Deux ans après la chute de Ben Ali et 15 mois après les élections populaires qui ont amené le parti religieux Ennhada au pouvoir le tourisme tunisien peine à retrouver ses chiffres « d’avant » sa révolution. /photo JDL
"C'est un amalgame de plus que nous combattons.
Aujourd'hui la réalité du terrain n'a rien à voir avec les images d'archives projetées dans l'émission" dit Habib Amma, directeur général du tourisme.
Il n'occulte pas pour autant les actions salafistes qui sont une tendance « très minoritaire ».
Tournée en grande partie à la fin de l’été 2012 et complétée par des images d’archive particulièrement violentes, cette émission « à charge » a provoqué un tollé de protestations chez les professionnels privés et publics du tourisme tunisien.
« C’est la première que le secteur privé prend l’initiative de venir faire le point de la situation du tourisme sur le marché français.
Nous allons rencontrer les tour-opérateurs qui programment la Tunisie et les présidents du CETO et du SNAV. Nous allons répondre aux questions des journalistes de la presse grand public et professionnelle dans le cadre d’une conférence que nous organisons jeudi matin.
Il faut que le grand public sache que le tourisme a toujours sa place en Tunisie » déclare Mohamed Toumi président de la Fédération des Agences de voyages tunisiennes.
Aujourd'hui la réalité du terrain n'a rien à voir avec les images d'archives projetées dans l'émission" dit Habib Amma, directeur général du tourisme.
Il n'occulte pas pour autant les actions salafistes qui sont une tendance « très minoritaire ».
Tournée en grande partie à la fin de l’été 2012 et complétée par des images d’archive particulièrement violentes, cette émission « à charge » a provoqué un tollé de protestations chez les professionnels privés et publics du tourisme tunisien.
« C’est la première que le secteur privé prend l’initiative de venir faire le point de la situation du tourisme sur le marché français.
Nous allons rencontrer les tour-opérateurs qui programment la Tunisie et les présidents du CETO et du SNAV. Nous allons répondre aux questions des journalistes de la presse grand public et professionnelle dans le cadre d’une conférence que nous organisons jeudi matin.
Il faut que le grand public sache que le tourisme a toujours sa place en Tunisie » déclare Mohamed Toumi président de la Fédération des Agences de voyages tunisiennes.
Une reconstruction lente et difficile
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Deux ans après la chute de Ben Ali et 15 mois après les élections populaires qui ont amené le parti religieux Ennhada au pouvoir le tourisme tunisien peine à retrouver ses chiffres « d’avant » sa révolution.
A l’exception de certains marchés issus d’Europe de l’Est, les chiffres piétinent…
Vue des marchés émetteurs par le prisme des media, la Tunisie n’arrive pas à rétablir la confiance…
Et pourtant,
Divisé entre une minorité de religieux archaïques et une majorité progressiste et tolérante mais sans doute trop silencieuse, dirigé par un gouvernement de transition inexpérimenté le pays reste structuré.
Les institutions fonctionnent. La liberté de la presse et de la parole sont rétablies.
En dépit d’une situation économique dégradée et des mouvements sociaux aucun incident fâcheux, aucune exaction à l’encontre des visiteurs étrangers n’ont été signalés depuis le 14 janvier 2011.
Le pays se prépare à de nouvelles élections. Une opposition se structure, des alliances se mettent lentement en place pour des élections qui pourraient se dérouler en octobre prochain.
A l’exception de certains marchés issus d’Europe de l’Est, les chiffres piétinent…
Vue des marchés émetteurs par le prisme des media, la Tunisie n’arrive pas à rétablir la confiance…
Et pourtant,
Divisé entre une minorité de religieux archaïques et une majorité progressiste et tolérante mais sans doute trop silencieuse, dirigé par un gouvernement de transition inexpérimenté le pays reste structuré.
Les institutions fonctionnent. La liberté de la presse et de la parole sont rétablies.
En dépit d’une situation économique dégradée et des mouvements sociaux aucun incident fâcheux, aucune exaction à l’encontre des visiteurs étrangers n’ont été signalés depuis le 14 janvier 2011.
Le pays se prépare à de nouvelles élections. Une opposition se structure, des alliances se mettent lentement en place pour des élections qui pourraient se dérouler en octobre prochain.
La France, le premier marché et de loin !
Janvier n’est pas un temps fort du tourisme tunisien. Néanmoins les chiffres parlent.
Ainsi, du 1er au 10 janvier 2013 la Tunisie a accueilli 9 465 touristes français, un chiffre en baisse de 22 % par rapport à la même période en 2012 (12 134).
Avec ce chiffre, la France démontre que, même en très basse saison, elle est bien le premier client du tourisme tunisien. Elle devance en effet l’Italie arrivée en deuxième position avec, seulement, 3 976 ressortissants.
Voici 2 ans, durant la première décade 2011, alors que les premières tensions révolutionnaires apparaissaient, 16 256 Français passaient des vacances en Tunisie.
En dépit des nombreuses actions de promotions organisées en 2012 par les professionnels du tourisme français et tunisiens, actions appuyés par l’Office du Tourisme de la Tunisie, la relance ne semble pas au rendez-vous de ce début d’année 2013.
En 2012, tous marchés confondus, la Tunisie a accueilli plus de 6 millions de touristes, un chiffre en progression de 22 % par rapport à 2011 mais encore en deçà de 14 % par rapport à 2010 année de tous les records.
«En 2012 la Russie progressait de + 33 %, l’Ukraine de + 66 %, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni sont en augmentation» déclare Neji Ben Othman le nouveau représentant de l’ONTT en France.
Quid du marché français. « En 2012 il progressait de 22 % par rapport à 2011 mais en dépit de ses 985 000 touristes il enregistrait une baisse de 29 % par rapport à 2010 ».
Ainsi, du 1er au 10 janvier 2013 la Tunisie a accueilli 9 465 touristes français, un chiffre en baisse de 22 % par rapport à la même période en 2012 (12 134).
Avec ce chiffre, la France démontre que, même en très basse saison, elle est bien le premier client du tourisme tunisien. Elle devance en effet l’Italie arrivée en deuxième position avec, seulement, 3 976 ressortissants.
Voici 2 ans, durant la première décade 2011, alors que les premières tensions révolutionnaires apparaissaient, 16 256 Français passaient des vacances en Tunisie.
En dépit des nombreuses actions de promotions organisées en 2012 par les professionnels du tourisme français et tunisiens, actions appuyés par l’Office du Tourisme de la Tunisie, la relance ne semble pas au rendez-vous de ce début d’année 2013.
En 2012, tous marchés confondus, la Tunisie a accueilli plus de 6 millions de touristes, un chiffre en progression de 22 % par rapport à 2011 mais encore en deçà de 14 % par rapport à 2010 année de tous les records.
«En 2012 la Russie progressait de + 33 %, l’Ukraine de + 66 %, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni sont en augmentation» déclare Neji Ben Othman le nouveau représentant de l’ONTT en France.
Quid du marché français. « En 2012 il progressait de 22 % par rapport à 2011 mais en dépit de ses 985 000 touristes il enregistrait une baisse de 29 % par rapport à 2010 ».
"Le Tunisien n'a pas changé"
Cet hiver, à l’exception de quelques hôtels du sud balnéaire (Djerba et Zarzis) qui développent, à l’instar de Sangho, Fram ou Marmara des formules « longue durée » pour les seniors, les hôtels tournent à vide.
Beaucoup ont préféré fermer. En décembre dernier, 156 étaient fermés sur un total de près de 800 à travers le pays.
« Les seniors ne se posent pas de questions. Ils sont confiants. Les clients du Sangho Zarzis sont des habitués fidèles. Ils font avec beaucoup de plaisir des excursions à Tataouine, à Ksar Ghilane, dans le grand sud
Ils connaissent le pays, les conditions d’accueil, les services, les personnels. Le bouche à oreille fonctionne bien. » dit Marie Djemmali directrice de Tunisie Contact et de ses hôtels Sangho.
Ampli Travel, la marqué dédiée au tourisme tunisien au sein du groupe Transat réalise 70 % de son trafic sur Djerba, « la » destination porteuse du pays. En 2012, son trafic a progressé de 11 % par rapport à 2011. Il n’a pas rattrapé les chiffres de 2010 année de référence.
«Nous constatons comme un divorce entre la France et la Tunisie. Le lien historique n’est pas rétabli. Pourtant le Tunisien n’a pas changé. Il reste ouvert, accueillant. La sécurité est préservée. Il n’y a pas de crainte à avoir » affirme Sam Zribi directeur du TO.
«Nous avons réduit nos capacités et nous vendons ce que nous achetons » reconnaît Sam Zribi qui refuse d’entrée dans la spirale d’une Tunisie à bas coût. «Il n’est pas question d’augmenter le nombre de nuitées pour arriver à des recettes en baisse ».
Beaucoup ont préféré fermer. En décembre dernier, 156 étaient fermés sur un total de près de 800 à travers le pays.
« Les seniors ne se posent pas de questions. Ils sont confiants. Les clients du Sangho Zarzis sont des habitués fidèles. Ils font avec beaucoup de plaisir des excursions à Tataouine, à Ksar Ghilane, dans le grand sud
Ils connaissent le pays, les conditions d’accueil, les services, les personnels. Le bouche à oreille fonctionne bien. » dit Marie Djemmali directrice de Tunisie Contact et de ses hôtels Sangho.
Ampli Travel, la marqué dédiée au tourisme tunisien au sein du groupe Transat réalise 70 % de son trafic sur Djerba, « la » destination porteuse du pays. En 2012, son trafic a progressé de 11 % par rapport à 2011. Il n’a pas rattrapé les chiffres de 2010 année de référence.
«Nous constatons comme un divorce entre la France et la Tunisie. Le lien historique n’est pas rétabli. Pourtant le Tunisien n’a pas changé. Il reste ouvert, accueillant. La sécurité est préservée. Il n’y a pas de crainte à avoir » affirme Sam Zribi directeur du TO.
«Nous avons réduit nos capacités et nous vendons ce que nous achetons » reconnaît Sam Zribi qui refuse d’entrée dans la spirale d’une Tunisie à bas coût. «Il n’est pas question d’augmenter le nombre de nuitées pour arriver à des recettes en baisse ».
Marmara tire son épingle du jeu
La mévente des circuits est aussi relevé chez Marmara. Le «généraliste » de TUI France a cependant retrouvé dès 2012 les chiffres records de 2010 soit quelque 364 000 clients. (Ils étaient 329 000 en 2011).
Le TO espère faire plus et mieux en 2013. Il ajoute une unité à ses clubs avec le Palm Beach de Hammamet.
« En 2012 nous avons battu tous les records en nombre de clients. Alors que beaucoup de nos confrères se décourageaient, réduisaient leur voilure ou se retiraient nous sommes restés, nous avons maintenu nos capacités. Nous y avons toujours cru.
La proximité, la francophonie, les plages, font de la Tunisie le meilleur mix sur le marché français. Elle n’a pas d’équivalent en moyen-courrier ».
Sébastien Boucher directeur Marketing de TUI France développe une logique positive. La crise a donné à Marmara l’opportunité de développer sa part de marché sur la Tunisie. Elle aurait atteint les 40 % en 2012.
Il reconnaît que la gestion des capacités hôtelières et surtout aériennes dans un marché en crise impacté par des consommateurs frileux se décidant en dernière minute n’est pas de tout repos. « Une énorme pression ! ».
Un premier indicateur donne au TO l’occasion de conforter sa logique positive : les « Promos 1ères minutes » du contingent Tunisie sont d’ores et déjà toutes vendues. (Chiffre non communiqué).
Le TO espère faire plus et mieux en 2013. Il ajoute une unité à ses clubs avec le Palm Beach de Hammamet.
« En 2012 nous avons battu tous les records en nombre de clients. Alors que beaucoup de nos confrères se décourageaient, réduisaient leur voilure ou se retiraient nous sommes restés, nous avons maintenu nos capacités. Nous y avons toujours cru.
La proximité, la francophonie, les plages, font de la Tunisie le meilleur mix sur le marché français. Elle n’a pas d’équivalent en moyen-courrier ».
Sébastien Boucher directeur Marketing de TUI France développe une logique positive. La crise a donné à Marmara l’opportunité de développer sa part de marché sur la Tunisie. Elle aurait atteint les 40 % en 2012.
Il reconnaît que la gestion des capacités hôtelières et surtout aériennes dans un marché en crise impacté par des consommateurs frileux se décidant en dernière minute n’est pas de tout repos. « Une énorme pression ! ».
Un premier indicateur donne au TO l’occasion de conforter sa logique positive : les « Promos 1ères minutes » du contingent Tunisie sont d’ores et déjà toutes vendues. (Chiffre non communiqué).
L'effet dévastateur de l'attentat à l'Ambassade US
Sur une autre échelle Raouf Ben Slimane le patron de Thalasso N°1 était en 2012 sur une courbe confortablement ascendante. Il aurait atteint, dit-il, ses chiffres records de 2010 soit 80 000 clients sans le catastrophique épisode de l’Ambassade Américaine du 15 septembre dernier.
« Nous avions enregistré une belle accélération durant l’été 2012. Nous avions pratiquement atteint la barre des 50 000 clients. Cette accélération s’est arrêtée net avec l’attentat de l’Ambassade des Etats-Unis à Tunis qui a eu un effet dévastateur. Plus une vente durant les semaines qui ont suivi»
En dépit de tous les amalgames il veut rester optimiste. « Je mise sur une reprise dès le mois d’avril avec une accélération sur l’été à cette condition : que l’image de notre beau pays ne soit pas entachée par les actions de groupuscules extrémistes ».
« Nous avions enregistré une belle accélération durant l’été 2012. Nous avions pratiquement atteint la barre des 50 000 clients. Cette accélération s’est arrêtée net avec l’attentat de l’Ambassade des Etats-Unis à Tunis qui a eu un effet dévastateur. Plus une vente durant les semaines qui ont suivi»
En dépit de tous les amalgames il veut rester optimiste. « Je mise sur une reprise dès le mois d’avril avec une accélération sur l’été à cette condition : que l’image de notre beau pays ne soit pas entachée par les actions de groupuscules extrémistes ».