Selon nos information, Air France a confirmé mardi l'envoi d'une lettre à César Balderacchi, président du Snav, faisant part du souhait de la compagnie de faire jouer la clause de revoyure concernant le contrat qui la lie au Syndicat jusqu'au 31/12/05.
Par ailleurs, AF aurait finalement opté pour la formule de la commission zéro et non pas de 1% à laquelle elle semblait favorable. La Commission Air s'est dite "surprise et déçue" et veut engager avec la Commission Juridique une réflexion sur un recours possible face à la révision du contrat qui lie normalement les deux parties jusqu'à fin 2005.
TourMaG.com - Air France vient de trancher en optant pour la Commission "0". Qu'en pensez-vous ?
Robert Darfeuille : "Je ne souhaite pas commenter cette information pour le moment..."
T.M.com - Comment se prépare le Snav actuellement dans cette hypothèse ?
R.D. :"Nous discutons avec Air France et j'ai mis en place 4 ateliers thématiques afin d'en analyser les conséquences sur différents plans. Par ailleurs, nous avons prévu une information de l'ensemble du réseau de distribution fin avril."
T.M.com - Sur quoi portent exactement les discussions au sein de ces ateliers ?
R.D. :"Nous examinons l'ensemble des retombées d'une telle décision d'un point de vue fiscal, juridique, informatique et économique..."
T.M.com - Fiscalement, par exemple, quels sont les problèmes qui se posent ?
R.D. :"Sur les aspects fiscaux la situation est complexe et compliquée. Il s'agit d'abord de savoir par rapport à la TVA quel sera le taux applicable, combien et comment on la récupérera.
Aujourd'hui les entreprises ne pourraient pas, à priori, récupérer leur TVA facturée sur la billetterie. Or, c'est l'un des points essentiels à résoudre qui pourrait se traduire par une délocalisation des grands comptes dans des pays où ils n'auraient pas ce type de problème.
Par rapport à cela, nous avons deux points à éclaircir : si Air France facture des frais sur les billets quel en sera le montant ? En effet, chaque compagnie ayant son propre barème, nous voulons savoir si le taux appliqué sera celui à 5,5% ou celui à 19,6% des agences de voyages.
Une fois les choses aplanies de ce côté là, nous devrons entreprendre des démarches auprès de Bercy pour voir de quelle manière les entreprises pourront récupérer la TVA facturée sur les billets..."
T.M.com - Les agences de voyages vont aussi perdre leur statut de mandataire avec une commission à "0%", non ?
R.D. :"L'Atelier juridique s'est penché sur la question. Ses conclusions estiment que le fait d'avoir une commission à "0%" n'entraîne pas automatiquement un changement de statut. On peut parfaitement rester mandataire à "0%". L'autre possibilité c'est de devenir commerçant, avec ce que cela implique en termes de risques juridiques, responsabilité, etc.
Après réflexion, nous pencherions plutôt pour le maintien du statut de mandataire, moins contraignant à tous les égards par rapports aux obligations que je viens de citer..."
T.M.com - Les GDS sont-ils prêts aujourd'hui pour les changements annoncés ?
R.D. :"Selon nos informations, Amadeus serait prêt d'ici la fin de l'année et permettrait l'affichage du détail des barêmes des frais et les détails des coûts de distribution. Mais un certain nombre de questions se posent : par exemple les frais doivent-ils figurer sur le billet et être facturés par le GDS ou au contraire passer par le système de facturation de chaque agence ?
De la réponse à cette question découlent des effets différents : dans le premier cas le tout devrait être géré par le BSP avec un risque de perte de trésorerie pour l'agence. 2e inconvénient : les agences et leurs clients n'auraient plus aucun secret pour les compagnies qui sauraient exactement qui fait quoi...
En revanche, si la gestion en propre par la Distribution ne pose pas de problème particulier à un réseau, elle pourrait en poser à une agence indépendante qui devrait mettre en place un développement informatique spécifique pour traiter le tout en back office, ce qui prendrait du temps et engendredrait des coûts supplémentaires..."
T.M.com - Économiquement, comment voyez-vous l'évolution des agences ?
R.D. :"Nous savons qu'il y a en France 5000 points de vente dont 3 500 IATA dont 1 200 pour les réseaux intégrés, 1 200 pour les réseaux volontaires et 1 200 indépendants. On sait aussi qu'il y a un millier d'agences qui font moins de 500 000 euros/an de billetterie (avion+train), soit moins de 7 billets par jour.
Le problème c'est que la disparition de la commission de base impacterait ces agences qui cesseraient du coup, pour des raisons de rentabilité évidente, d'émettre des billets. L'inconvénient pour les compagnies c'est que ça leur ferait perdre un maillage du territoire national.
Bien entendu, il y a la vente sur Internet mais on sait que le court circuitage du réseau de distribution par ce biais fait chuter considérablement le coupon moyen. On l'a vu aux États Unis où, après la billetterie avion, c'est au tour de l'hôtellerie de connaître le même phénomène avec une chute sans précédent du prix des chambres d'hôtels."
T.M.com - Considérez-vous que les "carottes sont cuites" ?
R.D. :"Non, car j'estime que nous sommes toujours en négociations avec Air France et que nous avons un contrat jusqu'à la fin de l'année 2005..."
Par ailleurs, AF aurait finalement opté pour la formule de la commission zéro et non pas de 1% à laquelle elle semblait favorable. La Commission Air s'est dite "surprise et déçue" et veut engager avec la Commission Juridique une réflexion sur un recours possible face à la révision du contrat qui lie normalement les deux parties jusqu'à fin 2005.
TourMaG.com - Air France vient de trancher en optant pour la Commission "0". Qu'en pensez-vous ?
Robert Darfeuille : "Je ne souhaite pas commenter cette information pour le moment..."
T.M.com - Comment se prépare le Snav actuellement dans cette hypothèse ?
R.D. :"Nous discutons avec Air France et j'ai mis en place 4 ateliers thématiques afin d'en analyser les conséquences sur différents plans. Par ailleurs, nous avons prévu une information de l'ensemble du réseau de distribution fin avril."
T.M.com - Sur quoi portent exactement les discussions au sein de ces ateliers ?
R.D. :"Nous examinons l'ensemble des retombées d'une telle décision d'un point de vue fiscal, juridique, informatique et économique..."
T.M.com - Fiscalement, par exemple, quels sont les problèmes qui se posent ?
R.D. :"Sur les aspects fiscaux la situation est complexe et compliquée. Il s'agit d'abord de savoir par rapport à la TVA quel sera le taux applicable, combien et comment on la récupérera.
Aujourd'hui les entreprises ne pourraient pas, à priori, récupérer leur TVA facturée sur la billetterie. Or, c'est l'un des points essentiels à résoudre qui pourrait se traduire par une délocalisation des grands comptes dans des pays où ils n'auraient pas ce type de problème.
Par rapport à cela, nous avons deux points à éclaircir : si Air France facture des frais sur les billets quel en sera le montant ? En effet, chaque compagnie ayant son propre barème, nous voulons savoir si le taux appliqué sera celui à 5,5% ou celui à 19,6% des agences de voyages.
Une fois les choses aplanies de ce côté là, nous devrons entreprendre des démarches auprès de Bercy pour voir de quelle manière les entreprises pourront récupérer la TVA facturée sur les billets..."
T.M.com - Les agences de voyages vont aussi perdre leur statut de mandataire avec une commission à "0%", non ?
R.D. :"L'Atelier juridique s'est penché sur la question. Ses conclusions estiment que le fait d'avoir une commission à "0%" n'entraîne pas automatiquement un changement de statut. On peut parfaitement rester mandataire à "0%". L'autre possibilité c'est de devenir commerçant, avec ce que cela implique en termes de risques juridiques, responsabilité, etc.
Après réflexion, nous pencherions plutôt pour le maintien du statut de mandataire, moins contraignant à tous les égards par rapports aux obligations que je viens de citer..."
T.M.com - Les GDS sont-ils prêts aujourd'hui pour les changements annoncés ?
R.D. :"Selon nos informations, Amadeus serait prêt d'ici la fin de l'année et permettrait l'affichage du détail des barêmes des frais et les détails des coûts de distribution. Mais un certain nombre de questions se posent : par exemple les frais doivent-ils figurer sur le billet et être facturés par le GDS ou au contraire passer par le système de facturation de chaque agence ?
De la réponse à cette question découlent des effets différents : dans le premier cas le tout devrait être géré par le BSP avec un risque de perte de trésorerie pour l'agence. 2e inconvénient : les agences et leurs clients n'auraient plus aucun secret pour les compagnies qui sauraient exactement qui fait quoi...
En revanche, si la gestion en propre par la Distribution ne pose pas de problème particulier à un réseau, elle pourrait en poser à une agence indépendante qui devrait mettre en place un développement informatique spécifique pour traiter le tout en back office, ce qui prendrait du temps et engendredrait des coûts supplémentaires..."
T.M.com - Économiquement, comment voyez-vous l'évolution des agences ?
R.D. :"Nous savons qu'il y a en France 5000 points de vente dont 3 500 IATA dont 1 200 pour les réseaux intégrés, 1 200 pour les réseaux volontaires et 1 200 indépendants. On sait aussi qu'il y a un millier d'agences qui font moins de 500 000 euros/an de billetterie (avion+train), soit moins de 7 billets par jour.
Le problème c'est que la disparition de la commission de base impacterait ces agences qui cesseraient du coup, pour des raisons de rentabilité évidente, d'émettre des billets. L'inconvénient pour les compagnies c'est que ça leur ferait perdre un maillage du territoire national.
Bien entendu, il y a la vente sur Internet mais on sait que le court circuitage du réseau de distribution par ce biais fait chuter considérablement le coupon moyen. On l'a vu aux États Unis où, après la billetterie avion, c'est au tour de l'hôtellerie de connaître le même phénomène avec une chute sans précédent du prix des chambres d'hôtels."
T.M.com - Considérez-vous que les "carottes sont cuites" ?
R.D. :"Non, car j'estime que nous sommes toujours en négociations avec Air France et que nous avons un contrat jusqu'à la fin de l'année 2005..."