La Saint Valentin n'est plus célébrée que par 39 % des Français (en couple, mariés ou pacsés), alors que seulement 15 % d'entre eux la fêtent chaque année - Depositphotos.com Auteur SergKovbasyuk
La Saint-Valentin est devenue une date incontournable dans le calendrier des couples et autres « amoureux ». Coup de projecteur sur l’émotion la plus désirée par l’humanité, il est vrai que le 14 février sous le tir des flèches de Cupidon peut apporter un peu de baume au cœur de ceux qui ont déjà trouvé leur âme sœur.
Objet d’un marketing de plus en plus élaboré allant de l’offre d’un bouquet de fleurs à celui d’une coupe de champagne, les rites dédiés à l’être cher, ne changent guère.
A peine évoluent-ils au rythme des propositions des fleuristes, bijoutiers, parfumeries et de plus en plus d’hôteliers, restaurateurs, et voyagistes qui, dès les fêtes de fin d’année bouclées, se préparent à ce nouveau défi : attirer les amoureux.
Inutile de revenir sur ces offres, la liste est interminable et vous la voyez tous déferler sur vos emails.
Mais, il n’est pas évident que celles-ci rencontrent leur public. Devenue populaire, selon une enquête datant de 2023 réalisée par l'institut Cluster 17 pour Le Point, la Saint Valentin n'est plus célébrée que par 39 % des Français (en couple, mariés ou pacsés), alors que seulement 15 % d'entre eux la fêtent chaque année.
Plus intéressant encore : selon cette enquête, la célébration des amoureux est empreinte de fortes disparités idéologiques. « La Saint-Valentin « serait même devenue, au sens sociologique du terme, une fête populaire » majoritairement pratiquée par la classe moyenne et populaire résidant en France périphérique, à la sensibilité idéologique conservatrice, voire identitaire », déclare l’analyste de l’étude.
Lire aussi : FUTUROSCOPIE - Amour et tourisme, un duo toujours gagnant 🔑
Quant au sociologue Jean-Claude Kaufman auteur de « Saint-Valentin, mon amour » : il confirme un rejet net des milieux urbains, diplômés, branchés et progressistes, où l'on ignore ou détourne cette fête décrite comme conventionnelle, routinière et commerciale ». A tel point que « le nouveau conformisme est de ne pas fêter la Saint Valentin » !
Objet d’un marketing de plus en plus élaboré allant de l’offre d’un bouquet de fleurs à celui d’une coupe de champagne, les rites dédiés à l’être cher, ne changent guère.
A peine évoluent-ils au rythme des propositions des fleuristes, bijoutiers, parfumeries et de plus en plus d’hôteliers, restaurateurs, et voyagistes qui, dès les fêtes de fin d’année bouclées, se préparent à ce nouveau défi : attirer les amoureux.
Inutile de revenir sur ces offres, la liste est interminable et vous la voyez tous déferler sur vos emails.
Mais, il n’est pas évident que celles-ci rencontrent leur public. Devenue populaire, selon une enquête datant de 2023 réalisée par l'institut Cluster 17 pour Le Point, la Saint Valentin n'est plus célébrée que par 39 % des Français (en couple, mariés ou pacsés), alors que seulement 15 % d'entre eux la fêtent chaque année.
Plus intéressant encore : selon cette enquête, la célébration des amoureux est empreinte de fortes disparités idéologiques. « La Saint-Valentin « serait même devenue, au sens sociologique du terme, une fête populaire » majoritairement pratiquée par la classe moyenne et populaire résidant en France périphérique, à la sensibilité idéologique conservatrice, voire identitaire », déclare l’analyste de l’étude.
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Quant au sociologue Jean-Claude Kaufman auteur de « Saint-Valentin, mon amour » : il confirme un rejet net des milieux urbains, diplômés, branchés et progressistes, où l'on ignore ou détourne cette fête décrite comme conventionnelle, routinière et commerciale ». A tel point que « le nouveau conformisme est de ne pas fêter la Saint Valentin » !
Saint-Valentin : The sex recession est-elle en marche ?
Si trop de commerce est en passe de tuer une la célébration de ce saint sorti d’une très lointaine histoire, réhabilité en nos temps modernes, il convient aussi d’admettre que si l’amour reste une valeur sûre et profondément convoitée, notre époque n’est pas forcément très portée sur le complément indispensable au sentiment amoureux, les ébats amoureux.
Alors que la France découvre que sa natalité est fortement en baisse (une première depuis le baby-boom, largement commentée par la presse), elle découvre aussi ébahie que « les Français et les Françaises ne font plus autant l’amour qu’autrefois ».
Selon une étude IFOP pour Lelo* réalisée en 2023 : la proportion de Français(es) ayant eu un rapport au cours des 12 derniers mois n’a jamais été aussi faible en cinquante ans : 76% en moyenne, soit une baisse de 15 points depuis 2006 !
Pire, cette progression de l’inactivité sexuelle affecte tout particulièrement la jeunesse : plus d’un quart des jeunes de 18 à 24 ans initiés sexuellement (28%) admettent ne pas avoir eu de rapport en un an, soit cinq fois plus qu’en 2006 où ils étaient à peine 5% dans ce cas.
L’activité sexuelle de la population perd aussi en intensité si l’on en juge par la baisse de la fréquence hebdomadaire des rapports sexuels des Français(es). Ainsi, aujourd’hui, 43% des Français(es) rapportaient avoir, en moyenne, un rapport sexuel par semaine, contre 58% en 2009 !
Et tout cela pourquoi ? Toujours selon les auteurs de l’étude, 50% des jeunes hommes de moins de 35 ans vivant en couple sous le même toit et 42% des femmes reconnaissent avoir déjà évité un rapport sexuel pour regarder une série ou un film à la télévision !
Même concurrence des écrans sur le sexe pour d’autres loisirs comme les jeux vidéo et les réseaux sociaux qui absorbent 53% des hommes !
Et si l’on ajoute encore à ce constat, la toile de fond particulièrement délétère dans laquelle évoluent aujourd’hui les rapports hommes/femmes, notamment artistes et vedettes de cinéma, on peut se faire un peu de souci pour le futur des fêtes des amoureux. A moins au contraire que celles-ci ne se réinventent totalement sous la pression des activistes du mouvement Me Too !
Alors que la France découvre que sa natalité est fortement en baisse (une première depuis le baby-boom, largement commentée par la presse), elle découvre aussi ébahie que « les Français et les Françaises ne font plus autant l’amour qu’autrefois ».
Selon une étude IFOP pour Lelo* réalisée en 2023 : la proportion de Français(es) ayant eu un rapport au cours des 12 derniers mois n’a jamais été aussi faible en cinquante ans : 76% en moyenne, soit une baisse de 15 points depuis 2006 !
Pire, cette progression de l’inactivité sexuelle affecte tout particulièrement la jeunesse : plus d’un quart des jeunes de 18 à 24 ans initiés sexuellement (28%) admettent ne pas avoir eu de rapport en un an, soit cinq fois plus qu’en 2006 où ils étaient à peine 5% dans ce cas.
L’activité sexuelle de la population perd aussi en intensité si l’on en juge par la baisse de la fréquence hebdomadaire des rapports sexuels des Français(es). Ainsi, aujourd’hui, 43% des Français(es) rapportaient avoir, en moyenne, un rapport sexuel par semaine, contre 58% en 2009 !
Et tout cela pourquoi ? Toujours selon les auteurs de l’étude, 50% des jeunes hommes de moins de 35 ans vivant en couple sous le même toit et 42% des femmes reconnaissent avoir déjà évité un rapport sexuel pour regarder une série ou un film à la télévision !
Même concurrence des écrans sur le sexe pour d’autres loisirs comme les jeux vidéo et les réseaux sociaux qui absorbent 53% des hommes !
Et si l’on ajoute encore à ce constat, la toile de fond particulièrement délétère dans laquelle évoluent aujourd’hui les rapports hommes/femmes, notamment artistes et vedettes de cinéma, on peut se faire un peu de souci pour le futur des fêtes des amoureux. A moins au contraire que celles-ci ne se réinventent totalement sous la pression des activistes du mouvement Me Too !
Mardi Gras et carnavals ont toujours la côte !
Pour en revenir aux autres fêtes, quelques mots sur la célébration de Mardi Gras le lendemain (cette année) de la Saint Valentin. Est-elle plus populaire ? En fait, si beignets et carnavals font partie des rituels pour près de 9 Français sur 10 qui identifient Mardi Gras comme une fête où les enfants se déguisent, Mardi gras est aussi synonyme de consommation de douceurs spécifiques (comme des crêpes, des bugnes, merveilles ou des beignets) pour près de 3 Français sur 4.
Mais, souligne l’étude réalisée par l’Institut Louis Harris en 2018, tout dépend des régions. Selon cette enquête : c’est en effet dans la région des Hauts-de-France que l’on déclare le plus fêter Mardi Gras chaque année (40%). A l’inverse, cette tradition semble moins prégnante en Bretagne (18%).
Lire aussi : Amour et tourisme : de la romance à la prostitution... 🔑
Dans la même logique, ce sont dans les régions du Nord et du Centre de la France que Mardi Gras est particulièrement associé à la consommation d’aliments spécifiques : 80% dans les Hauts-de-France, 78% en Pays de la Loire, 79% en Centre-Val-de-Loire, 77% en Bourgogne-Franche-Comté.
Plus précisément encore : 7 Français sur 10 déclarent fêter au moins de temps en temps Mardi Gras dont près de 3 sur 10 chaque année. Une tradition encore davantage présente chez les personnes se déclarant catholiques pratiquants qui sont 91% à déclarer fêter Mardi Gras.
Mais, souligne l’étude réalisée par l’Institut Louis Harris en 2018, tout dépend des régions. Selon cette enquête : c’est en effet dans la région des Hauts-de-France que l’on déclare le plus fêter Mardi Gras chaque année (40%). A l’inverse, cette tradition semble moins prégnante en Bretagne (18%).
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Dans la même logique, ce sont dans les régions du Nord et du Centre de la France que Mardi Gras est particulièrement associé à la consommation d’aliments spécifiques : 80% dans les Hauts-de-France, 78% en Pays de la Loire, 79% en Centre-Val-de-Loire, 77% en Bourgogne-Franche-Comté.
Plus précisément encore : 7 Français sur 10 déclarent fêter au moins de temps en temps Mardi Gras dont près de 3 sur 10 chaque année. Une tradition encore davantage présente chez les personnes se déclarant catholiques pratiquants qui sont 91% à déclarer fêter Mardi Gras.
La grande transgression carnavalesque
Quant aux véritables carnavals, ils connaissent également pour leur part une forte popularité dans les régions et pays où ils ne se contentent pas d’être un spectacle mais la résultante d’un travail coopératif entre des milliers de citoyens animés par l’envie de prolonger une tradition parfois millénaire et de l’offrir en spectacle à des publics locaux et touristiques.
Mieux, le carnaval constitue ce moment de transgression permettant à chacun de réinventer sa vie et de l’afficher à travers un déguisement tout en s’abritant derrière un masque. Très différente dans la forme, de Rio à Dunkerque en passant par Venise ou Nice, il semblerait que la tradition carnavalesque malmenée par deux années de Covid, soit loin d’être éteinte.
Fort au contraire, traduisant un moment très festif de retrouvailles et de bonne humeur voire de folie partagée, elle fait partie de ces rituels sacrés et authentiques dont l’humanité a besoin pour survivre et donner du sens à son existence. Enfin, elle soutient à merveille l’activité touristique.
Mieux, le carnaval constitue ce moment de transgression permettant à chacun de réinventer sa vie et de l’afficher à travers un déguisement tout en s’abritant derrière un masque. Très différente dans la forme, de Rio à Dunkerque en passant par Venise ou Nice, il semblerait que la tradition carnavalesque malmenée par deux années de Covid, soit loin d’être éteinte.
Fort au contraire, traduisant un moment très festif de retrouvailles et de bonne humeur voire de folie partagée, elle fait partie de ces rituels sacrés et authentiques dont l’humanité a besoin pour survivre et donner du sens à son existence. Enfin, elle soutient à merveille l’activité touristique.
Pourquoi les rituels sont-ils si chers à l’humanité ?
Selon Émile Durkheim : « le rite est l’ensemble des règles qui disent comment se comporter avec la chose sacrée ».
Selon Pascal Lardellier (université de Bourgogne) : « le rite est une parenthèse qui va s'abstraire du flux anonyme du quotidien et qui va permettre de célébrer quelque chose ».
Selon Pascal Lardellier (université de Bourgogne) : « le rite est une parenthèse qui va s'abstraire du flux anonyme du quotidien et qui va permettre de célébrer quelque chose ».
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Quant aux innombrables autres rituels « collectifs » que nous suivons parfois sans même nous en rendre compte, sont-ils toujours aussi populaires ?
L’engouement pour les galettes des rois de l’Épiphanie, malgré leurs tarifs prohibitifs, ne semble pas en passe de se calmer. Avec 30 millions d’unités vendues, c’est une bonne affaire pour les boulangers et aussi pour les familles et les enfants trop heureux de croquer dans ces pâtisseries pour se voir couronner reine ou roi !
Même constat pour les crêpes de la Chandeleur qui donnent aussi lieu à des retrouvailles amicales et familiales. Mais, les rituels alimentaires bien que puissants ne sont pas tout. Ils sont l’accompagnement d’un moment durant lequel on dit son identité et où l’on fait communauté et où l’on se rattache à une histoire.
Et quand ils ne sont pas puisés dans la tradition religieuse, ils peuvent être puisés dans ces nouveaux moments comme les grands événements sportifs où l’on cherche à se relier aux autres. Le temps d’un match au moins…
Ils peuvent même être fabriqués de toutes pièces par les acteurs du marketing qui ont bien réussi cette année en janvier à nous « vendre » le « dry january » en l’assortissant d’un message sanitaire mais avec la ferme intention de l’inscrire dans un nouveau calendrier de rituels, et de le faire évoluer…
… On le voit : entre Saint Valentin et crêpes et déguisement, les rituels ne sont pas prêts à disparaitre. A condition d’être entretenus sans trop dériver dans les eaux troubles d’un développement trop commercial ou contraire à l’air du temps…
« Étude Ifop pour LELO réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 29 décembre 2023 au 2 janvier 2024 auprès d’un échantillon de 1 911 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus »
L’engouement pour les galettes des rois de l’Épiphanie, malgré leurs tarifs prohibitifs, ne semble pas en passe de se calmer. Avec 30 millions d’unités vendues, c’est une bonne affaire pour les boulangers et aussi pour les familles et les enfants trop heureux de croquer dans ces pâtisseries pour se voir couronner reine ou roi !
Même constat pour les crêpes de la Chandeleur qui donnent aussi lieu à des retrouvailles amicales et familiales. Mais, les rituels alimentaires bien que puissants ne sont pas tout. Ils sont l’accompagnement d’un moment durant lequel on dit son identité et où l’on fait communauté et où l’on se rattache à une histoire.
Et quand ils ne sont pas puisés dans la tradition religieuse, ils peuvent être puisés dans ces nouveaux moments comme les grands événements sportifs où l’on cherche à se relier aux autres. Le temps d’un match au moins…
Ils peuvent même être fabriqués de toutes pièces par les acteurs du marketing qui ont bien réussi cette année en janvier à nous « vendre » le « dry january » en l’assortissant d’un message sanitaire mais avec la ferme intention de l’inscrire dans un nouveau calendrier de rituels, et de le faire évoluer…
… On le voit : entre Saint Valentin et crêpes et déguisement, les rituels ne sont pas prêts à disparaitre. A condition d’être entretenus sans trop dériver dans les eaux troubles d’un développement trop commercial ou contraire à l’air du temps…
« Étude Ifop pour LELO réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 29 décembre 2023 au 2 janvier 2024 auprès d’un échantillon de 1 911 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus »
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
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