Danse de tango argentine passionnée à la Plaza Dorrego Square dans le quartier de San Telmo, l'une des principales attractions touristiques de Buenos Aires, Argentine - Depositphotos.com Auteur shinylion
Le grand écrivain Jorge Borgés était formel : « le tango est le produit argentin le mieux exporté sur la surface de la terre ! ». On ne pouvait pas si bien dire !
Plus de soixante-dix ans après cette déclaration, le tango est classé par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité. Une consécration d’autant plus remarquable que ce genre musical appartient à la catégorie des musiques populaires, de celles qui naissent du génie des gens ordinaires.
Musique égrenée par un drôle de petit instrument probablement issu du plus profond de l’Allemagne : le bandonéon, le tango a surtout l’idée géniale de se doter de voix chaudes et mélodieuses qui en feront la renommée et, d’une gestuelle qui l’érige au rang de danse de salon et en assure rapidement le succès.
Plus de soixante-dix ans après cette déclaration, le tango est classé par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité. Une consécration d’autant plus remarquable que ce genre musical appartient à la catégorie des musiques populaires, de celles qui naissent du génie des gens ordinaires.
Musique égrenée par un drôle de petit instrument probablement issu du plus profond de l’Allemagne : le bandonéon, le tango a surtout l’idée géniale de se doter de voix chaudes et mélodieuses qui en feront la renommée et, d’une gestuelle qui l’érige au rang de danse de salon et en assure rapidement le succès.
En 1913, à Paris, selon la revue La Renaissance, « les deux endroits où le tango se manifeste de la façon la plus grandiose sont Luna-Park et Magic-City ».
Situés dans les beaux quartiers de la capitale, ces deux établissements où se côtoient une double clientèle d’Argentins et de Parisiens, sont probablement à l’origine du déferlement inouï auquel Paris assiste dans ses bals, ses fêtes privées et autres cafés-concerts…
Les professeurs de tango aussi font fortune, les chausseurs et les couturiers également, tandis que les danseuses et les danseurs serrent les dents courant d’un « Apéro tango » à un « Thé tango » ou un « Souper tango »…
Il faut dire que la capitale française bénéficie alors en partie de la notoriété de ce Français né à Toulouse et débarqué à Buenos Aires en 1892 : l’immense Carlos Gardel dont la mort prématurée en 1935 laissera éplorée la moitié de la planète.
Situés dans les beaux quartiers de la capitale, ces deux établissements où se côtoient une double clientèle d’Argentins et de Parisiens, sont probablement à l’origine du déferlement inouï auquel Paris assiste dans ses bals, ses fêtes privées et autres cafés-concerts…
Les professeurs de tango aussi font fortune, les chausseurs et les couturiers également, tandis que les danseuses et les danseurs serrent les dents courant d’un « Apéro tango » à un « Thé tango » ou un « Souper tango »…
Il faut dire que la capitale française bénéficie alors en partie de la notoriété de ce Français né à Toulouse et débarqué à Buenos Aires en 1892 : l’immense Carlos Gardel dont la mort prématurée en 1935 laissera éplorée la moitié de la planète.
En ces années folles, Paris n’est pourtant pas le seul haut lieu du tango. En Espagne, à Madrid et à Barcelone, se confirme le triomphe du bandonéon, en Italie et dans toute l’Amérique latine aussi, alors que Buenos Aires, en pleine ascension économique n’en finit pas de peaufiner les accents de ses mélodies et les nouvelles acrobaties de ses danseurs.
Mieux ! Dans les années qui suivront la guerre, la vogue du tango ne se calme pas. Puis, bien qu’éclipsée pendant quelques années par le rock et le yéyé, la musique du Rio de la Plata ne tarde pas à revenir inonder les penas et les salons de la capitale française. D’autant que, chassés par les dictatures militaires, les artistes argentins y sont particulièrement bien reçus.
Ainsi, au début des années quatre vingt, des cabarets accueillent aussi bien les grandes voix du tango comme celles de Suzana Rinaldi que la gestuelle élégante des danseurs d’Alfredo Arias tandis que le Quartetto Cedron fait salle comble…
Tout comme les concerts du grand orchestre de Mosalini… Le groupe des Argentins de Paris, mené par d’autres artistes comme Topor et surtout Jérôme Savary et son Grand Magic Circus, était au fait de sa gloire !
Mieux ! Dans les années qui suivront la guerre, la vogue du tango ne se calme pas. Puis, bien qu’éclipsée pendant quelques années par le rock et le yéyé, la musique du Rio de la Plata ne tarde pas à revenir inonder les penas et les salons de la capitale française. D’autant que, chassés par les dictatures militaires, les artistes argentins y sont particulièrement bien reçus.
Ainsi, au début des années quatre vingt, des cabarets accueillent aussi bien les grandes voix du tango comme celles de Suzana Rinaldi que la gestuelle élégante des danseurs d’Alfredo Arias tandis que le Quartetto Cedron fait salle comble…
Tout comme les concerts du grand orchestre de Mosalini… Le groupe des Argentins de Paris, mené par d’autres artistes comme Topor et surtout Jérôme Savary et son Grand Magic Circus, était au fait de sa gloire !
« Un tango dans la pampa »
Ces raisons historiques suffisent-elles à expliquer l’engouement des Français pour cette musique ? En partie.
La qualité de la musique, ses capacités de renouvellement, l’existence d’une nouvelle scène capable d’intégrer de nouveaux sons et instruments sont d’autres arguments en faveur du succès de cette musique qui n’en reste pas moins emblématique de son pays d’origine et lui assure à longueur d’année une promotion régulière, avec des pics durant les nombreux festivals qui se déploient à travers le monde.
Bien que les voyages à forfaits en Argentine restent le fait d’une minorité de touristes, ceux-ci sont largement programmés par les voyagistes.
En France, il n’est pas un tour opérateur qui n’inclut pas le mot tango dans le nom de l’un de ses circuits. « Un tango dans la pampa » compte d’ailleurs parmi les titres de circuits les plus utilisés.
Certes, la plupart de ces visites se limite à Buenos Aires et à une soirée dans une salle de La Boca ou du Barrio Norte durant laquelle on dîne et on danse au son des bandonéons.
Mais, quelques spécialistes conçoivent également des séjours sur mesure, nettement plus sophistiqués, entièrement consacrés à la découverte de la célèbre danse.
Entre le café Tortoni, le plus ancien de la capitale, et les « milongas » traditionnelles, les participants ont droit à des cours d’initiation au tango, privatifs ou collectifs ainsi qu’à des spectacles inédits….
Plutôt coûteux, ces séjours haut de gamme ne conviennent cependant pas à toutes les bourses. Les amateurs font donc le plus souvent cavaliers seuls.
Une fois en Argentine, munis de quantité de « bonnes adresses », ils se débrouillent en fonction de leurs goûts, leurs aptitudes, leur budget, la durée de leur séjour. Car, il en est certains qui s’expatrient complètement durant plusieurs mois afin de perfectionner leur maîtrise de cette danse envoûtante.
La qualité de la musique, ses capacités de renouvellement, l’existence d’une nouvelle scène capable d’intégrer de nouveaux sons et instruments sont d’autres arguments en faveur du succès de cette musique qui n’en reste pas moins emblématique de son pays d’origine et lui assure à longueur d’année une promotion régulière, avec des pics durant les nombreux festivals qui se déploient à travers le monde.
Bien que les voyages à forfaits en Argentine restent le fait d’une minorité de touristes, ceux-ci sont largement programmés par les voyagistes.
En France, il n’est pas un tour opérateur qui n’inclut pas le mot tango dans le nom de l’un de ses circuits. « Un tango dans la pampa » compte d’ailleurs parmi les titres de circuits les plus utilisés.
Certes, la plupart de ces visites se limite à Buenos Aires et à une soirée dans une salle de La Boca ou du Barrio Norte durant laquelle on dîne et on danse au son des bandonéons.
Mais, quelques spécialistes conçoivent également des séjours sur mesure, nettement plus sophistiqués, entièrement consacrés à la découverte de la célèbre danse.
Entre le café Tortoni, le plus ancien de la capitale, et les « milongas » traditionnelles, les participants ont droit à des cours d’initiation au tango, privatifs ou collectifs ainsi qu’à des spectacles inédits….
Plutôt coûteux, ces séjours haut de gamme ne conviennent cependant pas à toutes les bourses. Les amateurs font donc le plus souvent cavaliers seuls.
Une fois en Argentine, munis de quantité de « bonnes adresses », ils se débrouillent en fonction de leurs goûts, leurs aptitudes, leur budget, la durée de leur séjour. Car, il en est certains qui s’expatrient complètement durant plusieurs mois afin de perfectionner leur maîtrise de cette danse envoûtante.
De PĂ©kin Ă Tokyo : on danse aussi le tango
Alors que Paris vibre au rythme du tango depuis prés d’un siècle et connaît un formidable renouveau, notons que le tango compte un nombre impressionnant de radios, de revues et de sites internet, dans toutes les langues, fournissant pour la plupart une histoire de cette danse mythique, mais également la liste des lieux où l’on peut écouter, danser, s’initier, se perfectionner au tango.
Au programme, non seulement la capitale argentine mais aussi une longue liste de villes du monde telles Paris, Madrid, Barcelone…
Au programme encore : des classiques dont les tubes n’en finissent pas de s’écouler sur les ondes, mais également la jeune scène argentine en perpétuel mouvement qui s’exporte d’autant plus facilement que le public est au rendez-vous.
Signe de la passion que déchaîne cette musique, le Festival international de Tango qui se déroule à Buenos Aires depuis 1999 durant l’été et totalise 500 000 participants, a accueilli 25% de visiteurs en plus, en 2013 dont 70 000 touristes.
Un exploit d’autant plus encourageant que les touristes en provenance d’Europe constituaient un tiers du public devant les Américains. Mieux, certains venaient de Chine où depuis 2010, la première « milonga » a ouvert à Pékin alors que Moscou comptait des dizaines de clubs de tango où les Russes des classes moyennes et supérieures venaient déployer leurs talents de danseurs !
Cette année, l’édition 2022 pendant 13 jours, culminera avec le Mundial de Tango qui, depuis 2003, réunit 300 à 400 couples issus de 40 nationalités et constitue le point d’orgue de cet événement si cher au cœur des habitants de Buenos Aires.
Au programme, non seulement la capitale argentine mais aussi une longue liste de villes du monde telles Paris, Madrid, Barcelone…
Au programme encore : des classiques dont les tubes n’en finissent pas de s’écouler sur les ondes, mais également la jeune scène argentine en perpétuel mouvement qui s’exporte d’autant plus facilement que le public est au rendez-vous.
Signe de la passion que déchaîne cette musique, le Festival international de Tango qui se déroule à Buenos Aires depuis 1999 durant l’été et totalise 500 000 participants, a accueilli 25% de visiteurs en plus, en 2013 dont 70 000 touristes.
Un exploit d’autant plus encourageant que les touristes en provenance d’Europe constituaient un tiers du public devant les Américains. Mieux, certains venaient de Chine où depuis 2010, la première « milonga » a ouvert à Pékin alors que Moscou comptait des dizaines de clubs de tango où les Russes des classes moyennes et supérieures venaient déployer leurs talents de danseurs !
Cette année, l’édition 2022 pendant 13 jours, culminera avec le Mundial de Tango qui, depuis 2003, réunit 300 à 400 couples issus de 40 nationalités et constitue le point d’orgue de cet événement si cher au cœur des habitants de Buenos Aires.
Brésil : Samba et carnaval
Voisin de l’Argentine, le Brésil est également synonyme de rythmes, de sons et de voix qui n’en finissent pas de faire le tour du monde.
Preuve de la passion que cet immense pays porte à sa musique, l’aéroport international de Rio de Janeiro a d’ailleurs le nom de l’un de ses plus célèbres musiciens : Antonio Carlos Jobim, l’incomparable co auteur avec Vinicius de Moraes, d’une chanson qui s’est exportée sur tous les continents et s’est vendue à quelque 300 millions d’exemplaires : La fille d’Ipanema – alias la Garota d’Ipanema-.
Non contente d’être un succès planétaire depuis 1963, cette chanson a également popularisé une danse : la bossa nova dont la réputation a largement dépassé les frontières du Brésil et celles des night clubs internationaux.
Immortalisé par une statue de bronze le long de la plage d’Ipanema, le musicien vedette de la scène brésilienne mérite d’autant plus un hommage qu’il a été l’initiateur d’une génération de musiciens qui durant les années euphoriques du gouvernement Kubitschek, alors qu’Oscar Niemeyer construisait Brasilia et envoyait au monde des signaux de modernité, ont contribué à faire de la musique brésilienne une composante maîtresse de l’identité du pays.
Inspirées par les rythmes de leurs origines à la fois africaines, amérindiennes et européennes, les voix de Maria Betania, Caetano Veloso, Gilberto Gil promu symboliquement ministre de la culture dans le gouvernement de Lula… façonnent un nouveau Brésil et en font la promotion à travers une image qui ne le quittera plus jusqu’à aujourd’hui : celle d’un pays de rêve totalement en phase avec les valeurs d’une époque en pleine quête de plaisir et d’émotion.
Celle d’une destination qui se hisse alors rapidement en tête de l’iconographie touristique. Dans les années soixante-dix, le Brésil programmé par les voyagistes haut de gamme, réservé à un petit groupe d’happy few capables de débourser plusieurs dizaines de milliers de francs pour un séjour de deux semaines, compte parmi les voyages d’une vie.
Il est d’autant plus fantasmé qu’il inclut l’un des événements festifs les plus prestigieux de la planète : le célèbre carnaval de Rio ou de Salvador. Ou les deux à la fois.
Preuve de la passion que cet immense pays porte à sa musique, l’aéroport international de Rio de Janeiro a d’ailleurs le nom de l’un de ses plus célèbres musiciens : Antonio Carlos Jobim, l’incomparable co auteur avec Vinicius de Moraes, d’une chanson qui s’est exportée sur tous les continents et s’est vendue à quelque 300 millions d’exemplaires : La fille d’Ipanema – alias la Garota d’Ipanema-.
Non contente d’être un succès planétaire depuis 1963, cette chanson a également popularisé une danse : la bossa nova dont la réputation a largement dépassé les frontières du Brésil et celles des night clubs internationaux.
Immortalisé par une statue de bronze le long de la plage d’Ipanema, le musicien vedette de la scène brésilienne mérite d’autant plus un hommage qu’il a été l’initiateur d’une génération de musiciens qui durant les années euphoriques du gouvernement Kubitschek, alors qu’Oscar Niemeyer construisait Brasilia et envoyait au monde des signaux de modernité, ont contribué à faire de la musique brésilienne une composante maîtresse de l’identité du pays.
Inspirées par les rythmes de leurs origines à la fois africaines, amérindiennes et européennes, les voix de Maria Betania, Caetano Veloso, Gilberto Gil promu symboliquement ministre de la culture dans le gouvernement de Lula… façonnent un nouveau Brésil et en font la promotion à travers une image qui ne le quittera plus jusqu’à aujourd’hui : celle d’un pays de rêve totalement en phase avec les valeurs d’une époque en pleine quête de plaisir et d’émotion.
Celle d’une destination qui se hisse alors rapidement en tête de l’iconographie touristique. Dans les années soixante-dix, le Brésil programmé par les voyagistes haut de gamme, réservé à un petit groupe d’happy few capables de débourser plusieurs dizaines de milliers de francs pour un séjour de deux semaines, compte parmi les voyages d’une vie.
Il est d’autant plus fantasmé qu’il inclut l’un des événements festifs les plus prestigieux de la planète : le célèbre carnaval de Rio ou de Salvador. Ou les deux à la fois.
L’impact économique et touristique du carnaval
Centre névralgique du Carnaval de RIo : le Sambodrome qui accueille tous les ans quelque 90 000 spectateurs ayant déboursé jusqu’ à 500 dollars - Depositphotos.com Auteur mmedp
Avec des images fascinantes, retransmises par toutes les télévisions du monde, le carnaval de Rio est de loin le carnaval le plus médiatisé de la planète.
Qui n’a jamais été confronté aux images d’une danseuse de samba au costume et au maquillage flamboyants se trémoussant au rythme d’une samba inédite ?
Et qui n’a pas rêvé d’assister au moins une fois dans sa vie à la féérie grandiose que les 12 écoles de samba préparent minutieusement durant toute une année, avant de la déverser entre les gradins du Sambodrome ?
Point névralgique du carnaval, c’est en effet le Sambodrome qui accueille tous les ans quelque 90 000 spectateurs ayant déboursé jusqu’ à 500 dollars pour les meilleures places. Recrutés parmi le million et demi de touristes mi étrangers, mi nationaux, que Rio accueille à l’occasion du Carnaval, ces spectateurs viennent de prés ou de plus loin, notamment des USA et d’Europe.
Avec une réputation internationale bien assise, cette manne touristique récurrente fait de la deuxième capitale brésilienne, l’une des villes les plus touristiques du monde. En temps normal s’entend. Ainsi, selon le ministère du tourisme brésilien, environ 1,2 milliard de reals sont dépensés par les touristes durant cette période.
Tandis que, le carnaval de Salvador avec près de 800 000 touristes injecte dans les caisses de la ville quelque 650 millions de reals et celui de San Paolo prés d’un milliard !
Au total, sur tout le pays, le ministère évalue à 6 milliards de reals, les dépenses des 7 millions de touristes qui se sont déplacés à travers le pays, durant les quelques jours du carnaval.
Une excellente opération donc pour le pays qui ne rate jamais une occasion de relancer cette formidable machine publicitaire, y compris cette année alors que le Covid était loin d’avoir dit son dernier mot.
Hélas, si Brésil et samba riment dans les imaginaires d’une grande partie de l’humanité, la musique ne coule pas vraiment à flots dans les rues des villes et plages brésiliennes. Plus réservée qu’à Cuba ou en Jamaïque, la bonne musique dans le Brésil d’aujourd’hui est souvent discrète, cachée dans des petits lieux connus de la population locale seule qui en fait certes une grande consommation, mais ne semble pas vouloir la partager.
La déception du touriste venu rencontrer la samba est donc parfois grande car les authentiques musiciens brésiliens, ceux qui inventent sans cesse une nouvelle scène, ne grattent pas leurs guitares le long des rivages de Copacabana ou Ipanema.
Restent quelques lieux très touristiques qui, comme ailleurs, jouent sur une légende plus que sur une réalité. Un peu, comme les brochures des voyagistes et quelques guides touristiques soucieux de ne pas bousculer les rêves de leur public.
Qui n’a jamais été confronté aux images d’une danseuse de samba au costume et au maquillage flamboyants se trémoussant au rythme d’une samba inédite ?
Et qui n’a pas rêvé d’assister au moins une fois dans sa vie à la féérie grandiose que les 12 écoles de samba préparent minutieusement durant toute une année, avant de la déverser entre les gradins du Sambodrome ?
Point névralgique du carnaval, c’est en effet le Sambodrome qui accueille tous les ans quelque 90 000 spectateurs ayant déboursé jusqu’ à 500 dollars pour les meilleures places. Recrutés parmi le million et demi de touristes mi étrangers, mi nationaux, que Rio accueille à l’occasion du Carnaval, ces spectateurs viennent de prés ou de plus loin, notamment des USA et d’Europe.
Avec une réputation internationale bien assise, cette manne touristique récurrente fait de la deuxième capitale brésilienne, l’une des villes les plus touristiques du monde. En temps normal s’entend. Ainsi, selon le ministère du tourisme brésilien, environ 1,2 milliard de reals sont dépensés par les touristes durant cette période.
Tandis que, le carnaval de Salvador avec près de 800 000 touristes injecte dans les caisses de la ville quelque 650 millions de reals et celui de San Paolo prés d’un milliard !
Au total, sur tout le pays, le ministère évalue à 6 milliards de reals, les dépenses des 7 millions de touristes qui se sont déplacés à travers le pays, durant les quelques jours du carnaval.
Une excellente opération donc pour le pays qui ne rate jamais une occasion de relancer cette formidable machine publicitaire, y compris cette année alors que le Covid était loin d’avoir dit son dernier mot.
Hélas, si Brésil et samba riment dans les imaginaires d’une grande partie de l’humanité, la musique ne coule pas vraiment à flots dans les rues des villes et plages brésiliennes. Plus réservée qu’à Cuba ou en Jamaïque, la bonne musique dans le Brésil d’aujourd’hui est souvent discrète, cachée dans des petits lieux connus de la population locale seule qui en fait certes une grande consommation, mais ne semble pas vouloir la partager.
La déception du touriste venu rencontrer la samba est donc parfois grande car les authentiques musiciens brésiliens, ceux qui inventent sans cesse une nouvelle scène, ne grattent pas leurs guitares le long des rivages de Copacabana ou Ipanema.
Restent quelques lieux très touristiques qui, comme ailleurs, jouent sur une légende plus que sur une réalité. Un peu, comme les brochures des voyagistes et quelques guides touristiques soucieux de ne pas bousculer les rêves de leur public.
Pour en lire davantage...
Vous pourrez en lire plus sur l’ouvrage "En avant la musique". Josette Sicsic. Editions L’Harmattan.
Et pour retrouver tous les articles de la SĂ©rie Tourisme et Musique : cliquez ici !
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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