Les nouveaux arrivants ont fait mal à notre voyagiste tricolore
L’année dernière, Fram avait créé la surprise en en annonçant, pour la première fois de son histoire un déficit de 10 M€ sur son exercice 2003. « C’est un accident » avait alors assuré Georges Colson, attribuant à une mauvaise politique de couverture ce faux pas.
Une explication qui avait laissé tout le monde sur sa faim. Mais le président de Fram avait insisté sur la solidité financière de l’entreprise avec ses 141 M€ de capitaux propres : « Nous avons de quoi faire face. »
Un an auparavant, les résultats n’avaient pas été plus brillants : le chiffre d’affaires en 2002 était en recul de 3,1 % à 448 M€ et le résultat d’exploitation affichait 3,72 M€ de moins qu’en 2001.
Neckerman moins cher que Fram
Et pour la partie tour operating, le résultat net accusait un fort déficit. De 14,3 M€ en 2001, il n’était plus que de 6,4 M€ un an plus tard. Une baisse de – 55,2 %. Sur deux ans, la chute est de – 170 %… soit un manque à gagner de 24,3 M€ !
Dans ce contexte, inutile de dire que les résultats qui seront connus vers la fin mai sont plus qu’attendus. Et, selon nos informations, ils ne seraient pas bons. L’été dernier a été médiocre pour la majorité des TO. Un constat confirmé par les chiffres du COE qui font état d’une stagnation des reventes TO.
Et ces dernières années ont vu également l’arrivée de nouveaux intervenants sur le marché avec TUI, Thomas Cook et Neckerman, l’an dernier. De nouveaux arrivants de poids et qui ont fait mal à notre voyagiste tricolore. Et le scénario risque de se reproduire encore cet été.
Dans l’encadré ci-dessous, nous avons comparés trois produits identiques proposés par Fram et Neckerman. Si Fram entretien l’illusion l’été avec des prix bien inférieurs à son concurrent direct, sur l’année et hors vacances scolaires, il est de 3 à 25 € plus cher pour un client. Mais si par malheur l’été est raté, il ne peut plus se rattraper en hors saison car il est de loin moins compétitif...
Un isolement coûteux
Dans un environnement très concurrentiel où les prix sont serrés au maximum, Fram paye cher sa politique d’irréductible citadelle résistant encore face aux légions anglo-saxonnes. Face au yield européen appliqué par Neckerman, Fram est engoncé dans cette fameuse saisonnalité si typiquement franco-française.
Mais Neckerman ou Thomas Cook ne sont pas les seules raisons de l’essoufflement des vacances à la française. Dans un marché où se dessinent deux tendances : les entrées de gamme d’une part, et les voyages haut de gamme d’autre part, Fram est coincé au milieu du gué ne se situant ni dans l’un…et plus dans l’autre.
Le souhait de vouloir contrôler son propre réseau de distribution avec une centaine d’agences en propre, n’a pas eu non plus l’effet escompté. Il n’y a pas si longtemps, quand Fram s’enrhumait, c’est toute la profession qui éternuait. Aujourd’hui, Fram est grippé… mais il est tout seul à tousser.
Hervé Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com
Une explication qui avait laissé tout le monde sur sa faim. Mais le président de Fram avait insisté sur la solidité financière de l’entreprise avec ses 141 M€ de capitaux propres : « Nous avons de quoi faire face. »
Un an auparavant, les résultats n’avaient pas été plus brillants : le chiffre d’affaires en 2002 était en recul de 3,1 % à 448 M€ et le résultat d’exploitation affichait 3,72 M€ de moins qu’en 2001.
Neckerman moins cher que Fram
Et pour la partie tour operating, le résultat net accusait un fort déficit. De 14,3 M€ en 2001, il n’était plus que de 6,4 M€ un an plus tard. Une baisse de – 55,2 %. Sur deux ans, la chute est de – 170 %… soit un manque à gagner de 24,3 M€ !
Dans ce contexte, inutile de dire que les résultats qui seront connus vers la fin mai sont plus qu’attendus. Et, selon nos informations, ils ne seraient pas bons. L’été dernier a été médiocre pour la majorité des TO. Un constat confirmé par les chiffres du COE qui font état d’une stagnation des reventes TO.
Et ces dernières années ont vu également l’arrivée de nouveaux intervenants sur le marché avec TUI, Thomas Cook et Neckerman, l’an dernier. De nouveaux arrivants de poids et qui ont fait mal à notre voyagiste tricolore. Et le scénario risque de se reproduire encore cet été.
Dans l’encadré ci-dessous, nous avons comparés trois produits identiques proposés par Fram et Neckerman. Si Fram entretien l’illusion l’été avec des prix bien inférieurs à son concurrent direct, sur l’année et hors vacances scolaires, il est de 3 à 25 € plus cher pour un client. Mais si par malheur l’été est raté, il ne peut plus se rattraper en hors saison car il est de loin moins compétitif...
Un isolement coûteux
Dans un environnement très concurrentiel où les prix sont serrés au maximum, Fram paye cher sa politique d’irréductible citadelle résistant encore face aux légions anglo-saxonnes. Face au yield européen appliqué par Neckerman, Fram est engoncé dans cette fameuse saisonnalité si typiquement franco-française.
Mais Neckerman ou Thomas Cook ne sont pas les seules raisons de l’essoufflement des vacances à la française. Dans un marché où se dessinent deux tendances : les entrées de gamme d’une part, et les voyages haut de gamme d’autre part, Fram est coincé au milieu du gué ne se situant ni dans l’un…et plus dans l’autre.
Le souhait de vouloir contrôler son propre réseau de distribution avec une centaine d’agences en propre, n’a pas eu non plus l’effet escompté. Il n’y a pas si longtemps, quand Fram s’enrhumait, c’est toute la profession qui éternuait. Aujourd’hui, Fram est grippé… mais il est tout seul à tousser.
Hervé Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com
Dans le tableau comparatif nous avons sélectionnés 3 produits identiques
Départ
de Paris : séjour 7 nuits en demi-pension, prix par personne en base
chambre double
Départ
de Toulouse : séjour 7 nuits en demi-pension, prix par personne en
base chambre double
FRAM
NECKERMAN
FRAM
NECKERMAN
Eclairage
Sur les trois produits que nous avons sélectionnés, Neckerman propose toujours un prix d’appel inférieur qui peut aller jusqu’à 45 € par personne sur un produit comme le Framissima Castell dels Hams. En été , Fram sort vainqueur…mais attention.
Si Neckerman frappe fort, il le fait sur de courtes périodes et multiplie les périodes intermédiaires. Ainsi, sur le Siaha Farah, quand Fram propose 8 periodes tarifaires différentes, Neckerman en offre 15. Idem sur le Castell dels Hams avec 16 validités différentes contre 10 pour Fram.
Une haute saison coûteuse
Si l’on calcule un prix moyen pour l’ensemble de la saison, Fram entretien encore l’illusion en sortant des tarifs largement inférieurs qui peuvent aller jusqu’à 50 € de différence. Mais si l’on exclut de cette moyenne annuelle la période correspondant aux prix les plus élevés, la donne change complètement.
Par exemple, sur le Castell dels Hams, si l’on ne tient pas compte de la période du 5 juillet au 26 août, Fram le vend en moyenne sur l’ensemble de la saison 10 € de plus que Neckerman. Sur le Siaha Farah, la différence monte à 25 €.
Si les ventes sont mauvaises pendant cette courte période de haute contribution, Fram ne peut plus se rattraper sur les autres dates car il n’est plus concurrentiel face à Neckerman. Et les différences ne sont pas aussi importante qu’elle semblent l’être. Toujours sur le Castell Dels Hams, quand Fram sort un tarif unique de 692 € du 5/7 au 26/8, Neckerman en propose 4...et celui sur juillet est à 699 €.
H.D.
Si Neckerman frappe fort, il le fait sur de courtes périodes et multiplie les périodes intermédiaires. Ainsi, sur le Siaha Farah, quand Fram propose 8 periodes tarifaires différentes, Neckerman en offre 15. Idem sur le Castell dels Hams avec 16 validités différentes contre 10 pour Fram.
Une haute saison coûteuse
Si l’on calcule un prix moyen pour l’ensemble de la saison, Fram entretien encore l’illusion en sortant des tarifs largement inférieurs qui peuvent aller jusqu’à 50 € de différence. Mais si l’on exclut de cette moyenne annuelle la période correspondant aux prix les plus élevés, la donne change complètement.
Par exemple, sur le Castell dels Hams, si l’on ne tient pas compte de la période du 5 juillet au 26 août, Fram le vend en moyenne sur l’ensemble de la saison 10 € de plus que Neckerman. Sur le Siaha Farah, la différence monte à 25 €.
Si les ventes sont mauvaises pendant cette courte période de haute contribution, Fram ne peut plus se rattraper sur les autres dates car il n’est plus concurrentiel face à Neckerman. Et les différences ne sont pas aussi importante qu’elle semblent l’être. Toujours sur le Castell Dels Hams, quand Fram sort un tarif unique de 692 € du 5/7 au 26/8, Neckerman en propose 4...et celui sur juillet est à 699 €.
H.D.