Les « gîtes coquins » ont probablement d’autant plus de marges de progression en France qu’ils comblent une carence assez étonnante, celle des « Love hôtels » - DR : DepositPhotos.com, Milkos
Récemment, la start-up Kinkyee annonçait le lancement original (en France en tout cas), d’une plateforme proposant des hébergements érotiques, composés de mobiliers et accessoires destinés à pimenter le séjour d’une catégorie de couples plutôt émoustillés par ce style d’univers et de pratiques.
Est-on encore dans le registre du romantisme ? En partie. Mais, pas seulement.
Ce concept qui devrait plaire à Michel Houellebecq, dont nous avons évoqué récemment le roman« Plateforme » entièrement dédié à la création d’un village de vacances destiné à une cible bel et bien « coquine », s’inscrit dans deux registres : la pratique de l’amour charnel et la pratique transgressive, le tout dans un cadre propice à la détente.
Comme l’indique le communiqué de presse, ces hébergements ne lésinent pas sur les accessoires dont voici le descriptif : « Croix de Saint-André, banc à fessées, Pilori, fauteuil tantra, shibari, cage, barre de pole dance, table de bondage, miroir au plafond, balançoire, barre d'écartement, accessoires érotiques... »<
Mieux, les créateurs du concept (un couple vendéen) insistent sur leur objectif, une véritable profession de foi dans notre monde déprimé. « Notre objectif, écrivent-ils, est de valoriser la sexualité, démystifier l’usage des Kinkyee House, promouvoir les connaissances personnelles pour exercer une sexualité pleine, saine et responsable.» Rien que ça !
Et tout le monde aura noté l’utilisation du terme de « responsable » qui ne pouvait manquer à l’appel d’une communication bien gérée, truffée de photos aguichantes.
Le succès sera-t-il au rendez-vous ? Attendons. Mais, dès l’ouverture, le site a enregistré quelque 6 000 visites.
Est-on encore dans le registre du romantisme ? En partie. Mais, pas seulement.
Ce concept qui devrait plaire à Michel Houellebecq, dont nous avons évoqué récemment le roman« Plateforme » entièrement dédié à la création d’un village de vacances destiné à une cible bel et bien « coquine », s’inscrit dans deux registres : la pratique de l’amour charnel et la pratique transgressive, le tout dans un cadre propice à la détente.
Comme l’indique le communiqué de presse, ces hébergements ne lésinent pas sur les accessoires dont voici le descriptif : « Croix de Saint-André, banc à fessées, Pilori, fauteuil tantra, shibari, cage, barre de pole dance, table de bondage, miroir au plafond, balançoire, barre d'écartement, accessoires érotiques... »<
Mieux, les créateurs du concept (un couple vendéen) insistent sur leur objectif, une véritable profession de foi dans notre monde déprimé. « Notre objectif, écrivent-ils, est de valoriser la sexualité, démystifier l’usage des Kinkyee House, promouvoir les connaissances personnelles pour exercer une sexualité pleine, saine et responsable.» Rien que ça !
Et tout le monde aura noté l’utilisation du terme de « responsable » qui ne pouvait manquer à l’appel d’une communication bien gérée, truffée de photos aguichantes.
Le succès sera-t-il au rendez-vous ? Attendons. Mais, dès l’ouverture, le site a enregistré quelque 6 000 visites.
« Love hôtels » : un concept historique
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Héritiers de la grande tradition des « Love hôtels, les « gîtes coquins » ont probablement d’autant plus de marges de progression en France qu’ils comblent une carence assez étonnante, celle des « Love hôtels ».
Très répandus au Brésil (environ 5 000) et désormais dans toute l’Amérique latine, les « Love hôtels » ont encore plus d’ancienneté en Asie.
En particulier en Thaïlande où ils seraient apparus dès les années trente. Guerres coloniales obligent.
Tandis qu’au Japon, on fait remonter leur antériorité au dix-septième siècle. On la lie même aux « maisons de thé » plutôt destinées à la prostitution. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
En tout cas, au pays du soleil levant, on évoque le chiffre effarant de 30 000 établissements et celui de 500 000 visites annuelles !
Très répandus au Brésil (environ 5 000) et désormais dans toute l’Amérique latine, les « Love hôtels » ont encore plus d’ancienneté en Asie.
En particulier en Thaïlande où ils seraient apparus dès les années trente. Guerres coloniales obligent.
Tandis qu’au Japon, on fait remonter leur antériorité au dix-septième siècle. On la lie même aux « maisons de thé » plutôt destinées à la prostitution. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
En tout cas, au pays du soleil levant, on évoque le chiffre effarant de 30 000 établissements et celui de 500 000 visites annuelles !
Les « Love hôtels » ne sont pas destinés à la prostitution
Mais, attention, les « Love hôtels » ne sont pas des hôtels de passe tarifée. Ils sont destinés à des couples (hétérosexuels ou homosexuels) dont le propos est de passer quelques heures ensemble dans une ambiance propice au libertinage.
Illégitimes ou légitimes, les couples ont des demandes diverses en matière de prestations : accessoires, spas, jacuzzi, repas, boissons… Et, à l’unanimité, les spécialistes du concept constatent que la clientèle recherche avant tout la discrétion.
La qualité suprême d’un « Love hôtel » est bel et bien de garantir un cocon feutré fait d’anonymat et de confidentialité.
On y entre d’ailleurs parfois, soit par un parking soit par une porte dérobée et tout est conçu à l’intérieur de l’établissement pour éviter de croiser d’autres clients.
On limite même le contact avec les employés et on règle en espèces pour effacer les traces de son passage.
Loués à l’heure, ces hôtels ont une clientèle de fidèles qu’ils savent protéger de toute indiscrétion. Mais, la formule de « DayUse » est aujourd’hui une concurrente de taille. Elle permet à tous les hôtels d’exploiter une formule gagnante (voir encadré).
Illégitimes ou légitimes, les couples ont des demandes diverses en matière de prestations : accessoires, spas, jacuzzi, repas, boissons… Et, à l’unanimité, les spécialistes du concept constatent que la clientèle recherche avant tout la discrétion.
La qualité suprême d’un « Love hôtel » est bel et bien de garantir un cocon feutré fait d’anonymat et de confidentialité.
On y entre d’ailleurs parfois, soit par un parking soit par une porte dérobée et tout est conçu à l’intérieur de l’établissement pour éviter de croiser d’autres clients.
On limite même le contact avec les employés et on règle en espèces pour effacer les traces de son passage.
Loués à l’heure, ces hôtels ont une clientèle de fidèles qu’ils savent protéger de toute indiscrétion. Mais, la formule de « DayUse » est aujourd’hui une concurrente de taille. Elle permet à tous les hôtels d’exploiter une formule gagnante (voir encadré).
Les hôtels « amour » restent discrets
Edifiés sur cette matrice culturelle, et alors qu’ils se multiplient un peu partout dans le monde, à Paris, quelques établissements d’un genre comparable se développent. Mais, ils sont rarissimes.
Le seul « LoveHotel » se revendiquant comme tel, a ouvert ses portes il y a à peine dix ans, dans le quartier des Halles.
Louées à l’heure ou à la nuit, les 18 chambres qu’il propose affichent des thématiques enjôleuses : « La dorée », « la dolce vita », « la pink lady » dont les tarifs débutent à 40 euros pour une heure ! Mais, on propose même des cartes d’abonnement permettant des remises.
Quant à l’hôtel Amour et son frère l’hôtel grand Amour, ils ne jouent pas sur le même concept.
Très stylés, raffinés, offrant des univers thématiques originaux, ils s’adressent à une clientèle haut de gamme qu’ils convient aussi à dîner dans un restaurant de qualité.
Le seul « LoveHotel » se revendiquant comme tel, a ouvert ses portes il y a à peine dix ans, dans le quartier des Halles.
Louées à l’heure ou à la nuit, les 18 chambres qu’il propose affichent des thématiques enjôleuses : « La dorée », « la dolce vita », « la pink lady » dont les tarifs débutent à 40 euros pour une heure ! Mais, on propose même des cartes d’abonnement permettant des remises.
Quant à l’hôtel Amour et son frère l’hôtel grand Amour, ils ne jouent pas sur le même concept.
Très stylés, raffinés, offrant des univers thématiques originaux, ils s’adressent à une clientèle haut de gamme qu’ils convient aussi à dîner dans un restaurant de qualité.
Les villages de vacances et autres camps de naturistes
Toujours au chapitre de l’hébergement, mais dans un style nettement plus agressif, la Jamaïque a connu un certain succès avec le lancement de son village de vacances dédié à l’érotisme : Hedonism.
Avec 280 chambres, il propose un cadre agréable en bord de mer mais surtout « un paradis tout compris où l’on peut transformer ses fantasmes en réalité ».
« Be Wicked for a Week » renchérit la formule. Mieux, cet établissement se réclame aussi d’une certaine spiritualité en soulignant que « L’hédonisme est un terrain de jeu pour adultes qui nourrit le corps, l’esprit et l’âme ».
Encore mieux, il se prétend « un bac à sable pour votre enfant intérieur » !
Autant dire qu’il ratisse large. Et que là encore, toutes les obédiences sexuelles sont bienvenues.
Mais, évidemment, il ne s’agit là que d’adresses officielles annonçant la couleur. Bien d’autres lieux, notamment les camps naturistes ne se privent pas d’avoir une offre érotique.
Sur les nombreux sites internet dédiés à ce type de tourisme, on fait ainsi des découvertes : à Las Vegas, Rio, Cancun et même au Cap d’Agde.
Se découvrent ainsi des adresses à côté desquelles les villages de vacances du Club Méditerranée où les « bronzés » allaient exercer leur charme semblent bien timides et dépassés ! Autres temps, autres mœurs ! Mais, le sea, sex and sun n’est pas mort.
Enfin, nous reviendrons probablement sur les évolutions du marché des « lunes de miel » et autres festivités permettant aux cœurs de battre encore plus fort…
A LIRE :
- Amour et Tourisme. L’Harmattan. 2013. Sous la direction de C. Origet du Cluzeau (dont « Comme une romance à Paris » par J. Sicsic).
- Plateforme. Michel Houellebecq.
Avec 280 chambres, il propose un cadre agréable en bord de mer mais surtout « un paradis tout compris où l’on peut transformer ses fantasmes en réalité ».
« Be Wicked for a Week » renchérit la formule. Mieux, cet établissement se réclame aussi d’une certaine spiritualité en soulignant que « L’hédonisme est un terrain de jeu pour adultes qui nourrit le corps, l’esprit et l’âme ».
Encore mieux, il se prétend « un bac à sable pour votre enfant intérieur » !
Autant dire qu’il ratisse large. Et que là encore, toutes les obédiences sexuelles sont bienvenues.
Mais, évidemment, il ne s’agit là que d’adresses officielles annonçant la couleur. Bien d’autres lieux, notamment les camps naturistes ne se privent pas d’avoir une offre érotique.
Sur les nombreux sites internet dédiés à ce type de tourisme, on fait ainsi des découvertes : à Las Vegas, Rio, Cancun et même au Cap d’Agde.
Se découvrent ainsi des adresses à côté desquelles les villages de vacances du Club Méditerranée où les « bronzés » allaient exercer leur charme semblent bien timides et dépassés ! Autres temps, autres mœurs ! Mais, le sea, sex and sun n’est pas mort.
Enfin, nous reviendrons probablement sur les évolutions du marché des « lunes de miel » et autres festivités permettant aux cœurs de battre encore plus fort…
A LIRE :
- Amour et Tourisme. L’Harmattan. 2013. Sous la direction de C. Origet du Cluzeau (dont « Comme une romance à Paris » par J. Sicsic).
- Plateforme. Michel Houellebecq.
Le day-use se propage
Tout le monde connaît désormais cette pratique née probablement au Brésil, permettant de louer pour quelques heures par jour, une chambre d’hôtel non utilisée.
Certes, la formule convient aux hommes et femmes d’affaires et à tout autre voyageur désireux de se reposer en attendant un vol ou un train ou autre… tandis que les co-workers et télétravailleurs en font bon usage.
Mais, bien évidemment, elle sert aussi aux couples plutôt illégitimes qui ont en plus le choix de payer en espèces afin de ne laisser de traces de leur forfaiture.
Lancée en France, la plateforme « dayuse.fr » qui a levé fin 2015, 15 millions d’euros a tout de suite trouvé son public.
A tel point que des concurrentes se sont mises sur le créneau comme Minutup.com Mais c’est ByHours.com créée en 2012 en Espagne et qui compte 4 000 hôtels sur 600 destinations dans 25 pays qui revendique le leadership.
Certes, la formule convient aux hommes et femmes d’affaires et à tout autre voyageur désireux de se reposer en attendant un vol ou un train ou autre… tandis que les co-workers et télétravailleurs en font bon usage.
Mais, bien évidemment, elle sert aussi aux couples plutôt illégitimes qui ont en plus le choix de payer en espèces afin de ne laisser de traces de leur forfaiture.
Lancée en France, la plateforme « dayuse.fr » qui a levé fin 2015, 15 millions d’euros a tout de suite trouvé son public.
A tel point que des concurrentes se sont mises sur le créneau comme Minutup.com Mais c’est ByHours.com créée en 2012 en Espagne et qui compte 4 000 hôtels sur 600 destinations dans 25 pays qui revendique le leadership.
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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